Michel CONSTANTIN
 Acteur français
Michel Constantin, ancien sportif découvert par Jacques Becker a été une de ses gueules de cinéma spécialiste des rôles de dur pendant la belle période du polar à la française des années 60-70. Ténébreux à souhait mais non dénué d'humour, avec son visage broussailleux et sa haute carrure, il va devenir un familier du genre enchaînant les séries noires sous la houlette de Robert Enrico, José Giovanni Jean-Pierre Melville ou Georges Lautner. Mais l'embellie n'a qu'un temps et l'acteur trop limité n'est jamais parvenu à élargir sa palette.
Constantin Hokhloff naît le 13 juillet 1924, à Paris, d'une mère polonaise et d'un père russe. Ses parents ont émigré en France en 1919 pour rejoindre la population des Russes blancs. Adolescent peu doué pour les études, son père lui trouve un emploi dans les usines Renault de Boulogne-Billancourt. À la Libération, il décide de créer sa propre entreprise de fabrication d'aiguilles à tricoter, puis il se lance dans le journalisme pour L'Équipe et débute une carrière de joueur de volley-ball. Dans les années cinquante, il remporte à deux reprises le titre de champion de France et devient capitaine de l'équipe de France où joue également l'un des fils de Jacques Becker. Spectateur d'un match, le réalisateur remarque le visage peu commode de Constantin et lui propose un rôle dans son prochain film, Le trou, adaptation du best-seller de José Giovanni. Ayant fait de la figuration quelques années plus tôt pour Marc Allégret, il accepte et change son nom en Michel Constantin pour incarner l'un des prisonniers de la Santé qui va tenter, avec d'autres détenus, de s'évader sans succès.
Second couteau idéal
Dès lors, les rôles s'enchaînent. En quelques années, Michel Constantin s'impose comme le second couteau idéal des films policiers français. Il est notamment le faire-valoir de Lino Ventura dans une série de films aujourd'hui devenus des classiques, tels que Les grandes gueules de Robert Enrico, Ne nous fâchons pas de Georges Lautner et Le deuxième souffle de Jean-Pierre Melville. Michel Constantin, fidèle en amitié, retrouve Georges Lautner pour Laisse aller c'est une valse avec Jean Yanne, Il était une fois un flic avec Mireille Darc et La valise avec Jean-Pierre Marielle, l'occasion de s'essayer à la comédie. Mais c'est son autre copain José Giovanni qui ose le mettre au premier plan lorsqu'il lui offre le rôle principal dans La loi du survivant auprès d'Alexandra Stewart, la deuxième partie de son roman Les Aventuriers porté à l'écran par Robert Enrico l'année précédente. Il travaille à nouveau avec Giovanni pour Dernier domicile connu avec Lino Ventura et Marlène Jobert et pour La Scoumoune avec Jean-Paul Belmondo et Claudia Cardinale où il reprend le personnage de Pierre Vaneck qu'il descendait dans la première version, Un nommé La Rocca de Jean Becker.
Populaire dur à cuire
Cantonné dans les personnages de durs à cuir, parfois du bon côté de la loi et parfois du mauvais, Michel Constantin n'en reste pas moins l'un des comédiens les plus appréciés et populaires de l'époque. Sa stature athlétique, lui vaut des rôles de premières importances sous la direction de Terence Young (De la part des copains), Jacques Deray (Un homme est mort), Serge Leroy (Le Mataf, La Traque), Robert Enrico (Les Caïds) et Yves Boisset (Un Condé). Il travaille beaucoup en Italie, mais il a l'impression de tourner en rond. Le cinéma policier n'étant plus au goût du jour, il accepte de plus en plus des rôles souvent caricaturaux.
