Danielle DARRIEUX
 Actrice française
Danielle Darrieux représente la jeune première idéale du cinéma français des années trente. Fraîche, rieuse, chantant à l'occasion d'une voix pure et légère, elle incarne les jeunes filles heureuses et souriant à la vie. C'est le départ d'une carrière exceptionnelle par sa longévité et sa variété aussi bien au cinéma qu'au théâtre ou dans la chanson.
Née le 1er mai 1917 à Bordeaux, Danielle Darrieux passe son enfance à Paris. Au décès de son père, sa mère lui donne des leçons de chant et lui transmet le goût pour la musique, d'ailleurs elle prend des cours de violoncelle et de piano. À quatorze ans, après des essais sur les conseils du mari d'une élève de sa mère, Danielle Darrieux tourne dans Le bal de William Thiele où débute également Paulette Dubost. Essai concluant, elle devient la jeune première du cinéma français des années trente et la partenaire des plus grands acteurs d'avant-guerre notamment Albert Préjean dans des comédies musicales (Dédé, La crise est finie).
Fraîche et espiègle
Douce, romantique, elle peut aussi se montrer espiègle et délurée, comme dans Quelle drôle de gosse. En 1935, Anatole Litvak lui offre un rôle plus dramatique. C'est Mayerling, dans lequel elle interprète une fragile et touchante comtesse Vetsera. Spontanée et émouvante, elle atteint la consécration et ce succès mondial lui permet de signer un contrat de sept ans avec les studios Universal. Elle part tourner à Hollywood La coqueluche de Paris avec Douglas Fairbanks Jr. mais elle se lasse rapidement et préfère rentrer en France où elle enchaîne avec succès les films d'Henri Decoin, Abus de Confiance, Retour à l'aube, Battement de Cour. Elle obtient un gros succès avec Mauvaise Graine que Billy Wilder qui vient de fuir le nazisme coréalise avec le réalisateur d'origine hongroise Alexandre Esway. Elle est aussi Katia de Maurice Tourneur qui tente d'exploiter le succès de Mayerling.
Avec son mentor Henri Decoin
Elle épouse Henri Decoin, de 27 ans son aîné, en 1935. En 1940, Danielle Darrieux travaille pour la compagnie allemande Continental dans Premier rendez-vous, sa dernière collaboration avec Decoin. Le couple divorce en 1941. Pendant la guerre, désormais séparée de son mentor, elle tourne peu et s'éclipse discrètement des écrans. Elle fait partie du fameux voyage aux studios de l'UFA avec Préjean et Viviane Romance, ce qui lui sera reproché. En 1942, elle épouse Porfirio Rubirosa, ambassadeur soupçonné d'espionnage contre le Reich qui se retrouve interné en Allemagne. Danielle Darrieux passe la fin de la guerre sous un faux nom en région parisienne. En 1948, elle se marie pour la troisième fois avec Georges Mitsinkidès et retrouve les chemins des studios.
La gravité de l'après-guerre
Elle retrouve un second souffle avec un vaudeville stylisé d'Autant-Lara, Occupe-toi d'Amélie. Elle reconquiert son statut de star, évoluant vers des rôles plus mûrs, où sa distinction, son élégance et sa finesse de jeu font merveille. Partenaire de Jean Marais dans Ruy Blas et de Jean Gabin dans La Vérité sur Bébé Donge qui marque ses retrouvailles avec Henri Decoin, c'est devant la caméra d'Ophuls qu'elle va donner la pleine mesure de son talent avec La Ronde en jeune épouse infidèle, Le Plaisir qui exploite à merveille son charme et sa vivacité et surtout dans Madame de... où elle se montre à la fois frivole, charmante et pleine d'esprit. Elle tourne également à l'étranger avec Mankiewicz dans L'Affaire Cicéron, Robert Rossen dans Alexandre le Grand. Elle prête ses traits à Madame de Rénal (Le Rouge et le Noir), Lady Chatterley, la Montespan (L'affaire des Poisons), Agnès Sorel dans Si Paris nous était conté, ou encore Marie-Octobre dans un drame de la Résistance essentiellement masculin. Elle poursuit une carrière jalonnée de rencontres heureuses, tournant avec Chabrol dans Landru ou Demy, qui la dirige dans Les Demoiselles de Rochefort et Une chambre en ville. Ses personnages évoluent avec son âge et sa personnalité, et elle joue 24 heures de la vie d'une femme pour Dominique Delouche, Le Cavaleur avec Jean Rochefort, Le Lieu du Crime d'André Téchiné ou Quelques jours avec moi de Claude Sautet. Des réalisateurs comme François Ozon (Huit Femmes) ou Pascal Thomas (L'Heure zéro) la sollicitent.
Théâtre et télévision
Au théâtre, elle poursuit une carrière d'une longévité exceptionnelle avec Les Jeux dangereux, La Robe mauve de Valentine, Domino. Elle fête ses 80 ans avec Harold et Maude et en 2003, elle monte une dernière fois sur scène pour Oscar et la dame rose qui lui vaut le Molière de la meilleure comédienne. A partir des années 60, elle poursuit également une importante activité à la télévision et joue dans de nombreux téléfilms ou séries, notamment dans Les Jardins du Roi et dans l'adaptation des Jalna. Blessée lors des répétitions de la pièce La maison du lac avec Jean Piat en 2008, Danielle Darrieux abandonne la scène. Elle meurt centenaire, le 17 octobre 2017, à Bois-le-Roi dans l'Eure. Une carrière exceptionnelle et une certaine image du charme à la française.


