![]() | Dany CARREL | |
Actrice française | ||
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Pendant plus de vingt ans, Dany Carrel a été l'image même du sex-appeal français. Charmante, sensuelle, au corps parfait et désirable, elle fit tourner la tête à nombre d'admirateurs. Irrésistible, bien sûr, mais Dany Carrel n'était pas que cela. Des cinéphiles avertis l'ont aussi suivie et appréciée pour sa carrière à la fois intéressante et intelligente. Et surtout elle a toujours su conserver sa simplicité et son naturel. De son vrai nom Yvonne Suzanne Chazelles du Chaxel, Dany Carrel est née de la liaison dite "illégitime" d'un directeur des douanes en fonction au Vietnam, Aimé du Chaxel, et d'une jeune autochtone, Kam. Elle vit le jour le 20 septembre 1932 à Tourane, aujourd'hui Da-Nang. Elle a une sœur cadette Alice mais les deux sœurs seront séparées de leur maman pour vivre auprès du couple. Âgée de quatre ans, Yvonne arrive en France, Alice et sa mère la rejoint un peu plus tard où les deux fillettes suivent les cours Bobillot. Fin 1952, l'assistant d'Henri Decoin, à la recherche d'une jeune collégienne pour Dortoir des grandes est sûr d'avoir trouvé l'oiseau rare. C'est alors qu'Yvonne devient Dany, complétant son pseudonyme après la lecture d'un livre du chirurgien et biologiste Alexis Carrel. Ce corps tant désiré Par la suite, Jean Gourguet l'engage à deux reprises pour Maternité clandestine où elle est séduite et engrossée par un fils de bonne famille et La Cage aux souris dans un pensionnat de jeunes filles. Peu après, l'abbé Pierre l'accueille dans son bidonville dans Les chiffonniers d'Emmaüs et retrouve sa mère de cinéma, Madeleine Robinson dans Les Possédées. Elle donne la réplique aux stars masculines de l'époque comme Jean Gabin dans Des Gens sans importance, Gérard Philipe dans Les Grandes Manœuvres et Pot-Bouille, Pierre Brasseur dans Porte des Lilas. Elle campe ordinairement des filles faciles voire des prostituées. Boudée par les nouveaux arrivants de la Nouvelle Vague, elle poursuit une carrière internationale, en Allemagne pour Sans tambour ni trompette d'Helmut Käutner, en Italie pour Femmes d'un été de Gianni Franciolini, à Hollywood pour Général ennemi de George Sherman. André Cayatte lui offre trois rôles différents dans Piège pour Cendrillon et Serge Korber en fait la putain au cour généreux, gouailleuse à la manière d'Arletty et portée par les dialogues d'Audiard, dans Un idiot à Paris. Elle retrouve le réalisateur dans un rôle similaire dans La petite Vertu. L'actrice fait la connaissance de François Mosser, assistant de production qu'elle épouse trois ans plus tard à Antibes, le 26 septembre 1969. Leur fille Laurence naîtra l'année suivante. Clouzot, de retour aux affaires après L'Enfer pour lequel elle a tourné quelques scènes mais qui reste inachevé, la rappelle pour une courte apparition dans La Prisonnière. La voilà confrontée au Pacha avec un Gabin en commissaire de police massif et redevient fille de joie dans Clérembard avec Philippe Noiret. En 1973, elle produit le courageux R.A.S d'Yves Boisset sur un bataillon disciplinaire pendant la guerre d'Algérie. La petite Annamite Heureuse et comblée, Dany Carrel met un frein à sa carrière cinématographique peu après Le bahut va craquer en 1981. Elle est alors plus présente sur la petite lucarne pour des séries comme Merci Sylvestre, L'éclaircie de son beau-frère Jacques Trébouta, Féminin pluriel de Marcel Camus ou Allons voir si la rose. de Bernard Toublanc-Michel. Elle se produit plus heureusement sur les planches pour L'Idiote de Marcel Achard, Le système Fabbrizi d'Albert Husson, Le grand Standing de Neil Simon et Le Saut du Lit de Ray Cooney et John Chapman. Au dernier baissé de rideau, regagnant sa maison de campagne, Dany Carrel se découvre