Francis BLANCHE
 Acteur et chansonnier français
Francis Jean Blanche naît le 20 juillet 1921 à Paris. Il gagne sa vie dès dix-sept ans en interprétant des chansons de sa composition dans un cabaret de la butte Montmartre. Il écrit très vite pour des artistes renommés comme Léo Marjane, André Claveau, Charles Trénet, Édith Piaf. Pendant l'occupation, nul doute que des officiers allemands, en permission dans la capitale française, ont rêvassé en entendant chanter ses complaintes. En 1942, il est figurant dans le film de Jean Boyer Frédérica avec Charles Trénet. Après la guerre Francis Blanche se produit dans les cabarets et continue à composer les textes pour les autres (il fera près de sept cents chansons) parmi lesquels Si le roi savait ça Isabelle pour Piaf, Davy Crockett ou Étranger au paradis pour Gloria Lasso. Il travaille aussi à la radio et anime aux côtés de Pierre Dac, à partir de 1950, le feuilleton farfelu Signé Furax. Le moment venu les deux compères se déchaîneront à la télévision en noir et blanc et à la radio. Qui peut oublier le Sar Ravindravath Duval, Pierre Dac perché à moitié nu sur un guéridon tandis que Francis Blanche pose des questions insensées au public. Francis met aussi son talent d'écrivain au service du septième art.
Chansonnier dialoguiste
Il élabore le scénario et les dialogues de deux films réalisés par Raoul André, L'assassin est à l'écoute avec Marguerite Moreno et Robert Dalban et Une fille à croquer avec Louise Carletti en Rouge Chaperon. En 1954 il peaufine les dialogues de Ah, les belles bacchantes la célébrissime comédie de Robert Dhéry, réalisée par Jean Loubignac avec Colette Brosset, Raymond Bussières, Jacqueline Maillan, un Louis de Funès encore chevelu et de nombreuses nymphettes dévêtues.
Un second rôle inoubliable
Mais Francis Blanche c'est aussi l'acteur de près de cent-vingt films dans lesquels, avec sa petite silhouette rondouillarde et sa voix peu harmonieuse, il se fait militaire teuton, caïd cynique, homme de la rue égrillard et graveleux, voire pépé pervers ! Il a souvent comme partenaire le bégayant Darry Cowl. Il est inoubliable en Papa Schulz dans Babette s'en va-t-en guerre de Christian-Jaque devant une Brigitte Bardot éberluée et sait se montrer inquiétant comme dans Le Repas des Fauves du même réalisateur.
Lautner et Mocky
Il est également l'un des acteurs de prédilection de Georges Lautner, qu'il sert au mieux sur des dialogues de Michel Audiard, pour évidemment Les tontons flingueurs mais aussi Les Barbouzes avec Ventura et Blier, Des pissenlits par la racine avec Michel Serrault et La grande sauterelle avec Mireille Darc. Il apparaît même, auprès de Catherine Deneuve, dans Belle de Jour de Luis Buñuel. Son humour décalé et caustique en fait l'acteur idéal de l'iconoclaste Jean-Pierre Mocky dès son premier film Un couple. Il formera ainsi un duo étonnant avec Bourvil dans Un Drôle de paroissien ou La grande Lessive. Francis Blanche tourne de nombreux titres en Italie dont un péplum Le rapt des Sabines avec Roger Moore en Romulus! Fort de ces différentes expériences, l'artiste passe derrière la caméra, en 1962, pour réaliser une adaptation des prodigieuses aventures de Tartarin de Tarascon, héros provençal vantard né de l'imagination d'Alphonse Daudet en 1872. Mais le film est boudé par le public.
