Colette DARFEUIL
 Actrice française
Blonde pimpante et décorative, Colette Darfeuil a parcouru avec succès les dernières années du cinéma muet et la première décennie parlante. Cantonnée dans les rôles de garce, elle n'a pas résisté à la concurrence de Ginette Leclerc et Viviane Romance mais reste une des actrices les plus représentatives de l'entre deux guerres.
Colette Darfeuil est née Emma Henriette Augustine Floquet le 7 février 1906 dans le quinzième arrondissement de Paris. Alors qu'elle accompagne une amie à la Gaumont, ses grands yeux verts sont remarqués par le jeune Pierre Colombier qui prépare son premier film. Elle n'a pas encore quinze ans et fait ses débuts au cinéma aux côtés de Dolly Davis, Pauline Carton et Madeleine Guitty dans Les étrennes à travers les âges en 1920. Au cours des années vingt, elle se fait rapidement un nom dans le monde du cinéma français, notamment sous la direction de Léon Poirier pour L'affaire du courrier de Lyon de René Hervil pour La flamme ou Dimitri Kirsanoff pour Sables. Elle épouse en 1928 le jeune réalisateur Pierre Weill et écrit avec lui le scénario de Voici dimanche qu'elle interprète en 1929.
La garce aux jolis yeux verts
Au fil des rôles, Colette Darfeuil passe du brun au blond et des rôles d'ingénues à ceux de jeunes femmes distinguées. Elle franchit avec succès l'étape du parlant, sa voix étant jugée plus que satisfaisante. Elle fait des essais pour des producteurs américains en quête de nouveaux talents, elle les réussit haut-la-main, mais au dernier moment, elle refuse de partir pour Hollywood et décline le fabuleux contrat qui accompagnait ce départ. C'est Abel Gance qui lui offre son premier grand rôle parlant dans La fin du monde aux côtés de Victor Francen. Avec ses jolis yeux et son air canaille, Colette Darfeuil s'impose très vite comme l'une des plus grandes vedettes des années trente. Souvent en concurrence avec Viviane Romance et Ginette Leclerc pour les rôles de femmes fatales, elle sait aussi passer de la comédie au drame, du policier à l'aventure exotique avec une facilité déconcertante, dans des films tels que Baroud de Rex Ingram, Autour de l'Enquête de Robert Siodmak avec Pierre Richard-Willm, Le rosier de madame Husson de Bernard-Deschamps avec Fernandel, Le martyr de l'obèse de Pierre Chenal, Casanova de René Barberis avec Ivan Mosjoukine, Le roi des Champs-Elysées de Max Nosseck avec Buster Keaton, Minuit place Pigalle de Roger Richebé avec Raimu, Michel Strogoff de Jacques de Baroncelli avec Charles Vanel, Chéri-Bibi de Léon Mathot avec Pierre Fresnay, Tamara la complaisante de Félix Gandéra avec Victor Francen, Le patriote de Maurice Tourneur avec Harry Baur.
Entourée du gratin de son époque
Presque une centaine de rôles au cours de la décennie où elle côtoie tout le gratin du cinéma, de Raimu à Harry Baur, en passant par Fernandel, Jan Kiepura, Danielle Darrieux, Noël-Noël, Lucien Baroux, Jules Berry et bien d'autres. En 1940, Colette Darfeuil fait partie de la prestigieuse distribution d'Untel père et fils de Julien Duvivier. Puis les films s'espacent car l'actrice souffre de plus en plus de ne se voir proposer que des rôles sans consistance. On la remarque face à Martine Carol dans Les souvenirs ne sont pas a vendre en 1948, puis donnant la réplique à Pierre Renoir dans Le furet, à Maurice Baquet dans Bibi Fricotin et à Michel Simon et Gaby Morlay dans La fille au fouet, sa dernière apparition au cinéma. En 1953, après un dernier film qui reste inachevé, elle s'éloigne définitivement du cinéma et sombre dans l'oubli.
Une fin discrète
Cette croqueuse d'hommes au cinéma fut une femme bien sage dans sa vie privée. Après son divorce avec Pierre Weill en 1938, elle se remarie avec le producteur Pierre Bianco qui prend en main la fin de sa carrière. Une fille Nicole naît en 1940. Avant de finir ses jours dans une maison de retraite, Colette Darfeuil participe aux activités d'entraide de La Roue tourne, l'association créée par Paul Azaïs. Après une longue retraite de plus de quarante ans, Colette Darfeuil s'éteint discrètement le 15 octobre 1998, à l'âge vénérable de 92 ans, à Montfort-l'Amaury.


