Jean BROCHARD
 Acteur français
Fils d’un père forgeron et d’une mère tailleuse, Jean Brochard voit le jour le 12 mars 1893, à Nantes. Il débute enfant sur les planches dans de petites pièces de théâtre. Il entame une carrière professionnelle au sein de la troupe de Francine Vasse nouvellement créée à Nantes. Mais la première guerre mondiale éclate et Jean Brochard est incorporé. Il est grièvement blessé lors de la bataille du Chemin des Dames et doit subir une longue convalescence. Après l’armistice, il rejoint Paris où il fait de la figuration dans des opérettes et des spectacles de café-concert.
Français moyen au cinéma, policier au théâtre
La carrière de Jean Brochard débute vraiment au début des années trente. Il décroche des petits rôles dans des films signés Julien Duvivier (La tête d’un homme), Maurice de Canonge (Le secret de l'émeraude) ou Marcel L'Herbier (Forfaiture). Son physique rondouillard et sa belle moustache en font un homme du peuple (Les époux scandaleux, Vous n’avez rien à déclarer), un inspecteur de police (Inspecteur Grey, À minuit, le 7), élevé au rang de commissaire (Raphaël le tatoué, La tradition de minuit), un gendarme (Frères corses, Ramuntcho), un soldat (J’accuse, La piste du Sud, Le capitaine Benoît, Paradis Perdu), un forçat repenti (Vidocq) ou un patron de restaurant (Dernière Jeunesse). Il se spécialise au théâtre dans des pièces policières écrites par Alfred Gragnon au théâtre des Capucines comme L’énigmatique gentleman, L’homme qu’on attendait et La treizième enquête de Grey. Il reprendra la scène après la guerre dans des pièces de Georges Feydeau, Marcel Achard, Jacques Deval ou Armand Salacrou.
Un grand second rôle
Ses personnages deviennent plus étoffés à partir de l’Occupation. Il trouve ses rôles les plus importants sous la direction de Christian-Jaque comme le pharmacien dans L’Assassinat du père Noël, l’inspecteur dans Voyage sans espoir, Lillas-Pastia dans Carmen ou Auguste Loiseau dans Boule de Suif. Il est surtout l’inspecteur Mollison dans L’Homme de Londres et Bonnevie, le trésorier de l’hôpital dans Le Corbeau d’Henri-Georges Clouzot. Après guerre, il tourne régulièrement comme représentant de l’ordre et garant de la respectabilité, policier (La femme en rouge, Rapide de nuit), magistrat (La dame d’Onze heures) ou notable (La grande meute, La Carcasse et le Tord-cou, La Dame aux camélias). Il est inoubliable auprès de Louis Jouvet dans Un revenant en riche soyeux lyonnais coupable d’une tentative de meurtre, dans Retour à la vie en hôtelier qui héberge un blessé de guerre et surtout dans Knock où il campe un pittoresque docteur Parpalaid. Il tourne sous la direction de Pierre Chenal (Clochemerle), Jean Delannoy (Dieu a besoin des hommes), Julien Duvivier (Sous le ciel de Paris, Pot-Bouille), André Hunebelle (Monsieur Taxi, L’impossible monsieur Pipelet, Treize à table) et surtout Henri Calef qui en fait un résistant dans Jericho, Marche-à-Terre dans Les Chouans et le pauvre fermier Rabasse que dépouille Maria Casarès dans Bagarres. Il retrouve Clouzot en concierge du pensionnat dans Les Diaboliques, en surveillant-général dans Les Espions. Il fait des incursions de l’autre côté des Alpes dans Les Vitelloni de Federico Fellini où il inflige une sévère correction à son fils interprété par Franco Fabrizi et dans Sous le ciel de Provence de Mario Soldati aux côtés de Fernandel qu’il retrouve en député dans La loi c’est la loi, production franco-italienne de Christian-Jaque. Après avoir été le père de Romy Schneider dans Mademoiselle Ange et le voisin de Bourvil et Alain Delon dans Le chemin des écoliers, Jean Brochard termine sa carrière pour le petit écran dans deux affaires d’En votre âme et conscience filmées par Claude Barma et Le drame des poisons de Stellio Lorenzi dans le cadre de La Caméra explore le temps.
