Jacques BREL
 Acteur, chanteur et réalisateur belge
Par la beauté tragique de ses paroles, ses chansons éternelles et la puissance de ses interprétations, Jacques Brel aura marqué le music-hall du 20e siècle. Retiré en pleine gloire, il se consacre au cinéma où sa sincérité et sa présence en font un des meilleurs acteurs aussi bien dans le drame que la comédie. Seul ombre au tableau, ses réalisations sont de puissants échecs. Qu’importe le mythe Brel perdure.
Jacques Romain Brel voit le jour le 8 avril 1929 à Schaerbeek, près de Bruxelles. Il grandit dans un milieu aisé avec un père directeur d’une usine de cartonnage. Plutôt mauvais élève, il suit des études catholiques et intègre le mouvement scout. Il s’inscrit au mouvement catholique de La Franche Cordée et présente des spectacles dans les hospices de la région. À 21 ans, il épouse Thérèse Michielsen, dite Miche, la mère de ses trois filles, Chantal, France et Isabelle.
Des années galère à la gloire
Tout en travaillant avec son père, Jacques Brel compose et interprète des chansons dans les cabarets bruxellois. Remarqué par le grand découvreur de talents, Jacques Canetti, il quitte sa Belgique natale et se produit aux Trois Baudets à Paris. Il s’accompagne à la guitare et s’interroge sur sa foi catholique qui le fait surnommer par Georges Brassens, l’abbé Brel. Après des années de galère, il voit sa carrière décoller avec son deuxième album Quand on n’a que l’amour qui obtient un succès immédiat. Accompagné de Gérard Jouannest et orchestré par François Rauber, ses chansons comme La Valse à mille temps, Ne me quitte pas, On n’oublie rien l’amènent au vedettariat. Ses tournées intenses le conduisent aux États-Unis, en Russie, en Afrique et au Canada. En 1962, Jacques Brel quitte Philips et Jacques Canetti pour son ami Eddy Barclay. C’est le temps de ses plus grands succès, Jeff, La Fanette, Mathilde, Les bourgeois, Ces gens-là et Amsterdam dont il n’existe qu’une version scénique.
Conversion sur les plateaux de cinéma
Mais le chanteur est épuisé par ce rythme infernal. Jacques Brel décide en 1966 de quitter le devant de la scène et d’abandonner sa carrière de chanteur pour se consacrer au cinéma. Il ne reviendra à la chanson qu’en adaptant lui-même les textes de la comédie musicale New Yorkaise L’Homme de la Mancha et en interprétant triomphalement le rôle principal sur mesure de Don Quichotte. En 1967, il fait ses premiers pas au cinéma. Il interprète un instituteur accusé par une de ses élèves d’abus sexuels dans Les Risques du métier d'André Cayatte. Son charisme et sa sincérité le font adopter instantanément comme comédien. Il devient Raymond la Science dans La Bande à Bonnot puis Mon oncle Benjamin dans la comédie paillarde d’Édouard Molinaro adapté du roman de Claude Tillier, le cruel Georges Dormond dans Mont-Dragon de Jean Valère et l’opiniâtre juge d’instruction Level dans Les Assassins de l’Ordre de Marcel Carné qui dénonce les brutalités policières. Il passe à la réalisation avec Franz, empreint de l’ambiance de son Plat Pays. C’est un succès d’estime, ce qui ne sera pas le cas de son deuxième film Le Far-West, hué par la critique et boudé par le public. Il obtient deux de ses plus grands succès comme comédien dans L’Aventure c’est l’aventure de Claude Lelouch où il est entouré d’une bande de pieds-nickelés composée de Lino Ventura, Charles Gérard, Charles Denner et Aldo Maccione, puis dans L’Emmerdeur d’Édouard Molinaro, écrit par Francis Véber où dépressif, il contrarie les desseins d’un tueur à gage joué par Lino Ventura.
Brel aux Marquises
Mais cet épris de liberté abandonne le cinéma, achète un bateau et sillonne le monde. Il s’installe aux îles Marquises, loin des lumières de Paris. Barclay le pousse à enregistrer un dernier disque en 1977 tout simplement appelé Brel. Il y parle de sa santé chancelante, règle ses comptes avec Les Flamingands et rend hommage à son copain Jojo, son ancien régisseur et ami Georges Pasquier. L’enregistrement est épuisant et certains titres comme Les Marquises ne nécessite qu’une seule prise. Mort Shuman lui rend hommage en écrivant et composant Jacques Brel is alive and well and living in Paris, joué partout sur la planète. Affaibli par un cancer au poumon, Jacques Brel s’éteint le 9 octobre 1978 à l’hôpital de Bobigny, dans la région parisienne. Sa famille publie en 2003 un recueil de 40 titres dont 5 inédits. Brel infiniment. Les chansons de Brel continuent de faire le tour du monde et sont reprises par d’innombrables artistes.


FILMOGRAPHIE :

Avec Lino Ventura
et Claude Lelouch
1956 : Les souris mènent la danse de Roland Perault (apparition)
1956 : La Grande Peur de Monsieur Clément de Paul Diebens (cm)
1967 : Les Risques du métier d’André Cayatte
1968 : La Bande à Bonnot de Philippe Fourastié
1969 : Mon oncle Benjamin d’Édouard Molinaro
1970 : Mont-Dragon de Jean Valère
1971 : Les Assassins de l'ordre de Marcel Carné
1971 : Franz de Jacques Brel
1972 : L'aventure c'est l'aventure de Claude Lelouch
1972 : Le Bar de la Fourche d’Alain Levent
1973 : Le Far West de Jacques Brel
1973 : L'Emmerdeur d’Édouard Molinaro
1975 : Jacques Brel i salive and well and living in Paris de Denis Héroux


Filmographie de Jacques BREL
 
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