Reconversion à la télévision
Au début des années quatre-vingt, un nouveau public découvre l'acteur, grâce à Jean-Claude Missiaen qui fait de lui le partenaire d'une nouvelle génération de comédiens. Pour le cinéaste, il donne la réplique à Gérard Lanvin dans Tir Groupé et à Robin Renucci dans La Baston. En 1984, Michel délaisse quelque peu le cinéma pour le petit écran en devenant animateur pour le jeu Anagramme, rapidement remplacé par Daniel Prévost. Il devient l'aventurier Georges Lancrier dans Les Diamants du Président, interprète Paparoff dans la série éponyme de 1988 à 1991 et fait également une apparition dans la série Marc et Sophie. Après une participation à un court-métrage en 1994, il s'éloigne définitivement des plateaux de tournage. Retiré dans le sud de la France avec Maud Serres son épouse depuis 1957 et mère de ses deux filles, Michel Constantin surmontera difficilement la perte de sa femme en 1996. Affaibli par la maladie, il meurt le 29 août 2003, à Draguignan dans le Var, des suites d'une crise cardiaque à l'âge de 89 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Mireille Darc
et Georges Lautner
1956 : En effeuillant la marguerite de Marc Allégret (figuration)
1959 : Le trou de Jacques Becker
1961 : Un nommé la Rocca de Jean Becker
1962 : La loi des hommes de Charles Gérard
1963 : Maigret voit rouge de Gilles Grangier
1964 : Les gorilles de Jean Girault
1965 : Les grandes gueules de Robert Enrico
1965 : Ne nous fâchons pas de Georges Lautner
1966 : Le deuxième souffle de Jean-Pierre Melville
1966 : Jerk à Istanbul de Francis Rigaud
1966 : La loi du survivant de José Giovanni
1967 : Mise à sac d'Alain Cavalier
1967 : De la gloire à l'enfer (Dalle Ardenne all'inferno) d'Alberto de Martino
1968 : L'étoile du sud (The southern Star) de Sidney Hayers
1968 : Les étrangers de Jean-Pierre Desagnat
1969 : L'ardoise de Claude Bernard-Aubert
1969 : La fiancée du pirate de Nelly Kaplan
1969 : Vertige pour un tueur de Jean-Pierre Desagnat
1969 : Cité de la violence (città violenta) de Sergio Sollima
1969 : Dernier domicile connu de José Giovanni
1970 : La peau de Torpédo de Jean Delannoy
1970 : De la part des copains (Cold Sweat) de Terence Young
1970 : Un condé d'Yves Boisset
1971 : Laisse aller. c'est une valse de Georges Lautner
1971 : La part des lions de Jean Larriaga
1971 : Il était une fois un flic de Georges Lautner
1972 : Les caïds de Robert Enrico
1972 : La scoumoune de José Giovanni
1972 : Un homme est mort de Jacques Deray
1972 : Les hommes de Daniel Vigne
1973 : Le mataf de Serge Leroy
1973 : La valise de Georges Lautner
1973 : Au-delà de la peur de Yannick Andreï
1974 : Un linceul n'a pas de poches de Jean-Pierre Mocky
1974 : La Vitesse du vent de Patrick Jamain (tv)
1974 : O.K. patron de Claude Vital
1974 : Un flic obstiné (La chica de Via condotti) de Germán Lorente
1974 : Deux grandes gueules (Il Bestione) de Sergio Corbucci
1975 : La traque de Serge Leroy
1976 : Les requins du désert (Sahara cross) de Tonino Valerii
1976 : Ça fait tilt ! d'André Hunebelle
1977 : Les Diamants du Président de Claude Boissol (tv)
1977 : Une poignée de salopards (Quel maledetto treno blindato) d'Enzo Castellari
1978 : Plein les poches pour pas un rond. de Daniel Daert
1979 : Des Immortels pour Mademoiselle de Paul Siegrist (tv)
1980 : Signé Furax de Marc Simenon
1981 : Il cappotto di legno de Gianni Manera
1982 : Mettez du sel sur la queue de l'oiseau pour l'attraper de Philippe Ducrest (tv)
1982 : Tir groupé de Jean-Claude Missiaen
1982 : Deux heures moins le quart avant Jésus Christ de Jean Yanne
1983 : On ne le dira pas aux enfants de Philippe Ducrest (tv)
1983 : Les morfalous d'Henri Verneuil
1984 : Le téléphone sonne toujours deux fois de Jean-Pierre Vergne
1985 : La Baston de Jean-Claude Missiaen
1985 : Le deuxième Couteau de Josée Dayan (tv)
1987 : La loi sauvage de Francis Reusser
1991 : Femme de Voyou de George Britschansky (tv)
1991 : Ville à vendre de Jean-Pierre Mocky


Filmographie de Michel CONSTANTIN
 
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