Jean-Claude DROUOT
 Acteur et metteur en scène belge
Avant tout homme de théâtre et de télévision, Jean-Claude Drouot a connu une carrière cinématographique assez discrète d’une quinzaine de films mais qui lui a permis de côtoyer Agnès Varda, Paul Vecchiali et Claude Chabrol.
Jean-Claude Drouot naît le 17 décembre 1938 à Deux-Acren (Lessines) en Belgique. À la fin de ses études secondaires, il suit une formation de comédien au Jeune Théâtre de l'ULB (Université Libre de Bruxelles). Il s'installe à Paris et entre au cours de Charles Dullin en 1959. Il interprète des tragédies classiques comme Oreste d’Euripide ou Inès de Portugal d’Alejandro Casona ou des comédies de Molière comme Le Misanthrope.
La célébrité avec Thierry la Fronde
En 1963, Jean-Claude Drouot est choisi pour incarner Thierry de Janville, surnommé Thierry la Fronde, héros de la résistance française face à l’envahisseur anglais pendant la guerre de Cent Ans. Conçu par Jean-Claude Deret, il donne la réplique à la comédienne canadienne Céline Leger et sa fille Zabou Breitman et toute une joyeuse équipe de compagnons. Marqué par ce rôle sympathique, le comédien a bien du mal à percer au cinéma. Il tourne en France le drame de l’adultère Le Bonheur d’Agnès Varda où il est accompagné de son épouse Claire Sylvie Lacombe qui se produit sous le nom de Claire Drouot et de deux de leurs quatre enfants, Olivier et Sandrine. Ils auront deux autres enfants, Renaud et Emmanuel. En 1966 sort sur les écrans le drame prolétaire Les Ruses du Diable de Paul Vecchiali aux côtés de Geneviève Thénier. Il tourne La Chambre obscure de Tony Richardson en Angleterre avec Anna Karina, Safari 5000 de Koreyoshi Kurahara au Japon avec Emmanuelle Riva et d’autres œuvres anglo-saxonnes comme Le Phare du bout du monde avec Kirk Douglas et Nicolas et Alexandra de Franklin J. Schaffner où il incarne le précepteur Pierre Gilliard.
Un grand homme de théâtre
Les années soixante-dix sont marquées pour Jean-Claude Drouot par de grands succès télévisuels. Il est Rodolphe Vernet dans la fresque familiale Les Gens de Mogador de Robert Mazoyer auprès de Marie-José Nat, Marie-France Pisier et Brigitte Fossey, puis Gaston Phébus, le Lion des Pyrénées de Bernard Borderie. Mais la vraie passion de Jean-Claude Drouot, c’est le théâtre. Éclectique, il joue Shakespeare (Comme il vous plaira), Fernando Arrabal (Le Cimetière des voitures, Le Jardin des Délices), Giraudoux (La Guerre de trois n’aura pas lieu), Tennessee Williams (Un Tramway nommé Désir), Hugo (Ruy Blas) ou Rostand (Cyrano de Bergerac). De 1984 à 1986, il dirige le Centre dramatique national de Reims, la Comédie de Reims où il monte Sartre (Kean), Genet (Les Bonnes, Le Balcon) ou Beckett (Fin de Partie). De 1985 à 1990, il est responsable du Théâtre national de Belgique à Bruxelles. Metteur en scène exigeant, il fait découvrir des jeunes auteurs comme Jacques Rampal (Célimène et le Cardinal), Ricardo Montserrat (Je me suis tue) ou René Zahnd (L’Île morte). Il est pensionnaire de la Comédie Française de 1999 à 2001.
Le patriarche du petit écran
Sa silhouette épaissie et sa volumineuse barbe grisonnante en font un des personnages de grands bourgeois comme Victorien Donadieu dans La Rivière Espérance de Josée Dayan, Charles Steenfort dans Les Maîtres de l’Orge de Jean-Daniel Verhaeghe, Guilhem Cabreyrolle d’Azérac dans Le Grand Bâtre auprès de Marie-Christine Barrault et Samuel Labarthe. Il endosse des rôles historiques comme Émile Zola dans L’Affaire Dreyfus d’Yves Boisset, Alexandre Dumas dans Victor Schoelcher, l’Abolition de Paul Vecchiali, Engerrand de Marigny dans Les Rois Maudits de Josée Dayan ou Malesherbes dans Louis XVI, l’homme qui ne voulait pas être roi de Thierry Binisti. Solide acteur de composition, il réapparaît sur grand écran avec Va, petite ! d'Alain Guesnier aux côtés de Marianne Basler, Laurent Lucas et la jeune Julie Julien. Il tient de petits rôles dans Fleur de Tonnerre, coproduction franco-belge avec Déborah François et un rôle principal dans Monsieur Constant d’Alan Simon où il partage la tête d’affiche avec le chanteur Cali. Même à un âge avancé, l’acteur continue une intense activité théâtrale en mettant en scène Féminaire, un curieux croisement entre des textes de Marcel Moreau et des grandes compositions musicales et en 2021 L’Art d’être grand-père de Victor Hugo.