FILMOGRAPHIE :

Avec Henri Decoin
1931 : Le bal de Wilhelm Thiele
1931 : Coquecigrole d'André Berthomieu
1932 : Panurge de Michel Bernheim
1932 : Le coffret de laque de Jean Kemm
1933 : Château de rêves de Géza von Bolváry
1933 : L'or dans la rue de Curtis Bernhardt
1934 : Volga en flammes de Viktor Tourjansky
1934 : Mon cour t'appelle de Carmine Gallone & Serge Veber
1934 : Mauvaise graine de Billy Wilder
1934 : La crise est finie de Robert Siodmak
1934 : Dédé de René Guissart
1934 : Le contrôleur des wagons-lits de Richard Eichberg
1935 : Tarass Boulba d'Alexis Granovsky
1935 : Quelle drôle de gosse ! de Léo Joannon
1935 : Mademoiselle Mozart d'Yvan Noé
1935 : J'aime toutes les femmes de Carl Lamac
1935 : Mayerling d'Anatole Litvak
1936 : Le domino vert d'Herbert Selpin & Henri Decoin
1936 : Club de femmes de Jacques Deval
1936 : Un mauvais garçon de Jean Boyer
1936 : Port-Arthur de Nicolas Farkas
1936 : Mademoiselle ma mère d'Henri Decoin
1937 : Abus de confiance d'Henri Decoin
1937 : Katia de Maurice Tourneur
1938 : La coqueluche de Paris (The rage of Paris) d'Henry Koster
1938 : Retour à l'aube d'Henri Decoin
1939 : Battement de cour d'Henri Decoin
1940 : Premier rendez-vous d'Henri Decoin
1941 : Caprices de Léo Joannon
1942 : La fausse maîtresse d'André Cayatte
1945 : Au petit bonheur de Marcel L'Herbier
1945 : Adieu chérie de Raymond Bernard
1946 : Ruy Blas de Pierre Billon
1947 : Bethsabée de Léonide Moguy
1948 : Jean de la Lune de Marcel Achard
1949 : Occupe-toi d'Amélie de Claude Autant-Lara
1950 : La ronde de Max Ophüls
1950 : Toselli (Romanzo d'amore) de Duilio Coletti
1950 : Riche, jeune et jolie (Rich, young and pretty) de Norman Taurog
1951 : La maison Bonnadieu de Carlo Rim
1951 : L'affaire Cicéron (Five fingers) de Joseph L. Mankiewicz
1951 : Le plaisir de Max Ophüls
1952 : La vérité sur Bébé Donge d'Henri Decoin
1952 : Adorables créatures de Christian-Jaque
1953 : Madame de. de Max Ophüls
1953 : Le bon dieu sans confession de Claude Autant-Lara
1953 : Châteaux en Espagne de René Wheeler
1954 : Le rouge et le noir de Claude Autant-Lara
1954 : Escalier de service de Carlo Rim
1954 : Bonnes à tuer d'Henri Decoin
1954 : Napoléon de Sacha Guitry
1955 : L'affaire des poisons d'Henri Decoin
1955 : L'amant de Lady Chatterley de Marc Allégret
1955 : Si Paris nous était conté de Sacha Guitry
1956 : Alexandre le grand (Alexander the great) de Robert Rossen
1956 : Le salaire du péché de Denys de La Patellière
1956 : Typhon sur Nagasaki d'Yves Ciampi
1957 : Pot-Bouille de Julien Duvivier
1957 : Le septième ciel (La vedova elettrica) de Raymond Bernard
1958 : Le désordre et la nuit de Gilles Grangier
1958 : La vie à deux de Clément Duhour
1958 : Un drôle de dimanche de Marc Allégret
1958 : Marie-Octobre de Julien Duvivier
1959 : Les yeux de l'amour de Denys de La Patellière
1959 : Meurtre en quarante-cinq tours d'Etienne Périer
1960 : L'homme à femmes de Jacques-Gérard Cornu
1960 : Les bras de la nuit de Jacques Guymont
1960 : Vive Henri IV. Vive l'amour ! de Claude Autant-Lara
1960 : Un si bel été (The greengage summer) de Lewis Gilbert
1961 : Les lions sont lâchés d'Henri Verneuil
1961 : Le crime ne paie pas de Gérard Oury
1962 : Le Diable et les dix commandements de Julien Duvivier
1962 : Pourquoi Paris ? de Denys de La Patellière
1962 : Landru de Claude Chabrol
1963 : Méfiez-vous, mesdames ! d'André Hunebelle
1963 : Du grabuge chez les veuves de Jacques Poitrenaud
1964 : Patate de Robert Thomas
1964 : Le coup de grâce de Jean Cayrol & Claude Durand
1965 : L'or du duc de Jacques Baratier
1965 : Le dimanche de la vie de Jean Herman
1966 : L'homme à la Buick de Gilles Grangier
1966 : Les demoiselles de Rochefort de Jacques Demy
1967 : Vingt-quatre heures de la vie d'une femme de Dominique Delouche
1968 : Les oiseaux vont mourir au Pérou de Romain Gary
1969 : La maison de campagne de Jean Girault
1972 : Roses rouges et piment vert (Peccato mortale) de Francisco Rovira Beleta
1975 : Divine de Dominique Delouche
1975 : L'année sainte de Jean Girault
1978 : Le cavaleur de Philippe de Broca
1982 : Une chambre en ville de Jacques Demy
1983 : En haut des marches de Paul Vecchiali
1985 : Le lieu du crime d'André Téchiné
1986 : Corps et biens de Benoît Jacquot
1987 : Quelques jours avec moi de Claude Sautet
1988 : Bille en tête de Carlo Cotti
1990 : Le jour des rois de Marie-Claude Treilhou
1992 : Les mamies d'Annick Lanoë
1999 : Ça ira mieux demain de Jeanne Labrune
2002 : Huit femmes de François Ozon
2003 : Une vie à t'attendre de Thierry Klifa
2005 : Nouvelle chance d'Anne Fontaine
2007 : L'heure zéro de Pascal Thomas
2009 : Pièce montée de Denys Granier-Deferre

