Marianne Denicourt, née Marianne Cuau le 14 mai 1963 à Paris est élevée dans le 13e arrondissement de Paris par ses parents Bernard Cuau, professeur de lettres à Jussieu et Denise Zigante, une ancienne comédienne. Sa sœur cadette, Emmanuelle Cuau, deviendra réalisatrice. Adolescente, elle est fascinée par l'univers du cirque et de la danse. Au début des années 80, elle est en ménage avec un certain Joël Denicourt qui décède à l'âge de 20 ans d'une défénestration dans des conditions douteuses. La jolie brune met au monde peu après son fils Jeremie et adopte le nom de Marianne Denicourt (officialisé par un mariage post-mortem) comme nom de scène.
De Chéreau à Desplechin
Elle fait sa première apparition à l'écran en figurante dans L'Argent de Robert Bresson, en 1983. Elle suit des cours d'art dramatique avant d'intégrer l'école des Amandiers de Nanterre, où elle a pour professeurs Patrice Chéreau et Pierre Romans. En 1987, elle est L'Amoureuse dans le marivaudage que Jacques Doillon tourne avec les élèves des Amandiers. Entre-temps, Marianne Denicourt fait ses classes dans le cinéma d'auteur, souvent dans des rôles de sœur comme la frangine possessive d'Emmanuelle Béart dans La Belle Noiseuse de Jacques Rivette, cinéaste qui la fait chanter et danser en 1995 dans Haut bas fragile et surtout trois films du jeune cinéaste Arnaud Desplechin, en sœur désespérée du jeune homme suicidé dans le moyen métrage La Vie des morts et deux autres drames, La Sentinelle et Comment je me suis disputé (ma vie sexuelle). Elle aura plus tard une liaison avec le réalisateur. Alertée par Juliette Binoche et estimant que Rois et Reine de son ancien compagnon s'inspire largement de sa vie, Marianne Denicourt publie, en 2005, Mauvais génie, un livre coécrit avec la journaliste Judith Perrignon, dans lequel elle reproche à Desplechin d'avoir exploité des éléments douloureux de sa vie privée et de leur vie commune. Marianne Denicourt démontre tout son talent d'actrice au théâtre avec Le Conte d'hiver et Hamlet de Shakespeare, Anatole et La Chambre bleue d'Arthur Schnitzler, Une pièce espagnole de Yasmina Reza, La Musica de Marguerite Duras et Jeanne au bûcher d'Honegger.
D'Auteuil à Lelouch
Au milieu des années 1990, Marianne Denicourt joue des rôles très diversifiés, une assistante d'un psychanalyste dans Passage à l'acte de Francis Girod, une maîtresse du marquis dans le Sade de Benoît Jacquot, deux films où elle donne la réplique à Daniel Auteuil qui deviendra son compagnon. Elle joue également dans plusieurs comédies, la corrosive À mort la mort ! de Romain Goupil, le tendre Quelqu'un de bien de Patrick Timsit, Une pour toutes de Claude Lelouch et Monique toujours contente de Valérie Guignabodet où elle a pour rivale une poupée gonflable. En 2005, elle tourne Le Domaine perdu sous la direction de Raoul Ruiz sur Saint-Exupery. Depuis 2010, tournant peu, Marianne Denicourt obtient plusieurs seconds rôles dans des films aussi différents que La Sainte Victoire et Une folle envie, tous deux portés par Clovis Cornillac. Elle rencontre une nouvelle génération de réalisateurs. En 2013, elle est à l'affiche de Hippocrate de Thomas Lilti, film pour lequel elle est nommée pour le César de la meilleure actrice dans un second rôle. Le réalisateur lui confie le premier rôle de Médecin de campagne également sur l'univers de la médecine. Entre-temps, elle interprète le rôle de Martine Monteil, célèbre directrice de la brigade criminelle à l'époque de l'affaire Guy Georges, dans L'Affaire SK1 de Frédéric Tellier. Marianne Denicourt est marraine de l'association Afghanistan demain depuis 2005 et a réalisé pour cette dernière deux documentaires tournés à Kaboul, Une maison à Kaboul et Nassima, une vie confisquée qui reçoit le prix média pour l'enfance en 2009. Décidément une grande dame aux talents multiples.
FILMOGRAPHIE :
Avec Daniel Auteuil
1987 : L'Amoureuse de Jacques Doillon
1988 : La Lectrice de Michel Deville
1989 : Aventures de Catherine C. de Pierre Beuchot
1989 : Comme d'habitude de Bruno Herbulot
1989 : Vanille Fraise de Gérard Oury
1990 : La Belle Noiseuse de Jacques Rivette
1991 : La Vie des morts d'Arnaud Desplechin
1991 : Pierre qui roule de Marion Vernoux (tv)
1992 : La Sentinelle d'Arnaud Desplechin
1993 : L'Instinct de l'ange de Richard Dembo
1994 : Bête de scène de Bernard Nissille
1995 : Les Péchés mortels (Innocent Lies) de Patrick Dewolf
1995 : Haut bas fragile de Jacques Rivette
1996 : Le Bel Été 1914 de Christian de Chalonge
1996 : Comment je me suis disputé. (ma vie sexuelle) d'Arnaud Desplechin
1996 : Passage à l'acte de Francis Girod
1996 : Le Jour et la Nuit de Bernard-Henri Lévy
1998 : Holderlin, le cavalier de la nuit (Feuerreiter) de Nina Grosse
1998 : À mort la mort ! de Romain Goupil
1998 : The Lost Son de Chris Menges
1998 : Le Plus Beau Pays du monde de Marcel Bluwal
1999 : L'Homme de ma vie de Stéphane Kurc
1999 : Une pour toutes de Claude Lelouch
1999 : Balzac de Josée Dayan (tv)
2000 : Me Without You de Sandra Goldbacher
2000 : Sade de Benoît Jacquot
2001 : Heidi, fille des Alpes (Heidi) de Markus Imboden
2001 : La Merveilleuse Odyssée de l'idiot toboggan de Vincent Ravalec
2001 : Monique, toujours contente de Valérie Guignabodet
2002 : Quelqu'un de bien de Patrick Timsit
2004 : L'Américain de Patrick Timsit
2004 : Le Domaine perdu de Raoul Ruiz
2006 : Djihad de Félix Olivier (tv)
2009 : Folie douce de Josée Dayan (tv)
2009 : La Sainte Victoire de François Favrat
2011 : Une folle envie de Bernard Jeanjean
2012 : Bankable de Mona Achache (tv)
2013 : Notre monde de Thomas Lacoste
2013 : La Crème de la crème de Kim Chapiron
2013 : Hippocrate de Thomas Lilti
2014 : L'Affaire SK1 de Frédéric Tellier
2016 : Médecin de campagne de Thomas Lilti
2017 : Chacun sa vie de Claude Lelouch
2019 : Les Plus Belles Années d'une vie de Claude Lelouch
2019 : La Vertu des impondérables de Claude Lelouch
2020 : Ils étaient dix de Pascal Laugier (tv)
2023 : Cléo, Melvil et moi d'Arnaud Viard
2023 : Cocorico de Julien Hervé
Filmographie de Marianne DENICOURT