Cinquante ans d'union
Malgré sa popularité, Jean Brochard s’est borné pendant ses trente ans de carrière agrémentée d’une bonne centaine de films dans des seconds rôles. Il doit stopper sa carrière en 1960, étant atteint par la maladie de Parkinson. Il se limite aux doublages de quelques feuilletons télévisés et se retire à Saint-Jean-de-Boiseau dans la maison qui appartenait à sa grand-mère et qu’il a rachetée. Jean Brochard s’éteint le 17 juin 1972, dans sa ville natale de Nantes. Poète et comédien, Jean Brochard était à l’origine du groupe folklorique Sant Yann dont la renommée s’est étendue partout en Europe et avait été avec son frère Marcel et le producteur-réalisateur Léo Joannon un des fondateurs des studios de Boulogne-Billancourt. Il avait épousé le 14 août 1920 la danseuse et chorégraphe Berthe Josse, décédée en janvier 1970.


FILMOGRAPHIE :

Avec Louis Jouvet
1932 : Il a été perdu une mariée de Léo Joannon
1933 : La tête d’un homme de Julien Duvivier
1933 : La femme invisible de George Lacombe
1933 : Son autre amour de Constant Rémy & Alfred Machard
1933 : Boubouroche de Christian-Jaque
1934 : Une femme chipée de Pierre Colombier
1934 : Minuit place Pigalle de Roger Richebé
1934 : Les époux scandaleux de Georges Lacombe
1935 : Le diable en bouteille d’Heinz Hilpert & Reinhardt Steinbicker
1935 : Jonny, haute-couture de Serge de Poligny
1935 : Un soir de bombe de Maurice Cammage
1935 : La mystérieuse lady de Robert Péguy
1935 : Le secret de l’émeraude de Maurice de Canonge
1936 : À nous deux, madame la vie d’Yves Mirande & René Guissart
1936 : Inspecteur Grey de Maurice de Canonge
1936 : À minuit, le sept de Maurice de Canonge
1936 : Bach détective de René Pujol
1936 : Tout va très bien, madame la marquise d’Henry Wulschleger
1936 : Ma petite marquise de Robert Péguy
1937 : Vous n’avez rien à déclarer ? de Léo Joannon
1937 : La treizième enquête de Grey de Pierre Maudru
1937 : Monsieur Breloque a disparu de Robert Péguy
1937 : Ramuntcho de René Barberis
1937 : Forfaiture de Marcel L’Herbier
1937 : Les deux combinards de Jacques Houssin
1937 : Rendez-vous aux Champs-Élysées de Jacques Houssin
1937 : J’accuse d’Abel Gance
1938 : Raphaël le tatoué de Christian-Jaque
1938 : Vidocq de Jacques Daroy
1938 : Les frères corses de Géo Kelber
1938 : La piste du sud de Pierre Billon
1938 : Le capitaine Benoît de Maurice de Canonge
1939 : L’esclave blanche de Marc Sorkin & Georg Wilhelm Pabst
1939 : Pièges de Robert Siodmak
1939 : Entente cordiale de Marcel L’Herbier
1939 : Paradis perdu d’Abel Gance
1939 : L’enfer des anges de Christian-Jaque
1939 : Nord-Atlantique de Maurice Cloche
1939 : La tradition de minuit de Roger Richebé
1939 : Quartier sans soleil de Dimitri Kirsanoff
1939 : Berlingot et compagnie de Fernand Rivers
1939 : Bach en correctionnelle d’Henry Wulschleger
1939 : La loi du Nord de Jacques Feyder
1939 : Dernière jeunesse de Jeff Musso
1940 : Miquette de Jean Boyer
1940 : L’acrobate de Jean Boyer
1941 : L’assassinat du Père Noël de Christian-Jaque
1941 : Documents secrets de Léo Joannon
1941 : Vingt-quatre heures de perm’ de Maurice Cloche
1941 : Espoirs de Willy Rozier
1941 : Caprices de Léo Joannon
1942 : Premier bal de Christian-Jaque
1942 : Le journal tombe à cinq heures de Georges Lacombe
