| Saturnin FABRE | ||
| Acteur français | ||
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«Dans la profession, on le considérait comme un fou, mais un fou qui avait incontestablement du génie».
Ces mots de François Périer disent bien la place toute particulière de l'extravagant Saturnin Fabre dans le cinéma français des années 30 et 40. Sa haute taille, sa voix grave et sa diction savamment hachée en ont fait une vedette très populaire dont les répliques devinrent culte à l'instar du fameux «Tiens ta bougie.droite !» répété à l'envi au timide Bernard Blier de Marie-Martine, une saillie aussi célèbre à l'époque que l'Atmosphère d'Arletty ou le Bizarre, bizarre. de Jouvet. Saturnin Fabre naît à Sens dans l'Yonne, le 4 avril 1884. Son père a fait fortune avec la société Picon qui fabrique de curieuses mixtures mais ruiné, il se retrouve interné à Charenton. À douze ans, il connaît sa première expérience théâtrale dans Jeanne au bûcher de Jules Barbier. En 1902, après son passage au Conservatoire de Paris, il fait ses vrais débuts sur la scène de l'Athénée dans la pièce Madame Flirt. Jusqu'à l'aube de la Première Guerre Mondiale, il joue dans des opérettes, des comédies de boulevard et des classiques pour de nombreux théâtres de la capitale. Il est, entre autres, le partenaire de Max Dearly aux Variétés et de Jules Berry à la Potinière. Excellent musicien, il donne aussi des spectacles musicaux, notamment à l'Apollo, où il chante des chansons dont il est souvent l'auteur, et joue aussi de la clarinette. Au début de la Grande Guerre, il part en tournée en Amérique du Sud. De retour en France, il reprend ses activités théâtrales et, selon la qualité des pièces proposées, il se présente sous les noms de Jean Naimard, Clairefontaine ou Sam Cour. Le cinéma en dillettante Saturnin Fabre fait son entrée au cinéma au début des années dix en interprétant des petits rôles dans des courts-métrages de Max Linder, Albert Capellani, Georges Monca et Henri Fescourt. En 1929, année où il joue et met en scène au théâtre Pigalle Saint Alphonse, il tourne son premier film parlant en Angleterre, La route est belle de Robert Florey. Désormais, il décide de s'éloigner de la scène et, selon ses termes, de se prostituer au cinéma. Au cours des vingt-cinq années suivantes, Saturnin Fabre va imposer sa belle voix grave et trainante dans plus de quatre-vingts films. Acteur halluciné pour les uns, génial pour les autres, il n'en reste pas moins l'un des plus remarquables second-rôles du cinéma français. La moindre de ses interprétations, aussi minime soit-elle, dévoile son extraordinaire don pour la comédie. Une belle galerie d'huluberlus Parmi les nombreux personnages qu'il compose à l'écran et les plus improbables et inattendus, nous nous rappellerons longtemps de l'étonnant fou dans Messieurs les ronds de cuir d'Yves Mirande, de l'inquiétant receleur dans Pépé le Moko de Julien Duvivier, de l'aristocrate excentrique dans Ils étaient neuf célibataires de Sacha Guitry, le pickpocket un peu sournois de Battement de cour d'Henri Decoin, le vaillant châtelain dans Les Otages, le fakir au regard irrésistible dans La nuit fantastique de Marcel L'Herbier, Robinson à la barbe fleurie dans Le Récif de Corail, l'abominable collaborateur pétainiste des Portes de la nuit de Marcel Carné, l'ancien ministre Bourdillat dans le Clochemerle de Pierre Chenal, le père de Pierre Blanchar alias le Docteur Laënnec de Maurice Cloche, l'avocat W.W. Stone dans L'ennemi public numéro un d'Henri Verneuil pour finir en bourreau mélomane dans L'Escalier de service. Dans Un Ami viendra ce soir il passe tout le film torse nu et l'éventail à la main. En 1948, sous l'anagramme Ninrutas Erbaf, Saturnin Fabre publie un délicieux livre de souvenirs Douche écossaise. On y sent le ton désabusé de celui à qui on ne la fait plus mais aussi l'amour du métier et la sympathie pour nombre de vieux camarades. Après le tournage de L'escalier de service en 1954, il se retire des plateaux de cinéma pour s'occuper de son épouse, Suzanne Benoist, gravement malade. La mort, trois ans plus tard, de cette femme qui le menait à la baguette, le laisse seul et désemparé. Le grand comédien s'éteint à son tour le 24 octobre 1961, dans sa maison de Montgeron, emporté par une embolie pulmonaire. Comme l'a écrit Raymond Chirat : « A-t-on assez remarqué la mobilité de sa physionomie qui, épousant les modulations de sa voix, passe en un éclair du clin d'oil égrillard au courroux véhément, de la larme de crocodile au regard offensé, de la bonhomie à la sournoiserie ? » FILMOGRAPHIE : | |
