Julien CARETTE
 Acteur français
Julien Carette voit le jour à Paris le 23 décembre 1897. D'un père toulonnais et d'une mère parisienne, le jeune Victor Julien est un élève médiocre qui s'ennuie au Lycée Chaptal. Réformé pour sa petite taille, il ne participe pas à la première guerre mondiale. Pour vivre, il fait alors un peu tous les petits métiers et par un concours de circonstances devient accessoiriste, souffleur puis figurant au théâtre de l'Odéon. À la fin des années vingt, il fait partie de la distribution de nombreuses pièces de boulevard mais aussi d'opérettes et débute en parallèle au cinéma pour quelques figurations non créditées dans des films muets.
L'accent des faubourgs
Julien Carette commence véritablement sa carrière cinématographique en 1931 dans Amour à l'américaine de Claude Heymann et Paul Féjos avec André Luguet. Suivent la même année un film de Henri Diamant-Berger et trois courts métrages de Marc Allégret. Carette se fait alors apprécier du grand public notamment avec son côté «titi» parisien à l'accent faubourien particulièrement prononcé. En 1932, il fait la connaissance des frères Prévert dont il a fait la conquête avec sa gouaille toute prolétarienne. Pierre Prévert lui donne un rôle d'importance dans L'affaire est dans le sac, une histoire de kidnappeurs maladroits avec Jean-Paul Le Chanois. Il devient alors un incontournable des seconds rôles du cinéma français de la décennie avec plus de soixante-dix films à son actif. Il travaille avec des réalisateurs comme Jean Grémillon (Gonzague), Jack Forrester (Paris-Camargue), Julien Duvivier (Le Golem), René Guissart (Parlez-moi d'amour), Marc Allégret (Entrée des Artistes) pour ne citer qu'eux. Et il reprend en particulier l'un de ses rôles au théâtre pour Le greluchon délicat de Jean Choux, avec Harry Baur et Alice Cocéa.
Chez Renoir
Mais il est aussi le soldat qui, acteur dans le civil, monte un spectacle dans La grande Illusion de Jean Renoir qui le dirigera aussi dans La Marseillaise et La règle du jeu où il joue le braconnier pourchassé par Gaston Modot aux côtés de Marcel Dalio, Nora Gregor et Roland Toutain. Dans Fanfare d'amour, il forme avec Fernand Gravey un duo de musiciens au chômage contraints de se déguiser en femmes pour intégrer un orchestre féminin, le sujet nous rappelle bien quelque chose mais Richard Pottier n'est pas Billy Wilder. Le travestissement lui est familier comme dans Georges et Georgette version française du Victor Victoria de Reinhold Schunzel ou le clochard bruxellois Picolard dans Les chevaliers de la cloche. Au rayon des noms amusants, il incarne Carpette dans Tempête, Vachette dans Les rois du sport et Monsieur Lescalier dans Sixième étage.
Comique d'opérette
La notoriété venue, le cinéma l'emporte mais il réjouit le public parisien de sa gouaille légendaire et de ses facéties en participant sous l'occupation aux revues de chansonniers ou, en 1940, à une pièce de Bernstein, Elvire interprétée comme il se doit par Elvire Popesco. Il est par ailleurs le pendant comique de chanteurs débutants comme Tino Rossi dans Marinella, Charles Trénet dans Je chante ou Luis Mariano dans Histoire de chanter. Pendant l'occupation Carette apparaît notamment dans Fromont jeune et Risler aîné de Léon Mathot avec Mireille Balin, À la Belle Frégate avec Michèle Alfa et occupe le premier rôle de Croisières sidérales, fantaise SF d'André Zwoboda.
Des personnages de plus en plus poignants
À la libération, il reste toujours aussi demandé et interprète jusque dans les années soixante une soixantaine de rôles souvent comiques mais pas seulement. Citons notamment Les Portes de la Nuit, comme camelot père de famille nombreuses, Une si jolie petite plage avec Gérard Philipe, La Marie du port en patron de bistrot avec Jean Gabin, L'auberge rouge, assassin auprès de Françoise Rosay et quelques productions internationales comme La Maison du souvenir et La belle et le tzigane. Il est le voyageur qui indique au couple Bourvil-Michèle Morgan l'hôtel pourri de Venise pour leur voyage de noces dans Le Miroir à deux faces. Julien Carette tourne son dernier film en 1964 dans Les pieds nickelés. Puis le sympathique acteur prend sa retraite auprès de fidèle Nénette dans son appartement du Vésinet. Devenu presque grabataire, il s'endort en fumant une cigarette qui met le feu à ses vêtements à son domicile le 20 juillet 1966. Il meurt des suites de ses brûlures à l'hôpital de Saint-Germain-en-Laye. Triste fin pour le joyeux drille qui nous a si souvent réjouis.


