Marie DUBOIS
 Actrice française
Elle est l'une des actrices emblématiques du cinéma français, alternant films d'auteurs et films populaires. Son allure plutôt sage de jeune fille blonde aux yeux bleus ne l'empêche pas de s'impliquer dans des personnages complexes. Claudine Lucie Pauline Huzé, dite Marie Dubois, est née le 12 janvier 1937 à Paris. Elle grandit au sein d'une famille bourgeoise. Suivant les cours d'art dramatique de la rue Blanche à Paris, la jeune Huzé suit la filière classique des comédiennes à savoir Conservatoire, tournées théâtrales, scènes parisiennes, dramatiques télévisées. Elle se montre aussi à l'aise dans la comédie moderne et les œuvres classiques. À la sortie de l'école, elle joue dans La Contessa de Maurice Druon.
Marie et Truffaut
Remarquée à la télévision dans La caméra explore le temps et Les Cinq Dernières Minutes, elle est engagée par François Truffaut pour donner la réplique à Charles Aznavour dans Tirez sur le pianiste en 1960. Le cinéaste lui trouve alors le pseudonyme Marie Dubois, en hommage à une héroïne d'un roman de son écrivain préféré Jacques Audiberti. Au cours de ce tournage, les premiers symptômes de sclérose en plaques se déclarent, alors qu'elle n'a que 23 ans. Désireuse d'oublier cette première alerte, elle place ses débuts au cinéma sous l'égide de la Nouvelle Vague. Elle joue dans Le Signe du Lion d'Éric Rohmer, Une femme est une femme de Jean-Luc Godard, Jules et Jim de François Truffaut et La Ronde de Roger Vadim. Mais soucieuse de ne pas se laisser enfermer dans le carcan des films d'auteurs, elle alterne avec des productions plus populaires de Georges Lautner (Le Monocle noir), Henri Verneuil (Week-end à Zuydcoote) ou Édouard Molinaro (La Chasse à l'Homme). En 1964, elle est la fille de Jean Gabin dans L'Âge ingrat de Gilles Grangier, aux côtés de Fernandel et de son fils Franck Fernandel. En 1965, elle joue dans Les Grandes Gueules de Robert Enrico avec Bourvil et Lino Ventura.
Vedette grâce à Oury
Sa carrière se déroule ainsi avec une grande régularité. En 1966, elle accède réellement à la notoriété grâce à son rôle de Juliette dans La Grande Vadrouille de Gérard Oury, dans laquelle sa blondeur et ses yeux bleus font chavirer le cour de Bourvil. Le film, grand succès populaire à l'époque, bat le record du nombre d'entrées en salles. Elle donne la réplique à Jean-Paul Belmondo dans Le Voleur de Louis Malle, puis à Michel Simon dans l'un de ses derniers films, Un sacré grand-père de Jacques Poitrenaud où elle croise également Serge Gainsbourg. En 1969, elle campe une féministe aux côtés de Mireille Darc dans la grosse production internationale Gonflés à bloc de Ken Annakin peuplée de vedettes comme Tony Curtis, Bourvil et Terry Thomas. Marie Dubois n'hésite pas à donner leur chance à de jeunes réalisateurs comme Serge Moati pour Nuit d'or ou Claude Faraldo pour Bof. En 1972, l'Académie nationale du cinéma lui donne le prix d'interprétation pour son rôle d'Alice dans Les Arpenteurs. C'est sa première participation à un film suisse sous la direction de Michel Soutter qui lui fera tourner L'Escapade auprès de Jean-Louis Trintignant. La Maison des Bories de Jacques Doniol-Valcroze où elle incarne l'épouse d'un ennuyeux professeur, qui se permet une parenthèse enchantée avec Mathieu Carrière constitue son plus gros succès personnel. Un autre succès populaire arrive avec le film choral Vincent, François, Paul et les autres de Claude Sautet en 1974. Elle obtient la reconnaissance de ses pairs en 1978 lorsqu'elle reçoit le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour sa prestation dans le film La Menace d'Alain Corneau, dans lequel elle incarne une femme jalouse.
Le combat contre la maladie
Après le tournage du film de Corneau, les signes de la sclérose en plaques revient, vingt ans après les premières alertes. Même si elle ralentit son activité cinématographique, elle trouve de beau rôle comme dans Mon oncle d'Amérique d'Alain Resnais, L'Ami de Vincent de Pierre Granier-Deferre ou L'Intrus d'Irène Jouannet. Elle retrouve Sautet pour Garçon ! où elle est entourée d'Yves Montand et Jacques Villeret. Elle accepte des rôles amusants dans Grand Guignol de Jean Marbœuf et le touchant Il y a longtemps que je t'aime de Jean-Charles Tacchella aux côtés de Jean Carmet. En 2001, elle s'engage publiquement dans la lutte contre la sclérose en plaques, en témoignant dans un film de campagne réalisé par Alain Corneau. Le 3 novembre 2007, elle perd son mari Serge Rousseau, agent et acteur de cinéma, avec qui elle était mariée depuis 1961, le père de sa fille Dominique. Elle meurt le 15 octobre 2014 dans une maison de retraite de Lescar, près de Pau. Le public qui lui est toujours resté fidèle se remémore la jolie blonde aux yeux bleus qui a éclairé le cinéma français pendant trois décennies.


