Martine CAROL
 Actrice française
Sex-symbol de l’après-guerre, Martine Carol aura marqué cette période avant d’être dépassée par Françoise Arnoul et surtout Brigitte Bardot. Vilipendée par la Nouvelle Vague pour ses films en costume et «en déshabillé» qui ont fait sa gloire, Martine sombrera dans l’oubli et la dépression. C’est d’autant plus injuste que dans le même temps, Michèle Mercier va accéder à la gloire dans la série des Angélique grâce aux mêmes recettes. Elle disparaît prématurément dans son hôtel monégasque. Fin tragique pour une femme sans doute trop fragile pour résister à la pression du «star-system». Mais elle occupe désormais et pour toujours une place méritée dans la légende internationale du septième art.
Née Maryse Mourer à Saint-Mandé près de Paris, le 16 mai 1920, Martine Carol est la fille unique d’un couple déjà âgé. Son père est entrepreneur de transports. Après avoir rencontré Micheline Presle et André Luguet, Martine Carol décide de devenir comédienne et suit les cours d’art dramatique de Robert Manuel et René Simon. Elle débute au théâtre sous le pseudonyme de Maryse Harley dans la troupe de Gaston Baty.
La pin-up d’après-guerre
Son physique avantageux fait vite remarquer Martine Carol qui endosse des rôles de pin-up. Après quelques rôles de figuration dans des films financés par la firme allemande Continental sous la haute direction d’Alfred Greven, elle apparaît sous le pseudonyme de Martine Carol dans La Ferme aux Loups aux côtés de François Périer et Paul Meurisse. Alors que sa carrière de starlette est lancée, elle fait la une des journaux. En 1947, elle tente de se suicider en se jetant dans la Seine du haut du pont de l’Alma, à Paris. Ce coup de publicité la fait aimer du grand public, mais le grand rôle se fait attendre. Elle donne la réplique à Jean Gabin dans Miroir, à Pierre Brasseur dans Les Amants de Vérone et à Luis Mariano dans Je n’aime que toi.
Carol chérie
C’est en 1951 qu’elle devient l’une des actrices les plus populaires de l’époque, grâce au film de Richard Pottier, Caroline chérie, d’après Cécil Saint-Laurent. Martine Carol y incarne la ravissante jeune femme, aristocrate déterminée qui survit à la Révolution et prend sa revanche sous l’Empire, en se servant avec bonheur de son joli minois et du reste! Exploitée pour son anatomie qu’elle dévoile furtivement, elle joue dans une série de films pseudo-historiques teintés d’érotisme comme Lucrèce Borgia, Lysistrata, Madame du Barry, Nana, tous réalisés par Christian-Jaque épousé en 1954. René Clair en fait une des Belles de Nuit dans les rêves de Gérard Philipe. En 1955, elle dévoile un véritable talent de comédienne, dans le film de Max Ophuls, Lola Montès, qui, bien que salué par la critique, est un échec commercial. Elle fait une percée internationale en tournant avec Terence Young (Au bord du volcan), Robert Aldrich (Tout près de Satan) et quelques productions italiennes (Les noces vénitiennes, L'enlèvement des Sabines). Prête à s’engager physiquement dans ses rôles, elle apprend le judo pour Nathalie agent secret d’Henri Decoin, qui relance sa carrière. Mais entre-temps, l’avènement d’un nouveau type d’érotisme, incarné par Brigitte Bardot dans Et Dieu créa la femme de Roger Vadim, sonne son déclin. Bien qu’elle ait travaillé avec de grands réalisateurs, comme Alberto Lattuada dans La pensionnaire, Abel Gance dans Austerlitz ou Roberto Rossellini dans Vanina Vanini, ses derniers films sont médiocres.
Le déclin d’un sex-symbol
Sa vie maritale se conclut par un divorce. Après Christian-Jaque, elle épouse le Docteur Rouveix en 1959 pour finalement assurer sa retraite auprès du milliardaire anglais Mike Eland. Elle fait de fréquents séjours à Tahiti découverte pendant le tournage du Passager Clandestin. Elle joue les faire-valoir de Jean Gabin et Bernard Blier dans Le Cave se rebiffe de Gilles Grangier et après quatre ans d’absence, retrouve un rôle déshabillé dans L’Enfer est vide. Martine Carol succombe à une crise cardiaque peu après la fin du tournage, le 6 février 1967 à Monte-Carlo à l’âge de 46 ans. Elle a connu la déchéance des sex-symbols, dépassée par son temps et détruite par les échecs de sa vie sentimentale.


