![]() | Julien BERTHEAU | |
Acteur et metteur en scène français | ||
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Avant tout grand comédien de théâtre, Julien Bertheau a longtemps considéré le cinéma comme accessoire. Accaparé par son immense carrière de comédien et de metteur en scène de la Comédie Française, il doit sa notoriété sur grand écran à sa rencontre avec Luis Buñuel qui en a fait son acteur fétiche. Julien Bertheau est né à Alger, le 19 juin 1910. Élève du Conservatoire de Paris et du fameux cours Simon, il débute comme régisseur du théâtre de la Porte-Saint-Martin, travaille au théâtre de l’Atelier avec Charles Dullin et à l’Athénée avec Louis Jouvet. Il y est un brillant Horace dans L’École des Femmes. Il occupe un petit rôle dans Le Crime de Sylvestre Bonnard qu’André berthomieu adapte d’Anatole France et tient le rôle du jeune premier amoureux et entremetteur de Nadia Siirskaïa dans La Petite Lise de Jean Grémillon. Un grand Comédien Français Julien Bertheau devient pensionnaire de la Comédie-Française de 1936 à 1942, puis sociétaire de la Maison de Molière, de 1942 à 1958. Il fait une grande carrière dans l’illustre compagnie, jouant plus de cent rôles, qui couvrent l’ensemble du répertoire de Molière (Le malade imaginaire, L’Avare), Marivaux (Le jeu de l’amour et du hasard), Musset (Il ne faut jurer de rien), Victor Hugo (Hernani) et fait une interprétation mémorable de Narcisse dans Britannicus de Racine dont il assure la mise en scène. Il dirige Roméo et Juliette, Le Cid et Bérénice puis hors du Théâtre français, il est Créon dans Antigone de Jean Anouilh , auprès de Francine Bergé et donne la réplique à Pierre Fresnay dans Le neveu de Rameau de Diderot. On lui doit aussi de nombreuses autres mises en scène, de La putain respectueuse de Jean-Paul Sartre à Cinna de Corneille. Julien Bertheau est aussi un professeur réputé au Conservatoire National d’Art Dramatique de Paris. Le cinéma grâce à Buñuel Le cinéma attire assez peu Julien Bertheau qui tourne cependant une cinquantaine de films dont deux manifestes gauchistes, La Vie est à nous de Jean Renoir et Les Copains du dimanche d’Henri Aisner. Il joue un élève de Pasteur sous la direction de Guitry, Victor Hugo dans La Symphonie fantastique de Christian-Jaque, le matador Lucas dans Carmen, toujours de Christian-Jaque, le jeune compositeur tuberculeux de La Valse blanche de Jean Stelli, le braconnier Raboliot de Jacques Daroy d’après Maurice Genevoix, Napoléon Ier à trois reprises dans Le Comte de Monte-Cristo avec Jean Marais, Madame Sans-Gêne avec Sophia Loren et le téléfilm La Conspiration du général Malet de Stellio Lorenzi. Ses rôles les plus notables sont sans doute ceux que lui confie Luis Buñuel. Le cinéaste espagnol l’engage une première fois dans Cela s’appelle l’Aurore où il joue Fasaro auprès de Georges Marchal et Lucia Bosè et lui propose dans les années 70 des personnages singuliers, sinon surréalistes, comme ce maître d’hôtel théologien qui disserte sur la grâce dans La voie lactée, cet évêque jardinier et meurtrier dans Le charme discret de la bourgeoisie, ce préfet de police qui s’en prend aux pensionnaires du zoo de Vincennes dans Le fantôme de la liberté ou le préfet libertaire de Cet obscur objet du désir. Des bourgeois et des écclésiastiques La plupart du temps, Julien Bertheau revêt la défroque du notable comme l’aristocrate maître chanteur d’Un seul Amour de Pierre Blanchar avec Micheline Presle, un ecclésiastique dans Les grandes familles de Denys de La Patellière, d’après Maurice Druon, un avocat général dans Verdict d’André Cayatte face à Jean Gabin