1942 : Carmen de Christian-Jaque
1943 : Les Roquevillard de Jean Dréville
1943 : Le corbeau d’Henri-Georges Clouzot
1943 : L’homme de Londres d’Henri Decoin
1943 : Voyage sans espoir de Christian-Jaque
1943 : Le voyageur sans bagage de Jean Anouilh
1943 : Cécile est morte de Maurice Tourneur
1944 : La collection Ménard de Bernard-Roland
1944 : La grande meute de Jean de Limur
1945 : Boule de suif de Christian-Jaque
1945 : Le jugement dernier de René Chanas
1945 : Bernard père et fils d’Albert Guyot (cm)
1946 : Jéricho d’Henri Calef
1946 : Un revenant de Christian-Jaque
1946 : Les chouans d’Henri Calef
1947 : La femme en rouge de Louis Cuny
1947 : Le bateau à soupe de Maurice Gleize
1947 : La maison sous la mer d’Henri Calef
1947 : Clochemerle de Pierre Chenal
1947 : La dame d’onze heures de Jean Devaivre
1948 : La carcasse et le tord-cou de René Chanas
1948 : Cinq tulipes rouges de Jean Stelli
1948 : Rapide de nuit de Marcel Blistène
1948 : Bagarres d’Henri Calef
1949 : Barry de Richard Pottier
1949 : Retour à la vie, « Le retour de Jean » d’Henri-Georges Clouzot
1949 : Millionnaires d’un jour d’André Hunebelle
1949 : Rendez-vous avec la chance d’Emil Edwin Reinert
1949 : Mademoiselle de la Ferté de Roger Dallier & Georges Lacombe
1949 : Vient de paraître de Jacques Houssin
1950 : Envoi de fleurs de Jean Stelli
1950 : Dieu a besoin des hommes de Jean Delannoy
1950 : Sous le ciel de Paris de Julien Duvivier
1950 : Knock de Guy Lefranc
1951 : Passion de Georges Lampin
1951 : Le voyage en Amérique d’Henri Lavorel
1951 : Tapage nocturne de Marc-Gilbert Sauvajon
1952 : La forêt de l’adieu de Ralph Habib
1952 : Monsieur Taxi d’André Hunebelle
1952 : Le rideau rouge d’André Barsacq
1953 : Des quintuplés au pensionnat de René Jayet
1953 : La dame aux camélias de Raymond Bernard
1953 : Piédalu député de Jean Loubignac
1953 : Capitaine Pantoufle de Guy Lefranc
1953 : Les Vitelloni (I Vitelloni) de Federico Fellini
1954 : Les amoureux de Marianne de Jean Stelli
1955 : Les diaboliques d’Henri-Georges Clouzot
1955 : L’impossible monsieur Pipelet d’André Hunebelle
1955 : Treize à table d’André Hunebelle
1955 : La môme Pigalle d’Alfred Rode
1955 : Le secret de sœur Angèle de Léo Joannon
1956 : Les mains liées de Roland Quignon
1956 : Sous le ciel de Provence (Era di venerdi 17) de Mario Soldat
1956 : Je reviendrais à Kandara de Victor Vicas
1957 : Les violents d’Henri Calef
1957 : Les espions d’Henri-Georges Clouzot
1957 : Paris Music Hall de Stany Cordier
1957 : Ah, quelle équipe ! de Roland Quignon
1957 : Pot-Bouille de Julien Duvivier
1957 : Rafles sur la ville de Pierre Chenal
1958 : La loi c’est la loi (La legge è legge) de Christian-Jaque
1958 : Jeune fille de province de Marcel Bluwal (tv)
1958 : Mademoiselle Ange (Ein engel auf Erden) de Geza Radvanyi
1958 : Énigmes aux Folies-Bergères de Jean Mitry
1959 : La bête à l’affût de Pierre Chenal
1959 : Le chemin des écoliers de Michel Boisrond
1959 : À pleines mains de Maurice Regamey
1959 : La dernière nuit de Koenigsmark de Stellio Lorenzi (tv)
1960 : Le drame des poisons de Stellio Lorenzi (tv)
1960 : La terre est ronde de Philippe Ducrest (tv)
1965 : Le vampire de Bougival de Philippe Ducrest (tv)


Filmographie de Jean BROCHARD
 
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