Max DEARLY
 Acteur français
Max Dearly avec son contact immédiatement joyeux avec le public et sa prodigieuse invention a marqué le music-hall des premières années du 20e siècle. Partenaire de Mistinguett, peu intéressé par le cinéma muet, il vient assez tard au cinéma mais va camper des personnages pittoresques dans les années trente, toujours sous le signe de la bonne humeur.
Max Dearly, né Lucien Paul Marie Joseph Rolland le 22 novembre 1874 à Paris, grandit dans un milieu aisé en tant que fils d’un critique d’art. De sa bouche aux fines lèvres fusent très tôt des traits spirituels qui en font rapidement un des chouchous de la scène parisienne. Il débute au concert parisien auprès de Mayol et Dranem. Excentrique aux mimiques forcées, il triomphe au music-hall devenant un des comiques les plus populaires, passant de l’opérette comme La Chauve-souris de Johann Strauss à Miquette et sa mère de Flers et Caillavet. Il crée au Moulin-Rouge La Valse chaloupée et sa partenaire ne tarde pas à se faire un nom, la jeune Mistinguett.
Le roi des Variétés
Max Dearly refait ses pas de danses au cinéma dans La Main avec Charlotte Wiehé et L’empreinte ou la main rouge avec Mistinguett. Il endosse l’habit de Don José dans Carmen auprès de Regina Badet mais se désintéresse très vite de ce nouvel art. En 1916, il tourne une version filmée de Kit qu’il vient de jouer sur scène et confiera en 1930 : « Heureusement que ce film ne vit pas le jour. » Ce en quoi il se trompe. Il épouse au Vésinet Isabelle Fusier, sœur de Jeanne Fusier-Gir en 1911. En 1925, Max Linder prépare Le Chasseur de chez Maxim’s qu’il réserve à Max Dearly mais la mort prématurée du comique empêche la réalisation du film. Contrairement à sa deuxième épouse Jeanne Saint-Bonnet, qui se produit dans de nombreux films de Louis Feuillade, il ne tourne que six films dans la période muette. En 1923, il est à l’origine du gala de l’union des artistes pour venir en aide aux artistes en difficulté. Max Dearly s’illustre dans le théâtre de Feydeau, avec Le circuit, dans des pièces de Flers et Caillavet (Le bois sacré, L’habit vert, Le roi) et donne la réplique à Raimu dans L’école des cocottes. Grande vedette de la scène, propriétaire de chevaux de courses, continuellement adulé, Max Dearly reste le roi des Variétés.
L'excentrique des années trente
À partir du parlant, passé la cinquantaine, ses rôles d’excentriques vieillissants font merveille. Il incarne le baron Wurtz dans Azaïs, Macarol dans Coquecigrole avec la débutante Danielle Darrieux, le député Le Puy-Pradal dans Coups de roulis, Jeff Spencer dans L’amour et la veine de Monty Banks, version française de Money for nothing. Son duel dans Arlette et ses papas d’Henry Roussel avec Jules Berry avec lequel il partage l’art de l’improvisation reste dans toutes les mémoires. Oubliant ses frasques, il campe des personnages de romans comme le grand-père de Marius (Jean Servais) dans Les Misérables de Raymond Bernard, le pharmacien Homais assez caricatural dans Madame Bovary de Jean Renoir ou le père de Blanchette Brunoy dans Claudine à l’école de Serge de Poligny. La cocasserie de l’histrion refait vite surface et c’est avec une outrance remarquable qu’il donne la réplique à Fernand Gravey dans Si j’étais le patron de Richard Pottier, incarne Banco, ce dictateur de carnaval dans Le dernier milliardaire de René Clair, le héros d’Offenbach dans La Vie parisienne de Robert Siodmak. Grimaçant et porteur d’un sérieux grain de folie, il poursuit avec Paris Camargue auprès d’Albert Préjean, Un oiseau rare avec Pierre Brasseur, Le Train pour Venise et Le Cœur ébloui tous deux avec Huguette Duflos. Sacha Guitry lui confie le rôle d’Anathase Outriquet, mendiant faux aveugle qui épouse l’entreprenante espagnole Marguerite Moreno dans Ils étaient neuf célibataires. Il incarne pour son dernier film le prince Nirvanoff dans Le Club des Soupirants de Maurice Gleize aux côtés de Fernandel. Mais déjà l'acteur commence à perdre sa voix. Un cancer à la gorge emporte Max Dearly le 2 juin 1943 à Neuilly-sur-Seine. Sa veuve, l’actrice Jeanne Saint-Bonnet lui survivra jusqu’en 1985. Elle repose désormais à ses côtés au cimetière du Montparnasse.


FILMOGRAPHIE :

Avec Raymond Bernard
1907 : Sam Butler d’André Calmettes (inédit)
1907 : La Main d’Henry Bérény
1908 : L’Empreinte ou la main rouge d’Henry Burguet
1910 : Carmen d’André Calmettes
1911 : Le Bonheur sous la main
1916 : Kit où l’homme qui est resté chez lui
1919 : Le Dieu du hasard d’Henri Pouctal (apparition)
1925 : J’ai une idée
1931 : Azaïs de René Hervil
1931 : Coquecigrole d’André Berthomieu
1931 : Coups de roulis de Jean de La Cour
1932 : L’amour et la veine de Monty Banks
1933 : Madame Bovary de Jean Renoir
1933 : Les Misérables de Raymond Bernard
1933 : Arlette et ses papas d’Henry Roussel
1934 : Si j’étais le patron de Richard Pottier
1934 : Le dernier Milliardaire de René Clair
1934 : La Reine des resquilleuses de Marco de Gastyne
1935 : La Vie parisienne de Robert Siodmak
1935 : Parisian Life de Robert Siodmak
1935 : Un oiseau rare de Richard Pottier
1935 : Paris Camargue de Jack Forrester
1936 : Claudine à l’école de Serge de Poligny
1937 : Le Train pour Venise d’André Berthomieu
1938 : Le Cœur ébloui de Jean Vallée
1938 : Bécassine de Pierre Caron
1939 : Ils étaient neuf célibataires de Sacha Guitry
1939 : Le grand Élan de Christian-Jaque & Harry R. Sokal
1940 : Le Club des soupirants de Maurice Gleize


Filmographie de Max DEARLY
 
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