Lucien COËDEL
 Acteur français
Lucien Coëdel naît à Paris le 30 août 1899. Issu d'un milieu modeste, il entre tout jeune à l'usine de produits chimiques où travaille son père puis il devient employé chez un courtier en assurances avant de prendre des cours d'art dramatique auprès de Fernand Ledoux. Il multiplie les petits boulots au théâtre comme porteur de bagage, machiniste, régisseur et parfois acteur pour des utilités. Pendant la Grande Guerre, il est mobilisé et envoyé sur le Front d'Orient. À son retour, il participe à des tournées en Province et obtient un engagement de longue durée au Canada. De retour en France, il est remarqué sur scène dans Les Jours de notre vie mis en scène par Raymond Rouleau et surtout dans Margot d'Édouard Bourdet avec le couple Yvonne Printemps et Pierre Fresnay en tête d'affiche.
Un solide gaillard d'avant
C'est donc un comédien accompli, même si la notoriété reste à venir, qui commence à faire du cinéma au milieu des années trente. Il doit cependant se contenter de rôles de figuration notamment dans des films maritimes. Son physique robuste et sa grande gueule permet à Lucien Coëdel de jouer un hallebardier dans Lucrèce Borgia, un matelot dans Nitchevo de Jacques de Baroncelli avant d'être promu maître d'équipage dans Mollenard au côté d'Harry Baur. Il reprend un emploi de matelot tout comme le débutant Alain Cuny dans Remorques de Jean Grémillon.
De grands rôles pour Christian-Jaque
Après l'armistice de juin quarante et l'occupation d'une partie de la France, Lucien Coëdel est figurant dans le premier film français produit sous l'occupation par la firme allemande la Continental-Films, L'assassinat du Père Noël de Christian-Jaque qui réunit Harry Baur, Fernand Ledoux et Robert Le Vigan. Il participe encore à onze autres films jusqu'à la Libération en interprétant des rôles toujours secondaires, souvent sous la direction de Christian-Jaque. Il joue le père du jeune André Lancel dans Nous les Gosses de Louis Daquin, le traître dans Caprices avec Danielle Darrieux, le typographe de La Symphonie pastorale avec Jean-Louis Barrault, le patron du Boxing bar où se réunissent la fille d'un avocat alcoolique joué par Raimu et ses amis dont Marcel Mouloudji, dans Les inconnus dans la maison d'Henri Decoin, le capitaine Le Goard dans Le Journal tombe à cinq heures avec Pierre Fresnay, l'un des soupirants de Carmen alias Viviane Romance et le Chourineur, truand notoire du feuilleton d'Eugène Sue, Les mystères de Paris dont c'est déjà la huitième adaptation au cinéma en 1943. Il trouve son meilleur rôle dans le solide montagnard Le Campanier dans le très beau Sortilèges de Christian-Jaque. Il reprend du service au théâtre dans Mademoiselle de Panama de Marcel Achard mis en scène par Marcel Herrand.
Des flics d'après-guerre
Après la guerre, Lucien Coëdel a enfin son premier grand rôle, un agent double au service de la France dans Peloton d'exécution d'André Berthomieu, d'après le roman et scénario de Pierre Nord. L'acteur enchaîne avec deux films d'André Cayatte sur le thème de l'erreur judiciaire Roger la Honte et La revanche de Roger la Honte, tirés du roman de Jules Mary. Lucien Coëdel est encore en tête d'affiche mais cette fois comme policier dans Contre-enquête de Jean Faurez avec Jany Holt, et Un flic de Maurice de Canonge avec Suzy Carrier, sans doute l'un de ses meilleurs rôles en vedette. Il est encore chef de la police dans La chartreuse de Parme avec Gérard Philipe et Renée Faure et campe un formidable Rogogine dans L'Idiot de Georges Lampin d'après Dostoïevski. Puis il se transforme en dompteur de cirque amoureux de Ginette Leclerc, La belle garce pour Jacques Daroy.
Fin mystérieuse
Lucien Coëdel promu vedette sur le tard, fait la une des journaux lors de son décès le 28 septembre 1947. Rentrant de nuit en train avec son épouse, la comédienne Lolita de Silva, du lieu de tournage de La carcasse et le tord-cou dans lequel il forme un duo avec Michel Simon, il est retrouvé mort sur la voie ferrée à Blaisy-Haut, à une quarantaine de kilomètres de Dijon. L'enquête conclut à un accident mais certains journaux comme L'Humanité parle d'assassinat. Toutes les intrigues policières ou d'espionnage dont Lucien Coëdel s'est si bien fait l'interprète, peuvent être alors imaginées.


FILMOGRAPHIE :

Avec Edwige Feuillère
1935 : Lucrèce Borgia d'Abel Gance
1936 : Le Coupable de Raymond Bernard
1936 : Nitchevo de Jacques de Baroncelli
1937 : Le Messager de Raymond Rouleau
1937 : Mollenard de Robert Siodmak
1938 : Courrier d'Asie d'Oscar-Paul Gilbert
1939 : Nord-Atlantique de Maurice Cloche
1939 : Remorques de Jean Grémillon
1940 : La Loi du Nord de Jacques Feyder
1941 : L'Assassinat du Père Noël de Christian-Jaque
1941 : Nous les gosses de Louis Daquin
1941 : Caprices de Léo Joannon
1941 : Le pavillon brûle de Jacques de Baroncelli
1941 : Opéra-Musette de René Lefèvre et Claude Renoir
1941 : La Symphonie fantastique de Christian-Jaque
1942 : Les Inconnus dans la maison d'Henri Decoin
1942 : Le journal tombe à cinq heures de Georges Lacombe
1942 : Carmen de Christian-Jaque
1943 : Les Mystères de Paris de Jacques de Baroncelli
1943 : Voyage sans espoir de Christian-Jaque
1944 : Sortilèges de Christian-Jaque
1945 : Peloton d'exécution d'André Berthomieu
1945 : La Route du bagne de Léon Mathot
1946 : Roger La Honte d'André Cayatte
1946 : L'Idiot de Georges Lampin
1946 : La Revanche de Roger la Honte de André Cayatte
1947 : Contre-enquête de Jean Faurez
1947 : Un flic de Maurice de Canonge
1947 : La Chartreuse de Parme de Christian-Jaque
1947 : Une belle garce de Jacques Daroy
1947 : La Carcasse et le Tord-cou de René Chanas


Filmographie de Lucien COËDEL
 
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