![]() | Bella DARVI | |
Actrice française d'origine polonaise | ||
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Dominique Besnehard a évoqué Bella Darvi dans la série Dix pour cent en la qualifiant de Marilyn Monroe du pauvre. Triste épitaphe pour une déesse de l’écran hollywoodien et beauté pathétique du cinéma français à la vie remplie d’autant de paillettes que de douleur. Bella Darvi est née Bajla Wegier le 23 octobre 1926, à Sosnowiec en Pologne. Ses parents quittent leur pays l’année suivante pour ouvrir une boulangerie à Paris. Elle grandit dans le quartier du Marais jusqu’à l’arrivée des Allemands. Prisonnière de la collaboration D’origine juive, la jeune Bajla fuit avec les siens la capitale pour se réfugier en zone libre. Arrêtée, elle est internée à la prison de Toulouse. Avouant qu’elle n’a en réalité que quinze ans, elle est transférée dans un couvent pénitentier. Libérée, elle retrouve ses parents à Périgueux Leur maison est incendiée et c’est la Résistance qui leur procure de faux papiers pour revenir dans la capitale à la Libération. La jeune fille reprend ses études et fréquente les cabarets de Rive Gauche. Le 7 octobre 1950, elle épouse le riche industriel Alban Cavalade et découvre la vie factice de la jet set et les plaisirs pervers des casinos de Biarritz, Deauville et la Côte d’Azur. Ruinée et séparée de Cavalade, elle rencontre Dary Zanuck et sa femme Virginia qui voient en la jeune femme superbe une probable déesse de l’écran. Zanuck lui attribue le prénom de Bella, règle ses dettes de jeu et l’installe dans leur maison de Santa Monica. Elle choisit de faire carrière sous le nom de Darvi, compression de Darryl et Virginia. Une brève vie étoilée avec Zanuck Sous contrat avec la Fox, Bella Darvi fait ses premiers pas dans Le Démon des Eaux troubles de Samuel Fuller aux côtés de Richard Widmark. Sophistiquée en diable, elle tourne la superproduction L’Égyptien de Michael Curtiz auprès du bellâtre Edmund Purdom puis Le Cercle infernal d’Henry Hathaway avec Kirk Douglas. Ces trois films reçoivent un accueil mitigé et malgré les efforts de son amant Darryl Zanuck, sa carrière tourne court. Brouillée avec Virginia Zanuck, elle quitte l’Amérique et revient en France. Elle reprend ses activités faites de vie dissolue, de jeux et d’alcool. Elle joue l’avocate Marianne Colas dans Je suis un sentimental du blacklisté John Berry aux côtés d’Eddie Constantine mais on est loin des frasques hollywoodiennes. Femme fatale en France et en Italie À nouveau, les dettes s’accumulent et Bella Darvi trouve des rôles de femme fatale dans Je reviendrai à Kandara de Victor Vicas avec Daniel Gélin et François Périer, Rafles sur la Ville de Pierre Chenal en maîtresse de Charles Vanel et Le Gorille vous salue bien de Bernard Borderie où elle répond au prénom d’Isoline auprès de Lino Ventura. Les dettes s’accumulent et les films deviennent de plus en plus médiocres à mesure qu’avancent les années soixante. On la retrouve en Italie dans le film de cape et d’épée La Parole est à l’épée avec Arnoldo Foà, La Donna di Ghiaccio d’Antonio Racioppi ou L’Urlo dei bolidi de Léo Guarrasi. Des films facilement oubliables. Seul émerge Jeux précoces de Damiano Damiani auprès de Pierre Brice. Sa passion dévorante pour le jeu l’amène à vendre tous ses biens jusqu’à ses chiens. Elle ne peut compter que sur l’appui de Darryl .F. Zanuck qui règle ses dettes et l’assiste dans la maladie après plusieurs tentatives de suicide. Le jeu, l'alcool et quelques navets Installée à Monte-Carlo, elle se remarie en 1960 avec un maître d’hôtel Claude Rouas mais demande le divorce deux jours plus tard. Elle reprend les chemins des studios pour le médiocre Le Bourgeois gentil mec de Raoul André avec Jean Lefebvre, Francis Blanche et Darry Cowl et une dernière apparition en 1971 dans Les petites Filles Modèles, une fausse suite érotique du roman de la Comtesse de Ségur par Jean-Claude Roy. Bella Darvi, épuisée par ses abus en tous genres, se donne la mort au gaz le 17 septembre 1971 dans son petit appartement monégasque. Le corps de celle qui aurait pu être une des reines d’Hollywood n’est découvert qu’une semaine plus tard. Sans famille (son père s’est installé en Israël) et sans ressource, elle est enterrée à la sauvette. Son frère Jean Isidore l’installe dans un caveau en 1978 au cimetière de Bagneux. FILMOGRAPHIE : | |
![]() Avec Darryl F. Zanuck |
1953 : Le Démon des eaux troubles (Hell and High Water) de Samuel Fuller 1954 : L'Égyptien (The Egyptian) de Michael Curtiz 1954 : Le Cercle infernal (The Racers) de Henry Hathaway 1955 : Je suis un sentimental de John Berry 1956 : Je reviendrai à Kandara de Victor Vicas 1957 : Rafles sur la ville de Pierre Chenal 1958 : Le Gorille vous salue bien de Bernard Borderie 1958 : La parole est à l'épée (Pia de' Tolomei) de Sergio Grieco 1959 : Énigme aux Folies Bergère de Jean Mitry 1959 : Le Pain des Jules de Jacques Séverac 1959 : Jeux précoces (Il rossetto) de Damiano Damiani 1959 : La donna di Ghiaccio d’Antonio Racioppi 1961 : L'Urlo dei bolidi de Léo Guarrasi 1969 : Le Bourgeois gentil mec de Raoul André 1971 : Les Petites Filles modèles de Jean-Claude Roy Filmographie de Bella DARVI | |
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