![]() Avec Danièle Delorme et Henri-Georges Clouzot |
1910 : Max et sa belle-mère de Max Linder (cm) 1911 : Deux collègues d'Albert Capellani (cm) 1911 : La suggestion du baiser de Georges Monca (cm) 1913 : La marquise de Trévenec d' Henri Fescourt (en 5 parties) 1917 : Si jamais je te pince de Georges Monca 1919 : La rafale de Jacques de Baroncelli 1921 : Mademoiselle de la Seiglière d'André Antoine 1929 : La route est belle de Robert Florey 1930 : L'amour chante de Robert Florey 1930 : Paris-béguin d'Augusto Genina 1931 : Atout cour d'Henry Roussel 1931 : Ma cousine de Varsovie de Carmine Gallone 1931 : Le réquisitoire de Dimitri Buchowetzki 1932 : Le fils improvisé de René Guissart 1932 : Le père prématuré de René Guissart 1933 : Les amours de Casanova de René Barberis 1933 : Son autre amour d'Alfred Machard & Constant Rémy 1933 : Les deux canards d'Eric Schmidt 1934 : Mam'zelle Spahi de Max de Vaucorbeil 1934 : L'enfant du carnaval d'Alexandre Volkoff 1934 : L'hôtel du libre échange de Marc Allégret 1934 : On a trouvé une femme nue de Léo Joannon 1935 : Le roman d'un jeune homme pauvre d'Abel Gance 1935 : Train de plaisir de Léo Joannon 1935 : Les dégourdis de la onzième de Christian-Jaque 1936 : Sept hommes. une femme d'Yves Mirande 1936 : Le voleur de femmes d'Abel Gance 1936 : Toi, c'est moi de René Guissart 1936 : Messieurs les ronds de cuir d'Yves Mirande 1936 : La guerre des gosses de Jacques Daroy & Eugène Deslaw 1936 : Une poule sur un mur de Maurice Gleize 1936 : Pépé le Moko de Julien Duvivier 1936 : Vous n'avez rien a déclarer ? de Léo Joannon 1936 : Ignace de Pierre Colombier 1937 : Le cantinier de la coloniale d'Henry Wulschleger 1937 : La Vénus de l'or de Charles Méré & Jean Delannoy 1937 : Le chanteur de minuit de Léo Joannon 1937 : Désiré de Sacha Guitry 1937 : Le gagnant d'Yves Allégret (cm) 1938 : Le dompteur de Pierre Colombier 1938 : Belle étoile de Jacques de Baroncelli 1938 : Tricoche et Cacolet de Pierre Colombier 1938 : Gargousse d'Henry Wulschleger 1938 : Le récif de corail de Maurice Gleize 1939 : Les otages de Raymond Bernard 1939 : L'esclave blanche de Marc Sorkin 1939 : Monsieur Brotonneau d'Alexandre Esway 1939 : Ils étaient neuf célibataires de Sacha Guitry 1939 : Le corsaire de Marc Allégret 1939 : Dernier refuge de Jacques Constant 1940 : Battement de cour d'Henri Decoin 1940 : Cavalcade d'amour de Raymond Bernard 1940 : Mademoiselle Swing de Richard Pottier 1941 : Dernier atout de Jacques Becker 1941 : Le club des soupirants de Maurice Gleize 1941 : Ne bougez plus de Pierre Caron 1941 : La nuit fantastique de Marcel L'Herbier 1942 : Opéra-Musette de René Lefèvre & Claude Renoir 1943 : Jeannou de Léon Poirier 1943 : Les ailes blanches de Robert Péguy 1943 : Marie-Martine d'Albert Valentin 1944 : Le merle blanc de Jacques Houssin 1944 : Le soleil de minuit de Bernard Roland 1944 : Lunegarde de Marc Allégret 1944 : Fausse alerte de Jacques de Baroncelli 1945 : Un ami viendra ce soir. de Raymond Bernard 1945 : Les J 3 de Roger Richebé 1945 : Christine se marie de René Le Hénaff 1945 : On demande un ménage de Maurice Cam 1946 : Les portes de la nuit de Marcel Carné 1946 : Jeux de femmes de Maurice Cloche 1946 : Ploum, ploum, tra-la-la de René Hennion 1947 : Clochemerle de Pierre Chenal 1947 : Si jeunesse savait d'André Cerf 1948 : Docteur Laënnec de Maurice Cloche 1948 : La veuve et l'innocent d'André Cerf 1949 : Le mariage mademoiselle Beulemans d'André Cerf 1949 : Miquette et sa mère d'Henri-Georges Clouzot 1949 : Rome Express de Christian Stengel 1950 : Les petites Cardinal de Gilles Grangier 1950 : La dame de chez Maxim's de Marcel Aboulker 1952 : La fête à Henriette de Julien Duvivier 1952 : Virgile de Carlo Rim 1953 : Le secret d'Hélène Marimon d'Henri Calef 1953 : Carnaval d'Henri Verneuil 1953 : L'ennemi public numéro un d'Henri Verneuil 1954 : C'est la vie parisienne d'Alfred Rode 1954 : L'escalier de service de Carlo Rim Filmographie de Saturnin FABRE | |
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