FILMOGRAPHIE :

Avec Danielle Darrieux
1931 : Amour à l'américaine de Claude Heymann & Paul Féjos
1931 : Sola d'Henri Diamant-Berger
1932 : Les de l'escadron de Maurice Tourneur
1932 : L'affaire est dans le sac de Pierre Prévert
1932 : La pouponnière de Jean Boyer
1932 : Baby de Pierre Billon & Carl Lamac
1932 : Moi et l'impératrice de Paul Martin & Frederick Hollander
1932 : Passionnément de René Guissart
1933 : Je te confie ma femme de René Guissart
1933 : Adieu les beaux jours d'André Beucler & Johannes Meyer
1933 : Georges et Georgette de Reinhold Schünzel & Roger Le Bon
1933 : Gonzague / L'accordeur de Jean Grémillon
1934 : Turandot, princesse de Chine de Gerhard Lamprecht & Serge Veber
1934 : Le greluchon délicat de Jean Choux
1934 : Mon cour t'appelle de Serge Veber & Carmine Gallone
1934 : Le billet de mille de Marc Didier
1934 : Quadrille d'amour de Richard Eichberg
1934 : Gangster malgré lui d'André Hugon
1934 : Et moi j'te dis qu'elle t'a fait de l'oil de Jack Forrester
1935 : Une nuit de noces de Maurice Kéroul & Georges Monca
1935 : Fanfare d'amour de Richard Pottier
1935 : Parlez-moi d'amour de René Guissart
1935 : Ferdinand le noceur de René Sti
1935 : Dora Nelson de René Guissart
1935 : La marraine de Charley de Pierre Colombier
1935 : Les sœurs Hortensia de René Guissart
1935 : L'heureuse aventure de Jean Georgescu
1935 : Paris Camargue de Jack Forrester
1936 : Marinella de Pierre Caron
1936 : 27, Rue de la Paix de Richard Pottier
1936 : Aventure à Paris de Marc Allégret
1936 : Le Golem de Julien Duvivier
1936 : La reine des resquilleuses de Marco de Gastyne
1937 : Lumières de Paris de Richard Pottier
1937 : Gribouille de Marc Allégret
1937 : La grande illusion de Jean Renoir
1937 : La fessée de Pierre Caron
1937 : Les rois du sport de Pierre Colombier
1937 : Les chevaliers de la cloche de René Le Hénaff
1937 : La Marseillaise de Jean Renoir
1938 : La route enchantée de Pierre Caron
1938 : Entrée des artistes de Marc Allégret
1938 : Le récif de corail de Maurice Gleize
1938 : La bête humaine de Jean Renoir
1938 : L'accroche-cour de Pierre Caron
1938 : Je chante de Christian Stengel
1938 : Le monsieur de cinq heures de Pierre Caron
1938 : Les gaietés de l'exposition d'Ernest Hajos
1938 : Café de Paris d'Yves Mirande
1939 : Le monde tremblera / La révolte des vivants de Richard Pottier
1939 : Derrière la façade de Georges Lacombe & Yves Mirande
1939 : La famille Duraton de Christian Stengel
1939 : La règle du jeu de Pierre Renoir
1939 : Le paradis des voleurs de L.C. Marsoudet
1939 : Sixième étage de Maurice Cloche
1939 : Tempête de Bernard-Deschamps
1939 : Battement de cour d'Henri Decoin
1939 : Menaces d'Edmond T. Gréville
1940 : Vingt-quatre heures de perm' de Maurice Cloche
1940 : Parade en sept nuits de Marc Allégret
1941 : Soyez les bienvenus de Jacques de Baroncelli
1941 : La prière aux étoiles de Marcel Pagnol
1941 : Croisières sidérales d'André Zwoboda
1941 : Fromont jeune et Risler aîné de Léon Mathot
1942 : Lettres d'amour de Claude Autant-Lara
1942 : Une étoile au soleil d'André Zwoboda
1942 : La bonne étoile de Jean Boyer
1942 : À la Belle Frégate d'Albert Valentin
