![]() | Juliet BERTO | |
Actrice et réalisatrice française | ||
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De passage à Grenoble, Godard est venu présenter Masculin féminin. Il y croisa pour la première fois Juliet Berto, et lui confia un petit rôle dans Deux ou trois choses que je sais d'elle, la fameuse scène de bistrot, longue d'une douzaine de minutes où elle joue au flipper. Puis vient la paysanne de La Chinoise. Dans la vie, Juliet Berto n'était pas une paysanne mais une fille de la ville. Moderne, rieuse, moqueuse, impulsive. Elle avait le désir de jouer la comédie, et la proposition de Godard arriva à point nommé. Cela fait plus de trente ans que Juliet Berto n'est plus. Mais le souvenir est intact. Juliet Berto, pseudonyme d'Annie Jamet, voit le jour à Grenoble, le 16 janvier 1947 dans une famille aux revenus modestes. Son père est ouvrier d'usine et elle a deux sœurs. La jeune fille rêve dès son plus jeune âge de cinéma. Grâce à Godard, elle fait sa première apparition au cinéma, en 1967, dans le film Deux ou trois choses que je sais d'elle. Elle joue ensuite dans plusieurs autres films du réalisateur franco-suisse. Dans La Chinoise, elle incarne une jeune fille d'origine paysanne qui partage un appartement d'été avec un groupe qui rêve de communisme et de terrorisme. Elle devient une bourgeoise accidentée dans Week-end, la fille de Lumumba et de la révolution culturelle dans Le Gai Savoir et une hippie dans Vladimir et Rosa, inspiré du procès des Huit de Chicago. Elle devient le symbole de la mouvance soixante-huitarde réceptive aux douleurs, aux révoltes et aux cris du monde sans pour cela adopter un discours figé. En 1973, le chanteur-écrivain Yves Simon lui dédie sa chanson et son album Au pays des merveilles de Juliet. La muse de la Nouvelle Vague Devenue la muse de Jacques Rivette, autre réalisateur de la Nouvelle Vague, elle joue dans Out One puis Céline et Julie vont en bateau dont elle est coscénariste, et Duelle. À la suite de ces tournages, elle dira : « Dans Out One, nous avons improvisé pendant tout le tournage. Pour Céline et Julie, nous avons inventé le scénario avec lui, mais, au tournage, tout était élaboré. Duelle ne nous laissait aucune liberté, sinon dans le jeu, à partir d'un texte précis et d'une mise en scène minutieuse. Chaque comédienne a un certain potentiel à offrir aux cinéastes, certains cinéastes n'en utilisent qu'une parcelle, et gâchent le reste. Rivette, lui, prend tout et nous permet de nous exprimer pleinement. Il m'a permis d'exprimer mes rêves et ma fantaisie. » En 1974, elle commence la réalisation de Babar basses' mother, un ensemble de portraits, ce devait être un long métrage, mais, faute de moyens, ce sera un court-métrage. En 1977, elle crée en France la pièce La Vie singulière d'Albert Nobbs, d'après George Moore. Si elle demeure l'égérie du cinéma d'auteur avec La Cavale de Michel Mitrani, Défense de savoir de Nadine Trintignant, Erica Minor de Bertrand Van Effenterre, Le Milieu du Monde d'Alain Tanner, Mr Klein de Joseph Losey, L'Argent des Autres de Christian de Chalonges ou La Vie de Famille de Jacques Doillon, elle s'aventure dans la comédie paillarde auprès de Claude Berri dans Sex Shop et Le Mâle du Siècle ou le polar avec Les Caïds de Robert Enrico ou Le Protecteur de Roger Hanin. Scénariste et réalisatrice Dans les années 1980, elle se lance également dans l'écriture de scénarios et la réalisation. Son film Neige, attachante description des milieux de la drogue à Pigalle, obtient le Prix du jeune cinéma au Festival de Cannes en 1981. En revanche, Cap Canaille