Karen BLANGUERNON
 Actrice et romancière française
Avec ses grands yeux tristes de jeune femme mélancolique et fragile, Karen Blanguernon aurait pu faire une brillante carrière au cinéma. Mais des choix surprenants et des petits rôles qui peinent à la mettre en valeur ont tracé un parcours au cinéma et à la télévision très en-dessous de ses espérances. Connue pour ses mariages avec Guy Bedos et Dirk Sanders, Karen Blanguernon a fait le choix de nous quitter à peine entrée dans la soixantaine.
Karen Blanguernon est née le 24 octobre 1935 à Paris. Elle prend des cours de théâtre et débute comme décoratrice dans une pièce mise en scène par un certain Guy Bedos, âgé de 18 ans. Elle épouse l’humoriste Guy Bedos en 1956. Une fille, la future journaliste Leslie Bedos naît de cette union en 1957. Le couple divorce en 1960.
Après Guy Bedos, Dirk Sanders
Karen Blanguernon fait de petites apparitions des deux films de Claude Chabrol, Les Bonnes Femmes et Les Godelureaux. Belle et cérébrale, elle trouve son premier rôle important dans Le Pain des Jeunes Années du réalisateur autrichien Herbert Vesely sur un scénario d’Heinrich Böll. Elle y est la fille d’un patron fiancée à un séduisant ingénieur. Danseuse de cabaret, elle s’associe à un trompettiste malchanceux pour tenter un casse risqué dans Le Tout pour le Tout de Patrice Dally. Elle a pour partenaire le chorégraphe Dirk Sanders avec qui elle s’est remariée après avoir donné naissance à une fille Tessa Von Hoogstraten en 1961.
Des rôles sedcondaires
Karen Blanguernon peine à trouver de grands rôles. Elle est dirigée par son mari Dirk Sanders dans Tu seras terriblement gentille où apparaît sa fille Leslie Bedos et dans plusieurs téléfilms comme À contre soleil avec Bernard Fresson, La petite Auto, réflexion sur le bonheur inspirée de leur vie commune et Comme des ombres jumelles diffusé dans l’anonymat. On la voit dans quelques plans muets du sketch Claude Ridder dans Loin du Vietnam d’Alain Resnais avec Bernard Fresson, dans Le Voleur de Crimes où elle joue une suicidée et Un Château en Enfer de Sydney Pollack entourant une maquerelle surnommée La Reine de Cœur. La belle actrice interprète le rôle secondaire de Theresa dans Le Clan des Siciliens d’Henri Verneuil auprès d’Alain Delon, Jean Gabin et Irina Demick et le rôle principal féminin dans Le Portrait de Marianne, objet des recherches de son mari Claude Brasseur et son meilleur ami Bernard Fresson. Elle est pressentie pour le rôle de Catrine dans Je t'aime, je t'aime d'Alain Resnais, rôle finalement tenu par Olga Georges-Picot.
Reconversion dans l'écriture
Karen Blanguernon trouve son plus beau rôle dans Léa, l’hiver, enquête sur la découverte de son coprs sur une plage d’Ibiza, la jeune femme n’apparaissant que dans les nombreux flash-backs qui retracent les dernières années de sa vie auprès de Gilles Segal et Jean-Claude Bouillon. Et puis plus grand-chose ou presque. Elle est miss Hansen auprès de Faye Dunaway dans La Maison sous les arbres, tourne pour la télévision un épisode de Malaventure et un rôle inquiétant dans Alouqa. Pour son dernier film, Oxala du portugais Antonio-Pedro Vasconcelos, elle endosse un petit rôle de femme prénommée Leslie, peut-être en hommage pour sa fille aînée. Elle quitte les plateaux en 1981 pour se consacrer à la littérature. Elle publie les romans La Vie volée, drame familial douloureux en 1981, Coups bas en 1982, Léa s’en va, retrouvailles d’une fille et de sa mère en Australie en 1989 et Ne Pas dépasser la dose prescrite en 1991. Dans un style pudique, tendre et elliptique, la romancière décrit des femmes brisées jusqu’à la déraison. Toujours très belle mais sans fortune, Karen Blanguernon déclare à son ex-mari Guy Bedos qu’elle ne deviendra jamais « une vielle femme pauvre ». Elle se suicide dans son appartement de New York, le 22 novembre 1996, à l'âge de 61 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Dirk Sanders
1960 : Les Bonnes Femmes de Claude Chabrol
1961 : Les Godelureaux de Claude Chabrol
1962 : Le Pain des jeunes années (Das Brot der frühen Jahre) d’Herbert Vesely
1962 : Hold-up à Bercy de Jean-Paul Carrère (tv)
1963 : Le Tout pour le tout de Patrice Dally
1964 : Le Match de Jacques Krier (tv)
1964 : Meurtres au sommet (Der Chef wünscht keine Zeugen) d’Hans Albin, Peter Berneis
1965 : Une Chambre à louer de Jean-Pierre Desagnat (tv)
1967 : L’Abandon de Léonard Keigel (tv)
1967 : Loin du Vietnam, « Claude Ridder » d’Alain Resnais)
1967 : Le Rôdeur de Jean-Claude de Nesle (tv)
1968 : Tu seras terriblement gentille de Dirk Sanders
1968 : Morire gratis (Morire Gratis) de Sandro Franchina
1969 : Le Voleur de crimes de Nadine Trintignant
1969 : Un château en enfer (Castle Keep) de Sydney Pollack
1969 : Le Clan des Siciliens d’Henri Verneuil
1970 : À contre soleil de Dirk Sanders (tv)
1971 : Le Portrait de Marianne de Daniel Goldenberg
1971 : La petite Auto de Dirk Sanders (tv)
1971 : Léa l'hiver de Marc Monnet
1971 : La Maison sous les arbres de René Clément
1974 : Malaventure, « Monsieur seul » de Joseph Drimal
1974 : Comme des Ombres jumelles de Dirk Sanders (tv)
1975 : Alouqa ou la Comédie des morts de Pierre Cavassilas (tv)
1977 : Où vont les Poissons rouges ? d’André Michel (tv)
1981 : Oxalá (Oxalá) d’Antonio-Pedro Vasconcelos


Filmographie de Karen BLANGUERNON
 
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