et un haut fonctionnaire de Vichy dans Section spéciale de Costa-Gavras. Mais il compose aussi des personnages plus quotidiens, comme cet Edouard, ami de Philippe Noiret dans L’horloger de Saint Paul de Bertrand Tavernier ou ce M. Julien de L’amour en fuite de François Truffaut, qu’Antoine Doinel (Jean-Pierre Léaud) veut rencontrer, car il a été, des années aupavant, l’amant de sa mère. Deux mariages avec des pensionnaires de la Grande Maison Julien Bertheau donne de la voix dans de nombreux courts métrages et documentaires et participe à des téléfilms historiques dans la célèbre Caméra explore le temps ou Le Chevalier de Maison-Rouge de Claude Barma. Julien Bertheau a été marié entre 1940 et 1946 avec la comédienne Denise Clair (de son vrai nom Denise Noël) puis s’est remarié en 1951 avec Micheline Boudet, membre éminente de la Comédie Française de seize ans sa cadette. Leur fils Alain Bertheau, né en 1951 est également acteur et metteur en scène. Retiré à Nice, Julien Bertheau y décède le 28 octobre 1995. FILMOGRAPHIE : | |
![]() Avec Luis Buñuel |
1929 : Le crime de Sylvestre Bonnard d’André Berthomieu 1930 : La petite Lise de Jean Grémillon 1932 : Barranco, Ltd d’André Berthomieu 1935 : Pasteur de Sacha Guitry & Fernand Rivers 1935 : La vie est à nous de Jean Renoir, Jean-Paul Le Chanois 1941 : La symphonie fantastique de Christian-Jaque 1943 : Un seul amour de Pierre Blanchar 1943 : La valse blanche de Jean Stelli 1943 : Carmen de Christian-Jaque 1944 : Patrie de Louis Daquin 1945 : Raboliot de Jacques Daroy 1951 : Sérénade au bourreau de Jean Stelli 1954 : Le comte de Monte-Cristo de Robert Vernay 1955 : Cela s’appelle l’aurore (Asi es la Aurora) de Luis Buñuel 1955 : Milord l’arsouille d’André Haguet 1956 : L’homme à l’imperméable de Julien Duvivier 1956 : La roue d’André Haguet & Maurice Delbez 1957 : Les copains du dimanche / Dimanche nous volerons de Henri Aisner 1958 : En cas de malheur de Claude Autant-Lara 1958 : Les grandes familles de Denys de La Patellière 1958 : Vertiges de J.K. Raymond Millet & Monique Raymond-Millet (cm) 1959 : La Dernière Nuit de Koenigsmark de Stellio Lorenzi (tv) 1960 : Elena de Philippe Ducrest (tv) 1960 : Le gigolo de Jacques Deray 1960 : Le Drame des Poisons de Stellio Lorenzi (tv) 1960 : La Femme en Fleur d’André Hugues (tv) 1961 : L’énigme de Saint-Leu de Stellio Lorenzi (tv) 1961 : Madame Sans-Gêne de Christian-Jaque 1961 : Les Parents terribles de Jean-Paul Carrère (tv) 1961 : La souriante Madame Beudet d’André Hugues (tv) 1962 : Un chien dans un jeu de quilles de Fabien Collin 1962 : Mesdemoiselles Armande de René Lucot (tv) 1963 : Le chevalier de Maison Rouge de Claude Barma (tv) 1963 : La Conspiration du général Malet de Jean-Pierre Marchand (tv) 1968 : Le Neveu de Rameau de René Lucot (tv) 1968 : La voie lactée de Luis Buñuel 1969 : L’Idée fixe ou Deux Hommes à la mer de Jeannette Hubert (tv) 1972 : Le charme discret de la bourgeoisie de Luis Buñuel 1972 : Monsieur Octave de René Lucot (tv) 1973 : L’horloger de Saint-Paul de Bertrand Tavernier 1973 : Verdict d’André Cayatte 1973 : Le fantôme de la liberté de Luis Buñuel 1973 : La fille d’Amérique (The crazy american Girl) de David Newman 1974 : Section spéciale de Costa-Gavras 1974 : Un Curé de Choc de Philippe Arnal (tv) 1975 : Black-out de Philippe Mordacq 1977 : Cet obscur objet du désir (Ese oscuro objeto del deseo) de Luis Buñuel 1977 : Julie était belle de Jacques-René Saurel 1979 : L’amour en fuite de François Truffaut 1985 : Conseil de famille de Costa-Gavras Filmographie de Julien BERTHEAU | |
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