Jacques CASTELOT
 Acteur français
Avec sa distinction naturelle, son crâne dégarni et sa voix bien posée, Jacques Castelot était taillé pour jouer les aristocrates et les notables écrasant de son mépris tout ce qui l’entoure. Ce rôle de personnage hautain, il l’a multiplié à l’infini aussi bien au théâtre, au cinéma qu’à la télévision.
Fils de Paul Éloi Storms et de la poétesse Gabrielle Castelot qui fut la compagne et égérie d’Alphonse de Châteaubriant, Jacques Castelot, de son vrai nom Jacques Marie Storms, voit le jour à Anvers, le 11 juillet 1914. Son frère est le célèbre historien André Castelot. Il entre, en 1936, au Conservatoire de Paris dans la classe de Béatrix Dussane et obtient un deuxième prix de comédie en 1938. L’année suivante, il débute au théâtre du Vieux Colombier, où il interprète Septembre de Constance Coline, avec Line Noro. On le voit dans La Princesse des Ursins de Simone Jolivet mis en scène par Charles Dullin, puis dans l’immédiat après-guerre dans Les mains sales de Jean-Paul Sartre, Ardèle ou la Marguerite de Jean Anouilh, Les demoiselles de petite vertu de Marcel Achard, Crime et châtiment de Dostoïevski ou Le Misanthrope de Molière.
Des aristocrates méprisants
Au cinéma, il campe toute une galerie d’aristocrates dans Monsieur de Lourdines et Paméla de Pierre de Hérain, le gendre du maréchal Pétain mais aussi le fils de Jules Berry dans Le Voyageur de la Toussaint, Lamartine dans La Malibran de Guitry et dans Les Enfants du Paris aux côtés de Marcel Herrand dans le rôle de Lacenaire. Avec son profil d’aigle et sa lippe dédaigneuse, il devient après la guerre le Prince dans Les Mains sales adapté de Sartre par Fernand Rivers, duc du Maine dans Cartouche, roi de Paris de Guillaume Radot, Morny, le demi-frère de Napoléon III dans La valse de Paris de Marcel Achard, marquis Des Glaïeuls dans Les petites Cardinal de Gilles Grangier, comte de Vétheuil dans Pour une nuit d’amour d’Edmond T. Gréville avec Odette Joyeux ou « vicomte » dans L’impasse des deux anges de Maurice Tourneur avec Simone Signoret mais pour ce deernier film, c’est le surnom d’un truand.
De belles crapules
Car Jacques Castelot est aussi très à l’aise pour camper des crapules comme le mari dédaigneux de Françoise Christophe dans Victor de Claude Heymann qui laisse condamner son camarade de guerre Jean Gabin à sa place, le faux suicidé qui cherche à faire accuser sa femme dans Les Femmes s’en balancent, le trafiquant de drogue de Ces dames préfèrent le mambo, deux séries B de Bernard Borderie avec Eddie Contantiine. Il est également un inspecteur suffisant et cynique dans L’envers du paradis d’Edmond T. Gréville avec Etchika Choureau, le docteur Jalabert qui soigne l’industriel empoisonné Jean Gabin dans La Vérité sur Bébé Donge, un imprésario dans Folies Bergère d’Henri Decoin avec Zizi Jeanmaire, un ambassadeur dans Le secret du chevalier d’Éon de Jacqueline Audry, le patron de bistrot un peu louche dans Le Fruit défendu d’Henri Verneuil, premier juré dans Justice est faite d’André Cayatte ou avocat dans Obsession de Jean Delannoy. Il apparaît dans de nombreux films en costumes comme Nana de Christian-Jaque avec Martine Carol, À toi… toujours de Carmine Gallone, Les Révoltés de Lomanach avec Dany RobinLe Comte de Monte-Cristo de Robert Vernay avec Jean Marais, Les Deux Orphelines de Giacomo Gentilomo, Les Mystères de Paris de Fernando Cerchio, Austerlitz d’Abel Gance, La Fayette de Jean Dréville, Hardi Pardaillan face à Gérard Barray ou Angélique marquise des anges avec Michèle Mercier.
Fin de carrière à la télévision
Pour le théâtre, il se produit dans Siegfried de Giraudoux et fait partie de l’aventure du théâtre de Reims dirigé par Robert Hossein. Toujours fidèle aux reconstitutions historiques, il tourne plusieurs téléfilms de La Caméra explore le temps écrits par son frère André et Alain Decaux (L’assassinat du duc de Guise, L’affaire du collier de la Reine, Mata-Hari). Il apparaît dans des séries comme Les cinq dernières minutes, Les évasions célèbres ou Maigret. Il campe le général de Pellieux dans Émile Zola ou la conscience humaine et Gauthier de Montrond dans Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut de Jean Delannoy. Jacques Castelot a été marié entre 1940 et 1945 à la comédienne Héléna Bossis, fille de Simone Berriau. Il décède le 25 août 1989, à Saint-Cloud au terme d’une longue maladie.


