Jules BERRY
 Acteur français
Jules Paufichet naît le 9 février 1883, à Poitiers où ses parents sont commerçants. Ils s'installent avec leurs trois fils à Paris. Jules, le cadet est le plus fin et le plus roublard. Le futur Jules Berry bon élève, fait ses études secondaires et songe à devenir architecte. Mais il adore la littérature et se sent irrésistiblement attiré par le théâtre. Il apprend le piano et suit des cours de diction. Il décroche un premier engagement dans un théâtre parisien, puis travaille en province et même en Belgique francophone. En 1908, Jules Berry a sa première expérience cinématographique avec Louis J. Gasnier. Mais pour lui, il s'agit d'un passe-temps, son vrai métier c'est le théâtre où il excelle. Il se laisse néanmoins convaincre, en 1928, de travailler sous la direction de Marcel L'Herbier pour le film L'Argent. Il a pour partenaires Brigitte Helm mais aussi le futur metteur en scène belge Raymond Rouleau. Il a, entre temps, rencontré la comédienne Jane Marken qui sera sa compagne à la ville après sa rupture avec Yvonne Harnold. Leur liaison dure 13 ans mais l'argent du ménage est rapidement dilapidé sur les tapis verts.
Une belle galerie de crapules
En 1932, Jules Berry tourne sous la direction d'André Berthomieu son premier film parlant Mon cour et ses millions avec en vedette féminine Suzy Prim. Grand acteur habitué à la scène, le sonore sert encore mieux son talent. Les engagements ne manquent pas. La même année il tourne à Berlin, sous la direction de Robert Siodmak, Quick avec la vedette britannique fétiche des studios de la UFA, Lilian Harvey. En 1933, il est à l'affiche, avec Renée Saint-Cyr dans Arlette et ses papas et avec Elvire Popesco pour Une femme chipée. L'année 1935 lui réserve des personnages plus inquiétants. Il est l'abominable Batala dans Le crime de monsieur Lange de Jean Renoir, tandis que Baccara de Yves Mirande, est une sombre affaire d'escroquerie. En 1936, il retrouve Robert Siodmak, pour un trafic de prostituées vers l'Amérique latine dans Le chemin de Rio avec Käthe von Nagy. L'acteur travaille bientôt presque uniquement au cinéma. Cette activité lui permet de gagner plus aisément que sur les planches les sommes dont il a besoin pour assouvir sa passion du jeu. Il est ainsi à l'affiche de quarante films entre 1936 et 1940, généralement dans la peau de crapubles gesticulantes et sans scrupule dont Carrefour avec Charles Vanel, Le jour se lève de Marcel Carné avec Jean Gabin et Derrière la façade avec Erich von Stroheim. Il est un savoureux Monsieur Personne pour Christian-Jaque et un Arsène Lupin détective de haute volée. Dans Le Mort en Fuite, il s'oppose à Michel Simon qui n'apprécie guère son manque de respect du texte et ses éternelles improvisations.
Le Diable et ses disciples
Sous l'occupation, il tourne un peu moins. L'année 1942 va lui procurer de très beaux rôles avec Les visiteurs du soir de Marcel Carné, aux côtés d'Arletty et Alain Cuny, où il est un Méphisto très convaincant avec ses traits accusés et sa voix caractéristique grinçante, puis Le voyageur de la Toussaint de Louis Daquin. Mais Jules Berry n'a pas le cour en fête. Sa femme, la jeune comédienne Josseline Gaël, de trente ans sa cadette, mère de sa petite fille Michèle, vient de le plaquer pour vivre dans un luxe ostentatoire avec un truand français qui travaille pour la Gestapo. Jules continue néanmoins à apparaître dans quelques productions dont L'assassin a peur la nuit de Jean Delannoy avec la très belle mais, elle aussi, bien inconséquente Mireille Balin. Dans Marie-Martine, il joue un romancier sans scrupules qui jette en pâture la vie de Renée Saint-Cyr pour un lectorat de vieilles filles. En 1945, l'acteur est au générique d'Étoile sans lumière auprès d'Édith Piaf et Yves Montand débutant. En 1946, en intervenant d'une manière très chevaleresque devant les tribunaux, il évite le pire à son épouse emprisonnée et jugée pour ses agissements sous l'Occupation. Puis Jules Berry tourne encore une dizaine de films, le plus souvent alimentaires, avant de s'éteindre, des suites d'une crise cardiaque, à l'Hôpital Broussais de Paris, le 23 avril 1951. Peu de temps avant, Jules Berry avait enregistré, pour la radio, des poèmes de Jacques Prévert. Ce farceur espiègle a livré avec lucidité cette épitaphe : «Tout mon talent, si j'en ai eu, fut d'avoir exagéré mes défauts jusqu'à m'en faire des qualités.»


