Raymond BUSSIÈRES
 Acteur français
Véritable titi parisien, bien qu'il ne soit pas né dans la capitale, Raymond Bussières appartint à cette catégorie de comédiens qui firent l'unanimité, autant sur le jugement de leur talent que par la chaleur de leurs rapports humains. Sans doute aidé par le fait qu'il ne tint jamais de rôle de méchant (même bandit, il est sympathique !), il traversa quatre décennies, rayonnant de droiture et débordant d'espièglerie. Raymond Bussières est né le 3 novembre 1907, à Ivry-la-Bataille, petite commune de l'Eure. Son père, instituteur corrézien, est fortement engagé dans les mouvements socialistes de la fin du XIX° siècle, ce qui lui vaudra quelques ennuis. Sa mère tient un bureau de tabac dans la cité. Décidé à devenir médecin, le petit Raymond poursuit ses études au collège de Dreux, où il obtient son baccalauréat. Mais la famille n'est pas riche et le jeune homme devient dessinateur topographe à la Préfecture de la Seine.
La naissance de Bubu
Dès 1931, il s'intéresse au théâtre en amateur. Poursuivant le combat politique de son père, il intègre le Groupe Octobre dans lequel il côtoie des hommes comme Jacques et Pierre Prévert, Maurice Baquet ou encore Jean-Louis Barrault. Dès 1933, Raymond Bussières fait de la figuration cinématographique dans Ciboulette de Claude Autant-Lara jusqu'au Récif de corail de Maurice Gleize. C'est à Louis Daquin qu'il doit de faire ses vrais débuts. Ce dernier cherche un titi parisien pour l'un des rôles principaux de Nous les gosses. Le film est un succès et le populaire Raymond devient Bubu pour le public.
Poivre et Sel
Menant parallèlement une carrière théâtrale, il fait la connaissance sur les planches de la comédienne Annette Poivre, avec qui il interprète Une femme qui a le cour trop petit de Fernand Crommelynck,. En 1941, les deux jeunes gens ne tardent pas à se marier et Raymond adopte la fille d'Annette qui fit quelque temps une carrière de comédienne sous le nom de. Sophie Sel. Raymond Bussières enchaîne les rôles secondaires notamment dans Romance de Paris avec Charles Trénet, Le Mariage de Chiffon avec Odette Joyeux ou Adieu Léonard des frères Prévert. Il reste mémorable pour son apparition dans L' assassin habite au 21 où juché au sommet d'un réverbère, il chante au nez des agents de ville «J'emmerde les gendarmes» dans le seul but de se faire coffrer. Un symbole.
De beaux seconds rôles
Dirigé par les meilleurs au cinéma, il rencontre Jean Renoir au théâtre qui met en scène Orvet et Une femme trop honnête. Mais Raymond Bussières c'est avant tout un acteur de comédie comme en attestent Les Branquignols, ses rôles en vedette pour Guy Lacourt dans Mon Frangin du Sénégal ou Le costaud des Batignolles au scénario duquel il collabore et Les corsaires du bois de Boulogne de Norbert Carbonnaux. Dans Taxi, roulotte et corrida, il présente la famille au complet à Louis De Funès. Alternant comique et rôle dramatique, il faut retenir les grands seconds rôles tenus par l'acteur dans Justice est faite d'André Cayatte, Les belles de nuit avec Gérard Philipe, Casque d'or avec Serge Reggiani et Simone Signoret ou Porte des Lilas avec Georges Brassens. Il se lance dans la production avec Quai du point du jour de Jean Faurez, qu'il interprète avec Dany Carrel et Annette Poivre, une chronique à caractère social, sans grande envergure mais très attachante. Dans les années soixante, les comédies boulevardières trop présentes sur le petit écran, n'attirent plus les spectateurs des salles noires. Le titi parisien exporte son talent en Italie (Parlez-moi d'amour), aux États-Unis (Paris qui pétille, Le jour d'après). Si ses apparitions au cinéma se font de plus en plus rares, le théâtre lui apporte des compensations avec La vie commence à minuit, Ça vous arrivera demain ou La malle de Hambourg. La télévision lui offre également quelques beaux rôles dans Le pain noir de Serge Moati, La vie de plaisance de Pierre Gautherin avec Charles Vanel. Les jeunes générations découvrent amusés le vieil étudiant dans Les Sous-doués. Raymond Bussières a promené son petit sourire linéaire dans plus de 130 films avant de disparaître, rongé par le cancer, le 29 avril 1982. Annette ne s'en est jamais remise et l'accompagne six ans plus tard. Ami du héros et copain des membres du public, Raymond Bussières aura promené de film en film son personnage de prolétaire de gauche, suivant un code d'honneur dont nul ne semblait pouvoir le détourner.


