Raymond CORDY
 Acteur français
René Cordy fait partie de ces seconds rôles comiques indispensables au cinéma français des années trente. Surtout fidèle à René Clair avec qui il a tourné presque tous les films du parlant, il est apparu dans quelque 150 films, des vaudevilles militaires, des opérettes et des pièces de boulevard mais aussi quelques classiques du cinéma. S'il a eu quelquefois le rôle principal (À nous la liberté, Toboggan), il s'est la plupart du temps contenté de rôles de composition qu'il accepte avec philosophie.
De son vrai nom Victor Raymond Cordioux, Raymond Cordy voit le jour le 9 décembre 1898 à Vitry-sur-Seine. Issu d’une famille de comédiens forains, il sillonne la France dès l’enfance dans la troupe du théâtre Cordioux, théâtre ambulant où les comédiens évoluent devant des toiles montées et démontées à chaque spectacle. Il crée avec son beau-frère le théâtre Rolla-Cordioux qui continue à sillonner la France. Cette vie de bohème contribue à lui forger un caractère généreux et jovial qui va lui ouvrir les portes du Septième Art à l’avènement du parlant.
L'acteur fétiche de René Clair
C’est René Clair qui lui donne sa chance avec un rôle de chauffeur de taxi dans Le million, un des premiers gros succès du parlant. Le comédien séduit par son naturel et sa gouaille qui en font un des acteurs fétiches du réalisateur. René Clair lui confie le premier rôle dans À nous la liberté, une fantaisie futuriste dont la chanson du film est restée célèbre. Il tournera régulièrement dans des rôles de composition pour le cinéaste, Raymond, l’ami de George Rigaud dans Quatorze Juillet ou le valet de Max Dearly dans Le dernier Milliardaire.
Des compositions dans tous les registres
Raymond Cordy passe avec une apparente facilité d’un registre à l’autre, poilu dans Les Croix de Bois de Raymond Bernard, aviateur dans L’équipage d’Anatole Litvak, contremaître dans Le choc en retour, curé dans Le Veau gras de Serge de Poligny, ivrogne dans La belle équipe de Julien Duvivier. Il joue les complices de Fernandel dans les farces militaires comme La Garnison amoureuse, Le Cavalier Lafleur ou Ignace ou des satires boulevardesques comme L'Hôtel du libre-échange ou Les Gaietés de la finance. Son tempérament blagueur se marie bien avec la farce militaire comme La Caserne en folie avec Paulette Dubost, La brigade en jupons ou Trois artilleurs au pensionnat. Mais si Raymond Cordy se fait surtout connaître par des rôles de bidasses, il peut aussi interpréter avec sobriété et finesse des personnalités très contrastées. On le retrouve en huissier de justice dans Les inconnus dans la maison d’Henri Decoin, serviteur de Méphisto dans La beauté du diable, régisseur dans Le Silence est d’or, chauffeur de taxi dans 56 rue Pigalle, patron de cabaret dans L’épave, garagiste et marquis dans Les belles de nuit de René Clair. Dans sa longue carrière, au rythme de cinq à six films par an, de belles productions comme Retour à l’aube d’Henri Decoin avec Danielle Darrieux ou Le Val d’enfer de Maurice Tourneur avec Madeleine Robinson côtoient d’inévitables et nombreux nanars comme la série des Piédalu interprétée par Ded Rysel ou les comédies ringardes d’Émile Couzinet.
Un homme simple et jovial
L’année qui précède celle de son décès comptent encore quelques grandes productions. Il est photographe, père de Brigitte Bardot dans Les Grandes Manœuvres, sa dernière collaboration avec René Clair, puis le père de Carmen Sevilla dans La Mégère apprivoisée d’Antonio Roman. Bonjour Jeunesse, une comédie dramatique d’un autre temps de Maurice Cam clôt son imposant palmarès. Raymond Cordy est revenu au théâtre dans les années cinquante avec La Reine blanche de Barillet et Grédy et Sérénade à cinq pour une tournée au Maroc. Acteur simple et paisible, marié depuis les années vingt à l’actrice Madeleine Fromet, la fille d’un célèbre comédien de théâtre, il place son bonheur familial avant la renommée. Raymond Cordy succombe à une hémorragie cérébrale brutale à l’âge de 57 ans, le 23 avril 1956 à Paris. Il est inhumé dans le caveau de la famille Cordioux au cimetière ancien de Charenton-le-Pont.


