Jaque-CATELAIN
 Acteur et réalisateur français
D'une joliesse un peu accablante, Jaque Catelain a personnifié un certain type d'adolescent fortuné, évoluant avec nonchalance dans le climat des années 20. Marcel L’Herbier en fit son acteur préféré et son amant dans 22 films qui témoignent de l’évolution du cinéaste, de l’avant-garde française avec Don Juan et Faust et L’Inhumaine jusqu’aux flamboyantes reconstitutions historiques des années trente.
Jacques Maxime Guérin-Catelain dit Jaque-Catelain est né à Saint-Germain-en-Laye, le 9 février 1897. D’après ses dires, il voit le jour dans le Pavillon Henri IV dans la pièce même où naquit Louis XIV. Son père Émile Jean Guérin-Catelain et un politicien, amateur de lettres et de théâtre qui occupe les fonctions de maire de la ville. Dans sa jeunesse, Jacques côtoie Catulle Mendès, Anatole France mais aussi Sarah Bernhardt et Réjane. Son enfance se déroule entre Saint-Germain-en-Laye et le château familial de Bilhem dans les Flandres.
L'Herbier et l'avant-garde française
Fervent admirateur de Wagner, il étudie la musique et le piano et décide de devenir danseur. Mais sa famille s’y oppose formellement. En 1913, il s’oriente vers la peinture et entre à l’académie Jullian où il fait la connaissance de Marcel L’Herbier, jeune dandy charismatique. Jaque-Catelain abandonne la peinture pour le théâtre, passe l’examen d’entrée au Conservatoire et reçoit le premier prix dans la classe de Paul Mounet. Mobilisé en 1916, il est réformé un an plus tard pour problèmes pulmonaires. L'Herbier écrit le scénario du Torrent de René Hervil et impose son protégé dans le premier rôle. Lancé dans une carrière de cinéaste, Marcel L’Herbier le choisit comme acteur principal de Phantasmes mais le rournage du film est interrompu. La collaboration des deux amants commence avec le film patriotique au collage poétique et symbolique, Rose France. À cette occasion, L’Herbier le rebaptise Jaque-Catelain et l’engage pour Le Bercail tiré d’une pièce d’Henry Bernstein, puis Le Carnaval des Vérités, L’Homme du large où il incarne un marin dépravé avec fougue et fraîcheur et les films avant-gardistes Eldorado et Don Juan et Faust. Il devient une véritable star avec L’Inhumaine, une féérie d’anticipation ambitieuse et Le Vertige tiré d’une pièce de Charles Méré qui en fait une véritable icône art-déco. Jaque-Catelain participe au montage, aux décors et même au maquillage. Il a l’occasion d’écrire et de tourner deux films, Le Marchand de plaisir et La Galerie des monstres, reflets adoucis de l'avant-garde de l'époque supervisés par L’Herbier. L’acteur-réalisateur accompagne lui-même les projections de ses films.
Acteur résistant
Le talent de l'acteur, sa beauté le mettent en vedette dans d'autres productions comme Kœnigsmark de Léonce Perret ou Le Chevalier à la rose de Robert Wiene où il a pour partenaire Huguette Duflos. Au début du parlant, L'Herbier lui fait jouer le personnage central de L'Enfant de l'amour puis des rôles moyens de bellâtre dont le visage est barré d’une fine moustache dans le Bonheur, la Route impériale, Adrienne Lecouvreur ou Entente cordiale. En 1940, il s’embarque à Marseille pour une tournée de propagande en Amérique latine et participe à un théâtre français de résistance à Montréal. Il travaille à Hollywood pour des rôles fugaces et du doublage. La guerre passée, il va le retrouver encore Marcel L'Herbier dans La Révoltée et Les Derniers Jours de Pompéi.
Mariage surprise
Reconnaissant d'une aussi constante fidélité, Jaque-Catelain a consacré en 1950 un livre sur son ami et son metteur en scène. Hormis les films de L'Herbier, on l'aperçoit plus fugitivement dans des films de Jean Renoir comme Éléna et les hommes ou Le testament du docteur Cordelier. Il apparaît dans deux téléfilms, Eugénie Grandet et L’Honorable monsieur Pepys dans les années cinquante. Bien qu’il n’ait jamais dissimulé son homosexualité, Jaque-Catelain a épousé à Passy son amie d’enfance Suzanne Vial, qui a assuré la régie générale sur plusieurs tournages Cinégraphic et s’est spécialisée dans le montage notamment sur de nombreux films de L’Herbier. Le jeune marié a envisagé de quitter le cinéma et a réalisé une série de reportages sur les vedettes victimes de l’usine à rêve. Atteint d'un cancer, Jaque-Catelain est décédé à 68 ans, le 5 mars 1965 à Paris.