FILMOGRAPHIE :

Avec Annette Poivre
1933 : Ciboulette de Claude Autant-Lara
1934 : L'hôtel du Libre Echange de Marc Allégret
1938 : Lumières de Paris de Richard Pottier
1939 : Le récif de corail de Maurice Gleize
1941 : Nous les gosses de Louis Daquin
1941 : La romance de Paris de Jean Boyer
1941 : Le briseur de chaînes de Jacques Daniel-Norman
1941 : Le mariage de Chiffon de Claude Autant-Lara
1942 : Opéra-Musette de René Lefèvre & Claude Renoir
1942 : L'assassin habite. au 21 d'Henri-Georges Clouzot
1942 : Madame et le mort de Louis Daquin
1942 : Port d'attache de Jean Choux
1943 : Adieu Léonard de Pierre Prévert
1943 : Ceux du rivage de Jacques Séverac
1943 : Le carrefour des enfants perdus de Léo Joannon
1943 : L'escalier sans fin de Georges Lacombe
1944 : Vive la liberté ! de Jeff Musso
1944 : Paméla de Pierre le Hérain
1945 : Le jugement dernier de René Chanas
1946 : Les portes de la nuit de Marcel Carné
1946 : Le chanteur inconnu d'Henri Diamant-Berger
1946 : La Taverne du Poisson Couronné de René Chanas
1946 : Fausse identité d'André Chotin
1946 : Le bataillon du ciel d'Alexandre Esway
1947 : Quai des Orfèvres d'Henri-Georges Clouzot
1947 : Les deux orphelines (I due Orfanelli) de Mario Mattoli
1947 : Fiacre 13 de Raoul André & Mario Mattoli
1947 : Marlène de Pierre d'Hérain
1948 : Alice au pays des merveilles (Alice in Wonderland) de Dallas Bower & Marc Maurette
1948 : Cinq tulipes rouges de Jean Stelli
1948 : La veuve et l'innocent d'André Cerf
1948 : Fandango d'Emil Edwin Reinert
1949 : Drame au Vel'd'Hiv de Maurice Cam
1949 : Je n'aime que toi de Pierre Montazel
1949 : Branquignols de Robert Dhéry
1949 : Les nouveaux maîtres de Paul Nivoix
1950 : Ma pomme de Marc-Gilbert Sauvajon
1950 : L'inconnue des cinq cités (A tale of five cities) de Geza von Cziffa
1950 : Un sourire dans la tempête (Ein Lächeln im Sturm) de René Chanas
1950 : Justice est faite d'André Cayatte
1950 : Si ça vous chante de Jacques Loew
1951 : Moumou de René Jayet
1951 : Le costaud des Batignolles de Guy Lacourt
1951 : Le passage de Vénus de Maurice Gleize
1951 : Casque d'or de Jacques Becker
1951 : Nuits de Paris de Ralph Baum
1952 : La loterie du bonheur de Jean Gehret
1952 : Mon curé chez les riches d'Henri Diamant-Berger
1952 : La danseuse nue de Pierre Louis & Robert Florat
1952 : Soyez les bienvenus de Pierre Louis
1952 : Les belles de nuit de René Clair
1952 : La tournée des grands-ducs d'André Pellenc
1953 : Une nuit à Megève de Raoul André
1953 : Mon frangin de Sénégal de Guy Lacourt
1953 : La cage aux souris de Jean Gourguet
1953 : Le chasseur de chez Maxim's d'Henri Diamant-Berger
1953 : C'est la vie Parisienne d'Alfred Rode
1954 : Napoléon de Sacha Guitry
1954 : Pattes de velours (L'incantevole Nemica) de Claudio Gora
1954 : Les corsaires du Bois de Boulogne de Norbert Carbonnaux
1954 : Ah ! Les belles Bacchantes ! de Jean Loubignac
1954 : Chéri-Bibi de Marcello Pagliero
1954 : Casse-cou Mademoiselle de Christian Stengel
1955 : Rencontre à Paris de Georges Lampin
1955 : Cette sacrée gamine de Michel Boisrond
1955 : Tant qu'il y aura des femmes d'Edmond T. Gréville
1955 : Boulevard de Paris (Bedevilled) de Mitchell Leisen
1955 : Impasse des vertus de Pierre Méré
1955 : Les carottes sont cuites de Robert Vernay
1956 : Paris Palace Hôtel d'Henri Verneuil
1956 : Le grand-père automobile (Dedecek automobil) d'Alfred Radok
1956 : Une gosse sensass' de Robert Bibal
1956 : Les copains du dimanche d'Henri Aisner
1956 : Vacances explosives de Christian Stengel
1956 : Mon curé chez les pauvres d'Henri Diamant-Berger
1957 : Porte des Lilas de René Clair
1957 : L'ami de la famille de Jacques Pinoteau
1957 : Les Délinquants (Delincuentes) de Juan Fortuny
1957 : Un certain monsieur Jo de René Jolivet
1957 : Sans famille d'André Michel
1957 : Le désir mène les hommes de Mick Roussel
1957 : Le tombeur de René Delacroix
1958 : Les gaietés de l'escadrille de Georges Péclet
