Jean CARMET
 Acteur français
Jean Carmet se promène sûrement dans les vignes du Seigneur. Le verre à la main, le Petit Cycliste y attend ses amis de toujours au creux d'un nuage paradisiaque pour des vacances éternelles.
Jean Carmet est né le 25 avril 1920, à Tours, dans un pays et une famille de viticulteurs. Ses parents vivent à Bourgueuil, petite ville d'Indre-et- Loire. Son père exerce la profession de bourrelier. Ce bon sens terrien lui restera sa vie durant. Cet homme que l'on vit doucement apparaître dans les années soixante et obtenir enfin des rôles de vieux premiers lors de la décennie suivante, a débuté au cinéma en 1941. Secrétaire de Marcel Herrand, il fait de la figuration dans Les Visiteurs du soir et Les Enfants du paradis de Marcel Carné. Mais, dès 1946, il côtoie Louis Jouvet dans Copie conforme, puis Pierre Fresnay dans Monsieur Vincent, gagnant peu à peu quelques places aux génériques.
Second rôle branquignol
À cette époque, il fait partie de la fameuse troupe de Branquignol, pièce donnée au théâtre des Mathurins, avant d'être reprise à l'écran par son auteur Robert Dhéry. Les années cinquante furent celles du cinéma maigre, en qualité si non en quantité. Aussi notre homme en profite pour élargir son horizon. Tout en faisant du cabaret, il participe au fameux feuilleton radiophonique La famille Duraton. Il fait un passage à Bobino et ses monologues poétiques donnent naissance à quelques microsillons. Il joue Lamme dans Les Aventures de Till l'Espiègle de et avec Gérard Philipe et La Bigorne, caporal de France auprès de François Périer. Les affaires cinématographiques s'améliorent dans les années soixante lorsqu'il trouve de bons rôles secondaires chez Jean Renoir dans Le caporal épinglé et chez Yves Robert dans Alexandre le bienheureux auprès de Philippe Noiret. Au théâtre, il retrouve son vieux complice Francis Blanche dans Adieu Berthe et ses amis Jean Poiret et Sophie Desmarets dans Fleur de Cactus.
Vedette quinqua
Jean Carmet entame alors la plus belle étape de sa carrière d'acteur de cinéma. Tout d'abord avec Yves Robert qui l'associe à Pierre Richard dans Le Grand Blond avec une chaussure noire. Puis Michel Audiard lui donne enfin un premier rôle dans Comment réussir quand on est con et pleurnichard, un personnage qui va lui coller à la peau et Bons baisers à lundi. Mais c'est surtout Dupont Lajoie, film antiraciste d'Yves Boisset dans lequel il tient un contre-emploi d'assassin violeur qui lui permet de révéler la maturité de son talent.
Français moyen bien aimé
Toute la France découvre et aime Jean Carmet. Elle se reconnaît dans ce petit bonhomme français moyen ou paysan, râleur mais fidèle en amitié qui peut être aussi vachard et inquiétant. Les rôles importants se succèdent comme La victoire en chantant, Le sucre, Il y a longtemps que je t'aime, Un si joli village, Gros câlin. Il joue pour les plus grands réalisateurs de l'époque comme Jean-Jacques Annaud (La Victoire en chantant), Bertrand Blier (Buffet froid), Jean-Pierre Mocky (Un linceul n'a pas de poches), Claude Chabrol (Alice ou la dernière Fugue, Violette Nozière), Yves Boisset (Allons z'enfants), Francis Girod (René la Canne, La Banquière), Pascal Thomas (Pleure pas la bouche pleine), Volker Schlöndorff (Le Faussaire). Pourtant, ce n'est qu'en 1983 qu'il reçoit enfin les honneurs, le César du meilleur second rôle masculin, pour son interprétation de Thénardier dans Les misérables de Robert Hossein. À cette époque, il interprète sur scène le rôle d'Eugène Ionesco dans la pièce homonyme mise en scène par Roger Planchon au Théâtre de l'Odéon. Sa fin de carrière est assez réussie, avec des films comme Merci la vie de Bertrand Blier, second César du meilleur second rôle, La chambre 108 de Daniel Moosman et surtout Roulez jeunesse de Jacques Fansten. Quant à ses contributions télévisuelles, il faut citer La controverse de Valladolid revue par Jean-Claude Carrière, Bouvard et Pécuchet d'après l'œuvre de Flaubert aux côtés de Jean-Pierre Marielle, et, bien sûr, ces admirables Brèves de comptoir qu'il interprète dans la série télévisée de Jean-Michel Ribes, Palace.