Un habitué du petit écran
Dans les années soixante-dix, Francis Blanche joue la comédie sur les planches et à la télévision. Il participe à l'écriture des dialogues du film très contesté de Marco Ferreri La grande bouffe. Il tourne avec les Charlots, Aldo Maccione ou Annie Cordy et de nombreux films du cinéma bis mais fait également partie de la distribution du très inquiétant Dites-le avec des fleurs de Pierre Grimblat, aux côtés de l'actrice et chanteuse espagnole Rocío Dúrcal dans un rôle inhabituel. Il est très présent à la télévision où il anime Tréteaux dans la Nuit et une série de divertissements comme Les grands Enfants avec ses amis, Roger Pierre et Jean-Marc Thibault, Poiret et Serrault, Jean Yanne, Sophie Desmarets, Jacqueline Maillan. En 1974, il retrouve Mocky pour Un Linceul n'a pas de poche mais il décède d'une crise cardiaque le 6 juillet avant que ne sorte son dernier film Une baleine qui avait mal aux dents de Jacques Bral. Francis Blanche, étonnant artiste plein de dérision et second rôle à la française comme on n'en fait plus avait coutume de dire: «Mieux vaut viser la perfection et la manquer que viser la médiocrité et l'atteindre».


FILMOGRAPHIE :

Avec Jean-Pierre Mocky
1942 : Frédérica de Jean Boyer
1948 : L'assassin est à l'écoute de Raoul André
1949 : Tire au flanc de Fernand Rivers
1950 : Ils ont vingt ans de René Delacroix
1950 : Une fille à croquer de Raoul André
1951 : Minuit. Quai de Bercy de Christian Stengel
1953 : Faites-moi confiance de Gilles Grangier
1954 : Ah ! Les belles Bacchantes ! de Jean Loubignac
1954 : Le tzarevitch (der zarewitsch) d'Arthur Maria Rabenalt
1956 : Honoré de Marseille de Maurice Regamey
1956 : La vie est belle de Roger Pierre & Jean-Marc Thibault
1957 : La polka des menottes de Raoul André
1957 : Tous peuvent me tuer d'Henri Decoin
1957 : Parisien malgré lui (Totò a Parigi) de Camillo Mastrocinque
1958 : À pied, à cheval et en Spoutnik de Jean Dréville
1958 : Le train de8h47 de Jacques Pinoteau
1958 : Babette s'en va-t-en guerre de Christian-Jaque
1958 : Les motards de Jean Laviron
1958 : Le petit prof de Carlo Rim
1958 : L'increvable de Jean Boyer
1959 : Pourquoi viens-tu si tard ? d'Henri Decoin
1959 : La jument verte de Claude Autant-Lara
1959 : Match contre la mort de Claude Bernard-Aubert
1959 : Vive le duc ! de Jean-Marc Landier & Michel Romanoff
1959 : Certain l'aime froide de Jean Bastia
1959 : Un couple de Jean-Pierre Mocky
1960 : Petites femmes et haute finance (Anonima cocottes) de C Mastrocinque
1960 : La Française et l'amour, segment « Le divorce » de Christian-Jaque
1960 : Les pique-assiette de Jean Girault
1960 : L'ours d'Edmond Séchan
1960 : Les pilules d'Hercule (Le pillole di Ercole) de Luciano Salce
1960 : Vive Henri IV, vive l'amour ! de Claude Autant-Lara
1960 : Le olimpiadi dei mariti de Giorgio Bianchi
1961 : L'enlèvement des Sabines (Il ratto delle Sabine) de Richard Pottier
1961 : Le chat miaulera trois fois (A noi piace freddo. !) de Steno
1961 : Défense d'y toucher (La ragazza di mille mesi) de Steno
1961 : Les petits matins de Jacqueline Audry
1961 : Les livreurs de Jean Girault
1961 : Snobs ! de Jean-Pierre Mocky
1961 : En plein cirage de Georges Lautner
1961 : En pleine bagarre (Mani in alto) de Giorgio Bianchi
1961 : Accroche-toi y'a du vent (Il Segugio) de Bernard-Roland
1961 : Les menteurs d'Edmond T. Greville
1961 : La planque de Raoul André
1962 : L'abominable homme des douanes de Marc Allégret
1962 : Tartarin de Tarascon de Francis Blanche
1962 : La vendetta de Jean Chérasse
1962 : Les bricoleurs de Jean Girault
1962 : Le septième juré de Georges Lautner
