Bruno CRÉMER
 Acteur français
Bruno Cremer naît le 6 octobre 1929 à Saint-Mandé, près de Paris de parents belges. Sa mère, flamande, est musicienne, tandis que son père homme d'affaires né à Lille, a pris la nationalité belge en 1914, lorsque l'armée française refusa de l'engager en raison de son jeune âge. Cadet d'une famille bourgeoise de trois enfants, il passe son enfance dans un immeuble de la place de la Nation à Paris. Il nourrit le goût de la scène dès l'âge de douze ans et reçoit la nationalité française à dix-huit ans selon la loi en vigueur.
Dans la bande du Conservatoire
Dès la fin de ses études secondaires, Bruno Cremer est admis au Conservatoire national supérieur d'art dramatique, où il prend des cours pendant dix ans. Il fait partie de la promotion 1952, avec Annie Girardot, Jean-Paul Belmondo, Jean Rochefort, Claude Rich et Jean-Pierre Marielle. Leur groupe d'amis est connu sous le nom de « bande du Conservatoire ». Il débute sur scène en 1953 au Théâtre de l'Œuvre dans Robinson de Jules Supervielle. Crémer passera la décennie sur les planches dans des pièces de Shakespeare (Richard II, Péricles, prince de Tyr), Oscar Wilde (Un mari idéal), Alfred de Vigny (Chatterton), Jean Anouilh (Pauvre Bitos ou le Dîner de têtes, Becket ou l'Honneur de Dieu), George Bernard Shaw (La Maison des cours brisés). Absorbé par sa carrière à l'écran, Crémer ne revient au théâtre qu'en 1971 dans Alpha Beta, puis, dix ans plus tard, dans Bent, où, face à Jean-Pierre Sentier, il incarne un homosexuel dans un camp nazi, en 1990 dans Love Letters aux côtés d'Anouk Aimée et en 1997 dans Après la répétition d'Ingmar Bergman en compagnie d'Anna Karina.
Des durs sur grand écran
Bruno Crémer débute au cinéma par de la figuration en 1952, avant un premier second rôle dans Quand la femme s'en mêle où il côtoie un autre débutant Alain Delon. Plus tard, en 1965, son rôle dans La 317e Section de Pierre Schoendoerffer lui ouvre une grande carrière sur les écrans, qui commence par un cinéma d'auteurs souvent engagés avec Bertrand Blier (Si j'étais un Espion), Costa-Gavras (Un Homme de trop, Section spéciale), Yves Boisset (Cran d'arrêt, L'Attentat), Jacques Doniol-Valcroze (Le Viol) ou Michel Deville (Bye-bye Barbara). Il retrouve sa copine Annie Girardot dans Les Gauloises bleues et Jean-Paul Belmondo dans L'Alpagueur. Le rôle-titre de La Bande à Bonnot est une manière de sacre en 1969. Il s'impose en vedette ou second rôle de films virils signés par Yves Boisset (Espion lève-toi), William Friedkin (Le Convoi), Daniel Duval (Effraction), José Giovanni (Les loups entre eux), Roger Hanin (Le Protecteur), Raoul Coutard (La légion saute sur Kolwezi). D'un autre côté l'acteur diversifie ses collaborations auprès de Patrice Chéreau (La Chair de l'Orchidée), Claude Lelouch (Le Bon et les Méchants), Claude Sautet (Une Histoire simple), passant d'un jésuite dans Anthracite d'Édouard Niermans à un officier de marine dans Le Matelot 512 de René Allio. Jean-Claude Brisseau en fait son acteur fétiche, mélange de violence et de séduction dans Un Jeu brutal, De Bruit et de Fureur et surtout Noce blanche où il est l'amant scandaleux de Vanessa Paradis. Il montre sa sensibilité et l'étendue de son talent dans Tumultes de Bertrand Van Effenterre, Sous le sable de François Ozon, où il est le mari disparu de Charlotte Rampling et Mon père, il m'a sauvé la vie de José Giovanni où il incarne le propre père du cinéaste.
Un grand Maigret
Crémer tourne pour la première fois pour le petit écran en 1979 dans Une page d'amour d'Élie Chouraqui d'après Émile Zola, dont il partage l'affiche avec Anouk Aimée. Suivront deux téléfilms signés Jean Chapot et Nelly Kaplan avant de trouver la popularité avec le Commissaire Maigret pendant 53 épisodes. Pour le dernier épisode, il est doublé par Vincent Grass, étant atteint d'un cancer à la gorge. En 2000, Bruno Cremer écrit Un certain jeune homme, un livre autobiographique qui s'arrête à la mort de son père, quarante ans auparavant. Bruno Crémer a trois enfants, un fils, l'auteur Stéphane Crémer, d'un premier mariage avec une comédienne du Conservatoire devenue antiquaire et, à la suite de quinze ans de célibat, il a deux filles (Constance et Marie-Clémentine) avec Chantal, une psychiatre qu'il épouse en décembre 1984. Il meurt le 7 août 2010 à Paris. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse après des obsèques au goût de sa famille (brefs éloges par les intimes, musiques à la guitare.), en présence notamment de ses amis du conservatoire, Jean-Paul Belmondo, Jean Rochefort, Pierre Vernier, Claude Rich, Jean-Pierre Marielle, et de ses amis Jacques Perrin, Monique Chaumette, Pierre Schoendoerffer et Jean-Claude Brisseau, entre autres.


