Jean DEBUCOURT
 Acteur français
Sous le nom de Jean Étienne Pelisse, Jean Debucourt naît à Paris le 19 janvier 1894, Son père de l'état civil, Jean Pelisse, était commissionnaire en marchandises et Louise sa mère, était née dans une famille d'artistes peintres. Une rumeur, confirmée par l'intéressé, donnera à Jean Debucourt comme père naturel le grand comédien Charles Le Bargy mais ce dernier ne reconnaîtra cependant pas cette paternité. L'enfant grandit à Paris et y suit sa scolarité. Très tôt attiré par la scène, il hante les théâtres de la capitale et finit par se retrouver à l'Odéon où il assume de petits rôles, puis il joue des pièces dites de boulevard, sur toutes les planches parisiennes. Il se fait connaître et apprécier sous le nom de Jean Debucourt et entre au Français en 1936 comme pensionnaire, en devient le 399e sociétaire en 1937 et plus tard membre du Conseil d'administration. Il joue dans toutes les pièces classiques du répertoire de la célèbre maison. Quant au cinéma, encore muet bien sûr, Jean Debucourt y débute en 1919. Il reste davantage un homme de scène, mais il vient vers le 7e art, par confort matériel et par détente. En 1923, il est André, l'ami du Petit Chose d'André Hugon et en 1928 dans le sommet de l'avant-garde française, La chute de la maison Usher de Jean Epstein ou le brillant Madame Récamier de Gaston Ravel.
Sociétaire et acteur de luxe
Doté d'une voix bien posée, il n'a aucune peine à s'adapter au cinéma parlant et il apparaît une centaine de fois sur nos grands écrans. Ses premiers films parlants le cantonnent dans des rôles de traitres dans Le Prince Jean de Jean de Marguenat, Koenigsmark de Maurice Tourneur, La Dame de Malacca de Marc Allégret. En 1933, Marcel Pagnol signe son tout premier film en reprenant une pièce du Français. Jean Debucourt est ainsi Le Gendre de Monsieur Poirier. L'Occupation lui permet d'obtenir des rôles plus nuancés dans Marie-Martine, Monsieur de Lourdines, Douce ou Le Ciel est à vous. Fin, distingué, il assume ensuite parfaitement les rôles prestigieux de grands personnages historiques. Ainsi il campe par trois fois Napoléon III, dans Lettres d'amour de Claude Autant-Lara, dans D'hommes à hommes et enfin dans Nana, deux opus signés Christian-Jaque. Il endosse facilement le costume de seigneurs, d'aristocrates comme le Comte de Joigny dans Monsieur Vincent de Maurice Cloche mais aussi de notables, d'avocat dans Identité judiciaire d'Hervé Bromberger et dans Ouvert contre X de Richard Pottier ou de religieux comme l'évêque dans les deux œuvres d'Henri Diamant Berger, Mon curé chez les riches et Mon curé chez les pauvres ou le Révérend dans Les Sorcières de Salem de Raymond Rouleau. Les chefs d'œuvre comme Le Diable au corps, Le Carrosse d'or ou Madame de. côtoient les films médiocres car Jean Debucourt a la réputation de ne pas savoir refuser un rôle.
Une stature et une voix
Jean Debucourt devient un habitué de Sacha Guitry qui lui déclare avec malice dans le prologue de La Poison : « Jean Debucourt, vous jouez tellement bien qu'on ne dirait pas que vous êtes à la Comédie Française! ». On le repère aussi dans le rôle de Fouché dans Napoléon, en baron de Humboldt dans Le Diable boiteux. Dans un autre style, on se souvient de l'organiste bienveillant qui développe le goût de la musique chez l'attendrissant Roberto Benzi dans Prélude à la Gloire. S'il prête sa superbe voix grave à Jésus dialoguant avec Fernandel dans la série des Don Camillo, on la reconnaît aisément comme narratrice de Fanfan la Tulipe ou Caroline Chérie et pour le roman Adolphe de Benjamin Constant à la radio. Jean Debucourt laisse le souvenir d'un comédien à la belle prestance, capable de jouer les vertueux comme les crapules, mais toujours avec un réel talent ce qui en fait une valeur sûre de notre cinéma. Il transmet sa belle expérience de grand comédien à toute une génération de jeunes acteurs au Conservatoire et à l'école de la Rue Blanche. Marié à Louise-Gabrielle de Juin de 1916 à 1923, et à l'éditrice Marcelle Lesage de 1934 à 1954, il vit avec Jacqueline Sorelle qu'il ne peut épouser car son divorce avec Marcelle Lesage n'est pas prononcé mais la jeune fille de 17 ans alors que l'acteur a dépassé la quarantaine sera la mère de trois enfants. Il a à nouveau un fils avec Claude Daverède, sa dernière épouse à partir de 1954. Il fut également le compagnon d'Annie Ducaux. Emporté à 64 ans par une cruelle leucémie le 22 mars 1958 à Mongeron, Jean Debucourt repose au cimetière d'Egreville.


