COLUCHE
 Acteur, humoriste et réalisateur français
Coluche, c'est l'histoire d'un mec devenu une figure mythique des années post-soixante-huitarde. Roi des ondes et de la scène, il n'a pas réussi à imposer son humour agressif et corrosif au cinéma. Comme pour son aîné Guy Bedos, partenaire de son premier film, le cinéma n'aura retenu que l'image d'un gentil mec un peu complexé pour un cinéma conventionnel. Il y avait certainement mieux à faire mais le bilan reste honorable.
Michel Colucci naît le 28 octobre 1944, à Paris. Son père maçon décède prématurément. Sa mère doit élever, seule, ses deux enfants. Michel commence à travailler dès l'âge de quinze ans. Il fait des petits boulots et chante aux terrasses des cafés. Embauché comme responsable technique puis régisseur dans le cabaret parisien La Méthode, il acquiert une expérience suffisante pour créer, en 1968, avec le comédien Romain Bouteille, son propre théâtre, Le Café de la Gare. Il travaille avec Patrick Dewaere, Gérard Depardieu, Miou-Miou, Renaud ou Gérard Lanvin. Il fonde ensuite sa propre troupe, Le Vrai Chic Parisien où sont présentées Thérèse est triste, Ginette Lacaze ou Introduction à l'esthétique.
Bon enfant au cinéma
Coluche aborde le cinéma dès 1969, avec Le pistonné de Claude Berri et les vicissitudes du service militaire vécues par Guy Bedos. Il interprète des rôles de moins en moins secondaires dans des comédies de Lautner ou de Gérard Pirès. Lancé dans le one-man show, il présente des sketches gouailleurs et populaires de plus en plus incisifs. Nul n'a oublié sa parodie d'un jeu télévisé de Guy Lux avec Simone Garnier et Léon Zitrone, Le Schmilblick, en 1975. Il partage l'affiche de Les Vécés étaient fermés de l'intérieur d'après Gotlib mais la mauvaise entente entre Leconte et Rochefort conduit le film à l'échec. Devenu un comique populaire, il est le partenaire (et fils) de Louis de Funès pour L'Aile ou la cuisse de Claude Zidi. Le clown s'essaie à la réalisation avec Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine, un échec honorable. Il poursuit sa carrière cinématographique avec des comédies comme L'inspecteur la Bavure de Claude Zidi, où il affronte un vieux complice, Gérard Depardieu, en ennemi public numéro un. Il aborde le problème de l'enseignement dans les banlieues avec Le maître d'école de Claude Berri, et s'occupe avec beaucoup de tendresse de ses élèves en tentant de faire face aux dépressions de sa collègue de travail Josiane Balasko. Berri lui propose de prendre en main sa carrière au cinéma.
Coluche président
À la fin des années soixante-dix, Coluche obtient un succès considérable lors de ses interventions sur les médias, où il fustige d'une manière corrosive la politique gouvernementale. En 1981, il se présente comme candidat aux élections présidentielles. Au départ c'est un canular promotionnel pour son dernier spectacle. Mais le comique numéro un est crédité de dix pour cent des intentions de vote. Cela affole la droite et le pouvoir en place de Valéry Giscard d'Estaing comme la gauche de François Mitterrand incertain de sa victoire. Finalement, sous la pression politique et après l'assassinat du régisseur du Gymnase où il se produit pour ses adieux à la scène, le clown se désiste au terme d'une dernière pirouette. Il épouse Véronique Kantor, issue de la haute bourgeoisie, qui lui donnera deux fils, Romain et Marius. Ils divorceront en 1981. Plus rare à la télévision, Coluche tourne toujours des comédies à succès. En 1982, il est filmé par Jean Yanne en conducteur de char appelé BenHur Marcel dans Deux heures moins le quart avant Jésus Christ avec Michel Serrault en mémorable Jules César. Il est aussi le compagnon voyagiste de Valérie Mairesse dans Banzaï. En 1983, il obtient un César, plus que mérité, du meilleur acteur pour un rôle dramatique dans Tchao, Pantin! de Claude Berri, où il incarne un ex-flic alcoolique, pompiste de nuit qui essaie d'aider le jeune malfrat joué par Richard Anconina. Il va plus tard donner la réplique à Isabelle Huppert dans La Femme de mon pote de Bertrand Blier, Carole Bouquet dans Le bon Roi Dagobert et Maruschka Detmers dans La Vengeance du Serpent à Plumes de Gérard Oury.
Agressif, subversif et humaniste
Alors que sa carrière est en recul, il se fait chroniqueur humoristique à la télévision et à la radio (Coluche un faux). En 1985, il est Le Fou de guerre de Dino Risi dans un camp militaire italien durant la campagne de Libye. La même année il fonde l'association caritative Les restaurants du cour. Mais alors qu'il circule à moto, dans la région de Grasse dans les Alpes Maritimes, le 19 juin 1986, Coluche meurt prématurément renversé par un camion. Nous ne sommes pas prêts d'oublier cet immense artiste, un être unique, bourré de talent, sensible et dérangeant. Tchao Michel.


FILMOGRAPHIE :

Avec Dino Risi
1969 : Le pistonné de Claude Berri
1970 : Laisse aller. c'est une valse de Georges Lautner
1970 : Peau d'âne de Jacques Demy
1971 : L'an 01 d'Alain Resnais, Jacques Doillon & Jean Rouch
1972 : Elle court, elle court la banlieue de Gérard Pirès
1973 : Le grand bazar de Claude Zidi
1973 : Themroc de Claude Faraldo
1975 : Les vécés étaient fermés de l'intérieur de Patrice Leconte
1976 : L'aile ou la cuisse de Claude Zidi
1977 : Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine de Coluche & Marc Monnet
1977 : Drôles de zèbres de Guy Lux
1980 : Inspecteur la Bavure de Claude Zidi
1980 : Signé Furax de Marc Simenon
1981 : Elle voit des nains partout ! de Jean-Claude Sussfeld
1981 : Le maître d'école de Claude Berri
1982 : Deux heures moins le quart avant Jésus Christ de Jean Yanne
1982 : Banzaï de Claude Zidi
1983 : Tchao, pantin ! de Claude Berri
1983 : La femme de mon pote de Bertrand Blier
1984 : Le bon roi Dagobert (Dagobert) de Dino Risi
1984 : Sac de nouds de Josiane Balasko
1984 : La vengeance du serpent à plumes de Gérard Oury
1985 : Les rois du gag de Claude Zidi
1985 : Le fou de guerre (Scemo di guerra) de Dino Risi


Filmographie de COLUCHE
 
Sommaire Acteurs > Sommaire Acteurs C > Contact