Pierre BLANCHAR
 Acteur et réalisateur français
Pierre Blanchar naît Gustave Pierre Blanchard le 30 juin 1892, à Philippeville (aujourd'hui Skikda) au nord-est de l'Algérie, dans le département alors français de Constantine. Le jeune homme songe un moment à devenir officier de la marine marchande mais il a plus d'aptitudes pour réussir le concours d'entrée au conservatoire d'art dramatique de Paris. Il est déjà, à la fin des années vingt, un comédien fort apprécié sur les scènes parisiennes depuis ses débuts dans La Dolores au théâtre Antoine. Il épouse en 1923, Marthe Vinot, comédienne, qui lui donnera deux filles, Pierrette, future chanteuse lyrique et Dominique, plus tard, elle aussi actrice.
Romantique du muet
Sans négliger le théâtre où il est l'interprète de Henry de Montherlant, Bertold Brecht, Marcel Achard et Marcel Pagnol (Jazz, Marius), Pierre Blanchar commence sa carrière cinématographique en 1920 et participe à une douzaine de «muets» dont les sujets sont souvent inspirés de la littérature comme Jocelyn de Léon Poirier d'après l'œuvre homonyme d'Alphonse de Lamartine, Aux jardins de Murcie adapté d'une pièce du catalan Josep Feliú i Codina, Le Joueur d'échecs d'après Dupuy-Mazel et le très esthétique Capitaine Fracasse d'Alberto Cavalcanti et H. Wulschleger d'après Théophile Gautier. En 1928, le comédien tourne en Allemagne Diane d'Erich Waschneck, auprès d'Olga Tschechowa.
Des personnages tourmentés
À l'avènement du parlant, Pierre Blanchar continue à travailler dans les studios berlinois qui disposent de matériels de sonorisation performants. Les compagnies de production sont bientôt soutenues par le parti nazi qui voit dans le cinéma un excellent moyen de faire rentrer des devises et d'affermir son pouvoir de séduction. En 1931, Blanchar est Saint-Avit dans L'Atlantide de Pierre Benoît, adaptée par Georg Wilhelm Pabst avec Brigitte Helm que l'acteur retrouve dans L'or de Karl Hartl. Sous la direction de Gerhard Lamprecht, il joue dans Turandot, princesse de Chine avec Käthe von Nagy et dans Le Joueur avec Viviane Romance. Il excelle dans les rôles de personnages tourmentés, révoltés ou angoissés comme Les croix de bois de Roland Dorgelès adapté par Raymond Bernard ou dans Crimes et châtiments de Pierre Chenal avec Harry Baur. Il joue à deux reprises le père de Gilbert Gil dans Le Coupable et Une Femme sans importance au point qu'une rumeur lui attribue la paternité du jeune acteur. Il prend l'accent marseillais dans L'Étrange Monsieur Victor. En 1939, Léonide Moguy le filme dans L'empreinte de Dieu d'après Maxence Van der Meersch. Commencé avec Dita Parlo et Mila Parély, le tournage s'achève en 1940 avec Annie Ducaux et Ginette Leclerc, puis sort en 1941.
Le résistant
Le rôle de Pierre Blanchar pendant la guerre est celui d'un résistant engagé en 1943 dans le réseau de Jean-Paul Le Chanois, qui formera plus tard le Comité de libération du cinéma français dont il prendra la direction. Intransigeant et d'une grande probité, Pierre Blanchar écrira dans le journal clandestin L'écran Français, qu'il aura contribué à lancer, une diatribe virulente sur le film Le Corbeau d'H.G. Clouzot, soulignant les ambiguïtés de l'intrigue et louant par contre le courageux long métrage Le ciel est à vous de Jean Grémillon. À la Libération, il fera partie d'un comité d'épuration et fera preuve de fort peu d'indulgence envers ses collègues égarés sur d'autres chemins. Pourtant, Pierre Blanchar a poursuivi sa carrière sous l'Occupation. En 1941 l'acteur tourne La neige sur les pas d'André Berthomieu avec Josseline Gaël. Il est remarquable en homme de devoir dans Pontcarral, colonel d'empire et en Lagardère dans Le Bossu, deux films de Jean Delannoy. Fort de ses succès, Blanchar reçoit la permission de réaliser Secrets d'après la pièce d'Ivan Tourgueniev avec Marie Déa et Un seul amour d'après Honoré de Balzac, avec Micheline Presle. À l'été 1944, l'acteur est le récitant du premier film documentaire produit par la résistance La libération de Paris qu'il présente aux États-Unis. De retour en France, il donne la réplique à Michèle Morgan dans La symphonie pastorale d'après le roman d'André Gide et tourne un film d'actualité Le bataillon du ciel. Après guerre le comédien va s'éloigner progressivement du cinéma. Il tourne son dernier film, en 1961, Le monocle noir de Georges Lautner avec Paul Meurisse. En effet, deux ans plus tard, Pierre Blanchar décède à Suresnes, d'une tumeur au cerveau, le 21 novembre 1963.