FILMOGRAPHIE :

Avec Sacha Guitry
1919 : La double existence du docteur Morart de Jacques Grétillat
1921 : Tempêtes de Robert Boudrioz
1922 : Sans fortune de Géo Kessler
1923 : La rue du pavé d'amour d'André Hugon
1923 : Le petit chose d'André Hugon
1925 : Jean Chouan de Luitz-Morat
1927 : La merveilleuse vie de Jeanne d'Arc de Marco de Gastyne
1928 : Madame Récamier de Gaston Ravel & Tony Lekain
1928 : La chute de la maison Usher de Jean Epstein
1931 : Un soir, au front d'Alexandre Ryder
1931 : Mistigri d'Harry Lachman
1933 : Le mari garçon d'Alberto Cavalcanti
1933 : Le gendre de monsieur Poirier de Marcel Pagnol
1933 : L'agonie des aigles de Roger Richebé
1934 : Maître Bolbec et son mari de Jacques Natanson
1934 : Le prince Jean de Jean de Marguenat
1935 : Le clown Bux de Jacques Natanson
1935 : Parlez-moi d'amour de René Guissart
1935 : Koenigsmark (Königsmark) de Maurice Tourneur
1935 : Mayerling d'Anatole Litvak
1936 : Les loups entre eux de Léon Mathot
1936 : Un grand amour de Beethoven d'Abel Gance
1936 : La pocharde de Jean-Louis Bouquet & Jean Kemm
1937 : La dame de Malacca de Marc Allégret
1939 : Tempête de Bernard-Deschamps
1939 : De Mayerling à Sarajevo de Max Ophüls
1939 : Retour au bonheur / L'enfant dans la tourmente de René Jayet
1942 : Dernier atout de Jacques Becker
1942 : Les affaires sont les affaires de Jean Dréville
1942 : Lettres d'amour de Claude Autant-Lara
1942 : Coup de feu dans la nuit de Robert Péguy
1942 : Marie-Martine d'Albert Valentin
1943 : Monsieur des Lourdines de Pierre de Hérain
1943 : Malaria de Jean Gourguet
1943 : Douce de Claude Autant-Lara
1943 : Le ciel est à vous de Jean Grémillon
1943 : La Malibran de Sacha Guitry
1945 : Tant que je vivrai de Jacques de Baroncelli
1945 : Roger la honte d'André Cayatte
1945 : Son dernier rôle de Jean Gourguet
1946 : L'idiot de Georges Lampin
1946 : Désarroi de Robert-Paul Dagan
1946 : Le visiteur de Jean Dréville
1946 : Le fugitif de Robert Bibal
1946 : Rendez-vous à Paris de Gilles Grangier
1946 : La femme en rouge de Louis Cuny
1946 : Torrents de Serge de Poligny
1947 : Le diable au corps de Claude Autant-Lara
1947 : Non coupable d'Henri Decoin
1947 : Vertiges de Richard Pottier
1947 : Monsieur Vincent de Maurice Cloche
1947 : La dame de onze heures de Jean Devaivre
1947 : Carrefour du crime de Jean Sacha
1947 : L'aigle à deux têtes de Jean Cocteau
1948 : D'homme à hommes de Christian-Jaque
1948 : Le diable boiteux de Sacha Guitry
1948 : Le crime des justes de Jean Gehret
1948 : Dernier amour de Jean Stelli
1948 : L'échafaud peut attendre d'Albert Valentin
1948 : Pattes blanches de Jean Grémillon
1948 : Le secret de Mayerling / Mayerling de Jean Delannoy
1949 : Rome Express de Christian Stengel
1949 : La belle que voilà de Jean-Paul Le Chanois
1949 : Prélude à la gloire de Georges Lacombe
1950 : Justice est faite d'André Cayatte
1950 : Identité judiciaire d'Hervé Bromberger
1951 : Barbe-Bleue de Christian-Jaque
1951 : Le cap de l'espérance de Raymond Bernard
1951 : La poison de Sacha Guitry
1951 : Jocelyn de Jacques de Casembroot
1951 : Nez de cuir d'Yves Allégret
1951 : Procès au Vatican d'André Haguet
1951 : Les sept péchés capitaux, « L'orgueil » de Claude Autant-Lara
1952 : Ouvert contre X de Richard Pottier
1952 : Mon curé chez les riches d'Henri Diamant-Berger
1952 : La jeune folle d'Yves Allégret
1952 : La danseuse nue de Pierre Louis & Robert Florat
1952 : Il est minuit, docteur Schweitzer d'André Haguet
1952 : Le carrosse d'or de Jean Renoir
1952 : Les dents longues de Daniel Gélin
1953 : La nuit est à nous de Jean Stelli
1953 : Le chasseur de chez Maxim's d'Henri Diamant-Berger
1953 : Madame de. de Max Ophüls
1953 : Les amoureux de Marianne de Jean Stelli
1953 : Les révoltés de Lomanach de Richard Pottier
1953 : Mam'zelle Nitouche d'Yves Allégret
1953 : Le secret d'Hélène Marimon d'Henri Calef
1954 : Huis-clos de Jacqueline Audry
1954 : Le fils de Caroline chérie de Jean Devaivre
1954 : Napoléon de Sacha Guitry
1954 : Nana de Christian-Jaque
1955 : Les hommes en blanc de Ralph Habib
1955 : Milord, l'arsouille d'André Haguet
1955 : Marguerite de la nuit de Claude Autant-Lara
1955 : La lumière d'en face de Georges Lacombe
1955 : Si Paris nous était conté de Sacha Guitry
1956 : Mon curé chez les pauvres d'Henri Diamant-Berger
1956 : Le salaire du péché de Denys de La Patellière
1956 : Les aventures de Till l'Espiègle de Gérard Philipe & Joris Ivens
1956 : Les sorcières de Salem de Raymond Rouleau
1956 : La vie passionnée de Vincent Van Gogh (Lust for life) de Vincente Minnelli
1957 : Quand la femme s'en mêle d'Yves Allégret
1957 : Les filles de nuit de Maurice Cloche
1957 : Maigret tend un piège de Jean Delannoy


Filmographie de Jean DEBUCOURT
 
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