FILMOGRAPHIE :

Avec Christian-Jaque
1941 : Le dernier des six de Georges Lacombe
1941 : Les inconnus dans la maison d’Henri Decoin
1943 : La ferme aux loups de Richard Pottier
1944 : Bifur trois de Maurice Cam
1945 : L’extravagante mission d’Henri Calef
1945 : Trente et quarante de Gilles Grangier
1946 : En êtes-vous bien sûr? de Jacques Houssin
1946 : Voyage surprise de Pierre Prévert
1946 : Miroir de Raymond Lamy
1947 : Carré de valets d’André Berthomieu
1948 : Les souvenirs ne sont pas à vendre de Robert Hennion
1948 : Les amants de Vérone d’André Cayatte
1949 : Une nuit de noces de René Jayet
1949 : Nous irons à Paris de Jean Boyer
1949 : Je n’aime que toi de Pierre Montazel
1950 : Méfiez-vous des blondes d’André Hunebelle
1950 : Caroline chérie de Richard Pottier
1951 : Le désir et l’amour d’Henri Decoin & Luis María Delgado
1951 : Les belles de nuit de René Clair
1952 : Nous irons à Monte Carlo de Jean Boyer
1952 : Adorables créatures de Christian-Jaque
1952 : Un caprice de Caroline chérie de Jean Devaivre
1953 : Lucrèce Borgia de Christian-Jaque
1953 : Si Versailles m’était conté de Sacha Guitry (coupée au montage)
1953 : La pensionnaire (La spiaggia) d’Alberto Lattuada
1953 : Destinées de Christian-Jaque, Marcello Pagliero & Jean Delannoy
1954 : Madame du Barry de Christian-Jaque
1954 : Nana de Christian-Jaque
1954 : Secrets d’alcôve (Il letto), « Le lit de la Pompadour » de Jean Delannoy
1954 : Boum sur Paris de Maurice de Canonge
1955 : Lola Montès de Max Ophüls
1955 : Les carnets du Mjr Thompson (The diary of Major Thompson) de P Sturges
1956 : Le tour du monde en 80 jours (Around the world in eighty days) de Michael Anderson
1956 : Scandale à Milan (Difendo il mio amore) de Giulio Macchi
1956 : Au bord du volcan (Action of the tiger) de Terence Young
1957 : Nathalie de Christian-Jaque
1957 : Le passager clandestin (The stowaway) de Ralph Habib & Lee Robinson
1958 : Les noces vénitiennes (La prima notte) d’Alberto Cavalcanti
1958 : Tout près de Satan (Ten seconds to hell) de Robert Aldrich
1959 : Nathalie, agent secret d’Henri Decoin
1959 : Austerlitz d’Abel Gance
1960 : La française et l’amour de Jean-Paul Le Chanois & Henri Verneuil
1960 : Un soir sur la plage de Michel Boisrond
1961 : L’enlèvement des Sabines (Il ratto delle Sabine) de Richard Pottier
1961 : Vanina Vanini de Robert Rossellini
1961 : En plein cirage de Georges Lautner
1962 : La cave se rebiffe de Gilles Grangier
1962 : Paradis des Femmes (I Don Giovanni della Costa Azura) de Vittorio Sala
1966 : L’enfer est vide (Hell is empty) de John Ainsworth & B Knowles


Filmographie de Martine CAROL
 
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