Andrée DEBAR
 Actrice et productrice française
L’apparence androgyne d’Andrée Debar lui a permis d’illustrer les audacieuses productions de Jacqueline Audry comme La Garçonne et Le Secret du Chevalier d’Éon. Surtout connue dans les années cinquante, elle s’est reconvertie dans la production puis le petit commerce. Une étoile filante au charme ambigu et indéfinissable.
Andrée Carmen Marguerite Debar est née le 5 mai 1920 à Maisons-Laffitte, coquette banlieue parisienne. Elle grandit dans le Grand Duché de Luxembourg et grâce à une grand-mère anglaise et des parents germanophones, elle acquiert le français, l’allemand et l’anglais à la perfection.
Des femmes de caractère
Andrée Debar s’inscrit au conservatoire de musique du Luxembourg puis quitte le Duché pour suivre à Paris des cours de théâtre auprès de Marcelle Géniat. Pendant la guerre, elle figure dans deux films allemands, Ein Windstoß et Moselfahrt mit Monika sous le nom de Margit Debar. Après la guerre, elle fait une courte apparition en plieuse de parachute dans la première partie Ce ne sont pas des anges du Bataillon du Ciel, d'Alexandre Esway où elle dit son dialogue en anglais. Elle monte sur scène en 1947 pour la création de la pièce d’Yvan Noé Une Mort sans importance dont elle reprend le rôle de Ginette au cinéma. Son allure androgyne et son air un peu sévère lui fait jouer des femmes de caractère comme Agnès Bernauer dans Le Jugement de Dieu de Raymond Bernard qui pour sauver son amant Jean-Claude Pascal s’accuse de sorcellerie, la Catoune blessée puis soignée par Charles Vanel dans Tempête sur les Mauvents, la femme du peintre qui par envie jette son chat par la fenêtre dans un sketch des Sept Péchés Capitaux réalisé par Roberto Rosselini.
Des rôles ambigus chez Gréville et Audry
S’affichant dans deux coproductions franco-italiennes médiocres, Le Marchand de Venise d’après Shakespeare et Le Masque de Fer d’après Dumas, Andrée Debar obtient deux beaux rôles dans des films d’Edmond T. Gréville, Le Port du Désir avec Jean Gabin et Henri Vidal et Je plaide non coupable avec John Justin et Franck Villard. Elle fait partie de l’aimable drame champêtre L’Eau vive de François Villiers supervisé par Jean Giono et endosse des premiers rôles ambigus pour Jacqueline Audry, celui de Monique Sorbier dans La Garçonne, adaptation du roman sulfureux de Victor Margueritte et le chevalier d’Éon dans Le Secret du Chevalier Éon où elle séduit Dany Robin. Après ce dernier film en tant qu'actrice, elle devient productrice de Crésus de Jean Giono puis de l’adaptation du roman de l’écrivain provençal Un Roi sans divertissement de François Leterrier. Dans les années soixante, elle produit des films commerciaux très différents comme Le Gentleman de Cocody de Christian-Jaque avec Jean Marais, L’Étoile du Sud de Sidney Hayers d’après Jules Verne avec Orson Welles et Ursula Andress, Cannabis de Pierre Koralnik avec le couple Serge Gainsbourg-Jane Birkin pour terminer avec Monsieur Papa de Philippe Monnier avec Claude Brasseur en 1977.
Marchande d'antiquité et épouse de politicien
Andrée Debar abandonne le monde du cinéma après cette dernière production pour ouvrir une boutique d'antiquaire à Paris avec son amie Sophie Desmarets. Mariée depuis 1963 au ministre et marie de Beaune Roger Duchet, elle quitte la vie publique après le décès de ce dernier en 1981. Atteinte de la maladie d’Alzheimer, elle lutte pendant des années contre la maladie. Andrée Debar s’éteint discrètement à l’hôpital suisse d’Issy-les-Moulineaux à l’âge de 78 ans, le 24 janvier 1999.


FILMOGRAPHIE :

Avec Jacqueline Audry
et Jean Danet
1940 : La Chanson de l'eau (Au fil de l'eau) de René Leclère (cm)
1942 : Ein Windstoß de Walter Felsenstein
1944 : Moselfahrt mit Monika de Roger von Norman
1945 : Le Bataillon du ciel d’Alexander Esway
1948 : Une mort sans importance d’Yvan Noé
1949 : Le Paradis des pilotes perdus de Georges Lampin
1951 : Tempête sur les Mauvents (Malaire) de Gilbert Dupé et Alejandro Perla
1952 : Les Sept Péchés capitaux, « L'Envie » de Roberto Rossellini
1952 : Le Jugement de Dieu de Raymond Bernard
1953 : Le Marchand de Venise (Il mercante di Venezia) de Pierre Billon
1954 : Le Masque de fer (Il prigioniero del re) de Giorgio Rivalta et Richard Pottier
1955 : Le Port du désir d’Edmond T. Gréville
1956 : Je plaide non coupable d’Edmond T. Gréville
1957 : La Garçonne de Jacqueline Audry
1958 : Les Gaîtés de l'escadrille de Georges Péclet
1958 : L'Eau vive de François Villiers
1959 : Le Secret du chevalier d'Eon de Jacqueline Audry


Filmographie d'Andrée DEBAR
 
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