Évelyne Geneviève Emma Buyle voit le jour le 3 juin 1948 au Perreux-sur-Marne. Elle fait des études classiques à Saint-Maur-des-Fossés et, très jeune, fréquente les studios de cinéma où son père est technicien. Elle est formée au métier d’actrice en suivant les cours de Pierre Debauche à la MJC de Vincennes puis avec Maurice Escande et Béatrix Dussane avant d'intégrer en 1967 l'École de la rue Blanche où elle travaille tout le répertoire et participe à tous les spectacles.
Une jeune femme légère de comédie
Évelyne Buyle a tout juste vingt ans quand elle épouse le photographe Alain Robichon, le 20 décembre 1968 au Perreux. Le couple divorce en 1972. En 1970, elle crée Un piano dans l'herbe de Françoise Sagan aux côtés de Daniel Ivernel, Françoise Christophe et Dominique Paturel sous la direction d’André Barsacq. Elle débute sur grand écran en 1972 dans un rôle secondaire dans Les Malheurs d'Alfred de Pierre Richard et tourne Salut l'artiste sous la direction d'Yves Robert. La sympathique actrice enchaîne les rôles de jeunes femmes légères et écervelées dans des comédies à succès de Michel Audiard (Comment réussir quand on est con et pleurnichard, Bons baisers... à lundi), Jean-Pierre Mocky (L’Ibis rouge), Pierre Tchernia (Bonjour l'angoisse) ou Coline Serreau (Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux !).
Avec Nina Companeez
La réalisatrice Nina Companeez fait d'Evelyne Buyle l'une de ses actrices fétiches. Elle lui offre le premier rôle dans Comme sur des roulettes et prolonge leur collaboration à la télévision avec Tom et Julie avec Francis Huster, Un ours pas comme les autres avec André Dussollier, La Muse et la Madone où elle joue une artiste en mal de vivre. C’est surtout avec sa prestation dans le rôle de Georgette Dora, une jeune fille pauvre devenue courtisane dans la belle fresque Les Dames de la côte qu’elle se fait connaître du grand public. Elle y montre l’étendue de sa palette en sombrant peu à peu dans la folie et en finissant par se donner la mort. Elle s’illustre dans des registres divers au théâtre interprétant George Bernard Shaw (Pygmalion), Zola (Thérèse Raquin), Molière (Georges Dandin, Le Tartuffe) ou Piradello (Chacun son idée). Elle double l'actrice Shelley Duvall dans Shining de Stanley Kubrick.
Maryvonne et Louis la Brocante
Dans les années 90, les apparitions d’Évelyne Buyle sont de plus en plus courtes au cinéma et de plus en plus espacés à la télévision. On la retrouve dans des comédies légères comme Tableau d’honneur de Charles Némès, Bimboland d’Ariel Zeitoun ou Filles perdues, cheveux gras de Claude Duty. Elle acquiert à nouveau une grande notoriété à partir de 1998 en interprétant Maryvonne, l’ex-femme de Louis la Brocante, alias Victor Lanoux. Elle y fait preuve d’insouciance, d’humour décalé et de gaîté avec un tel dynamisme qu’elle reprend ce personnage pendant 44 épisodes jusqu’en 2014 lors de la disparition de son partenaire. Elle fait quelques compositions mémorables comme Claude Pompidou dans Mort d’un président et la journaliste Danièle Breem dans Crime d’État, deux chroniques politiques de la Ve République signées Pierre Aknine et reprend le rôle de Claude Pompidou dans La Rupture de Laurent Heynemann. Évelyne Buyle alterne scène nationale et théâtre privé sous la direction entre autres de Pierre Franck (Ardèle ou la Marguerite), Bernard Murat (Comme s’il pleuvait), Jean-Luc Moreau (L’invité), Stéphane Hillel (Ramsès II) ou Arnaud Denis (L’importance d’être constant). Elle reçoit le Molière de la meilleure comédienne dans un second rôle en 2017 pour sa composition de Bélise dans Les Femmes savantes, mis en scène par Catherine Hiegel. Avec l’âge, elle interprète le téléfilm Le Mari de mon mari de Charles Némès et au cinéma, endosse des rôles de dames piquantes et amusantes comme Madame Adolphine dans Benoît Brisefer, les Taxis rouges de Manuel Pradal, Madame Beaugrand dans Le Retour du héros de Laurent Tirard, la mairesse du village dans Place Publique d’Agnès Jaoui, Tante Richard dans De Gaulle de Gabriel Le Bomin ou Madame Belin dans Les Apparences de Marc Fitoussi. Évelyne Buyle a été faite Chevalière de l’ordre des Arts et des Lettres en janvier 2013.
