![]() | Maria CASARÈS | |
Actrice française d'origine espagnole | ||
![]() |
Maria Casarès a incarné pendant un demi-siècle la tragédienne par sa beauté ténébreuse et son tempérament passionné, ainsi que par le style volontiers pathétique de son jeu. Sa carrière au cinéma est peu fournie au regard de l'excellence et l'importance de son parcours théâtral mais compte une demi-douzaine de compositions inoubliables. Née le 21 novembre 1922 à La Corogne en Espagne, Maria Casares Quiroga est la fille du Premier ministre de la Seconde République Espagnole, Santiago Casares Quiroga, contraint de démissionner en 1936 après l'insurrection militaire. Avec sa famille, elle se réfugie à Paris où elle obtient son bac de philosophie dans la classe des élèves étrangers du lycée Victor-Duruy. À la fin de la guerre civile, elle suit les cours de René Simon et en 1942, elle est reçue première de sa promotion au Conservatoire. Avec Albert Camus Maria Casarès passe une audition au Théâtre des Mathurins où elle est engagée par Marcel Herrand pendant deux ans. Puis, elle arpente les théâtres parisiens. En 1944, elle noue une relation amoureuse avec Albert Camus lors des répétitions du Malentendu, une liaison interrompue après la guerre et le retour de la femme de Camus et la naissance de jumeaux. Cette relation avec celui qu'elle considère comme père, frère, ami, amant et fils parfois reprend de 1948 jusqu'au décès accidentel de l'écrivain en 1960. Au théâtre, elle est la partenaire de Gérard Philipe dans Les Epiphanies ou de Pierre Brasseur dans Le diable et le Bon Dieu. Entre 1952 et 1954, elle devient pensionnaire de la Comédie Française où elle joue Don Juan de Molière ou Le carrosse du Saint-Sacrement de Mérimée. Puis elle intègre la troupe du Théâtre National Populaire dirigé par Jean Vilar où se côtoient Gérard Philipe, Georges Wilson, Philippe Noiret, Daniel Sorano et Michel Bouquet. La grande tragédienne de l'écran Sur grand écran, la carrière de Maria Casarès se limite à sept années et onze films. Révélée pars sa création de Nathalie, amoureuse timide et épouse malheureuse de Debureau- Barrault dans le chef d'œuvre de Marcel Carné Les enfants du paradis, elle s'épanouit souverainement dans Les Dames du Bois de Boulogne de Robert Bresson comme symbole de la femme humiliée, Hélène, qui exerce une vengeance éclatante en faisant épouser à son amant infidèle une « grue ». Dans La Chartreuse de Parme de Christian-Jaque, elle incarne avec beaucoup de race et de grâce la Duchesse San Severina secrètement entichée de son neveu Fabrice (Gérard Philipe). En 1949, Jean Cocteau lui écrit le rôle de la Princesse des Ténèbres dans Orphée, une image vivante de son propre mythe puisqu'elle y personnifie la Mort. Elle reprend ce rôle dans Le Testament d'Orphée dix ans plus tard. Ses autres films sont plus anecdotiques, passant de Roger La Honte de Cayatte où elle retrouve Paul Bernard, son partenaire des Dames du Bois de Boulogne, l'exotique La septième Porte avec Georges Marchal, L'Amour autour de la maison avec Pierre Brasseur, Bagarres d'Henri Calef et Ombre et Lumière du même Calef où elle est la rivale de Simone Signoret. Théâtre et seconds rôles Après Le Testament d'Orphée, elle se consacre exclusivement au théâtre. En 1960, elle obtient le Prix du Brigadier pour Cher menteur de Jérôme Kilty au Théâtre de l'Athénée. Toujours sur scène, elle est dirigée par Maurice Béjart dans À la recherche de Don Juan et La Reine verte et interprète Mère Courage de Bertolt Brecht. Elle devient pour les puristes «la plus grande tragédienne française de la seconde moitié du XXe siècle», carrière couronnée du Molière de la meilleure comédienne en 1989 pour Hécube d'Euripide. Absente durant deux décennies des écrans, Maria Casarès effectue un retour discret en interprétant une sœur d'un couvent dans l'érotique Flavia la défroquée de Gianfranco Mingozzi avec Florinda Bolkan. Dans un registre plus commercial, elle tourne dans Blanche et Marie de Jacques Renard, drame de guerre avec Miou-Miou et Sandrine Bonnaire en résistantes et De sable et de sang de Jeanne Labrune sur la tauromachie. Elle retrouve Miou-Miou dans La lectrice de Michel Deville, dans le rôle d'une veuve de général qui lui vaut une nomination au César du meilleur second rôle. Elle effectue une dernière apparition à l'écran dans le drame L'Amérique des autres de Goran Paskaljevic où elle interprète la mère de Tom Conti. Maria Casarès épouse un ami de longue date, André Schlesser, le 27 juin 1978. Après le décès de Schlesser, ses enfants lèguent à Casarès le domaine de La Vergne à Alloue en Charente. C'est là que Maria Casarès décède, emportée par un cancer, le 22 novembre 1996. À sa mort, la comédienne a légué Le domaine de la Vergne à la commune pour «remercier la France d'avoir été une terre d'asile». En 1999, ce site est devenu La Maison du Comédien Maria Casarès, un lieu de vie et de travail du comédien ouvert au public où se déroulent des rencontres d'été. FILMOGRAPHIE : | |
![]() Avec Albert Camus |
1942 : Étoiles de demain, court métrage de René Guy-Grand 1944 : Les Enfants du Paradis de Marcel Carné 1944 : Les dames du Bois de Boulogne de Robert Bresson 1945 : Roger la honte d'André Cayatte 1945 : La revanche de Roger la honte d'André Cayatte 1946 : La septième porte d'André Zwoboda 1946 : L'amour autour de la maison de Pierre de Hérain 1947 : La chartreuse de Parme de Christian-Jaque 1948 : Bagarres d'Henri Calef 1949 : L'homme qui revient de loin de Jean Castanier 1949 : Orphée de Jean Cocteau 1950 : Ombre et lumière d'Henri Calef 1959 : Le testament d'Orphée de Jean Cocteau 1973 : Flavia la défroquée (Flavia, la monaca musulmana) de Gianfranco Mingozzi 1977 : L'adieu nu de Jean-Henri Meunier 1984 : Blanche et Marie de Jacques Renard 1987 : De sable et de sang de Jeanne Labrune 1988 : La lectrice de Michel Deville 1990 : Les chevaliers de la table ronde de Denis Llorca 1990 : Monte Bajo de Julián Esteban Rivera 1994 : L'Amérique des autres (Tudja Amerika) de Goran Paskaljevic Filmographie de Maria CASARÈS | |
Sommaire Acteurs > Sommaire Acteurs C > Contact |