une petite boule sous le bras. Sans angoisse, elle comprend immédiatement qu'elle doit faire face à un cancer du sein. Confiante et courageuse, elle surmontera l'épreuve malgré une inévitable ablation. En 1991, elle publie son autobiographie, L'Annamite, qui donnera lieu à un téléfilm en 1994. Dany Carrel quitte ensuite Paris pour se retirer dans son havre de paix, isolé dans les vergers des bocages normands, proches de Lisieux. Elle nous laisse son exceptionnelle photogénie, une présence irradiante, mi-ingénue mi-perverse, douce ou énigmatique, délurée quand il le fallait. Elle était tout simplement Dany Carrel, fière de ses origines eurasiennes tardivement connues par nombre d'admirateurs agréablement surpris. FILMOGRAPHIE : | |
![]() Avec André Cayatte |
1953 : Dortoir des grandes d'Henri Decoin 1953 : Maternité clandestine de Jean Gourguet 1954 : La Patrouille des sables de René Chanas 1954 : La Cage aux souris de Jean Gourguet 1955 : Les Chiffonniers d'Emmaüs de Robert Darène 1955 : Les Grandes Manœuvres de René Clair 1955 : La Môme Pigalle d'Alfred Rode 1955 : Des gens sans importance d'Henri Verneuil 1955 : Les Indiscrètes de Raoul André 1956 : Les Possédées de Charles Brabant 1956 : Ce soir les souris dansent (La melodia misteriosa) de Juan Fortuny 1956 : Club de femmes de Ralph Habib 1957 : Pot-Bouille de Julien Duvivier 1957 : Porte des Lilas de René Clair 1957 : Escapade de Ralph Habib 1957 : Élisa de Roger Richebé 1957 : Que les hommes sont bêtes de Roger Richebé 1958 : La Moucharde de Guy Lefranc 1958 : Femmes d'un été (Racconti d'estate) de Gianni Franciolini 1959 : Les Naufrageurs de Charles Brabant 1959 : Ce corps tant désiré de Luis Saslavsky 1959 : Les Dragueurs de Jean-Pierre Mocky 1959 : Sans tambour ni trompette (Die Gans von Sedan) d'Helmut Käutner 1960 : Le Moulin des supplices (Il mulino delle donne di pietra) de Giorgio Ferroni 1960 : Quai du Point-du-Jour de Jean Faurez 1960 : Le Général ennemi (The Enemy General) de George Sherman 1961 : Les Mains d'Orlac d'Edmond T. Gréville 1961 : Carillons sans joie de Charles Brabant 1962 : Les Ennemis d'Édouard Molinaro 1962 : Règlements de compte de Pierre Chevalier 1963 : Du grabuge chez les veuves de Jacques Poitrenaud 1963 : Le cave est piégé (No temas a la le) de Victor Merenda 1964 : Une souris chez les hommes /Un Drôle de caïd) de Jacques Poitrenaud 1964 : Le Bluffeur de Sergio Gobbi 1964 : L'Enfer de Henri-Georges Clouzot (inachevé) 1965 : Piège pour Cendrillon de André Cayatte 1966 : Le Chien fou d'Eddy Matalon 1967 : Un idiot à Paris de Serge Korber 1968 : Le Pacha de Georges Lautner 1968 : La Petite Vertu de Serge Korber 1968 : La Prisonnière d'Henri-Georges Clouzot 1969 : Delphine d'Éric Le Hung 1969 : Clérambard d'Yves Robert 1972 : Les Portes de feu de Claude Bernard-Aubert 1972 : Trois milliards sans ascenseur de Roger Pigaut 1981 : Faut s'les faire... ces légionnaires ! d'Alain Nauroy 1981 : Le bahut va craquer de Michel Nerval Pour la télévision : 1973 : On l'appelait Tamerlan de Jacques Trébouta 1974 : La Voleuse de Londres de Marcel Cravenne 1975 : L'Idiote de François Villiers 1978 : La Maison de Marbre de Jacques Trébouta 1979 : L'Éclaircie de Jacques Trébouta 1979 : Monsieur Masure de Jean Cohen 1982 : Le Féminin Pluriel de Marcel Camus 1982 : Les Nerfs à Vif d'Yves Ciampi 1982 : Allons voir si la Rose. de Bernard Toublanc-Michel 1982 : La Rescousse de Jacques Krier 1983 : La dernière Cigarette de Bernard Toublanc-Michel 1983 : Le Disparu du 7 octobre de Jacques Ertaud 1985 : Le Seul Témoin de Jean-Pierre Desagnat 1986 : J'ai comme une musique dans ma tête de Philippe Monnier 1989 : Le Saut du Lit de Pierre Cavassilas 1995 : L'Annamite de Thierry Chabert Filmographie de Dany CARREL | |
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