FILMOGRAPHIE :

Avec Agnès Varda
1963 : L'Évasion d’Henri Fishbach (cm)
1965 : Le Bonheur d’Agnès Varda
1966 : Les Ruses du diable de Paul Vecchiali
1968 : La Chambre obscure (Laughter of the Dark) de Tony Richardson
1969 : Mister Freedom de William Klein
1969 : Safari 5000 (Eiko e no 5.000 kiro) de Koreyoshi Kurahara
1970 : La Rupture de Claude Chabrol
1971 : Le Phare du bout du monde (The Light of the Edge of the World) de Kevin Billington
1971 : Nicolas et Alexandra (Nicholas and Alexandra) de Franklin Schaffner
1973 : L'Histoire très bonne et très joyeuse de Colinot trousse-chemise de Nina Companeez
1975 : Une baleine qui avait mal aux dents de Jacques Bral
1976 : Adom ou le sang d’Abel de Gérard Myriam-Benhamou
1982 : Archipel des amours, Énigme de Cécile Clairval
1989 : Cher Frangin de Gérard Mordillat
1989 : Bal perdu de Daniel Benoin
1994 : Lumières noires de Philippe Orreindy (cm)
1999 : Santa de Pierre Leccia (cm)
2003 : Va, petite ! d’Alain Guesnier
2013 : Les Conquérants de Xabi Molia
2016 : Fleur de tonnerre de Stéphanie Pillonca-Kervern
2022 : Presque l'automne de Margot Pouppeville (cm)
2023 : Monsieur Constant d’Alan Simon
2024 : Belladone d’Alanté Kavaïté

Télévision :
1965 : Thierry la Fronde de Pierre Goutas et Robert Guez
1966 : Si Perrault m'était conté, Riquet à la Houppe d’Anne Béranger
1967 : Bajazet de Michel Mitrani
1967 : Le Secret de Wilhelm Storitz d’Éric Le Hung
1968 : Princesse Czardas de Dirk Sanders
1968 : La Forêt noire de Marcel Cravenne
1969 : Le Songe d’une nuit d’été de Jean-Christophe Averty
1972 : Les Gens de Mogador de Robert Mazoyer
1974 : Le Port de Claude Santelli
1974 : Fracasse de Raoul Sangla
1975 : L'Ingénu de Jean-Pierre Marchand
1976 : Les Roses de Manara de Jean Kerchbron
1978 : Gaston Phébus de Bernard Borderie
1981 : Le Joueur d’échecs de Maelzel de Juan Luis Buñuel
1981 : El Jugador de ajedrez de Juan Luis Buñuel
1981 : Le Fleuve rouge de Paul-Robin Banhaïoun
1982 : L'Année des Français de Michael Garvey
1982 : Adieu de Pierre Badel
1988 : Le Serment de Roger Kahane
1988 : La Croisade des Enfants de Serge Moati
1989 : Olympe de nos amours de Serge Moati
1991 : Ferbac, Mariage mortel de Marc Rivière
1992 : La Confession du pasteur Burg de Jean-Jacques Lagrange
1994 : Rendez-moi ma fille d’Henri Helman
1995 : La Rivière Espérance de Josée Dayan
1995 : La Femme dangereuse de Gilles Béhat
1995 : Le Cavalier des nuages de Gilles Béhat
1996 : Les Steenfort, maîtres de l'orge de Jean-Daniel Verhaeghe
1997 : L'Affaire Dreyfus d’Yves Boisset
1997 : Le Grand Batre de Laurent Carcélès
1998 : Victor Schœlcher, l'Abolition de Paul Vecchiali
1998 : Le Baiser sous la Cloche d’Emmanuel Gust
1999 : Le Mariage forcé de Stéphane Bertin
1999 : L'École des femmes de Michel Favart
1999 : Margot des Clairies de Jean-Marc Seban
2000 : La Pierre à marier de Chantal Picault
2001 : Un pique-nique chez Osiris de Nina Companeez
2003 : Le Premier Fils de Philomène Esposito
2003 : Il court, il court, le furet de Didier Grousset
2005 : Les Rois maudits de Josée Dayan
2005 : Trois femmes… un soir d’été de Sébastien Grall
2005 : Les Vagues de Frédéric Carpentier
2005 : La Séparation de François Hanss
2006 : Monsieur Molina de Thierry Binisti
2010 : Les Châtaigniers du désert de Caroline Huppert
2011 : À la recherche du temps perdu de Nina Companeez
2011 : Louis XVI, l'homme qui ne voulait pas être roi de Thierry Binisti
2019 : Meurtres en Corrèze d’Adeline Darraux
2023 : Polar Park de Gérald Hustache-Mathieu


Filmographie de Jean-Claude DROUOT
 
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