Vie de famille tranquille
Alors qu'il n'avait que 18 ans, Jean Carmet a rencontré Raymonde Machet sur une plage des Landes et retrouvé la belle jeune fille à Paris. Il ne se quitteront plus et de leur amour naîtront deux garçons, Olivier et Jean-François. Jean Carmet s'est éteint le 20 avril 1994, dans sa maison de Sèvres, dans les Hauts-de-Seine, victime d'une crise cardiaque. Les académiciens du cinéma français avaient eu la bonne idée, deux mois auparavant, de lui remettre un César d'Honneur pour l'ensemble de sa carrière.


FILMOGRAPHIE :

Avec Victor Lanoux
et Yves Boisset
1941 : Le pavillon brûle de Jacques de Baroncelli
1942 : Les visiteurs du soir de Marcel Carné
1943 : Les mystères de Paris de Jacques de Baroncelli
1944 : Les enfants du paradis de Marcel Carné
1945 : Les démons de l'aube d'Yves Allégret
1945 : François Villon d'André Zwoboda
1946 : Copie conforme de Jean Dréville
1946 : Le destin s'amuse d'Emil Edwin Reinert
1946 : Tombé du ciel d'Emil Edwin Reinert
1947 : Le diamant de cent sous de Jacques Daniel-Norman
1947 : Le destin exécrable de Guillemette Babin de Guillaume Radot
1947 : Monsieur Vincent de Maurice Cloche
1948 : La louve de Guillaume Radot
1948 : Bonheur en location de Jean Wall
1948 : La bataille de feu de Maurice de Canonge
1948 : Cartouche, roi de Paris de Guillaume Radot
1948 : Le 84 prend des vacances de Léo Joannon
1949 : La patronne de Robert Dhéry
1949 : Je n'aime que toi de Pierre Montazel
1949 : Le parfum de la dame en noir de Louis Daquin
1949 : Pas de week-end pour notre amour de Pierre Montazel
1949 : Dernière heure, édition spéciale de Maurice de Canonge
1949 : Branquignol de Robert Dhéry
1950 : Knock de Guy Lefranc
1950 : Le roi des camelots d'André Berthomieu
1950 : Bille de clown de Jean Wall
1950 : Les femmes sont folles de Gilles Grangier
1950 : Dieu a besoin des hommes de Jean Delannoy
1950 : Les mémoires de la vache Yolande d'Ernest Neubach
1951 : Minuit, Quai de Bercy de Christian Stengel
1951 : Drôle de noce de Léo Joannon
1951 : Ils étaient cinq de Jacques Pinoteau
1951 : Les quatre sergents du Fort Carré d'André Hugon
1951 : Monsieur Leguignon, lampiste de Maurice Labro
1951 : Monsieur Taxi d'André Hunebelle
1952 : Des quintuplés au pensionnat de René Jayet
1952 : Elle et moi de Guy Lefranc
1952 : La forêt de l'adieu de Ralph Habib
1952 : La tournée des grands-ducs d'André Pellenc
1953 : Adam est. Eve de René Gaveau
1953 : Piédalu député de Jean Loubignac
1954 : Le vicomte de Bragelonne de Fernando Cerchio
1954 : Ça va barder. de John Berry
1954 : Bonjour sourire de Claude Sautet
1954 : Les Duraton d'André Berthomieu
1955 : Bonjour la chance (La ironía del dinero) de Guy Lefranc & Edgar Neville
1955 : Ces sacrées vacances de Robert Vernay
1955 : La Madelon de Jean Boyer
1955 : Mon curé champion de régiment d'Emile Couzinet
1955 : Trois de la Canebière de Maurice de Canonge
1956 : Trois de la marine de Maurice de Canonge
1956 : Les aventures de Till l'Espiègle de Gérard Philipe & Joris Ivens
1956 : Bébés à gogo de Paul Mesnier
1957 : Mademoiselle et son gang de Jean Boyer
1957 : La Bigorne, caporal de France de Robert Darène
1958 : Cigarettes, whisky et p'tites pépées de Maurice Regamey
1958 : Un drôle de dimanche de Marc Allégret
1958 : Oh ! qué mambo ! de John Berry