FILMOGRAPHIE :

Avec Georgette Leblanc
1917 : Le torrent de René Hervil & Louis Mercanton
1918 : Rose-France de Marcel L’Herbier
1919 : Le bercail de Marcel L’Herbier
1920 : Le carnaval des vérités de Marcel L’Herbier
1920 : L’homme du large de Marcel L’Herbier
1921 : Eldorado / El Dorado de Marcel L’Herbier
1921 : Prométhée banquier de Marcel L’Herbier
1922 : Don Juan et Faust de Marcel L’Herbier
1923 : Le marchand de plaisirs de Jaque-Catelain
1923 : Koenigsmark de Léonce Perret
1924 : La galerie des monstres de Jaque Catelain
1924 : L’inhumaine de Marcel L’Herbier
1924 : Le prince charmant de Victor Tourjansky
1925 : Le chevalier à la rose (Der Rosenkavalier) de Robert Wiene
1925 : Feu Mathias Pascal de Marcel L’Herbier
1926 : Le vertige de Marcel L’Herbier
1926 : Le diable au cœur de Marcel L’Herbier
1927 : L’Occident d’Henri Fescourt
1927 : Paname n’est pas Paris (Die Apachen von Paris) de Nikolai Malikoff
1929 : La vocation de Jean Bertin & André Tinchant
1929 : Nuits de princes de Marcel L’Herbier
1929 : Le petit pâtissier (In einer kleinen Konditorei) de Robert Wohlmuth
1930 : Le rêve de Jacques de Baroncelli
1930 : L’enfant de l’amour de Marcel L’Herbier
1932 : Monsieur de Pourceaugnac de Gaston Ravel & Tony Lekain
1933 : Château de rêves de Géza von Bolváry
1934 : Le bonheur de Marcel L’Herbier
1934 : La route impériale de Marcel L’Herbier
1936 : La garçonne de Jean de Limur
1936 : Le voleur de femmes d’Abel Gance
1937 : La Marseillaise de Jean Renoir
1937 : L’escadrille de la chance de Max de Vaucorbeil
1938 : Adrienne Lecouvreur de Marcel L’Herbier
1938 : Entente cordiale de Marcel L’Herbier
1939 : La mode rêvée de Marcel L’Herbier (cm)
1940 : La comédie du bonheur de Marcel L’Herbier
1945 : Notre cher amour (This Love of ours ) de William Dieterle
1946 : Le fil du rasoir (The Razor’s Edge ) d’Edmund Goulding
1947 : La révoltée de Marcel L’Herbier
1948 : Les derniers jours de Pompei de Marcel L’Herbier & Paolo Moffa
1949 : Amour et compagnie de Gilles Grangier
1955 : French Cancan de Jean Renoir
1956 : Elena et les hommes de Jean Renoir
1956 : Eugénie Grandet de Maurice Cazeneuve (tv)
1957 : L’Honorable monsieur Pepys de Marcel Bluwal (tv)
1959 : Le testament du docteur Cordelier de Jean Renoir


Filmographie de Jaque-CATELAIN
 
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