FILMOGRAPHIE :

Avec José Giovanni
1952 : Les Dents longues de Daniel Gélin
1957 : Quand la femme s'en mêle d'Yves Allégret
1960 : Mourir d'amour de José Bénazéraf et Dany Fog
1963 : Le Tout pour le tout de Patrice Dally
1965 : La 317e Section de Pierre Schoendoerffer
1965 : La Fabuleuse Aventure de Marco Polo de Denys de La Patellière
1966 : Objectif 500 millions de Pierre Schoendoerffer
1966 : Paris brûle-t-il ? de René Clément
1967 : Si j'étais un espion de Bertrand Blier
1967 : Un homme de trop de Costa-Gavras
1967 : L'Étranger (Lo Straniero) de Luchino Visconti
1967 : Le Viol de Jacques Doniol-Valcroze
1968 : Les Gauloises bleues de Michel Cournot
1968 : Bye bye, Barbara de Michel Deville
1968 : Le tueur aime les bonbons de Maurice Cloche
1969 : La Bande à Bonnot de Philippe Fourastié
1970 : Cran d'arrêt d'Yves Boisset
1970 : Pour un sourire de François Dupont-Midi
1970 : Le Temps de mourir d'André Farwagi
1971 : Biribi de Daniel Moosmann
1972 : La Guerre d'Algérie de Yves Courrière et Philippe Monnier
1972 : La Ligne Feu (L'Amante dell'orsa maggiore) de Valentino Orsini
1972 : L'Attentat d'Yves Boisset
1973 : Sans sommation de Bruno Gantillon
1974 : Le Protecteur de Roger Hanin
1974 : Les Suspects de Michel Wyn
1975 : La Chair de l'orchidée de Patrice Chéreau
1975 : Section spéciale de Costa-Gavras
1976 : Le Bon et les Méchants de Claude Lelouch
1976 : L'Alpagueur de Philippe Labro
1977 : Le Convoi de la peur (Sorcerer) de William Friedkin
1978 : L'Ordre et la sécurité du monde de Claude d'Anna
1978 : Une histoire simple de Claude Sautet
1979 : On efface tout de Pascal Vidal
1980 : La Légion saute sur Kolwezi de Raoul Coutard
1980 : Même les mômes ont du vague à l'âme de Jean-Louis Daniel
1980 : Anthracite d'Édouard Niermans
1981 : Une robe noire pour un tueur de José Giovanni
1981 : La Puce et le Privé de Roger Kay
1981 : Aimée de Joël Farges
1982 : Espion, lève-toi d'Yves Boisset
1982 : Josepha de Christopher Frank
1983 : Le Marquis de Sade de Patrick Antoine
1983 : Le Prix du danger d'Yves Boisset
1983 : Effraction de Daniel Duval
1983 : Un jeu brutal de Jean-Claude Brisseau
1984 : À coups de crosse (Fanny Pelopaja) de Vicente Aranda
1984 : Le Matelot 512 de René Allio
1985 : Derborence de Francis Reusser
1985 : Le Transfuge de Philippe Lefebvre
1986 : Tenue de soirée de Bertrand Blier
1987 : Falsch de Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne
1988 : Adieu je t'aime de Claude Bernard-Aubert
1988 : De bruit et de fureur de Jean-Claude Brisseau
1989 : L'Union sacrée d'Alexandre Arcady
1989 : Noce blanche de Jean-Claude Brisseau
1990 : Tumultes de Bertrand Van Effenterre
1991 : Money de Steven Hilliard Stern
1991 : Acte d'Amour (Atto di dolore) de Pasquale Squitieri
1992 : Un vampire au paradis d'Abdelkrim Bahloul
1993 : Taxi de nuit de Serge Leroy
2000 : Sous le sable de François Ozon
2001 : Mon père, il m'a sauvé la vie de José Giovanni
2003 : Là-haut, un roi au-dessus des nuages de Pierre Schoendoerffer


Filmographie de Bruno CRÉMER
 
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