FILMOGRAPHIE :
Avec Jean-Pierre Mocky
1973 : L'Histoire très bonne et très joyeuse de Colinot trousse-chemise de Nina Companeez
1973 : Salut l'artiste d’Yves Robert
1974 : La Gueule de l'emploi de Jacques Rouland
1974 : Comment réussir quand on est con et pleurnichard de Michel Audiard
1974 : Bons baisers... à lundi de Michel Audiard
1975 : L'Ibis rouge de Jean-Pierre Mocky
1977 : Servante et maîtresse de Bruno Gantillon
1977 : Comme sur des roulettes de Nina Companeez
1977 : La Vie parisienne de Christian-Jaque
1978 : L'Horoscope de Jean Girault
1978 : Les réformés se portent bien de Philippe Clair
1979 : La Ville des silences de Jean Marbœuf
1981 : Le Roi des cons de Claude Confortès
1982 : Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ! de Coline Serreau
1986 : Rosa la rose, fille publique de Paul Vecchiali
1988 : Dandin de Roger Planchon
1988 : Bonjour l'angoisse de Pierre Tchernia
1992 : L'Affût de Yannick Bellon
1992 : Tableau d’honneur de Charles Nemes
1998 : Bimboland d’Ariel Zeitoun
2001 : Le Cœur sur la main de Marie-Anne Chazel (cm)
2001 : Reines d’un jour de Marion Vernoux
2002 : Filles perdues, cheveux gras de Claude Duty
2002 : Irène d’Ivan Calbérac
2003 : 18 ans après de Coline Serreau
2004 : Une vie à t'attendre de Thierry Klifa
2004 : Les Parisiens de Claude Lelouch
2005 : Quand les anges s'en mêlent... de Crystel Amsalem
2006 : Le Héros de la famille de Thierry Klifa
2013 : Max de Stéphanie Murat
2013 : Ouf de Yann Coridian
2014 : Benoît Brisefer, Les Taxis rouges de Manuel Pradal
2018 : Le Retour du héros de Laurent Tirard
2018 : Place publique d’Agnès Jaoui
2019 : Madame de Garth Jennings (cm)
2020 : De Gaulle de Gabriel Le Bomin
2020 : Les Apparences de Marc Fitoussi
2023 : Mon crime de François Ozon
Télévision :
1972 : Maigret en meublé de Claude Boissol
1973 : Molière pour rire et pour pleurer de Marcel Camus
1974 : À dossiers ouverts de Claude Boissol
1977 : Tom et Julie de Nina Companeez
1977 : Les Folies Offenbach de Michel Boisrond
1978 : Un ours pas comme les autres de Nina Companeez
1978 : Messieurs les ronds-de-cuir de Daniel Ceccaldi
1979 : La Muse et la Madone de Nina Companeez
1979 : Les Dames de la côte de Nina Companeez
1980 : C'est pas Dieu possible d’Edmond Tiborovsky
1980 : Le Vol d’Icare de Daniel Ceccaldi
1984 : Sa majesté le flic de Jean-Pierre Decourt
1986 : Grand Hôtel de Jean Kerchbron
1986 : Comme un poisson sans bicyclette de Jean-Claude Charnay
1992 : Une maman dans la ville de Miguel Courtois
1995 : Les Maîtresses de mon mari de Christiane Lehérissey
1997 : La Bastide blanche de Miguel Courtois
1998 : Louis la Brocante de Jacques Rouzet et Pierre Sisser
2004 : Nicolas au pays des âmes de Patrice Martineau
2011 : Mort d’un président de Pierre Aknine
2013 : Crime d’État de Pierre Aknine
2013 : La Rupture de Laurent Heynemann
2014 : Famille et Turbulences d’Éric Duret
2014 : Mes grands-mères et moi de Thierry Binisti
2016 : Qui sème l'amour... de Lorenzo Gabriele
2016 : Le Mari de mon mari de Charles Nemes
Filmographie d'Évelyne BUYLE