Sarah BERNHARDT
 Actrice française
Sarah Bernhardt est considérée comme la plus grande tragédienne du 19e siècle. Appelée La Voix d’or par Victor Hugo, elle fut La Divine, L’Impératrice du théâtre et Jean Cocteau inventa pour elle l'expression de monstre sacré. Elle est devenue une des premières stars internationales de cinéma à près de 70 ans. Mais ses prestations aujourd’hui suscitent plus l’hilarité que l’admiration.
Sarah Bernhardt est née le 22 octobre 1844. Sa mère Julie Bernhardt est une modiste fauchée d’origine juive hollandaise devenue une demi-mondaine connue sous le diminutif de Youle. La jeune Sarah, dont la date de naissance reste incertaine, se passionne très jeune pour le théâtre et obtient un simple second prix au Conservatoire où elle a eu pour formateur le comique Sanson et Provost. Elle entre à 18 ans à la Comédie française où elle occupe de modestes emplois de soubrettes ou d’ingénues. Elle obtient la célébrité à l’Odéon où elle est la reine de Ruy Blas et fait sensation dans Andromaque et Phèdre où elle se montre en virtuose de la mélodie du verbe. Sa voix haute, sa blondeur et son charme félin en font rapidement une des divas du théâtre, jouant de son charme androgyne pour incarner à l’occasion des personnages masculins comme Hamlet ou L’Aiglon.
Une diva de cinéma
Très attachée à son image et à sa légende, elle s’intéresse rapidement au cinéma. Dès 1900, elle reconstitue Le Duel d’Hamlet où elle donne la réplique à Pierre Magnier. Ce film court sera colorisé au pochoir, selon une technique très en vogue et même sonorisé plus tard grâce aux enregistrements sonores primitifs. Pour en tirer « des argents » selon son expression, elle tourne La Tosca mais s’évanouit à la projection et demande à ce que ce film d’André Calmettes ne soit pas exploité. Elle retrouve pourtant Calmettes comme réalisateur associé à Henri Desfontaines et interprète La Dame aux Camélias pour lequel elle définit son cachet, ses jours de tournage et de répétition, les cachets de ses partenaires restant à sa charge. Cette adaptation de Dumas fils est un triomphe mondial et l’encourage à se produire dans La Reine Élisabeth au budjet conséquent avec l’appui financier de la Famous Players. Le film va combler les vœux du magnat Adolphe Zukor et le film va remporter un immense succès aux États-Unis et dans le monde entier. Sarah Bernhardt quant à elle a trouvé son réalisateur attitré, Louis Mercanton qui confirme l'aura de la tragédienne à l’écran dans le fastueux Adrienne Lecouvreur. Il est vrai que Louis Mercanton, loin de la théâtralité en vigueur, va donner une image de Sarah Bernhardt la plus proche de sa personnalité. En pleine guerre de 14-18, Il fait d’elle une infirmière de la Croix-Rouge dans le patriotique Mères françaises et le rôle principal du mélodrame Jeanne Doré où il maîtrise presque les élans pathétiques de la tragédienne et sa démesure. Le réalisateur avait capté d’elle une image pleine de vérité dans le documentaire exceptionnel Sarah Bernhardt à Belle-Île qui ne sera projeté qu’après le décès de l’actrice. Il en sera de même avec Sacha Guitry dans le documentaire Ceux de chez nous. L’actrice avait subi une amputation au niveau du genou en 1915 dans une clinique de Bordeaux.
Une vie dissolue
La vie sentimentale de Sarah Bernhardt est à l’image de la femme libre et rayonnante qu’elle a toujours été. Elle donne naissance à 20 ans de son fils unique, Maurice qu’elle a d’une liaison avec le prince belge Henri de Ligne. Elle va accumuler les liaisons avec des artistes comme Gustave Doré ou Giovanni Boldini, des écrivains comme Victor Hugo et des partenaires de théâtre comme Mounet-Sully et Lucien Guitry. On lui prête également des liaisons saphiques comme avec la peintre Louise Abbéma. Elle a épousé Aristides Damala en 1882 mais la relation avec l’acteur grec morphinomane ne dura guère. Le dernier film de Sarah Bernhardt à 78 ans, La Voyante où elle a pour partenaire le grand Harry Baur appartient plus aux adaptations théâtrales conventionnelles. Le film étant inachevé à la mort de la diva, le 26 mars 1923 à Paris, la production fait appel à Jeanne Brindeau, filmée de dos pour interpréter les quelques plans qui manquent. Disparue trop tôt pour trouver sa place dans un cinéma inspiré, Sarah Bernhardt est passé à côté des univers où elle aurait pu oublier la scène.


FILMOGRAPHIE :

Avec Sacha Guitry
et Yvonne Printemps
1900 : Le Duel d’Hamlet de Clément Maurice
1909 : La Tosca d’André Calmettes et Charles Le Bargy
1912 : La Dame aux camélias d’André Calmettes et Henri Pouctal
1912 : La Reine Élisabeth de Louis Mercanton, Henri Desfontaines et Gaston Roudès
1912 : Sarah Bernhardt à Belle-Isle de Louis Mercanton
1913 : Adrienne Lecouvreur de Louis Mercanton et Henri Desfontaines
1915 : Ceux de chez nous de Sacha Guitry
1916 : Jeanne Doré de Louis Mercanton et René Hervil
1917 : Mères françaises de Louis Mercanton et René Hervil
1919 : It Happened in Paris de David Hartford
1924 : La Voyante de Leon Abrams et Louis Mercanton




Filmographie de Sarah BERNHARDT
 
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