Rosine DERÉAN
 Actrice française
Vedette de premier plan réputée à la fois pour son talent, sa beauté et son élégance, Rosine Deréan restera dans les mémoires comme Louise, l’héroïne des Deux Orphelines qui avec la complicité de Renée Saint-Cyr a fait couler des torrents de larmes à un public acquis au mélodrame. Rivale de Madeleine Ozeray et Madeleine Renaud, elle s’illustre au cinéma mais aussi au théâtre avec son mari Claude Dauphin.
Rosine Deréan naît Jeanne Schlotterbeck le 23 février 1910 à Paris. Fille de l’actrice du muet Yane Exiane, de son vrai nom Camille Schlotterbeck, ancienne couturière et chanteuse de music-hall et d’un père inconnu, elle est délaissée par sa mère et ballottée de nourrices en nourrices et de pensionnats en pensionnats. Devenue une gracieuse jeune fille, elle choisit le pseudonyme de Deréan, nom emprunté à l’héroïne des Malheurs de Sophie de la comtesse de Ségur et fait ses débuts à l’avènement du parlant sous la recommandation d’Harry Baur dans Les cinq gentlemen maudits, une production désastreuse signée Julien Duvivier.
Louise l'orpheline
Elle obtient le rôle principal de Ginette dans Maquillage de Karl Anton auprès de Saint-Granier et promène sa beauté éclatante dans le premier Maigret parlant Le Chien jaune de Jean Tarride, Aux Urnes, citoyens ! de Jean Hémard avec Claude Dauphin, La Belle Marinière auprès de Jean Gabin, son frère dans le film et Madeleine Renaud et dans Ce Cochon de Morin d’après Maupassant aux côtés de Jacques Baumer et José Noguéro. Rosine Deréan connaît la consécration avec Les deux orphelines de Maurice Tourneur où sensible et souffreteuse comme à son habitude, elle incarne Louise, la sœur adoptive aveugle de Renée Saint-Cyr. Elle enchaîne les mélodrames d’époque comme Lac aux Dames où Jean-Pierre Aumont, son fiancé ingénieur au chômage lui préfère la sauvageonne Simone Simon, Maître Bolbec et son mari adapté de Louis Verneuil avec Jean Debucourt, Veille d’arme, un drame maritime de Marcel L’Herbier, L’Auberge du petit dragon de Jean de Limur et Marchand d’amour, un brillant mélodrame d’Edmond T. Gréville avec Jean Galland.
Madame Claude Dauphin
Sacha Guitry fait de Rosine Deréan une amoureuse fugitive dans Faisons un Rêve, une voleuse de bijoux dans Le Roman d’un tricheur et une jeune Lady dans Les Perles de la Couronne. Elle donne la réplique en 1936 à Edwige Feuillère et Claude Dauphin dans La Route Joyeuse de Georges Lacombe. Elle épouse en 1937, le jeune premier en vogue Claude Dauphin et le suit dans les théâtres parisiens où il est engagé pour jouer toutes les pièces d’Henri Bernstein. Elle donne à plusieurs reprises la réplique à son mari dans des rôles de complément. Elle crée sur les planches Pacifique d’Henri-René Lenormand et Histoire d’en rire d’Armand Salacrou. Elle achète l'ancienne abbaye de la Bourdillière à Génillé dans l'Indre-et-Loire et met au monde leur fils André Legrand-Dauphin. Lorsque survient la déclaration de guerre, Claude Dauphin entre en Résistance et rejoint Londres dans un sous-marin. Rosine, restée seule avec son fils, intègre un réseau de résistance qui prend en charge des parachutistes anglais et américains. Arrêtée sur dénonciation, elle est déportée à Ravensbrück en avril 1943.
Survivante des camps
La guerre terminée, Rosine Deréan revient de déportation et reprend le chemin des studios. Elle se sépare de Claude Dauphin qui épouse la jeune et très belle Maria Mauban. Rosine ne trouve plus de grands rôles. Elle donne la réplique à Jules Berry et Albert Préjean dans l’intrigue policière L’Assassin n’est pas coupable de René Delacroix et fait une courte apparition dans Agence Matrimoniale de Jean-Paul Le Chanois en 1952. Puis la brillante vedette d’avant-guerre se fond dans l’anonymat le plus absolu dans sa demeure de Génillé en Touraine. Complètement oubliée, elle termine son existence, désœuvrée et désargentée, le 14 mars 2001 à l’âge de 91 ans. Pour honorer sa mémoire, la mairie de Genillé baptise une salle de spectacle en son nom.


FILMOGRAPHIE :

Avec Claude Dauphin
1931 : Les cinq gentlemen maudits de Julien Duvivier
1931 : Aux urnes, citoyens ! de Jean Hémard
1932 : Le chien jaune de Jean Tarride
1932 : Maquillage de Karl Anton
1932 : Ce cochon de Morin de Georges Lacombe
1932 : La belle marinière d’Harry Lachman
1932 : Barranco d’André Berthomieu
1933 : Les deux orphelines de Maurice Tourneur
1933 : Un certain monsieur Grant de Gerhardt Lamprecht & Roger Le Bon
1934 : Lac aux Dames de Marc Allégret
1934 : L’or de Serge de Poligny & Karl Hartl
1934 : L’auberge du Petit Dragon de Jean de Limur
1934 : Maître Bolbec et son mari de Jacques Natanson
1935 : Marchand d’amour d’Edmond T. Gréville
1935 : La route heureuse de Georges Lacombe
1935 : Veille d’armes de Marcel L’Herbier
1936 : Le roman d’un tricheur de Sacha Guitry
1936 : Gigolette d’Yvan Noé
1936 : Faisons un rêve de Sacha Guitry
1937 : Les perles de la couronne de Sacha Guitry & Christian-Jaque
1937 : Arsène Lupin, détective d’Henri Diamant-Berger
1937 : Arsène Lupin contre Arsène Lupin d’Henri Diamant-Berger
1940 : Les surprises de la radio de Marcel Aboulker
1945 : L’assassin n’est pas coupable de René Delacroix
1951 : Agence matrimoniale de Jean-Paul Le Chanois


Filmographie de Rosine DERÉAN
 
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