FILMOGRAPHIE :

Avec François Truffaut
et Charles Aznavour
1959 : Le Signe du Lion d'Éric Rohmer
1959 : La dernière Nuit de Konigsmark de Stellio Lorenzi (tv)
1960 : Tirez sur le pianiste de François Truffaut
1961 : Une femme est une femme de Jean-Luc Godard
1961 : Les Jours heureux d'Arnaud Desjardins (tv)
1961 : Le Monocle noir de Georges Lautner
1962 : Jules et Jim de François Truffaut
1962 : L'Anglaise d'Artur Ramos
1962 : La Croix des vivants d'Ivan Govar
1963 : Premier amour de Jean Prat (tv)
1963 : Jusqu'au bout du monde de François Villiers
1964 : Week-end à Zuydcoote d'Henri Verneuil
1964 : La Chasse à l'homme d'Édouard Molinaro
1964 : La Ronde de Roger Vadim
1964 : Mata Hari, agent H 21 de Jean-Louis Richard
1964 : L'Âge ingrat de Gilles Grangier
1965 : Les Grandes Gueules de Robert Enrico
1965 : Marie Curie, une certaine jeune fille de Pierre Badel (tv)
1965 : Le Legs de Jean-Paul Sassy (tv)
1965 : Les Fêtes galantes de René Clair
1966 : Le Dix-septième ciel de Serge Korber
1966 : La Grande Vadrouille de Gérard Oury
1966 : Le Voleur de Louis Malle
1967 : Ce sacré grand-père de Jacques Poitrenaud
1967 : Le Rouble à deux faces d'Étienne Périer
1968 : Le Cascadeur (Stuntman) de Marcello Baldi
1969 : Gonflés à bloc (Monte Carlo or Bust!) de Ken Annakin
1970 : La Maison des bories de Jacques Doniol-Valcroze
1971 : Bof... Anatomie d'un livreur de Claude Faraldo
1971 : Ma Femme de Jean L'Hôte (tv)
1971 : L'Heure éblouissante de Jeannette Hubert (tv)
1972 : Les Arpenteurs de Michel Soutter
1972 : L'Œuf de Jean Herman
1973 : Antoine et Sébastien de Jean-Marie Périer
1973 : Le Serpent d'Henri Verneuil
1973 : Ma Femme et l'enfant de Gérard Gozlan (tv)
1973 : La Belle au bois dormant de Robert Maurice (tv)
1974 : Vincent, François, Paul... et les autres de Claude Sautet
1974 : L'Escapade de Michel Soutter
1975 : Un Changement de saison de Jacques Krier (tv)
1976 : Adios d'André Michel (tv)
1976 : L'Innocent de Luchino Visconti
1976 : François le Champi de Lazare Iglesis (tv)
1976 : Nuit d'or de Serge Moati
1976 : Du bout des lèvres de Jean-Marie Degèsves
1976 : Les Mal Partis de Sébastien Japrisot
1977 : La Menace d'Alain Corneau
1978 : Kakemono Hôtel de Franck Apprederis (tv)
1978 : Point commun d'Olivier Deschamps (tv)
1979 : Je vous ferai aimer la vie de Serge Korber
1979 : Je parle d'amour de Madeleine Hartmann-Clausset
1979 : Il y a longtemps que je t'aime de Jean-Charles Tacchella
1980 : La Petite Sirène de Roger Andrieux
1980 : Mon oncle d'Amérique d'Alain Resnais
1981 : Les Héritiers, la Propriété de Serge Leroy (tv)
1982 : Une femme en fuite de Maurice Rabinowicz
1982 : Une faiblesse passagère de Colette Djidou (tv)
1983 : Si j'avais mille ans de Monique Enckell
1983 : Un Manteau de chinchilla de Dominique Othenin-Girard (tv)
1983 : Bel Ami de Pierre Cardinal (tv)
1983 : L'Ami de Vincent de Pierre Granier-Deferre
1983 : Garçon ! de Claude Sautet
1984 : L'Intrus d'Irène Jouannet
1984 : Hello Einstein de Lazare Iglesis (tv)
1986 : À titre posthume de Paul Vecchiali (tv)
1986 : Descente aux enfers de Francis Girod
1986 : Grand Guignol de Jean Marbœuf
1989 : Maria Vandamme de Jacques Ertaud (tv)
1990 : Un jeu d'enfant ou La Fête des Mères de Pascal Kané
1991 : La Dernière Saison de Pierre Beccu
1991 : Faux Frère de Vincent Martorana (tv)
1991 : Les Enfants du vent de Krzysztof Rogulski
1992 : La Mémoire d'André Delacroix (tv)
1993 : Maigret et l'homme du banc d'Étienne Périer (tv)
1996 : Les Caprices d'un fleuve de Bernard Giraudeau
1996 : Confidences à un inconnu de Georges Bardawil
1997 : Rien ne va plus de Claude Chabrol
1999 : À vot'service d'Eric Bartonio
2001 : Le Bon Fils d'Irène Jouannet (tv)


Filmographie de Marie DUBOIS
 
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