Daniel DUVAL
 Acteur et réalisateur français
Avec son visage de dur et ses allures de mauvais garçon, Daniel Duval était prédisposé à des personnages sombres, parfois romantiques et autodestructeurs, mais toujours violents. Il avait tendance à reproduire ces traits de caractère dans la vie réelle, ce qui aurait pu le conduire en prison en 1987. Heureusement pour lui, il a repris sa carrière de réalisateur et d'acteur pour devenir un des meilleurs représentants d’un cinéma noir à la française.
Daniel Duval est né à 28 novembre 1944 à Vitry-sur-Seine. Tout commence par une blessure. Celle que l'enfant de l'assistance publique se fait à la main, en ponçant des parquets. Il a quinze ans et son voisin de chambre, le père Dagonet, producteur à la télévision pour Le Jour du Seigneur se prend d'amitié pour le jeune homme et lui confie une caméra. Il réalise un premier documentaire, Le Mariage de Clovis sur un braconnier, qui n'est autre que son père nourricier.
Le réalisateur des marginaux
Avec des moyens rudimentaires, il réalise Le Voyage d’Amélie, récit doux-amer de loubards convoyant le corps du mari d’une vieille dame. Tournée avec les habitants de Paray-le Frésil dans l’Allier où il a passé son enfance, cette chronique annonce son goût pour les marginaux, paumés et voyous en quête d’espoir qu’il décrit à nouveau dans L’Ombre des Châteaux. Il assure des petits et des seconds rôles dans La Ville-bidon de Jacques Baratier, Que la fête commence de Bertrand Tavernier, L’Agression de Gérard Pirès et Va voir maman, papa travaille avec Marlène Jobert. En 1979, il adapte le best-seller de Jeanne Cordelier, La Dérobade où il campe un terrifiant proxénète face à Miou-Miou et Maria Schneider. Ce succès public qui rapporte à Miou-Miou le César de la meilleure actrice l’amène à réalise deux films d’amour noir, L’Amour trop fort avec Marie-Christine Barrault et Effraction avec Marlène Jobert et Jacques Villeret.
Parenthèse berrichonne qui tourne mal
Classé dans la catégorie des mauvais garçons, il est remarqué dans Le Bar du Téléphone de Claude Barrois et promène son visage buriné dans Le Juge de Philippe Lefebvre, Un été d’enfer ou Les Loups entre eux de José Giovanni. Il se marie avec Christine et achète un manoir près de Châteauroux. De cette union, naissent deux filles Amélie en 1984 et Julie en 1990. Daniel Duval avait déjà un grand fils Cyril né en 1968 et avait été marié de 1979 à 1981 avec Anna Karina. En 1987, il est accusé d’avoir fait sauter le bistrot du village et séjourne une semaine en prison. Il est relâché pour manque de preuves, revient avec sa famille à Paris et reprend les chemins du studio. Après une longue période d'absence à l'écran, Daniel Duval effectue son retour au cinéma d'auteur en incarnant le mari imprévisible d'Y aura-t-il de la neige à Noël ? de Sandrine Veysset. Il reprend ses rôles sombres comme le gangster de J’irai au paradis car l’enfer est ici de Xavier Durringer, le séducteur ténébreux et dangereux face à Nathalie Baye dans Si je t'aime, prends garde à toi de Jeanne Labrune et l'activiste gauchiste, repenti et suicidaire du Vent de la nuit de Philippe Garrel avec Catherine Deneuve.
Figure sombre de polar à la française
Entre deux passages chez Michael Haneke pour Le Temps du loup et Caché, Daniel Duval revient à son genre de prédilection, le polar, pour les besoins de Total Khéops avec Richard Bohringer, la comédie Gomez & Tavarès et les polars noirs 36 quai des Orfèvres d’Olivier Marchal et Le Deuxième Souffle d’Alain Corneau, tous deux avec Daniel Auteuil. Mais le mauvais garçon sait aussi faire preuve d’émotion dans Le Temps qui reste où il est le père pathétique de Melvil Poupaud, dans le touchant Le Temps des Porte-Plumes, récit autobiographique qu’il réalise et Le Fils de l’épicier où il est l’épicier incapable de conduire son camion et laisse la relève à Nicolas Cazalé. Il participe à de grosses productions comme RTT avec Kad Merad, De vrais mensonges avec Audrey Tautou et intègre Les Lyonnais aux cotés de Gérard Lanvin et sous la direction d'Olivier Marchal, incontournable maître du polar à la française. Dans un de ses derniers films, Beau Rivage du jeune réalisateur Julien Donada, il campe un flic tourmenté, bouleversé par une femme. Toute l’ambiguïté de ces figures de durs en proie à d’immenses souffrances. Il semble apaisé auprès de la comédienne Fabienne Vette rencontrée sur le tournage du téléfilm Quartier latin. Vaincu par un cancer du pancréas, le 10 octobre 2013 à Paris, l'acteur-réalisateur n’en finit pas d'être redécouvert par les générations successives.


