Suzy CARRIER
 Actrice française
Suzy Carrier avec son visage lumineux couronné d'un casque blond a été le rayon de soleil des années d'occupation. Ben sûr, il y a eu ensuite trop de films médiocres et trop de tâcherons sans imagination, comme René Jayet, Maurice Labro et Pierre Cardinal mais on pardonne tout à son frais minois.
Suzanne Hélène Carrier voit le jour le 13 novembre 1922 à Moulins dans l'Allier, fille unique d'Albert Carrier, cuisinier et de Catherine née Birot, femme de chambre. Orpheline dès 1928, elle est élevée par une tante au sein d'une famille bourgeoise de Vichy. Après ses études secondaires, l'adolescente rejoint une autre tante, chanteuse à l'Opéra de Paris. Probablement influencée par sa tante, elle fréquente le Conservatoire de musique pour tenter une carrière de pianiste de concert, mais très vite elle se rend compte qu'elle n'a pas l'aptitude exigée pour ce métier. Toujours soutenue par sa tante, elle s'oriente vers l'art dramatique et fréquente les cours de Denis d'Inès et de Solange Sicard. À 19 ans Suzy fait ses premiers pas sur scène au Théâtre de Paris, dans la pièce de Jean Sarment Mamouret, en 1941, suivi entre autres de La dame de minuit et La Grande Pauline et le Petit Chinois aux côtés de Mary Marquet.
L'ingénue pure et souriante
Attirée par le cinéma, la jeune Suzanne se rend dans les bureaux du studio Pathé Cinéma, où le metteur en scène Jean Delannoy et Pierre Blanchar assistent au casting de jeunes comédiennes susceptibles de tenir le rôle de Sybille de Ransac dans leur prochain film Pontcarral, colonel d'Empire. Aucune fille ne correspond vraiment au personnage quand apparaît nimbée de pureté, la souriante et charmante Suzy Carrier. Ce premier film est un immense succès et son physique de jeune ingénue romantique fait sensation auprès du public. Elle retrouve Pierre Blanchar en tant qu'acteur et réalisateur dans le drame psychologique Secrets où elle dispute à sa marraine Marie Déa l'amour de Gilbert Gil. Son ingénuité séduit Pierre Fresnay dans L'Escalier sans fin et elle devient la petite amie de Raymond Rouleau dans le rocambolesque L'Aventure est au coin de la rue. Dans Les Clandestins, elle joue la fille d'un collaborateur qui tombe amoureuse d'un journaliste résistant. L'après-guerre ne lui est guère favorable. Elle est dirigée par des réalisateurs médiocres comme René Jayet dans le vaudeville Bichon, Yvan Noé dans le drame fantastique Une Mort sans importance, Jean-Daniel Norman dans le policier Dakota 308. Seuls Un Flic de Jean Faurez en épouse de Raymond Pellegrin et le boulevardier Le Père de Mademoiselle avec Arletty et André Luguet méritent une petite visite. Elle termine emperruquée dans un petit rôle de sœur de Louis XVI et finit sur l'échafaud dans Marie-Antoinette.
Un accident tragique
Comble de malchance, à 35 ans Suzy Carrier est victime en juillet 1957 d'un grave accident de la circulation en plein Paris. Un traumatisme crânien la laisse vingt-quatre heures durant dans un coma profond, ce qui entraîne par la suite de sévères troubles de la mémoire. Lorsqu'elle sort du coma, son chirurgien parle d'un véritable miracle mais la belle préfère renoncer à son retour dans les studios. En 1973, elle quitte sa retraite à l'appel de Jacques Martin qui lui donne le rôle de la présidente de l'Amicale des Cheveux Gris dans son film Na ! en révolte contre la grève de la Sécurité sociale. L'année suivante, elle fait une ultime apparition en tant que femme de ménage, dans Seul le vent connaît la réponse, un policier franco-allemand d'Alfred Vohrer, avec Maurice Ronet.
Femme d'affaires et comédienne retraitée
Suzy Carrier se retire à Grasse et se consacre aux affaires, gérante d'un complexe commercial à Courchevel pendant l'hiver et d'un hôtel au Cap d'Antibes pendant l'été. Successivement mariée au docteur Georges Loublié et Raymond Léopold Schimit, elle se remarie en 1958 avec le comte Alexandre Borgia. Elle se consacre avec beaucoup de dévouement à La Roue tourne, l'œuvre destinée à venir en aide aux vieux comédiens déshérités fondée par Paul Azaïs. C'est dans sa ville de Grasse qu'elle décède le 29 novembre 1999 d'un cancer après plusieurs opération, à l'âge de 77 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Walt Disney
1942 : Pontcarral, colonel d'Empire de Jean Delannoy
1942 : Secrets de Pierre Blanchar
1943 : L'escalier sans fin de Georges Lacombe
1943 : L'aventure est au coin de la rue de Jacques Daniel-Norman
1945 : Dorothée cherche l'amour de Edmond T. Gréville
1945 : Les clandestins de André Chotin
1946 : Gringalet de André Berthomieu
1946 : Pas si bête de André Berthomieu
1946 : Désarroi de Robert-Paul Dagan
1947 : Un flic de Maurice de Canonge
1947 : Le diamant de cent sous de Jacques Daniel-Norman
1947 : Bichon de René Jayet
1947 : Halte. police ! de Jacques Séverac
1947 : Une mort sans importance de Yvan Noé
1948 : La vie est un rêve de Jacques Séverac
1948 : Cinq tulipes rouges de Jean Stelli
1948 : Trois garçons, une fille de Maurice Labro
1949 : Histoires extraordinaires de Jean Faurez
1950 : Les mémoires de la vache Yolande de Ernst Neubach
1950 : Dakota 308 de Jacques Daniel-Norman
1952 : Les vacances finissent demain de Yvan Noé
1953 : Le père de mademoiselle de Marcel L'Herbier & Robert-Paul Dagan
1954 : Fantaisie d'un jour de Pierre Cardinal
1955 : Marie-Antoinette de Jean Delannoy
1973 : Na ! de Jacques Martin
1974 : Seul le vent connaît la réponse ( Die Antwort kennt nur der wind ) d'Alfred Vohrer


Filmographie de Suzy CARRIER
 
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