et Havre sont des échecs publics. Elle termine sa carrière avec le confidentiel Papillon du vertige de Jean-Yves Carrée et le téléfilm Haute Sécurité avec Kader Boukhanef. Juliet Berto meurt d'un cancer du sein le 10 janvier 1990 à Breux-Jouy dans l'Essonne à l'âge de 42 ans. Elle a été mariée au metteur en scène et acteur Michel Berto, avant de vivre avec Jean-Henri Roger avec lequel elle a co-réalisé ses deux premiers longs métrages. En 2012, Jean-Claude Chuzeville et Sophie Plasse lui consacrent le moyen métrage Juliet Berto où êtes-vous ? et en 2015, Gérard Courant, qui l'avait fait participer à son Cinématon sous le numéro 441 réalise Le Cinéma Le Trianon de Verneuil-sur-Avre célèbre Juliet Berto dans le cadre de ses Carnets filmés. En hommage à l'artiste, l'ancienne Salle des Concerts de Grenoble, rebaptisée salle Juliet-Berto est gérée par la Cinémathèque de Grenoble en 1991. FILMOGRAPHIE : | |
![]() Avec Jacques Doillon |
1966 : Deux ou trois choses que je sais d'elle de Jean-Luc Godard 1967 : La Chinoise de Jean-Luc Godard 1967 : Week-end de Jean-Luc Godard 1967 : Juliet dans Paris court métrage de Claude Miller 1968 : Le Gai Savoir de Jean-Luc Godard 1968 : Un été sauvage de Marcel Camus 1968 : Ciné-Girl de Francis Leroi 1968 : Fragments de Jean-Daniel Verhaeghe (inédit en salles) 1968 : Slogan de Pierre Grimblat 1969 : Roues de cendres (Wheels of Ashes) de Peter-Emmanuel Goldman (apparition) 1969 : Je, tu, elles de Peter Foldes (apparition) 1969 : Camarades de Marin Karmitz 1969 : Détruisez-vous de Serge Bard 1970 : Vladimir et Rosa de Jean-Luc Godard 1970 : Out one : Noli me tangere de Jacques Rivette 1970 : L'Escadron Volapük de René Gilson 1971 : À la mémoire d'Hélèna d'Abder Isker (tv) 1971 : La Cavale de Michel Mitrani 1971 : Out 1 Spectre de Jacques Rivette 1971 : L'Araignée d'eau de Jean-Daniel Verhaeghe 1971 : Camille ou la comédie catastrophique, court métrage de Claude Miller 1972 : Les Petits Enfants d'Attila de Jean-Pierre Bastid 1972 : Sex shop de Claude Berri 1972 : Les Caïds de Robert Enrico 1973 : Erica Minor de Bertrand Van Effenterre 1973 : Défense de savoir de Nadine Trintignant 1973 : Le Retour d'Afrique d'Alain Tanner 1974 : Céline et Julie vont en bateau de Jacques Rivette 1974 : Le Mâle du siècle de Claude Berri 1974 : Le Milieu du monde d'Alain Tanner 1974 : Le Protecteur de Roger Hanin 1974 : Parcelle brillante, histoires insolites de Christian de Chalonge 1975 : Claro de Glauber Rocha 1975 : Duelle / Les filles du feu de Jacques Rivette 1976 : Monsieur Klein de Joseph Losey 1977 : Roberte de Pierre Zucca 1977 : Le cinéma, c'est moi (El ciné soy yo) de Luis Armando Roche 1978 : Bastien, Bastienne de Michel Andrieux 1978 : L'Argent des autres de Christian de Chalonge 1979 : Destins parallèles , moyen métrage de Jean-Yves Carrée 1980 ; Mona et Marilyn (Mona und Marilyn) de Sven Severin (tv) 1980 : Guns de Robert Kramer 1981 : Neige de Juliet Berto et Jean-Henri Roger 1981 : Moi, l'autre (Conversa acabada) de João Botelho 1981 : La mise à nu d'André Gazut (tv) 1982 : Cap Canaille de Juliet Berto et Jean-Henri Roger 1983 : Le Cimetière des voitures de Fernando Arrabal 1984 : La Vie de famille de Jacques Doillon 1984 : Une vie suspendue (Gazl el banat) de Jocelyne Saab 1985 : Hôtel du paradis de Jana Bokova 1986 : Un amour à Paris de Merzak Allouache 1987 : L'Heure Simenon, le temps d'Anaïs de Jacques Ertaud (tv) 1987 : Papillon du vertige de Jean-Yves Carrée Le Besque 1988 : Haute Sécurité de Jean-Pierre Bastid (tv) Filmographie de Juliet BERTO | |
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