Fernand CHARPIN
 Acteur français
Fernand Charpin, nommé le plus souvent de son seul nom de famille reste l'un des meilleurs représentants de cette école marseillaise qui a fait les beaux jours du début du parlant. Rond mais ne manquant pas d'élégance, une figure avenante et sympathique, une petite moustache séduisante, une expression parfois coquine et aussi émouvante, des rôles généreux et pleins de bon sens, un ton parfois solennel pour dire de grandes vérités où il retrouve sa formation de tragédien, voilà le portrait d'un des acteurs les plus populaires de l'entre deux guerres.
Fernand Marius Charpin naît le 1er juin 1887 à Marseille. Fils de gendarme, il grandit avec son frère Paul à Venelles, un tout petit village de 450 habitants, constitué en grande partie de maisons de campagne appartenant à des Marseillais. Très vite attiré par le métier de comédien, Fernand "monte" à Paris où il intègre le conservatoire dans la classe de Firmin Gémier. Cela demande d'énormes sacrifices de sa famille. Au fond de lui, il se sent tragédien, même si on lui confie des rôles de comédie. Il en éprouvera longtemps une certaine nostalgie. Membre de la troupe de l'Odéon dont il est l'un des principaux interprètes, il joue notamment dans Cyrano au théâtre de la Porte Saint-Martin. Il fait la connaissance d'un jeune homme tout mince, Robert Vattier, qui l'accompagnera, avec Pierre Fresnay et Fernand Ledoux, pour une tournée en Angleterre dans des représentations de la pièce Si je voulais.
La bande à Pagnol
Marcel Pagnol écrit la pièce Marius, dont le personnage principal est initialement Panisse qu'il compte confier à Raimu. Mais le grand acteur qui avait découvert Charpin dans Chotard et Compagnie conseille à Pagnol de lui donner le rôle de Panisse, lui ayant la préférence pour celui de César. Charpin sera un inoubliable Honoré Panisse, humain, généreux et très présent face à l'imposant Jules. La version cinéma, une des premières du parlant en France est un triomphe. Pour la petite histoire, les suites de la trilogie seront d'abord des films avant d'être adaptées au théâtre. Fernand Charpin ne limitera pas son parcours cinématographique au seul personnage de Panisse. Apparu assez tard sur la grande toile, il mettra rapidement les bouchées doubles ! Il apparaît régulièrement dans le petit monde de Pagnol dans Le gendre de monsieur Poirier, en oncle épicier de Fernandel dans Le Schpountz, le coquin marquis de Venelles dans La femme du boulanger et l'officier séducteur de La fille du puisatier. Au-délà de cette collaboration fructueuse, après avoir repris pour Jean Renoir son personnage de Chotard et Cie, ce méridional de naissance connaîtra le vrai plaisir de jouer les œuvres d'Alphonse Daudet, Sapho de Léonce Perret, Tartarin de Tarascon de Raymond Bernard, Le petit Chose de Maurice Cloche et L'Arlésienne de Marc Allégret.
Le Marseillais truculent
Même s'il ne chante pas, Charpin aime participer à des films musicaux ou des opérettes. Il sera l'hôtelier-maire d'Arènes joyeuses, le marchand de savon d'Au soleil de Marseille, le truculent colonel d'Ignace et le directeur de collège de Tourbillon de Paris. Armé d'une solide formation de comédien, il reprend des pièces de Labiche (Ma tante dictateur, Un chapeau de paille d'Italie, Les deux timides) et Beaumarchais (Le barbier de Séville). À l'aise dans tous les emplois, il peut être un traître peu reluisant dans Pépé le Moko. On le retrouve aubergiste dans La nuit merveilleuse, hôtelier dans Les beaux jours et Le grand élan ou concierge dans Paprika et de nombreux militaires dans Les deux combinards, Le train de 8h47, Trois de la Marine, gendarmes dans La belle équipe, Le club des aristocrates ou Signé illisible pour finir commissaire dans Un soir à Marseille et juge d'instruction face à Maigret (Albert Préjean) dans Les caves du Majestic.
Une profonde humanité
Mais le public aimera le retrouver dans des rôles très humains, en père de famille dans Les anges noirs d'après Mauriac, Le cour ébloui, Le révolté, Après l'orage, L'ange que j'ai vendu ou le mélodramatique Le Voile bleu aux côtés de Gaby Morlay qui triomphe en 1942. Époux depuis 1913 de la comédienne Gabrielle Doulcet auprès de laquelle il mène une existence tranquille, il n'en aime pas moins la belle vie et la bonne chère. Il succombe à une crise cardiaque le 7 novembre 1944. Fernand Charpin repose pour toujours au cimetière des Batignolles. Il fait partie de ces comédiens à jamais irremplaçables et nul ne pourra jamais faire oublier ce brave Honoré Panisse, maître voilier sur le port de Marseille, face au canal.