Télévision :
1969 : La Robe mauve de Valentine de Robert Crible
1974 : Les Jardins du roi de Jean Kerchbron
1977 : Les Jeudis d'Adrienne de Guy Jorré
1977 : Bonheur, impair et passe de Roger Vadim
1979 : Miss de Roger Pigaut
1979 : On purge bébé de Jeannette Hubert
1980 : Une puce dans la fourrure de Jean-Pierre Prévost
1980 : La Mort en sautoir de Pierre Goutas
1983 : La Dame aux mille et une vies de Pierre Goutas
1984 : L'Âge vermeil de Roger Kahane
1985 : La Petite Fille modèle de Jean-Jacques Lagrange
1987 : La Vieille dame et l'Africain d'Alain Dhouailly
1987 : Gigi de Jeannette Hubert
1988 : Adorable Julia d'Yves-André Hubert
1989 : Tu crois pas si bien dire de Giovanni Fago
1989 : Le Front dans les nuages de Paul Vecchiali
1993 : La Vérité en face d'Étienne Périer
1993 : Ne coupez pas mes arbres de Michel Roux et Michel Treguer
1994 : Jalna de Philippe Monnier
1997 : Belle comme Crésus de Jean-François Villemer
2000 : Que reste-t-il... d'Étienne Périer
2003 : Les Liaisons dangereuses de Josée Dayan
2009 : Elles et moi de Bernard Stora
2010 : C'est toi, c'est tout de Jacques Santamaria


Filmographie de Danielle DARRIEUX
 
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