FILMOGRAPHIE :

Avec Marcel Carné
1928 : L'argent de Marcel L'Herbier
1932 : Mon cour et ses millions d'André Berthomieu
1932 : Quick de Robert Siodmak & André Daven
1932 : Le roi des palaces de Carmine Gallone
1933 : Arlette et ses papas d'Henry Roussel
1934 : Et moi, j'te dis qu'elle t'as fait de l'oil de Jack Forrester
1934 : Une femme chipée de Pierre Colombier
1934 : Jeunes filles à marier de Jean Vallée
1935 : Le crime de monsieur Lange de Jean Renoir
1935 : Touche à tout de Jean Dréville
1935 : Baccara d'Yves Mirande
1936 : Le disque 413 de Richard Pottier
1936 : Le chemin de Rio / Cargaison blanche de Robert Siodmak
1936 : 27 rue de la Paix de Richard Pottier
1936 : Une poule sur un mur de Maurice Gleize
1936 : Monsieur Personne de Christian-Jaque
1936 : Rigolboche de Christian-Jaque
1936 : La bête aux sept manteaux de Jean de Limur
1936 : Les loups entre eux de Léon Mathot
1936 : Le mort en fuite d'André Berthomieu
1936 : Aventures à Paris de Marc Allégret
1936 : L'homme à abattre de Léon Mathot
1937 : Le voleur de femmes d'Abel Gance
1937 : L'habit vert de Roger Richebé
1937 : Arsène Lupin, détective de Henri Diamant-Berger
1937 : Rendez-vous aux Champs-Élysées de Jacques Houssin
1937 : Les rois du sport de Pierre Colombier
1937 : L'inconnue de Monte Carlo d'André Berthomieu
1937 : L'Occident d'Henri Fescourt
1937 : Un déjeuner de soleil de Marcel Cravenne
1937 : Hercule d'Alexandre Esway & Carlo Rim
1937 : Balthazar de Pierre Colombier
1938 : Mon père et mon papa de Gaston Schoukens
1938 : Eusèbe député d'André Berthomieu
1938 : Son oncle de Normandie de Jean Dréville
1938 : Cas de conscience de Walter Kapps
1938 : Le club des aristocrates de Pierre Colombier
1938 : Les deux combinards de Jacques Houssin
1938 : Café de Paris d'Yves Mirande
1938 : Accord final d'Ignacy Rosenkranz
1938 : L'avion de minuit de Dimitri Kirsanoff
1938 : Carrefour de Curtis Bernhardt
1939 : Clodoche / Sous les ponts de Paris de Raymond Lamy
1939 : L'héritier des Mondésir d'Albert Valentin
1939 : Le jour se lève de Marcel Carné
1939 : Derrière la façade de Georges Lacombe & Yves Mirande
1939 : La famille Duraton de Christian Stengel
1939 : Retour au bonheur de René Jayet
1939 : Paris-New York d'Yves Mirande & Claude Heymann
1939 : L'embuscade de Fernand Rivers
1939 : Face au destin d'Henri Fescourt
1940 : Chambre treize d'André Hugon
1940 : La comédie du bonheur de Marcel l'Herbier
1940 : L'an quarante d'Yves Mirande
1940 : Soyez les bienvenus de Jacques de Baroncelli
1940 : Parade en sept nuits de Marc Allégret
1941 : Les petits riens de Raymond Leboursier
1941 : Après l'orage de Pierre-Jean Ducis
1941 : La symphonie fantastique de Christian-Jaque
1941 : La troisième dalle de Michel Dulud
1942 : Le grand combat de Bernard-Roland
1942 : Des jeunes filles dans la nuit de René Le Hénaff & Yves Mirande
1942 : Le camion blanc de Léo Joannon
1942 : Les visiteurs du soir de Marcel Carné
1942 : Le voyageur de la Toussaint de Louis Daquin
1942 : Marie-Martine d'Albert Valentin
1943 : L'assassin a peur la nuit de Jean Delannoy
1943 : L'homme de Londres de Henri Decoin
1943 : Béatrice devant le désir de Jean de Marguenat
1943 : Le soleil de minuit de Bernard-Roland
1944 : Le mort ne reçoit plus de Jean Tarride
1944 : Tristi amori de Carmine Gallone
1944 : Je t'aimerai toujours ( t'amerò sempre ) de Mario Camerini
1945 : Messieurs Ludovic de Jean-Paul Le Chanois
1945 : Monsieur Grégoire s'évade de Jacques Daniel-Norman
1945 : Dorothée cherche l'amour de Edmond T. Greville
1945 : Etoile sans lumière de Marcel Blistène
1945 : L'assassin n'est pas coupable de René Delacroix
1946 : Désarroi de Robert-Paul Dagan
1946 : La Taverne du Poisson Couronné de René Chanas
1947 : Si jeunesse savait d'André Cerf
1947 : Rêves d'amour de Christian Stengel
1948 : Pas de week-end pour notre amour de Pierre Montazel
1949 : Histoires extraordinaires de Jean Faurez
1949 : Le portrait d'un assassin de Bernard-Roland
1949 : Tête blonde de Maurice Cam
1949 : Sans tambour ni trompette de Roger Blanc
1950 : Le gang des tractions-arrière de Jean Loubignac
1950 : Les maîtres nageurs d'Henri Lepage


Filmographie de Jules BERRY
 
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