Blanchette BRUNOY
 Actrice française
Fille d'un médecin de campagne installé dans les Vosges, Blanchette Brunoy, née Billaud, voit le jour à Paris, le 5 octobre 1915. Elle est la filleule du célèbre écrivain Georges Duhamel. C'est d'ailleurs auprès de lui que, pendant ses jeunes années, la future actrice passe régulièrement des vacances à Pontoise et grâce à sa fréquentation qu'elle découvre le monde du théâtre. Elle entre ainsi au Conservatoire de Paris, dans la classe d'André Brunot, avant de faire ses débuts sur les planches dans Nationale 6. Son interprétation à l'écran de l'héroïne de Colette dans Claudine à l'école la fait connaître du grand public. Son travail cinématographique débute en 1936 par de petits rôles dans Un mauvais garçon avec Danielle Darrieux et Henri Garat ou Vous n'avez rien à déclarer ? avec Raimu. Dès 1937, avec La chaste Suzanne, elle commence à gravir les premiers degrés de la notoriété. Si sa filmographie recèle un grand nombre de titres aujourd'hui oubliés, Blanchette tourne tout de même des choses très intéressantes, car nous la retrouvons aux génériques de films comme La bête humaine de Jean Renoir et Au bonheur des dames d'André Cayatte, deux adaptations de célèbres romans d'Émile Zola.
Innocence et bonté
Les années quarante marquent l'apogée de sa carrière. Son doux visage de jeune fille innocente agrémente des œuvres telles que Le voyageur sans bagages de Jean Anouilh avec Pierre Fresnay, La Marie du port de Marcel Carné avec Jean Gabin, et surtout le film de Jacques Becker Goupi-Mains Rouges dans lequel elle incarne la jolie Goupi-Muguet, un nom qui lui sied à merveille puisque le regretté journaliste belge Jo Van Cottom nous la décrit comme «printanière et lumineuse» Avec son prénom qui va si bien avec son teint, elle incarne la gentillesse, «un Prix Orange à vie», une réputation que l'intéressée réfute avec véhémence. On vante également sa contribution à la version de La Maternelle réalisée par Henri Diamant-Berger, hélas très difficile à voir aujourd'hui.
La reine du mélo
Les années cinquante la plongent dans l'embarras, le terrain étant alors plus favorable aux blondes provocatrices, comme Martine Carol ou Brigitte Bardot. Si Coiffeur pour dames lui permet encore de nous livrer une composition intéressante, elle n'apparaît plus en vedette que dans quelques mélodrames un peu lourds aux titres suffisamment implicites pour qu'il ne soit pas nécessaire d'y aller voir de plus près comme Une enfant dans la tourmente, Le secret d'une mère, Le petit Jacques ou Tourments. Elle trouve des rôles plus conséquents au théâtre dans Domino de Marcel Achard ou Le Marché aux Puces d'André Gillois. Au tournant des sixties, après quelques seconds rôles dans des films restés célèbres comme Le baron de l'écluse où elle retrouve Jean Gabin ou Bébert et l'omnibus, Blanchette Brunoy fait partie de la distribution du film inachevé d'Henri-Georges Clouzot, L'enfer. Puis c'est le grand trou, tant redouté des comédiens, qui dure une vingtaine d'années.
Une vie privée sf uns fin de carrière discrètes
Par bonheur, la télévision fait souvent appel à elle dans Les cinq dernières minutes, Sans Famille, Les Eygletière, La Corruptrice d'après Guy des Cars et quelques épisodes de Julie Lescaut. Jusqu'à ce qu'en 1984, à l'âge des mamies accortes, le réalisateur Édouard Molinaro ne se souvienne d'elle pour un rôle dans L'amour en douce, le tournage qui provoque la rencontre de Daniel Auteuil et Emmanuelle Béart. Deux autres apparitions tout aussi heureuses pour notre vedette en découlent, Roulez jeunesse ! de Jacques Fansten et . Comme elle respire de Pierre Salvadori. Blanchette Brunoy avait épousé le comédien Robert Hommet, décédé en 1958, puis en 1961 Maurice Maillot, un comédien rémois avec qui elle possédait la belle maison de l'architecte Edmond Herbé. Maillot de dix ans son aîné meurt en 1968. Elle-même devait nous quitter le dimanche 4 avril 2005 à Manosque, dans la plus grande discrétion. Il est vrai que Jean-Paul II, ayant eu la même idée funeste deux jours auparavant, occupait la une de l'actualité nécrologique du moment.