FILMOGRAPHIE :

Pendant le tournage
de La belle équipe
1930 : Le million de René Clair
1930 : La petite Lise de Jean Grémillon
1930 : Chacun sa chance d’Hans Steinhoff & René Pujol
1930 : Maison de danses de Maurice Tourneur
1930 : Faubourg Montmartre de Raymond Bernard
1931 : Pour un sou d’amour de Jean Grémillon
1931 : À nous la liberté ! de René Clair
1931 : Partir de Maurice Tourneur
1931 : L’amoureuse aventure de Wilhelm Thiele
1931 : Pomme d’amour de Jean Dréville
1931 : Les croix de bois de Raymond Bernard
1931 : Atout cœur d’Henry Roussel
1931 : Boule de gomme de Georges Lacombe (cm)
1932 : Ce cochon de Morin de Georges Lacombe
1932 : Le bidon d’or de Christian-Jaque
1932 : Une femme au volant de Pierre Billon & Kurt Gerron
1932 : Le testament du docteur Mabuse de Fritz Lang & René Sti
1932 : L’homme qui ne sait pas dire non d’Heinz Hilpert
1932 : Quelqu’un a tué de Jack Forrester
1932 : Célérité et discrétion d’E.G. de Meyst (cm)
1932 : L’affaire de la Rue Mouffetard de Pierre Weill
1932 : Le petit babouin de Jean Grémillon (cm)
1932 : L’école des chauffeurs de Guarino Glavany (cm)
1933 : Quatorze Juillet de René Clair
1933 : Je vous aimerai toujours de Mario Camerini & Henri Decoin
1933 : Vive la compagnie ! de Claude Moulins
1933 : Toboggan d’Henri Decoin
1933 : La garnison amoureuse de Max de Vaucorbeil
1933 : Les bleus du ciel d’Henri Decoin
1933 : Byrrh-cassis gagnant de Pierre Weill (cm)
1933 : Au bout du monde d’Henri Chaumette & Gustav Ucicky
1933 : Le billet de mille de Marc Didier
1933 : Jacqueline fait du cinéma de Jacques Deyrmon (cm)
1933 : Les requins du pétrole d’Henri Decoin & Rudolf Katscher
1933 : Le prince de six jours / Popaul et sa danseuse de Robert Vernay
1933 : Colomba de Jacques Séverac
1933 : Le médecin de service d’André Cerf (cm)
1934 : Mam’zelle Spahi de Max de Vaucorbeil
1934 : Le voyage imprévu de Jean de Limur
1934 : Runaway lady de Jean de Limur
1934 : Le dernier milliardaire de René Clair
1934 : Pension Mimosas de Jacques Feyder
1934 : La caserne en folie de Maurice Cammage
1934 : L’auberge du petit dragon de Jean de Limur
1934 : L’hôtel du Libre Echange de Marc Allégret
1934 : Le cavalier Lafleur de Pierre-Jean Ducis
1934 : L’or dans la rue de Curtis Bernhardt
1934 : La maison dans la dune de Pierre Billon
1934 : La rosière des Halles de Jean de Limur
1934 : L’aristo d’André Berthomieu
1934 : Y faut s’marier de René Pujol (cm)
1935 : L’équipage d’Anatole Litvak
1935 : Son excellence Antonin de Charles-Félix Tavano
1935 : Haut comme trois pommes de Pierre Ramelot
1935 : Juanita de Pierre Caron
1935 : Ademaï au moyen âge de Jean de Marguenat
1935 : Les gaietés de la finance de Jack Forrester
1935 : Les mystères de Paris de Félix Gandéra
1935 : L’impossible aveu de Guarino Glavany
1935 : Sous la griffe de Christian-Jaque
1935 : Train de plaisir de Léo Joannon
1935 : Lune de miel de Pierre-Jean Ducis
1935 : Retour au paradis de Serge de Poligny
1935 : La fille de Madame Angot de Jean Bernard-Desrone
1935 : L’île des veuves de Claude Heymann
1935 : Faut pas l’contrarier de Raymond Baty (cm)
1935 : Les souliers de Maurice Cloche (cm)
1935 : American-Bar d’Andrew F. Brunelle (cm)
1935 : Cinquième au-d’ssus de Jacques Daroy (cm)
1935 : Le crime de monsieur Pegotte de Pierre-Jean Ducis (cm)
1935 : Vas-y tue moi ! de Marco de Gastyne (cm)
1936 : Gigolette d’Yvan Noé
1936 : La brigade en jupons de Jean de Limur
1936 : J’arrose mes galons de René Pujol
1936 : La belle équipe de Julien Duvivier
1936 : Les jumeaux de Brighton de Claude Heymann
1936 : La flamme d’André Berthomieu
1936 : Trois artilleurs au pensionnat de René Pujol