1959 : Babette s'en va-t-en guerre de Christian-Jaque
1961 : La belle américaine de Robert Dhéry
1961 : Le caporal épinglé de Jean Renoir
1961 : Les trois mousquetaires de Bernard Borderie
1962 : Un clair de lune à Maubeuge de Jean Cherasse
1962 : Nous irons à Deauville de Francis Rigaud
1962 : Le diable et les dix commandements de Julien Duvivier
1962 : Mélodie en sous-sol d'Henri Verneuil
1963 : La foire aux cancres de Louis Daquin
1963 : Du grabuge chez les veuves de Jacques Poitrenaud
1964 : Allez France ! de Robert Dhéry
1964 : Les pas perdus de Jacques Robin
1964 : Les gorilles de Jean Girault
1965 : La métamorphose des cloportes de Pierre Granier-Deferre
1965 : Les bons vivants « Le procès » de Gilles Grangier
1965 : La bourse et la vie de Jean-Pierre Mocky
1965 : Les deux orphelines (le due orfanelle) de Riccardo Freda
1965 : Roger la honte (trappola per l'assassino) de Riccardo Freda
1966 : Un idiot à Paris de Serge Korber
1967 : Alexandre le bienheureux d'Yves Robert
1968 : Les gros malins de Raymond Leboursier
1968 : Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages de Michel Audiard
1968 : Une veuve en or de Michel Audiard
1969 : L'Auvergnat et l'autobus de Guy Lefranc
1969 : Poussez pas grand-père dans les cactus de Jean-Claude Dague
1969 : Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais. elle cause ! de Michel Audiard
1969 : Le petit théâtre de Jean Renoir de Jean Renoir
1969 : Un merveilleux parfum d'oseille de Renaldo Bassi
1970 : Le cri du cormoran le soir au-dessus des jonques de Michel Audiard
1970 : Juste avant la nuit de Claude Chabrol
1970 : Les novices de Guy Casaril
1970 : La rupture de Claude Chabrol
1970 : And soon the darkness de Robert Fuest
1971 : Le drapeau noir flotte sur la marmite de Michel Audiard
1971 : L'homme qui vient de la nuit de Jean-Claude Dague
1971 : L'ingénu de Norbert Carbonnaux
1971 : LeViager de Pierre Tchérnia
1971 : Les grands sentiments font les bons gueuletons de Michel Berny
1971 : Les malheurs d'Alfred de Pierre Richard
1972 : Les yeux fermés de Joël Santoni
1972 : Elle cause plus. elle flingue de Michel Audiard
1972 : La raison du plus fou de François Reichenbach
1972 : Le trèfle à cinq feuilles d'Edmond Freess
1972 : Le grand blond avec une chaussure noire d'Yves Robert
1973 : La gueule de l'emploi de Jacques Rouland
1973 : Pleure pas la bouche pleine de Pascal Thomas
1973 : Ursule et Grelu de Serge Korber
1973 : Les gaspards de Pierre Tchérnia
1973 : Le concierge de Jean Girault
1973 : Comment réussir. quand on est con et pleurnichard de Michel Audiard
1974 : Trop, c'est trop de Didier Kaminka
1974 : Le retour du grand blond d'Yves Robert
1974 : Dupont-Lajoie d'Yves Boisset
1974 : Un linceul n'a pas de poches de Jean-Pierre Mocky
1974 : Bons baisers. à lundi de Michel Audiard
1975 : Les Œufs brouillés de Joël Santoni
1976 : La victoire en chantant de Jean-Jacques Annaud
1976 : Alice ou la dernière fugue / Alice de Claude Chabrol
1976 : René la canne de Francis Girod
1977 : Plus ça va, moins ça va de Michel Vianey
1977 : Le Beaujolais nouveau est arrivé de Jean-Luc Woulfow
1977 : La septième compagnie au clair de lune de Robert Lamoureux
1977 : Violette Nozière de Claude Chabrol
1978 : Le sucre de Jacques Rouffio