1942 : Monsieur des Lourdines de Pierre d'Hérain
1942 : Fou d'amour de Paul Mesnier
1943 : Adieu Léonard de Pierre Prévert
1943 : Service de nuit de Jean Faurez
1943 : Bonsoir mesdames, bonsoir messieurs de Roland Tual
1943 : Coup de tête de René Le Hénaff
1943 : Le bal des passants de Guillaume Radot
1944 : Le merle blanc de Jacques Houssin
1945 : Sylvie et le fantôme de Claude Autant-Lara
1945 : Messieurs Ludovic de Jean-Paul Le Chanois
1945 : Impasse de Pierre Dard
1946 : Les portes de la nuit de Marcel Carné
1946 : Histoire de chanter de Gilles Grangier
1946 : L'amour autour de la maison de Pierre de'Hérain
1947 : La fleur de l'âge de Marcel Carné (inachevé)
1947 : Le mannequin assassiné de Pierre de Hérain
1947 : Le château de la dernière chance de Jean-Paul Paulin
1948 : Une si jolie petite plage d'Yves Allégret
1948 : Ronde de nuit de François Campaux
1949 : La Marie du port de Marcel Carné
1949 : Occupe-toi d'Amélie de Claude Autant-Lara
1949 : Amédée de Gilles Grangier
1949 : Branquignols de Robert Dhéry
1949 : Premières armes de René Wheeler
1949 : Le 84 prend des vacances de Léo Joannon
1950 : Pour l'amour du ciel (È più facile che un cammello...) de Luigi Zampa
1950 : Sans laisser d'adresse de Jean-Paul Le Chanois
1951 : L'auberge rouge de Claude Autant-Lara
1951 : Agence matrimoniale de Jean-Paul Le Chanois
1951 : Drôle de noce de Léo Joannon
1951 : Rome-Paris-Rome (Signori, in carrozza !) de Luigi Zampa
1952 : La fête à Henriette de Julien Duvivier
1952 : Au diable la vertu de Jean Laviron
1953 : Le bon dieu sans confession de Claude Autant-Lara
1953 : Les hommes sont des fripouilles ! (Gli uomini, che mascalzoni !) de Glauco Pellegrini
1953 : L'amour d'une femme de Jean Grémillon
1953 : Châteaux en Espagne (el torero) de René Wheeler
1954 : Sur le banc de Robert Vernay
1954 : La maison du souvenir (Casa Ricordi) de Carmine Gallone
1954 : Pas de coup dur pour Johnny d'Émile Roussel
1955 : La môme Pigalle d'Alfred Rode
1955 : Rencontres à Paris de Georges Lampin
1955 : Ces sacrées vacances de Robert Vernay
1955 : Si Paris nous était conté de Sacha Guitry
1956 : Paris, Palace Hôtel d'Henri Verneuil
1956 : Coup dur chez les mous de Jean Loubignac
1956 : Elena et les hommes de Jean Renoir
1956 : Crime et châtiment de George Lampin
1956 : Pardonnez nos offenses de Robert Hossein
1956 : Je reviendrai à Kandara de Victor Vicas
1957 : Le Temps des Œufs durs de Norbert Carbonnaux
1957 : Les trois font la paire de Sacha Guitry & Clément Duhour
1958 : Le miroir à deux faces d'André Cayatte
1958 : Le joueur de Claude Autant-Lara
1958 : Archimède, le clochard de Gilles Grangier
1958 : La belle et le tzigane de Jean Dréville & Márton Keleti
1959 : La jument verte de Claude Autant-Lara
1959 : Pantalaskas de Paul Paviot
1960 : La millième fenêtre de Robert Ménégoz
1960 : Vive Henri IV. Vive l'amour ! de Claude Autant-Lara
1962 : Mon oncle du Texas de Robert Guez
1963 : La foire aux cancres de Louis Daquin
1963 : Les aventures de Salavin de Pierre Granier-Deferre
1964 : Les Pieds nickelés de Jean-Claude Chambon


Filmographie de Julien CARETTE
 
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