1958 : Taxi, roulotte et corrida d'André Hunebelle
1958 : Guinguette de Jean Delannoy
1958 : Un jour comme les autres de Paul Bordry
1959 : Quai du Point-du-Jour de Jean Faurez
1960 : Fanny (Fanny) de Joshua Logan
1960 : Parlez-moi d'amour (Che femmina... e che dollari !) de Giorgio Simonelli
1961 : Les filles de La Rochelle de Bernard Deflandre
1961 : Les mille et une nuits (Le meraviglie di Aladino) d'H Levin & M Bava
1961 : Ils étaient trois flibustiers (I Moschettieri del mare) de Steno
1961 : Copacabana Palace de Steno
1961 : À cheval sur le Tigre (A cavallo della Tigre) de Luigi Comencini
1962 : Les quatre vérités , segment « Les deux pigeons » de René Clair
1962 : Deux têtes folles (Paris When it sizzles) de Richard Quine
1963 : La bonne soupe de Robert Thomas
1964 : Le jour d'après (Up from the beach) de Robert Parrish
1964 : Allez France ! de Robert Dhéry
1966 : La malédiction de Belphégor de Georges Combret
1967 : Qui êtes-vous inspecteur Chandler? (Troppo per vivere. poco per morire) de M. Lupo
1967 : La Valse de monsieur Bontemps d'André Tesseire (tv)
1968 : Ho ! de Robert Enrico
1968 : Les Compagnons de Baal de Pierre Prévert (tv)
1969 : Isabelle, duchesse du diable (Isabella, duchessa dei diavoli) de B Corbucci
1970 : Macédoine de Jacques Scandelari
1970 : Hello goodbye de Jean Negulesco
1970 : Stanza 17-17 palazzo della tasse, ufficio imposte de Michele Lupo
1971 : Les quatre pistolleros de Santa Trinita (I quattro pistoleri di Santa Trinità) de G Cristallini
1971 : La grosse combine (Il furto è l'anima del commercio !?) de Bruno Corbucci
1972 : Boccace raconte (Boccacio) de Bruno Corbucci
1972 : L'homme qui renonça au tabac (Mannen som slutade röka) de Tage Danielsson
1972 : Alléluia défie l'Ouest (Il West ti va stretto, amico... è arrivato Alleluja) de G. Carnimeo
1972 : L'altra faccia del padrino de Franco Prosperi
1973 : L'homme aux nerfs d'acier (Il suo nome faceva tremare) de Michele Lupo
1973 : Nuits rouges de Georges Franju
1973 : Le Noctambule de Philippe Arnal (tv)
1974 : Gross Paris de Gilles Grangier
1974 : La soupe froide de Robert Pouret
1974 : Trop c'est trop de Didier Kaminka
1974 : Arrivano Joe e Margherito de Giuseppe Colizzi
1974 : Le Pain noir de Serge Moati
1974 : Sérieux comme le plaisir de Robert Benayoun
1973 : Esprits de famille de Marc Pavaux (tv)
1975 : Nuit d'or de Serge Moati
1975 : La Vie de plaisance de Pierre Gautherin (tv)
1975 : La Pluie sur la dune de Serge Piollet (tv)
1975 : Tous les jours de la vie de Maurice Frydland (tv)
1975 : Le gitan de José Giovanni
1976 : Jonas qui aura vingt-cinq ans en l'an deux mille d'Alain Tanner
1976 : L'aile ou la cuisse de Claude Zidi
1976 : Dracula père et fils d'Edouard Molinaro
1976 : Le gang de Jacques Deray
1977 : Drôles de zèbres de Guy Lux
1977 : L'argent des autres de Christian de Chalonge
1977 : Autopsie d'un complot de Mohamed Slim Riad
1977 : Rossel et la commune de Paris de Serge Moati (tv)
1977 : Banlieue Sud-Est de Gilles Grangier (tv)
1977 : Le paradis des riches de Paul Barge
1977 : Tim de Raymond Rouleau (tv)
1978 : La barricade du Point du Jour de René Richon
1978 : La carapate de Gérard Oury
1978 : Le dernier mélodrame de Georges Franju
1979 : En l'autre bord de Jérôme Kanapa
1979 : Le mouton noir de Jean-Pierre Moscardo
1979 : Subversion de Stanislav Stanojevic
1980 : L'Oasis de Marcel Teulade (tv)
1980 : Mont-Oriol de Serge Moati (tv)
1980 : Les sous-doués de Claude Zidi
1980 : Mathieu, Gaston, Peluche de Roland-Bernard (tv)
1981 : Invitation au voyage de Peter Del Monte
1981 : Le Mystère de Saint-Chorlu de Claude Vajda (tv)
1981 : T'es grand et puis t'oublies de Serge Moati (tv)
1981 : Neige de Juliet Berto & Jean-Henri Roger
1982 : Marche au pas (Porca vacca) de Pasquale Festa Campanile
1982 : Le Bourrier de Joseph Drimal (tv)


Filmographie de Raymond BUSSIÈRES
 
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