Georges François Louis Flamant voit le jour le 3 septembre 1903 à Tunis. Son père Charles Flamant travaille pour le ministère des Finances et sa mère Marie Fauché est enseignante. Il débarque à Paris dans les années vingt et côtoie la pègre de Montmartre et des Grands Boulevards.
Le gigolo de La Chienne
Georges Flamant arrête précocement sa scolarité et travaille dans des petits boulots et notamment dans un cabinet immobilier qui a pour client Michel Simon. Ce dernier, séduit par sa gouaille et son physique de petite frappe l’impose auprès de Jean Renoir pour jouer le souteneur Dédé dans La Chienne. Lancé par ce chef d’œuvre, il est rapidement cantonné dans des rôles de mauvais garçons au sourire mauvais pour les studios de Billancourt. Flambeur et séducteur patenté, il a une liaison avec sa partenaire Janie Marèze mais au cours d’un séjour dans le Midi, il perd le contrôle de sa Chrystler près de Sainte-Maxime et l’accident inévitable coûte la vie à sa jolie vedette en devenir. Michel Simon et les milieux du cinéma l’écartent des studios. Il ne tourne que quelques films courts de Léo Mittler et La Voix sans visage du même réalisateur face à Véra Korène. On le retrouve dans des petits rôles dans La Reine des Resquilleuses, La Terre qui meurt et Vertige d’un Soir.
La vamp et le mauvais garçon
La carrière de Georges Flamant est relancée lorsqu’il épouse Viviane Romance, étoile montante du cinéma et vamp incontournable en 1937. Il apparaît dans L’Étrange Monsieur Victor face à Raimu en commerçant receleur et Viviane Romance dans son rôle habituel de garce flamboyante. Malgré un talent d’acteur assez fade en comparaison avec son rival Andrex, le mauvais garçon est imposé par son épouse dans quelques succès comme Le Puritain, Prisons de Femmes, Gibraltar, Angelica, La Tradition de Minuit, Le Feu sacré, Une Femme dans la Nuit et surtout Vénus aveugle d’Abel Gance et Cartacalha, reine des Gitans de Léon Mathot. Après leur séparation en 1942, il ne trouve plus d’emplois et se retire du cinéma.
La déchéance
Installé à Nice, Georges Flamant sombre dans l’alcool et jouit de sa petite réputation auprès des femmes. On lui prête une courte liaison avec Édith Piaf. Il se produit dans des music-halls où il chante et fait des imitations. Il obtient un petit rôle en Italie dans Undici uomini e un pallone de Giorgio Simonelli et quelques rôles secondaires de gangsters dans les années cinquante dans Opération Magali auprès de Nicole Maurey, Méfiez-vous fillettes avec Antonella Lualdi et Trois Jours à Vivre de Gilles Grangier avec Daniel Gélin et Jeanne Moreau. Il se produit sur scène en transposant en langage populaire les poèmes de Paul Géraldy. François Truffaut, grand admirateur de Renoir le rappelle aux bons souvenirs des cinéphiles en lui confiant le rôle du père de Patrick Auffray, qui joue René, l’ami d’Antoine Doinel dans Les 400 Coups en 1959.
Regrets éternels
Au cours d’une interview dans les années 1970, Georges Flamant exprime ses regrets d’une carrière gâchée : «Au début de ma carrière, tout m'a réussi. Les femmes m'ont tourné la tête. Je n'avais pas compris que le cinéma était un métier. Je ne prenais pas ça au sérieux. J'ai traversé la vie en amateur. » Il fait une dernière apparition à la télévision en barman d'un établissement louche dans une enquête du commissaire Maigret incarné par Jean Richard, Maigret et Monsieur Charles en 1977. Après ce dernier rôle, il retombe dans l’anonymat. Georges Flamant meurt à Villiers-le-Bel le 20 juillet 1990 à l’âge de 86 ans.
FILMOGRAPHIE :
Avec Viviane Romance
1932 : À moi le jour, à toi la nuit de Ludwig Berger et Claude Heymann
1932 : Une heure de Léo Mittler (cm)
1932 : La Vitrine- de Léo Mittler (cm)
1932 : Imitons-les de ? (cm)
1933 : La Voix sans Visage de Léo Mittler
1935 : Le Rapide 713 de Georges Freeland (cm)
1936 : La Terre qui meurt de Jean Vallée
1936 : La Reine des resquilleuses de Marco de Gastyne
1936 : La Peur de Victor Tourjansky
1937 : Les Rois du Sport de Pierre Colombier
1937 : Le Puritain de Jeff Musso
1938 : L'Étrange Monsieur Victor de Jean Grémillon
1938 : Gibraltar de Fedor Ozep
1938 : Prisons de femmes de Roger Richebé
1939 : Terre de Feu (Terra di fuoco) de Giorgio Ferroni et Marcel L'Herbier
1939 : La Tradition de Minuit de Roger Richebé
1939 : Angelica de Jean Choux
1941 : Vénus aveugle d’Abel Gance
1942 : Cartacalha, Reine des Gitans de Léon Mathot
1942 : Le Grand Combat de Bernard-Roland et Henri Decoin
1942 : Feu sacré de Maurice Cloche
1943 : Une Femme dans la Nuit d'Edmond T. Gréville
1948 : Undici uomini e un pallone de Giorgio Simonelli
1953 : Opération Magali de László V. Kish
1957 : Trois Jours à vivre de Gilles Grangier
1957 : Méfiez-vous fillettes d’Yves Allégret
1959 : Les Quatre Cents Coups de François Truffaut
1977 : Maigret et Monsieur Charles de Jean-Paul Sassy (tv)
Filmographie de Georges FLAMANT