1962 : Les vierges de Jean-Pierre Mocky
1962 : Clémentine Chérie de Pierre Chevalier
1963 : Des pissenlits par la racine de Georges Lautner
1963 : Les Veinards, segment « Le repas gastronomique » de Jean Girault
1963 : Les plus belles escroqueries du monde de Claude Chabrol
1963 : Dragées au poivre de Jacques Baratier
1963 : La tulipe noire de Christian-Jaque
1963 : Un drôle de paroissien de Jean-Pierre Mocky
1963 : Les tontons flingueurs de Georges Lautner
1963 : Les gros bras de Francis Rigaud
1964 : La bonne Occase de Michel Drach
1964 : La grande frousse / La cité de l'indicible peur de Jean-Pierre Mocky
1964 : Le repas des fauves de Christian-Jaque
1964 : Les Gorilles de Jean Girault
1964 : Les Barbouzes de Georges Lautner
1964 : Requiem pour un caïd de Maurice Cloche
1964 : Jaloux comme un tigre de Darry Cowl
1964 : La chasse à l'homme d'Edouard Molinaro
1964 : Les Pieds Nickelés de Jean-Claude Chambon
1964 : La chance et l'amour , segment « La chance du guerrier » de Claude Berri
1964 : Les baratineurs de Francis Rigaud
1965 : La tête du client de Jacques Poitrenaud
1965 : Galia de Georges Lautner
1965 : Les malabars sont au parfum de Guy Lefranc
1965 : Pas de caviar pour tante Olga de Jean Becker
1965 : La sentinelle endormie de Jean Dréville
1965 : Les Enquiquineurs de Roland Quignon
1966 : Les compagnons de la marguerite de Jean-Pierre Mocky
1966 : Le plus vieux métier du monde , segment « Aujourd'hui » de Claude Autant-Lara
1966 : Le canard en fer blanc de Jacques Poitrenaud
1966 : La grande sauterelle de Georges Lautner
1966 : Du mou dans la gâchette de Louis Grospierre
1967 : Ces messieurs de la famille de Raoul André
1967 : Belle de jour de Luis Buñuel
1967 : Le grand Bidule de Raoul André
1967 : Salut Berthe ! de Guy Lefranc
1967 : La grosse pagaille (La Feldmarescialla) de Steno
1968 : Faites don plaisir aux amis de Francis Rigaud
1968 : Les gros malins de Raymond Leboursier
1968 : Erotissimo de Gérard Pirés
1968 : Un merveilleux parfum d'oseille de Renaldo Bassi
1968 : La grande Lessive [!] de Jean-Pierre Mocky
1969 : Le bourgeois gentil mec de Raoul André
1969 : Ces messieurs de la gâchette de Raoul André
1969 : Je. Tu. Elles de Peter Foldes
1969 : Aux frais de la princesse de Roland Quignon
1969 : L'Étalon de Jean-Pierre Mocky
1969 : Poussez pas grand-père dans les cactus de Jean-Claude Dague
1969 : Êtes-vous fiancée à un marin grec ou à un pilote de ligne ? de Jean Aurel
1970 : La grande java de Philippe Clair
1970 : Le député plaît aux femmes (All' onorevole piacciono le donne) de Lucio Fulci
1970 : Les jambes en l'air (César grand Blaise) de Jean Dewever
1970 : Qu'est ce qui fait courir les crocodiles ? de Jacques Poitrenaud
1971 : La grande Maffia de Philippe Clair
1971 : L'odeur des fauves de Richard Balducci
1971 : La grosse combine (Il furto è l'anima del commercio) de Bruno Corbucci
1972 : Don Pepes (Racconti romani di una ex-novizia) de Pino Tosini
1972 : Quand c'est parti, c'est parti de Denis Héroux
1972 : La terreur qui louche (Il terrore con gli occhi storti) de Steno
1973 : France société anonyme d'Alain Corneau
1973 : Dites-le avec des fleurs de Pierre Grimblat
1973 : L'histoire très bonne et très joyeuse de Colinot Trousse-Chemise de Nina Companeez
1973 : Le Solitaire d'Alain Brunet
1973 : La dernière bourrée à Paris de Raoul André
1973 : Par le sang des autres de Marc Simenon
1974 : Un linceul n'a pas de poches de Jean-Pierre Mocky
1974 : O.K. Patron de Claude Vital
1974 : Une baleine qui avait mal aux dents de Jacques Bral


Filmographie de Francis BLANCHE
 
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