FILMOGRAPHIE :

Avec André Castelot
1937 : La Marseillaise de Jean Renoir
1939 : Cavalcade d’amour de Raymond Bernard
1942 : Monsieur de Lourdines de Pierre d’Hérain
1942 : Le voyageur de la Toussaint de Louis Daquin
1943 : La Malibran de Sacha Guitry
1944 : Les enfants du paradis de Marcel Carné
1944 : L’île d’amour de Maurice Cam
1944 : Paméla de Pierre de Hérain
1946 : Pour une nuit d’amour d’Edmond T. Gréville
1947 : Route sans issue de Jean Stelli
1947 : Le mannequin assassiné de Pierre de Hérain
1947 : Les condamnés de Georges Lacombe
1947 : Capitaine Blomet d’Andrée Feix
1948 : Marlène de Pierre de Hérain
1948 : L’impasse des deux anges de Maurice Tourneur
1948 : Cartouche roi de Paris de Guillaume Radot
1949 : Maya de Raymond Bernard
1949 : La valse de Paris de Marcel Achard
1949 : Le grand rendez-vous de Jean Dréville
1950 : Justice est faite d’André Cayatte
1950 : Pas de pitié pour les femmes de Christian Stengel
1950 : Topaze de Marcel Pagnol
1950 : Les petites Cardinal de Gilles Grangier
1951 : Victor de Claude Heymann
1951 : La plus belle fille du monde de Christian Stengel
1951 : La vérité sur Bébé Donge d’Henri Decoin
1951 : Les mains sales de Fernand Rivers
1951 : Le chevalier sans loi (Le avventure di Mandrin) de Mario Soldati
1952 : Le fruit défendu d’Henri Verneuil
1952 : Les amours finissent à l’aube d’Henri Calef
1952 : L’envers du paradis d’Edmond T. Gréville
1953 : Les révoltés de Lomanach de Richard Pottier
1953 : Mon mari est merveilleux d’André Hunebelle
1953 : L’aventurière du Tchad de Willy Rozier
1953 : Les femmes s’en balancent de Bernard Borderie
1954 : Le comte de Monte-Cristo de Robert Vernay
1954 : Obsession de Jean Delannoy
1954 : Avant le déluge d’André Cayatte
1954 : Une balle suffit (La canción del penal) de Juan Lladó & Jean Sacha
1954 : Les deux orphelines (Le due orfanelle) de Giacomo Gentilomo
1954 : Les amours de Manon Lescaut (Gli amori di Manon Lescaut) de Mario Costa
1954 : Nana de Christian-Jaque
1954 : À toi… toujours (Casta diva) de Carmine Gallone
1955 : Les aventures de Gil Blas de Santillane de René Jolivet
1955 : Rencontres à Paris de Georges Lampin
1955 : Soupçons de Pierre Billon
1956 : Folies-Bergères d’Henri Decoin
1956 : C’est une fille de Paname d’Henri Lepage
1956 : Crime et châtiment de George Lampin
1957 : La garçonne de Jacqueline Audry
1957 : Les mystères de Paris (I Misteri di Parigi) de Fernando Cerchio
1957 : Ces dames préfèrent le mambo de Bernard Borderie
1958 : Le souffle du désir d’Henri Lepage
1958 : Le sacrifice de madame de Lavalette de Stellio Lorenzi (tv)
1958 : Les bateliers de la Volga (I Battellieri del Volga) de Viktor Tourjansky
1959 : Le secret du chevalier d’Éon de Jacqueline Audry
1959 : Marie des Isles de Georges Combret
1959 : Le véritable Aiglon de Stellio Lorenzi (tv)
1959 : Le baron de l’écluse de Jean Delannoy
1960 : Austerlitz d’Abel Gance
1960 : Dans l’eau qui fait des bulles de Maurice Delbez
1960 : La Nuit de Varennes de Stellio Lorenzi (tv)
1960 : Le Prince et le Pauvre de Marcel Cravenne (tv)
1960 : L’Assassinat du Duc de Guise de Guy Lessertisseur (tv)
1960 : La mort n’est pas à vendre d’André Desreumeaux
1961 : La Fayette de Jean Dréville
1962 : Hardi ! Pardaillan de Bernard Borderie
1962 : L’Affaire du Collier de la Reine de Guy Lessertisseur (tv)
1962 : Comment épouser un premier ministre de Michel Boisrond
1963 : Du grabuge chez les veuves de Jacques Poitrenaud
1963 : Les gros bras de Francis Rigaud
1963 : Jacques le fataliste et son maître de Pierre Cardinal (tv)
1963 : La mort d’un tueur de Robert Hossein
1964 : Angélique, marquise des anges de Bernard Borderie
1964 : La cousine Bette d’Yves-André Hubert (tv)
1964 : Les deux Orphelines (Le due Orfanelle) de Riccardo Freda
1964 : Mata-Hari de Guy Lessertisseur (tv)
1965 : Brigade antigangs de Bernard Borderie
1965 : La seconde vérité de Christian-Jaque
1966 : Le chevalier à la rose rouge (Rose rosse per Angelica) de Steno
1967 : Maldonne de Sergio Gobbi
1967 : Valmy ou la naissance de la République de Jean Chérasse (tv)
1968 : Sept hommes pour Tobrouk (La battaglia del deserto) de Mino Loy
1969 : Le temps des loups de Sergio Gobbi
1969 : Vertige pour un tueur de Jean-Pierre Desagnat
1970 : Un beau monstre de Sergio Gobbi
1970 : Sapho de Georges Farrel
1970 : Point de chute de Robert Hossein
1971 : La part des lions de Jean Larriaga
1971 : Absences répétées de Guy Gilles
1972 : Décembre de Mohammed Lakhdar-Hamina
1972 : Les Évasions célèbres, Le Joueur d’échecs de Christian-Jaque (tv)
1975 : Maigret a peur de Jean Kerchbron (tv)
1976 : La vie de Marianne de Pierre Cardinal (tv)
1977 : Les beaux messieurs de Bois-Doré de Bernard Borderie (tv)
1978 : Émile Zola ou la Conscience humaine de Stellio Lorenzi (tv)
1978 : Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut de Jean Delannoy (tv)
1980 : La mer couleur de larmes de Serge de Sienne
1982 : La Nuit de Matignon de Georges Farrel (tv)
1988 : La Valise en carton de Michel Wyn (tv)


Filmographie de Jacques CASTELOT
 
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