Renée DEVILLERS
 Actrice française
À ses débuts, les journaux la décrivent ainsi : « Distinction, chic simple, goût parfait, sensibilité profonde, esprit, charme réel, voilà ce qui caractérise la personnalité de Renée Devillers ». Pourtant, cette excellente comédienne tardera à trouver de bons rôles de grande jeune première dramatique de comédie auxquels elle aspire au cinéma mais remplira les belles heures au théâtre.
De son vrai nom Renée Blanche Deteix, Renée Devillers voit le jour le 9 octobre 1902 à Paris. Fille d'un employé et d'une fleuriste de la rue de Belleville, elle a très tôt la vocation de la comédie. Elle débute très jeune en 1916 à l’Odéon et passe rapidement à un répertoire plus léger. Elle fait une première apparition au cinéma dans L’affaire du train 24 en 1921, son seul film muet. Son incursion dans la comédie musicale en 1928 avec le premier rôle féminin de Yes ou son rôle de complément dans Couchette numéro 3 laisse augurer d’une carrière musicale mais Renée Devillers revient rapidement au théâtre de boulevard avec des auteurs bien choisis comme Donnay, Duvernois, Giraudoux, Jacques Deval, Géraldy, Jean Anouilh. Elle triomphe dans Le vol nuptial et La Bataille de Farrère qu’elle interprète aux côtés de Gemier.
Grande actrice de théâtre
René Devillers donne la réplique à Victor Boucher dans La douceur d’aimer, une comédie parlante et chantante de René Hervil. La pauvreté technique de cette production Haïk la déçoit. Elle doit patienter jusqu’en 1937 pour un petit rôle dans L’Homme du jour auprès de Maurice Chevalier et le rôle principal de L’Appel de la vie avec Victor Francen, éclipsée par le cabotinage de Suzy Prim. Elle décroche son seul rôle valable des années trente dans J’accuse, le film anti-guerre d’Abel Gance où elle retrouve Victor Francen. Heureusement pour elle, sa carrière est toujours aussi intense au théâtre avec Mademoiselle de Jacques Deval, Espoir d’Henry Berstein, Électre de Giraudoux et Histoire de rire d’Arman Salacrou. Cantonnée aux seconds rôles, elle est dactylo dans La Femme que j’ai le plus aimée, Gabrielle Froment dans Untel père et fils avec Raimu, Madame Forneret, une employeuse de Gaby Morlay dans Le voile bleu et surtout la fille de Charles Vanel promise à un mariage forcé avec un marquis dans Les Affaires sont les affaires d’après Octave Mirbeau.
Des beaux rôles sensibles
Renée Devillers trouve ses meilleurs rôles au cinéma dans l’immédiat après-guerre. C’est d’abord la femme de Roger Laroque (Lucien Coëdel) surnommé Roger la Honte, la mère de Jacques François dans la superbe chronique estivale Les dernières vacances de Roger Leenhardt et surtout la femme d’un compositeur de renom qui s’entiche d’une jolie pianiste dans Les Amoureux sont seuls au monde. Sa grâce et la subtilité de son jeu font merveille dans cette belle romance et ses scènes avec Louis Jouvet sont admirables. On la retrouve dans Le diable boiteux de Sacha Guitry, Un grand patron où elle est mariée avec Pierre Fresnay, Coiffeur pour dames en cliente de Fernandel et Le blé en herbe où elle joue la mère de Pierre-Michel Beck amoureux de Nicole Berger. Elle crée au théâtre Das Kapital de Curzio Malaparte mis en scène par Pierre Dux.
Dans la Grande Maison
Renée Devillers est pensionnaire de la Comédie-Française de 1961 à 1966. Dans le même temps, elle fait deux apparitions auprès d’Emmanuelle Riva dans Thérèse Desqueyroux de Georges Franju d’après Mauriac et Climats de Stellio Lorenzi d’après Maurois. Elle termine sa carrière avec plusieurs adaptations de théâtre pour la télévision dont Étienne de Jacques Deval mis en scène par Louis Seigner dans le cadre de l’émission Au théâtre ce soir. Côté privé, Renée Devillers a épousé le banquier Conrad Hottinguer en 1935. De leur union, naissent trois enfants, Françoise, Jean-Philippe et Barbara. Elle prend une retraite bien gagnée dans sa demeure en Seine-et-Marne. Renée Devillers est décédée à 97 ans, le 5 août 2000 à Lagny-sur-Marne.


FILMOGRAPHIE :

Avec Pierre Fresnay
1921 : L'Affaire du train 24 de Gaston Leprieur
1930 : La Douceur d’aimer de René Hervil
1932 : Ma femme... homme d’affaires de Max de Vaucorbeil
1932 : Un rêve blond d’André Draven et Paul Martin
1935 : Le billet de mille de Marc Didier
1937 : L'Appel de la vie de Georges Neveux
1937 : L'Homme du jour de Julien Duvivier
1938 : J'accuse! d’Abel Gance
1940 : Untel Père et Fils de Julien Duvivier
1942 : La Femme que j'ai le plus aimée de Robert Vernay
1942 : Les affaires sont les affaires de Jean Dréville
1942 : Le Voile bleu de Jean Stelli
1944 : Lunegarde de Marc Allégret
1946 : Roger la Honte d’André Cayatte
1947 : Fausse identité d’André Chotin
1948 : Les Dernières Vacances de Roger Leenhardt
1948 : Les amoureux sont seuls au monde d’Henri Decoin
1948 : Le Diable boiteux de Sacha Guitry
1949 : Le Droit de l'enfant de Jacques Daroy
1950 : Cartouche, roi de Paris de Guillaume Radot
1951 : Un grand patron d’Yves Ciampi
1952 : Coiffeur pour dames de Jean Boyer
1953 : L'Appel du destin de Georges Lacombe
1953 : Le Blé en herbe de Claude Autant-Lara
1954 : Si Versailles m'était conté... de Sacha Guitry
1954 : Mam'zelle Nitouche d’Yves Allégret
1957 : Fernand clochard de Pierre Chevalier
1958 : Secret professionnel de Raoul André
1959 : La confession de Marcel Cravenne (tv)
1959 : Notre petite ville de Marcel Bluwal (tv)
1961 : Le procès de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de Guy Lessertisseur (tv)
1962 : Thérèse Desqueyroux de Georges Franju
1962 : Climats de Stellio Lorenzi
1965 : Barberine de Georges Folgoas (tv)
1966 : Les temps difficiles de Jean Pignol (tv)


Filmographie de Renée DEVILLERS
 
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