1936 : À minuit, le sept de Maurice de Canonge
1936 : Le roman d’un spahi de Michel Bernheim
1936 : Jeunes filles de Paris de Claude Vermorel
1936 : La tentation de Pierre Caron
1936 : Marinella de Pierre Caron
1936 : Les réprouvés de Jacques Séverac
1936 : Notre-Dame d’Amour de Pierre Caron
1936 : Ignace de Pierre Colombier
1937 : La treizième enquête de l’inspecteur Grey de Pierre Maudru
1937 : L’occident d’Henri Fescourt
1937 : Lumières de Paris de Richard Pottier
1937 : Alexis gentleman chauffeur de Max de Vaucorbeil
1937 : Le choc en retour de Georges Monca & Maurice Kéroul
1938 : Retour à l’aube d’Henri Decoin
1938 : Mon curé chez les riches de Jean Boyer
1938 : Place de la Concorde de Carl Lamac
1938 : La marraine du régiment de Gabriel Rosca
1938 : Feux de joie de Jacques Houssin
1938 : L’ange que j’ai vendu de Michel Bernheim
1938 : Le cœur ébloui de Jean Vallée
1938 : Le veau gras de Serge de Poligny
1938 : Les gaietés de l’exposition d’Ernest Hajos
1939 : Sur le plancher des vaches de Pierre-Jean Ducis
1939 : S.O.S. Sahara de Jacques de Baroncelli
1939 : Chantons quand même de Pierre Caron
1940 : Ils étaient cinq permissionnaires de Pierre Caron
1940 : Vingt-quatre heures de perm’ de Maurice Cloche
1942 : Les inconnus dans la maison d’Henri Decoin
1942 : La grande marnière de Jean de Marguenat
1943 : Le val d’enfer de Maurice Tourneur
1943 : La valse blanche de Jean Stelli
1943 : Feu Nicolas de Jacques Houssin
1944 : Le roi des resquilleurs de Jean Devaivre
1945 : Mission spéciale de Maurice de Canonge
1946 : Brigade criminelle de Gilbert Gil
1946 : Les beaux jours du roi Murat de Théophile Pathé
1947 : Le silence est d’or de René Clair
1947 : Le village de la colère de Raoul André
1948 : Ma tante d’Honfleur de René Jayet
1948 : Passeurs d’or d’E.G. de Meyst
1948 : 56, Rue Pigalle de Willy Rozier
1949 : L’épave de Willy Rozier
1949 : Les vagabonds du rêve de Charles-Félix Tavano
1949 : Les conquérants solitaires de Claude Vermorel
1949 : La beauté du diable de René Clair
1949 : Tête blonde de Maurice Cam
1949 : Le dernier quart d’heure de René Jayet (cm)
1950 : Le gang des tractions arrière de Jean Loubignac
1950 : Épouse ma veuve de Maurice Cam (cm)
1950 : Piédalu à Paris de Jean Loubignac
1950 : Les raisons de Piédalu de Jean Loubignac
1951 : Trois vieilles filles en folie d’Émile Couzinet
1951 : Capitaine Ardant d’André Zwoboda
1951 : Seuls… au monde de René Chanas
1951 : Ils sont dans les vignes de Robert Vernay
1951 : Monsieur Octave de Maurice Téboul
1952 : Les belles de nuit de René Clair
1952 : Piédalu fait des miracles de Jean Loubignac
1952 : Manina, la fille sans voile de Willy Rozier
1952 : Tourbillon d’Alfred Rode
1952 : Le fils de Lagardère (Il figlio di Lagardere) de Fernando Cerchio
1952 : Milady et les mousquetaires ( Il boia di Lilla) de Vittorio Cottafavi
1953 : Les enfants de l’amour de Léonide Moguy
1953 : Piédalu député de Jean Loubignac
1953 : Tourments de Jacques Daniel-Norman
1953 : Sidi-Bel-Abbès de Jean-Alden Delos
1953 : Vedettes en pantoufles de Jacques Guillon (cm)
1954 : Trois jours de bringue à Paris d’Emile Couzinet
1954 : Le moulin des amours (La pícara molinera) de Léon Klimovsky
1954 : La patrouille des sables de René Chanas
1954 : À toi de jouer, Callaghan de Willy Rozier
1954 : Le congrès des belles-mères d’Émile Couzinet
1955 : Les indiscrètes de Raoul André
1955 : Les grandes manœuvres de René Clair
1955 : La mégère apprivoisée (La fierecilla domada) d’ Antonio Román
1956 : Bonjour jeunesse de Maurice Cam


Filmographie de Raymond CORDY
 
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