FILMOGRAPHIE :

Avec Jean Marais
1935 : La peau d'un autre de René Pujol
1936 : Un mauvais garçon de Jean Boyer
1936 : Vous n'avez rien a déclarer ? de Léo Joannon
1936 : Le voleur de femmes d'Abel Gance
1937 : La chaste Suzanne d'André Berthomieu
1937 : Claudine à l'école de Serge de Poligny
1938 : Altitude 3200 de Jean-Benoît Lévy & Jean Epstein
1938 : La bête humaine de Jean Renoir
1938 : Jeannette Bourgogne de Jean Gourguet
1939 : Quartier Latin de Pierre Colombier
1939 : Cavalcade d'amour de Raymond Bernard
1939 : La famille Duraton de Christian Stengel
1940 : Le briseur de chaînes de Jacques Daniel-Norman
1940 : L'empreinte de Dieu de Léonide Moguy
1940 : Vingt-quatre heures de perm' de Maurice Cloche
1940 : Elles étaient douze femmes de Georges Lacombe
1941 : Le grand combat de Bernard-Roland
1941 : Dernière aventure de Robert Péguy
1942 : Les cadets de l'océan de Jean Dréville
1942 : Le camion blanc de Léo Joannon
1942 : Vie privée de Walter Kapps
1942 : Goupi Mains Rouges de Jacques Becker
1943 : Ceux du rivage de Jacques Séverac
1943 : Le voyageur sans bagages de Jean Anouilh
1943 : Au bonheur des dames d'André Cayatte
1945 : L'invitée de la onzième heure de Maurice Cloche
1945 : Solita de Cordoue de Willy Rozier
1945 : Raboliot de Jacques Daroy
1946 : Le Café du Cadran de Jean Gehret
1946 : La Taverne du Poisson couronné de René Chanas
1947 : Symphonie humaine (L'Altra) de Carlo Ludovico Bragaglia
1947 : Le mannequin assassiné de Pierre de Hérain
1948 : La Maternelle d'Henri Diamant-Berger
1947 : Les souvenirs ne sont pas à vendre de Robert Hennion
1949 : La Marie du port de Marcel Carné
1949 : L'homme aux mains d'argile de Léon Mathot
1949 : Vient de paraître de Jacques Houssin
1950 : Traité de bave et d'éternité d'Isidore Isou
1950 : Si ça vous chante de Jacques Loew
1951 : Le passage de Vénus de Maurice Gleize
1951 : Une enfant dans la tourmente de Jean Gourguet
1952 : Coiffeur pour dames de Jean Boyer
1952 : Le secret d'une mère de Jean Gourguet
1953 : La rafle est pour ce soir de Maurice Dekobra
1953 : Le petit Jacques de Robert Bibal
1954 : Tourments de Jacques Daniel-Norman
1954 : Opération tonnerre de Gérard Sandoz
1956 : Le circuit de minuit d'Yvan Govar
1956 : La Famille Anodin de Marcel Bluwal (tv)
1959 : Le Baron de l'écluse de Jean Delannoy
1960 : Il suffit d'aimer de Robert Darène
1962 : Les veinards, segment Le gros lot de Jacques Pinoteau
1963 : Bébert et l'omnibus d'Yves Robert
1963 : La vie conjugale : Françoise d'André Cayatte
1963 : La vie conjugale : Jean-Marc d'André Cayatte
1964 : La bonne soupe de Robert Thomas
1964 : L'enfer d'Henri-Georges Clouzot, Inachevé
1965 : Sans Famille d'Yannick Andréi (tv)
1967 : Salle numéro 8 de Robert Guez et Jean Dewewer (tv)
1978 : Les Eygletière de René Lucot (tv)
1984 : L'amour en douce d'Edouard Molinaro
1993 : Roulez jeunesse ! de Jacques Fansten
1994 : La Corruptrice de Bernard Stora (tv)
1997 : . Comme elle respire de Pierre Salvatori


Filmographie de Blanchette BRUNOY
 
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