FILMOGRAPHIE :

Avec Abel Gance
1920 : Les étrennes à travers les âges de Pierre Colombier
1922 : Le Noël du père Lathuile de Pierre Colombier
1923 : Château historique d'Henri Desfontaines
1923 : Le retour à la vie de Jacques Dorval
1923 : Quelqu'un dans l'ombre de Marcel Manchez
1923 : L'affaire du courrier de Lyon de Léon Poirier
1924 : Madame Putiphar de Max Mack
1924 : La réponse du destin d'André Hugon
1925 : Mots croisés de Pierre Colombier & Michel Linsky
1925 : La justicière de Maurice Marsan & Maurice Gleize
1925 : La flamme de René Hérvil
1925 : L'homme en selle (Der Mann im Sattel) de Manfred Noa
1926 : Les fiançailles rouges de Roger Lion
1926 : Sables de Dimitri Kirsanoff
1927 : La roche d'amour de Max Carton
1927 : Le navire aveugle de Giuseppe Guarino
1927 : Paris-New York-Paris de Robert Péguy
1928 : À quoi rêve une femme au printemps de Kurt Blachnitzky
1928 : Gros sur le cour de Pierre Weill
1928 : Papoul de Marc Allégret
1928 : De sept heures à minuit de Pierre Weill
1929 : Voici dimanche de Pierre Weill
1929 : Sa maman de Charles Mouru de Lacotte
1929 : Marius à Paris de Roger Lion
1929 : L'éternelle idole (Der Mann, der nicht liebt) de Guido Brignone
1929 : La petite femme du Florida de Roger Lion
1929 : La bodega de Benito Perojo
1930 : La fin du monde d'Abel Gance
1930 : Cendrillon de Paris de Jean Hémard
1930 : Tu m'oublieras d'Henri Diamant-Berger
1930 : Le procureur Hallers de Robert Wiene
1931 : Fils à papa (Awlad el zawat) de Mohamed Karim
1931 : Pour un soir de Jean Godard
1931 : Autour d'une enquête de Robert Siodmak & Henri Chaumette
1931 : Baroud (Love in Morocco) de Rex Ingram & Alice Terry
1931 : Un coup de téléphone de Georges Lacombe
1931 : Y en a pas deux comme Angélique de Roger Lion
1932 : Le rosier de madame Husson de Bernard-Deschamps
1932 : Le béguin de la garnison de Robert Vernay
1932 : Les amoureux de Colette d'André Pellenc
1932 : Le martyre de l'obèse de Pierre Chenal
1932 : L'âne de Buridan d'Alexandre Ryder
1932 : Pour être aimé de Jacques Tourneur
1932 : Ce cochon de Morin de Georges Lacombe
1932 : Monsieur de Pourceaugnac de Gaston Ravel & Tony Lekain
1932 : Mirages de Paris de Fédor Ozep
1932 : Le truc du Brésilien d'Alberto Cavalcanti
1932 : La vierge du rocher de Georges Pallu
1933 : Si tu vois mon oncle de Gaston Schoukens
1933 : Trois balles dans la peau de Roger Lion
1933 : Tout pour l'amour de Joe May & Henri-Georges Clouzot
1933 : Cette nuit-là de Marc Sorkin
1933 : Les amours de Casanova de René Barberis
1933 : Feu Toupinel de Roger Capellani
1933 : La maison dans la dune de Pierre Billon
1934 : Le chéri de sa concierge de Guarino Glavany
1934 : Mon cour t'appelle de Carmine Gallone
1934 : Mam'zelle Spahi de Max de Vaucorbeil
1934 : Le roi des Champs-Élysées de Max Nosseck
1934 : Minuit place Pigalle de Roger Richebé
1934 : Les bleus de la marine de Maurice Cammage
1934 : La caserne en folie de Maurice Cammage
1934 : Jonny, haute-couture de Serge de Poligny
1934 : Escale de Louis Valray
1935 : Le train d'amour de Pierre Weill
1935 : Et moi, j'te dis qu'elle t'as fait de l'oil de Jack Forrester
1935 : Touche à tout de Jean Dréville
1935 : Michel Strogoff de Jacques de Baroncelli
1935 : L'école des journalistes de Christian-Jaque
1936 : Trois dans un moulin de Pierre Weill
1936 : La flamme d'André Berthomieu
1936 : La petite dame du wagon-lit de Maurice Cammage
1936 : La course à la vertu de Maurice Gleize
1936 : Prête-moi ta femme de Maurice Cammage
1936 : L'empreinte rouge de Maurice de Canonge
1936 : Tout va très bien, madame la marquise d'Henry Wulschleger
1936 : La chanson du souvenir de Douglas Sirk & Serge de Poligny
1936 : J'arrose mes galons de René Pujol
1936 : Une gueule en or de Pierre Colombier
1936 : Gigolette d'Yvan Noé
1936 : Prends la route de Jean Boyer
1936 : Monsieur Bégonia d'André Hugon
1937 : Franco de port de Dimitri Kirsanoff
1937 : La treizième enquête de Grey de Pierre Maudru
1937 : La belle de Montparnasse de Maurice Cammage
1937 : Tamara la complaisante de Félix Gandéra & Jean Delannoy
1937 : Chéri Bibi de Léon Mathot
1937 : Un soir à Marseille de Maurice de Canonge
1937 : Le patriote de Maurice Tourneur
1938 : Monsieur Bossemans (Bossemans en Coppenolle) de Gaston Schoukens


Filmographie de Colette DARFEUIL
 
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