FILMOGRAPHIE :

Avec Pablo Picasso
1920 : Papa bon cour de Jacques Grétillat
1922 : Geneviève de Léon Poirier
1922 : Jocelyn de Léon Poirier
1923 : Le juge d'instruction de Marcel Dumont
1923 : Aux jardins de Murcie de Louis Mercanton & René Hervil
1924 : L'arriviste d'André Hugon
1924 : La terre promise d'Henry Roussel
1926 : La valse de l'adieu d'Henry Roussel
1926 : Le joueur d'échecs de Raymond Bernard
1927 : Le capitaine Fracasse d'Alberto Cavalcanti & Henry Wulschleger
1928 : La marche nuptiale d'André Hugon
1928 : Diane (In 1812) d'Erich Waschneck
1931 : L'Atlantide de Georg Wilhelm Pabst
1931 : Les croix de bois de Raymond Bernard
1932 : La belle marinière d'Harry Lachman
1932 : La couturière de Luneville d'Harry Lachman
1932 : Mélo de Paul Czinner
1933 : Iris perdue et retrouvée de Louis J. Gasnier
1933 : Cette vieille canaille d'Anatole Litvak
1933 : Au bout du monde d'Henri Chaumette & Gustav Ucicky
1934 : Turandot, princesse de Chine de Gerhardt Lamprecht & Serge Veber
1934 : Amants et voleurs de Raymond Bernard
1934 : L'or de Karl Hartl & Serge de Poligny
1935 : Le diable en bouteille de Raoul Ploquin et Heinz Hilpert
1935 : Crime et châtiment de Pierre Chenal
1935 : Les bateliers de la Volga de Vladimir Strijewski
1936 : Le coupable de Raymond Bernard
1936 : Mademoiselle Docteur / Salonique, nid d'espions de G W Pabst
1936 : L'homme de nulle part / Feu Mathias Pascal de Pierre Chenal
1936 : Une femme sans importance de Jean Choux
1937 : La dame de pique de Fédor Ozep
1937 : Un carnet de bal de Julien Duvivier
1937 : L'affaire du courrier de Lyon de Maurice Lehmann & Claude Autant-Lara
1938 : Le Joueur de Gerhard Lamprecht & Louis Daquin
1938 : Un divorce royal (A royal divorce) de Jack Raymond
1938 : L'étrange monsieur Victor de Jean Grémillon
1939 : Nuit de décembre de Curtis Bernhardt
1940 : L'empreinte de Dieu de Léonide Moguy
1941 : La prière aux étoiles de Marcel Pagnol
1941 : La neige sur les pas d'André Berthomieu
1942 : Pontcarral, colonel d'Empire de Jean Delannoy
1942 : Secrets de Pierre Blanchar
1943 : Le Bossu de Jean Delannoy
1943 : Un seul amour de Pierre Blanchar
1945 : La symphonie pastorale de Jean Delannoy
1945 : Patrie de Louis Daquin
1946 : Le bataillon du ciel d'Alexandre Esway
1947 : Après l'amour de Maurice Tourneur
1948 : Docteur Laënnec de Maurice Cloche
1948 : Bal Cupidon de Marc-Gilbert Sauvageon
1949 : Mon ami Sainfoin de Marc-Gilbert Sauvajon
1958 : Du rififi chez les femmes d'Alex Joffé
1959 : Katia (Katja, die ungekrönte kaiserin) de Robert Siodmak
1961 : Le monocle noir de Georges Lautner


Filmographie de Pierre BLANCHAR
 
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