Josette Dagory, future Josette Day, voit le jour à Paris le 31 juillet 1914. Elle tourne son premier film à cinq ans, Âmes d'Orient de Léon Poirier. Elle réitère l'expérience avec La pocharde, un mélodrame d'Henri Etiévant, où elle joue l'une des filles de Jacqueline Forzane. Puis elle devient petit rat à l'Opéra de Paris. Un accident met fin à sa vocation de danseuse classique. Josette Day retrouve alors le chemin des studios, en 1931, et participe en Suède à un film sonore écrit par Ragnar Hyltén-Cavallius dans le cadre de la Carélie en Finlande. Dans la version française filmée par Henri Fescourt sous le titre Serments, André Burgère joue un officier prisonnier autorisé à revoir sa fiancée Maria interprétée par Madeleine Renaud. Josette Dagory change ensuite son nom en Josette Day et obtient son statut de vedette en étant dirigée la même année par Julien Duvivier dans une coproduction franco-allemande sur la vie de standardistes entre les deux pays, Allô Berlin? Ici Paris!.
Charmante ingénue
En 1932, la jeune fille apparaît aux côtés de Georges Rigaud dans un burlesque, Le champion du régiment, où un curé est joué par le comique troupier Bach. L'année suivante, Josette fait encore des comédies dont Les aventures du Roi Pausole d'Alexis Granowsky. Elle a pour partenaire André Berley et Emil Jannings dans la version germanique. Mais elle montre aussi qu'elle peut jouer des rôles plus dramatiques comme dans Colomba de Jacques Séverac d'après Prosper Mérimée. Et, sans atteindre la notoriété d'actrices comme Danielle Darrieux, Viviane Romance ou Mireille Balin, elle tourne une quarantaine de films dans les années trente. Elle supporte tant bien que mal son statut de charmante ingénue dans L'Aristo, Mam'zelle Spahi, Une Fille à papa, L'Homme du jour, La Flamme, Sours d'armes, Le Patriote. Elle participe au succès des Cinq sous de Lavarède avec Fernandel et fait sa première rencontre avec Raimu dans Monsieur Brotonneau.
L'amour de Marcel
En 1940 l'actrice, qui a remplacé Orane Demazis dans le cour de Marcel Pagnol, descend dans le Midi pour être La fille du puisatier avec Raimu jouant son père et Fernandel, l'ami de toujours. Le scénario s'adapte pour expliquer le manque d'accent de la jeune femme mais surtout l'invasion allemande et l'armistice. L'on y entend d'ailleurs le discours radiodiffusé du 17 juin du Maréchal Pétain. Malgré cela, Pagnol n'est pas autorisé, par le Comité d'Organisation des Industries Cinématographiques inféodé à l'Allemagne, à terminer La Prière aux étoiles, son film suivant avec Pierre Blanchar. Marcel Pagnol revend ses studios à Gaumont et se reconvertit dans la culture des oillets à La Gaude. Josette le suit dans sa retraite jusqu'en 1944, moment de leur séparation. L'activité de Josette Day reste très limitée pendant l'occupation. Elle ne tourne que deux films, La Croisée des Chemins avec Pierre Richard-Willm et Arlette et l'Amour avec André Luguet.
La Belle de Cocteau
Elle obtient au contraire la consécration de sa carrière dans l'immédiat après-guerre grâce à Jean Cocteau qui lui donne, face à Jean Marais, deux grands rôles, celui de la Belle dans l'adaptation du conte de La Belle et la Bête sorti en 1946 et celui de Madeleine pour la pièce Les parents terribles portée à l'écran en 1947. Josette Day qui vient d'épouser un industriel belge, Maurice Solvay, met fin à sa carrière alors qu'elle n'a que trente-six ans. Elle a adopté une petite fille Hinano Tiatia Solvay. Elle tourne en 1950 son dernier film, Suzanne et son marin, du Suisse Leopold Lindtberg, avec Cornel Wilde et Simone Signoret et fait une apparition dans L'Amour, Madame avec François Périer. Vivant dans l'oppulence, elle consacre une grande partie de son temps à des œuvres de bienfaisance. Elle quitte ce monde le 27 juin 1978 à Paris, en laissant, sans doute et à jamais, dans la mémoire des cinéphiles sa blonde et hiératique beauté de la Belle confrontée à la Bête.
FILMOGRAPHIE :
Avec Marcel PAGNOL
1920 : La pocharde d'Henri Etiévant
1922 : L'écran brisé de René > d'Auchy
1931 : Serments d'Henri Fescourt
1931 : Allô, Berlin ? Ici Paris! de Julien Duvivier
1932 : Le champion du régiment d'Henry Wulschleger
1933 : Miss Helyett d'Hubert Bourlon & Jean Kemm
1933 : Les aventures du roi Pausole d'Alexis Granowsky
1933 : Die abenteuer des königs Pausole d'Alexis Granowsky
1933 : Le couché de la mariée de Roger Lion
1933 : Coralie et Cie d'Alberto Cavalcanti
1933 : Colomba de Jacques Séverac
1933 : C'était un musicien de Frederic Zelnik & Maurice Gleize
1933 : Le barbier de Séville de Jean Kemm & Hubert Bourlon
1934 : N'aimer que toi d'André Berthomieu
1934 : Les filles de la concierge de Jacques Tourneur
1934 : Bibi-la-purée de Léo Joannon
1934 : Aux portes de Paris de Charles Barrois
1934 : L'aristo d'André Berthomieu
1934 : Antonia, romance hongroise de Max Neufeld & Jean Boyer
1934 : Mam'zelle Spahi de Max de Vaucorbeil
1935 : Une fille à papa de René Guissart
1935 : La sonnette d'alarme de Christian-Jaque
1935 : Son excellence Antonin de Charles-Félix Tavano
1935 : Lucrèce Borgia d'Abel Gance
1935 : Jeunesse d'abord de Claude Heymann & Jean Stelli
1936 : Ménilmontant de René Guissart
1936 : Club de femmes de Jacques Deval
1936 : Messieurs les ronds de cuirs d'Yves Mirande
1936 : L'homme du jour de Julien Duvivier
1936 : La flamme d'André Berthomieu
1937 : Sœurs d'armes de Léon Poirier
1937 : Monsieur Bégonia d'André Hugon
1938 : Éducation de prince d'Alexander Esway
1938 : Le patriote de Maurice Tourneur
1938 : Accord final d'Ignacy Rosenkranz
1939 : Les cinq sous de Lavarède de Maurice Cammage
1939 : Monsieur Brotonneau d'Alexander Esway
1940 : La fille du puisatier de Marcel Pagnol
1941 : La prière aux étoiles de Marcel Pagnol
1942 : La croisée des chemins d'André Berthomieu
1943 : Arlette et l'amour de Robert Vernay
1945 : La belle et la bête de Jean Cocteau
1947 : La révoltée de Marcel L'Herbier
1947 : Les parents terribles de Jean Cocteau
1949 : Suzanne et son marin (Four days leave ) de Leopold Lindtberg
1951 : L'amour, madame de Gilles Grangier
Filmographie de Josette DAY