Françoise DORLÉAC
 Actrice française
Le destin a été trop injuste avec Françoise Dorléac, fauchée en pleine gloire dans l'éclat de sa jeunesse. Cette belle actrice dynamique, boulimique de travail, a marqué les années soixante, tout comme le fera sa sœur Catherine Deneuve, sa partenaire dans le fameux duo des sœurs jumelles nées sous le signe des gémeaux dans Les Demoiselles de Rochefort. En hommage, la place située devant la gare de Rochefort porte son nom.
Françoise Dorléac naît Françoise Paulette Louise Dorléac, le 21 mars 1942, à Paris. Elle est l'aînée des trois filles du couple de comédiens que sont Maurice Dorléac, parisien d'origine gasconne et de Renée Deneuve, née au Havre. Connue sous le nom de Renée Simonot, sa mère avait eu une fille Danielle, née en 1936 d'une première union avec Aimé Clariond. Catherine en 1943 et Sylvie en 1946 complètent la fratrie. Dès l'enfance Françoise adore faire du théâtre. Elle est amenée à doubler en français Elsbeth Sigmund dans le film Heidi en 1952.
Jeune première virevoltante
Espiègle et très active, elle supporte mal l'école qu'elle quitte dès l'âge de quinze ans mais trouve tout naturel de faire de la comédie. Admise au conservatoire d'art dramatique de Paris, elle se montre extraordinairement douée et décroche le rôle de Gigi de Colette mis en scène au Théâtre Antoine avec Gaby Morlay, sa grande tante qui lui apprend les bonnes manières. Puis Françoise se retrouve face à Madeleine Robinson et Jean Richard dans Noix de coco de Marcel Achard. À l'occasion elle pose aussi comme mannequin pour Christian Dior. Côté cinéma, Françoise Dorléac commence vraiment sa carrière cinématographique, en 1959, grâce au film d'Hervé Bromberger Les loups dans la bergerie. Elle crève très vite l'écran dès 1960 en menant sa carrière tambour battant. Elle est mannequin pour La fille aux yeux d'or avec Marie Laforêt au destin tragique, puis la fille de Jacqueline Maillan et Noël Roquevert dans la comédie Les portes claquent, film où elle fait embaucher sa sœur cadette Catherine Deneuve, avant de donner la réplique à Anna Karina, Claude Rich, Guy Bedos et Georges Descrières dans la réalisation de Michel Deville, Ce soir ou jamais.
Joie et bonne humeur
L'année suivante, Françoise Dorléac interprète une journaliste dans Tout l'or du monde de René Clair avec Bourvil que Philippe Noiret veut escroquer puis elle éclate d'une irrésistible bonne humeur en découvrant Paris, dans La gamberge sur une musique de Guy Béart, accompagné par le charmant Jean-Pierre Cassel qu'elle retrouve en 1962 dans Arsène Lupin contre Arsène Lupin avec également Jean-Claude Brialy. En 1963, elle triomphe dans L'homme de Rio de Philippe de Broca, en fiancée fofolle du pauvre Jean-Paul Belmondo qui doit partir pour Rio de Janeiro, multiplier les exploits et déjouer les odieux stratagèmes de Jean Servais. Puis elle tourne, en 1964, La peau douce avec François Truffaut qui n'hésite pas à lui donner un rôle moins plaisant face à Jean Desailly en amant vieillissant. La même année Françoise commence une carrière internationale en jouant une princesse dans la superproduction Gengis Khan avec Omar Sharif et James Mason. Suivent en 1964, un film d'espionnage de Val Guest Passeport pour l'oubli avec David Niven et, en 1965, Cul de sac de Roman Polanski où la jeune femme se retrouve isolée dans un manoir anglais avec Donald Pleasence. Elle apparaît dans quelques téléfilms et double Sandra Dee ou Tuesday Weld pour le cinéma.
Tragique accident
Puis avec Catherine Deneuve sa sœur, elle interprète Les demoiselles de Rochefort de Jacques Demy, aux côtés de Danielle Darrieux et Gene Kelly, et où elle est malheureusement doublée pour les chansons. En 1967 Ken Russel la filme dans son quinzième et dernier film Un cerveau d'un million de dollars avec Michael Caine. Le 26 juin 1967, alors que Françoise Dorléac roule vers l'aéroport de Nice, elle percute avec sa voiture un poteau électrique et meurt brûlée vive sur la corniche de l'Estérel, près de Villeneuve-Loubet. Elle n'avait que vingt-cinq ans. Un an après, François Truffaut confia qu'il lui adressait ses lettres au nom de Mlle Framboise Dorléac, clin d'oil à la chanson de Tirez sur le Pianiste pour être certain «qu'elle les lirait en souriant ».


FILMOGRAPHIE :

Avec Jacques DEMY
1959 : Les loups dans la bergerie d'Hervé Bromberger
1960 : La fille aux yeux d'or de Jean-Gabriel Albicocco
1960 : Les portes claquent de Jacques Poitrenaud & Michel Fermaud
1960 : Ce soir ou jamais de Michel Deville
1961 : Tout l'or du monde de René Clair
1961 : La gamberge de Norbert Carbonnaux
1962 : Les trois chapeaux claques de Jean-Pierre Marchand (tv)
1962 : Arsène Lupin contre Arsène Lupin d'Édouard Molinaro
1963 : Teuf-Teuf de Georges Folgoas (tv)
1963 : L'homme de Rio de Philippe de Broca
1963 : La chasse à l'homme d'Édouard Molinaro
1964 : Les petites Demoiselles de Michel Deville (tv))
1964 : Ni figue ni raisin de Jacques Rozier (tv)
1964 : La peau douce de François Truffaut
1964 : Genghis Khan (Dzingis-Kan) d'Henry Levin
1964 : Passeport pour l'oubli (Where the spies are) de Val Guest
1965 : Cul-de-sac de Roman Polanski
1966 : Les demoiselles de Rochefort de Jacques Demy
1967 : Julie de Chaverny ou La double Méprise de Jean-Pierre Marchand (tv)
1967 : Un cerveau d'un milliard de dollars (Billion dollar brain) de Ken Russell


Filmographie de Françoise DORLÉAC
 
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