FILMOGRAPHIE :

Avec Anna Karina
1973 : La Ville bidon ou La décharge de Jacques Baratier
1973 : Georges Qui ? de Michèle Rosier
1974 : Que la fête commence de Bertrand Tavernier
1974 : Le Voyage d’Amélie de Daniel Duval
1975 : L'Agression de Gérard Pirès
1977 : Ben et Bénédict de Paula Delsol
1978 : Va voir maman, papa travaille de François Leterrier
1978 : Le Dernier Amant romantique de Just Jaeckin
1979 : La Dérobade de Daniel Duval
1979 : L’histoire d’une mère (Historien om en moder) de Claus Weeke
1980 : Le Bar du téléphone de Claude Barrois
1981 : L'Amour trop fort de Daniel Duval
1984 : Le Juge de Philippe Lefebvre
1984 : Un chien écrasé de Daniel Duval (tv)
1984 : Un été d’enfer de Michael Schock
1985 : Les Loups entre eux de José Giovanni
1986 : Danger Passion de Philippe Triboit (tv)
1987 : Lorfou de Daniel Duval (tv)
1987 : Strike de Michel de Vidas (cm)
1988 : Le Clan de Claude Barma (tv)
1990 : Stan the Flasher de Serge Gainsbourg
1990 : Les Lendemains qui tuent de Daniel Duval (tv)
1991 : Une gare en or massif de Caroline Huppert (tv)
1994 : Néfertiti, la fille du soleil de Guy Gilles
1996 : Marteau rouge de Lucie Phan et Béatrice Plumet (cm)
1996 : Y aura-t-il de la neige à Noël ? de Sandrine Veysset
1996 : Love, etc. de Marion Vernoux
1997 : J'irai au paradis car l'enfer est ici de Xavier Durringer
1997 : Je ne vois pas ce qu'on me trouve de Christian Vincent
1998 : Ça ne se refuse pas d’Éric Woreth
1998 : Si je t'aime, prends garde à toi de Jeanne Labrune
1999 : Le Vent de la nuit de Philippe Garrel
2000 : Le Margouillat de Jean-Michel Gibard
2000 : Falcone de Jean-Dominique Ferrucci (cm)
2002 : Témoins de la nuit de Sylvain Foucher et Christophe Cousin (cm)
2002 : Total Khéops d’Alain Bévérini
2003 : Gomez et Tavarès de Gilles Paquet-Brenner
2003 : À San Remo de Julien Donada (cm)
2003 : Tout le monde rêve de voler de Dominique Ladoge (tv)
2003 : Le Temps du loup de Michael Haneke
2004 : L'Origine du monde d’Erick Malabry (cm)
2004 : Process de C.S. Leigh
2004 : Paul Sauvage de Frédéric Tellier (tv)
2004 : Vendues de Jean-Claude Jean
2004 : Mateo Falcone d’Olivier Volpi (cm)
2004 : 36 Quai des Orfèvres d’Olivier Marchal
2005 : Caché de Michael Haneke
2005 : Mon trajet préféré de Deniz Gamze Ergüven (cm)
2005 : Le Temps qui reste de François Ozon
2006 : Le Temps des porte-plumes de Daniel Duval
2006 : Mafiosa, le clan de Louis Choquette (tv)
2006 : C'est beau une ville la nuit de Richard Bohringer
2006 : Jean de La Fontaine, le défi de Daniel Vigne
2007 : 3 amis de Michel Boujenah
2007 : Le Fils de l'épicier d’Éric Guirado
2007 : Le Deuxième Souffle d’Alain Corneau
2008 : Les Tremblements lointains de Manuel Poutte
2009 : Plus tard tu comprendras d’Amos Gitai
2009 : Banlieue 13, Ultimatum de Patrick Alessandrin
2009 : R.T.T. de Frédéric Berthe
2009 : How to draw a perfect circle de Marco Martins
2010 : De vrais mensonges de Pierre Salvadori
2011 : Les Lyonnais d’Olivier Marchal
2011 : Des vents contraires de Jalil Lespert
2011 : Le Temps d’après de Nicolas Cazalé (cm)
2011 : Comme tu lui ressembles de Philippe Coroyer (cm)
2012 : Duo de Sheila O'Connor (cm)
2012 : Le Train Bleu de Stéphanie Assimacopoulo (cm)
2012 : Écoute s'il pleut de Clary Demangeon (cm)
2012 : Beau rivage de Julien Donada
2013 : La Passagère d’Amaury Brumauld (cm)
2013 : Les Déferlantes d’Éleonore Faucher (tv)
2014 : La Vie pure de Jeremy Banster
2014 : Paris (Geography of the Heart) de David Allain et Alexandra Billington
2014 : Kickback de Franck Phelizon


Filmographie de Daniel DUVAL
 
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