FILMOGRAPHIE :

Avec Marcel Pagnol
et Fernandel
1931 : Marius d'Alexander Korda
1932 : Les bleus de l'amour de Jean de Marguenat
1932 : Fanny de Marc Allégret
1932 : Chotard et Cie de Jean Renoir
1932 : Moune et son notaire d'Hubert Bourlon
1933 : La guerre des valses de Ludwig Berger & Raoul Ploquin
1933 : Paprika de Jean de Limur
1933 : Le barbier de Séville de Jean Kemm & Hubert Bourlon
1933 : Le gendre de monsieur Poirier de Marcel Pagnol
1933 : Le chemin du bonheur de Jean Mamy
1934 : Sapho de Léonce Perret
1934 : Le train de 8 h 47 de Henry Wulschleger
1934 : Tartarin de Tarascon de Raymond Bernard
1934 : Trois de la marine de Charles Barrois
1935 : Les beaux jours de Marc Allégret
1935 : Lune de miel de Pierre-Jean Ducis
1935 : Michel Strogoff de Jacques de Baroncelli
1935 : Arènes joyeuses de Karl Anton
1935 : La belle équipe de Julien Duvivier
1936 : Pépé le Moko de Julien Duvivier
1936 : César de Marcel Pagnol
1936 : La dame de Vittel de Roger Goupillières
1936 : Ignace de Pierre Colombier
1937 : Le Schpountz de Marcel Pagnol
1937 : Les anges noirs de Willy Rozier
1937 : Le club des aristocrates de Pierre Colombier
1937 : Un soir à Marseille de Maurice de Canonge
1937 : Balthazar de Pierre Colombier
1937 : Les deux combinards de Jacques Houssin
1937 : Au soleil de Marseille de Pierre-Jean Ducis
1937 : Le chemin de lumière de Paul Mesnier
1937 : Etes-vous jalouse ? d'Henri Chomette
1938 : Le révolté de Léon Mathot
1938 : Les otages de Raymond Bernard
1938 : La femme du boulanger de Marcel Pagnol
1938 : Le club des fadas d'Émile Couzinet
1938 : Éducation de prince d'Alexandre Esway
1938 : L'ange que j'ai vendu de Michel Bernheim
1938 : Le petit Chose de Maurice Cloche
1938 : Le cour ébloui de Jean Vallée
1938 : Le paradis des voleurs de L.C. Marsoulet
1939 : Ma tante dictateur de René Pujol
1939 : Tourbillon de Paris d'Henri Diamant-Berger
1939 : Le chemin de l'honneur de Jean-Paul Paulin
1939 : Berlingot et compagnie de Fernand Rivers
1939 : Le grand élan de Christian-Jaque & Harry R. Sokal
1940 : La fille du puisatier de Marcel Pagnol
1940 : L'an quarante de Fernand Rivers
1941 : La prière aux étoiles de Marcel Pagnol
1941 : La nuit merveilleuse de Jean-Paul Paulin
1941 : Un chapeau de paille d'Italie de Maurice Cammage
1941 : Après l'orage de Pierre-Jean Ducis
1941 : La Sévillane d'André Hugon
1941 : L'étrange Suzy de Pierre-Jean Ducis
1942 : Les deux timides d'Yves Allégret
1942 : Le voile bleu de Jean Stelli
1942 : L'Arlésienne de Marc Allégret
1942 : Le camion blanc de Léo Joannon
1942 : Le Mistral de Jacques Houssin
1942 : Signé illisible de Christian Chamborant
1943 : Le secret de madame Clapain de André Berthomieu
1943 : Les Roquevillard de Jean Dréville
1943 : Ceux du rivage de Jacques Séverac
1943 : L'île d'amour de Maurice Cam
1943 : La cavalcade des heures d'Yvan Noé
1943 : Dernier sou d'André Cayatte
1944 : La fiancée des ténèbres de Serge de Poligny
1944 : Les caves du Majestic de Richard Pottier


Filmographie de Fernand CHARPIN
 
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