1978 : Un si joli village d'Etienne Périer
1979 : Il y a longtemps que je t'aime de Jean-Charles Tacchella
1979 : Gros câlin de Jean-Pierre Rawson
1979 : Buffet froid de Bertrand Blier
1980 : La banquière de Francis Girod
1980 : L'amour trop fort de Daniel Duval
1980 : Allons z'enfants d'Yves Boisset
1981 : Une affaire d'hommes de Nicolas Ribowsky
1981 : Le faussaire (Die Fälschung) de Volker Schlöndorff
1981 : Guy de Maupassant de Michel Drach
1981 : La soupe aux choux de Jean Girault
1982 : Un chien dans un jeu de quilles de Bernard Guillou
1982 : Les misérables de Robert Hossein
1983 : Papy fait de la résistance de Jean-Marie Poiré
1983 : Canicule d'Yves Boisset
1984 : Tir à vue de Marc Angelo
1984 : Le crime d'Ovide Pfouffe de Denys Arcand
1984 : Sac de nouds de Josiane Balasko
1985 : La promesse (night magic) de Lewis Furey
1985 : Le matou de Jean Beaudin
1985 : Mon beau-frère a tué ma sœur de Jacques Rouffio
1986 : La mémoire tatouée de Ridha Behi & Henri Vart
1986 : Suivez mon regard de Jean Curtelin
1986 : Le moine et la sorcière de Suzanne Schiffman
1986 : Miss Mona de Mehdi Charef
1987 : Les fugitifs de Francis Veber
1987 : Les deux crocodiles de Joël Séria
1987 : La brute de Claude Guillemet
1988 : L'âge de monsieur est avancé de Pierre Etaix
1988 : L'invité surprise de Georges Lautner
1988 : La Vouivre de Georges Wilson
1988 : Mangeclous de Moshe Mizrahi
1988 : Périgord noir de Nicolas Ribowski
1989 : Un jeu d'enfant de Pascal Kané
1989 : Le sixième doigt d'Henri Duparc
1989 : Le château de ma mère d'Yves Robert
1990 : Merci la vie de Bertrand Blier
1990 : La reine blanche de Jean-Loup Hubert
1991 : Le bal des casse-pieds d'Yves Robert
1992 : Roulez jeunesse ! de Jacques Fansten
1992 : Coup de jeune de Xavier Gélin
1993 : Chambre 108 de Daniel Moosman
1993 : Cache cash de Claude Pinoteau
1993 : Germinal de Claude Berri

Pour la télévision :
1953 : Georges Dandin de Jean Kerchbron
1955 : Le Réveillon de Marcel Bluwal
1955 : Tire au-Flanc de François Chatel
1956 : Les Gaietés de l'escadron de Pierre Badel
1960 : Arden de Faversham de Marcel Bluwal
1960 : La Surprise de Marcel Bluwal
1967 : Max le débonnaire, Le Point d'honneur de Jacques Deray
1971 : Chéri, je me sens rajeunir de Rémy Grumbach
1972 : Les Sanglots longs de Jean-Paul Carrère
1973 : Un client sérieux de Jean Bertho
1973 : Graine d'ortie d'Yves Allégret
1979 : La Stratégie du serpent d'Yves Boisset
1980 : Le Curé de Tours de Gabriel Axel
1981 : La Double Vie de Théophraste Longuet de Yannick Andreï
1983 : Trois morts à zéro de Jacques Renard
1985 : Vingt ans d'absence de Bernard Saint-Jacques
1986 : L'Été 36 d'Yves Robert
1986 : Les étonnements d'un couple moderne de Pierre Boutron
1987 : Les idiots de Jean-Daniel Verhaeghe
1987 : Mirage dangereux de Charlotte Dubreuil
1988 : La Chaîne de Claude Faraldo
1989 : Mise à l'index de Bernard Nauer
1990 : Bouvard et Pécuchet de Jean-Daniel Verhaeghe
1991 : Sortie interdite de Daniel Moosmann
1991 : Les carnassiers d'Yves Boisset
1991 : Les Cahiers bleus de Serge Leroy
1992 : La Controverse de Valladolid de Jean-Daniel Verhaeghe
1992 : Mes coquins de Jean-Daniel Verhaeghe
1994 : Eugénie Grandet de Jean-Daniel Verhaeghe


Filmographie de Jean CARMET
 
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