René BERGERON
 Acteur français
Avec un long nez et des lèvres minces, René Bergeron ne présente guère un physique avenant. Aussi, il a croqué des dizaines de personnages peu sympathiques, se laissant rattraper par la réalité en purgeant une dizaine d’années de suspension du monde du spectacle pour fait de collaboration active.
René Gustave Bergeron est né le 7 octobre 1890 à Paris dans le quatorzième arrondissement. Il développe des dons précoces pour le jeu d’acteur et fait ses premiers pas au théâtre dès l’âge de douze ans dans Le Procès de Jeanne d’Arc. On le retrouve au théâtre Sarah-Bernhardt dans La Jeune Fille aux Joues et Napoléonette, au théâtre de l’Odéon dans Le Maître à l’école et Molière mise en scène par Firmin Gémier et au théâtre des Deux-Masques dans Le Droit de Mort et Noturne Basque.
Une galerie de personnages antipathiques
René Bergeron fait sa première apparition au cinéma en Scapin dans Le Capitaine Fracasse d’Alberto Cavalcanti. Son physique inquiétant lui permet d’endosser des personnages singuliers comme le peu engageant soldat Hamel dans Les Croix de Bois, le portier de Quatorze Juillet, l’aviateur Fortin de L’Équipage, l’officier de marine flambeur dans Les Mutinés de l’Elseneur, le trafiquant d’Alerte en Méditerranée, le grec suspect dans Salonique, nid d’espions ou le père indigne de L’Enfer des Anges. Son rôle le plus marquant demeure le caissier indélicat de La Banque Némo, un personnage qu’il avait créé sur scène. Sans mentionner le plus souvent son prénom comme il était d’usage, ses apparitions sont plus ou moins longues souvent mais sa présence reste mémorable.
Des hommes de loi équivoques
L’autre voie de René Bergeron se situe en représentant de la loi mais il faut reconnaître qu’il n’est pas plus engageant pour autant. Ainsi le commissaire de police dans Et moi j’te dis qu’elle t’a fait de l’œil, le policier qui jure la perte de Pépé le Moko-Jean Gabin dans la Casbah d’Alger, le sournois dans L’Entraîneuse face à Michèle Morgan et l’opiniâtre qui démasquera le couple diabolique d’assassins dans Le dernier Tournant avec Fernand Gravey et Corinne Luchaire, voir l’inspecteur à l’imperméable qui cherche des noises à Monsieur la Souris alias Raimu ne glorifient pas la police pas plus que les simples gendarmes d’Hôtel du Nord. Il est gérant de magasin, dans Dédé avec Mireille Perrey, patron de café dans Le Jour se lève ou Café du Port, directeur d’aéroport dans Courrier Sud, médecin dans La Dame de Malacca, le marinier second de Jean Marchat dans Remorques ou conservateur des hypothèques dans Le Bienfaiteur avec Raimu.
Collabo interdit
Pendant la guerre, René Bergeron suit la voie de son ami Robert Le Vigan, collaborateur notoire proche de Céline et fait entendre sa voix sur les ondes de Radio Paris. S’il tourne avec Pierre Richard-Willm dans Le Comte de Monte-Cristo, il disparaît des écrans à partir de 1943 après L’Homme de Londres d’Henri Decoin. Interdit de cinéma par le comité de Libération, il ne revient sur les écrans qu’en 1954 dans des petits rôles anecdotiques de concierge (La Femme que j’ai le plus aimée), de facteur (Les Aristocrates), garagiste (Les Collégiennes), en évêque (Le Désert de Pigalle), employé du registre (Les Lumières du Soir) ou inspecteur de l’hygiène (Le Gorille vous salue bien). Il fait sa dernière apparition dans Et ta sœur de Maurice Delbez en contrôleur de train. Il reste cependant actif au théâtre avec la reprise de Père d’Édouard Bourdet mise en scène par Pierre Fresnay. René Bergeron s’est marié le 1er août 1916 avec Yvonne Brocheré, une institutrice. Ils divorcent en 1925. Le 4 juin 1929, il épouse la comédienne Marie Thérèse Payen qui restera à ses côtés jusqu’à son décès survenu à 80 ans, le 12 mars 1971 à Paris. Son épouse le rejoindra le 22 décembre 1993.


FILMOGRAPHIE :

Avec Raimu
1929 : Le Capitaine Fracasse d’Alberto Cavalcanti et Henry Wulschleger
1930 : La Douceur d'aimer de René Hervil
1931 : Gagne ta vie d’André Berthomieu
1931 : Cœurs joyeux d’Hanns Schwarz et Max de Vaucorbeil
1932 : Les Croix de bois de Raymond Bernard
1932 : La Chanson d'une nuit d’Anatole Litvak
1933 : Quatorze Juillet de René Clair
1933 : La Rue sans nom de Pierre Chenal
1933 : Au bout du monde d’Henri Chomette et Gustav Ucicky
1934 : La Banque Némo de Marguerite Viel et Jean Choux
1935 : Dédé de René Guissart
1935 : Et moi, j'te dis qu'elle t'a fait de l'œil de Jack Forrester
1935 : La Bandera de Julien Duvivier
1935 : Lucrèce Borgia d’Abel Gance
1935 : L'Équipage d’Anatole Litvak
1936 : Les Deux Gamines de Maurice Champreux et René Hervil
1936 : Mayerling d’Anatole Litvak
1936 : Les Mutinés de l'Elseneur de Pierre Chenal
1936 : Les Hommes nouveaux de Marcel L'Herbier
1936 : Courrier Sud de Pierre Billon
1936 : Mademoiselle Docteur ou Salonique, nid d'espions de Georg Wilhelm Pabst
1936 : Le Mioche de Léonide Moguy
1936 : L'Appel du bled ou L'Appel du silence de Léon Poirier
1936 : Pépé le Moko de Julien Duvivier
1937 : Quand minuit sonnera de Léo Joannon
1937 : Abus de confiance d’Henri Decoin
1937 : Gribouille de Marc Allégret
1937 : L'Appel de la vie de Georges Neveux
1937 : Feu ! de Jacques de Baroncelli
1937 : Marthe Richard, au service de la France de Raymond Bernard
1937 : La Bataille silencieuse de Pierre Billon
1937 : Nuits de feu de Marcel L'Herbier
1937 : La Dame de Malacca de Marc Allégret
1938 : Alexis gentleman chauffeur de Max de Vaucorbeil
1938 : Tarakanowa de Fédor Ozep
1938 : Alerte en Méditerranée de Léo Joannon
1938 : Monsieur Coccinelle de Dominique Bernard-Deschamps
1938 : L'Affaire Lafarge de Pierre Chenal
1938 : Les Nouveaux Riches d’André Berthomieu
1938 : Prisons de femmes de Roger Richebé
1938 : Hôtel du Nord de Marcel Carné
1938 : Eusèbe député d’André Berthomieu
1938 : La Fin du jour de Julien Duvivier
1939 : Le jour se lève de Marcel Carné
1939 : L'Entraîneuse d’Albert Valentin
1939 : Le Récif de Corail de Maurice Gleize
1939 : Le Chemin de l'honneur de Jean-Paul Paulin
1939 : Le Café du port de Jean Choux
1939 : Le Dernier Tournant de Pierre Chenal
1939 : Le déserteur de Léonide Moguy
1939 : Les Musiciens du ciel de Georges Lacombe
1940 : Remorques de Jean Grémillon
1940 : Untel Père et Fils de Julien Duvivier
1940 : Finance noire de Félix Gandéra
1941 : Montmartre-sur-Seine de Georges Lacombe
1941 : L'Enfer des anges de Christian-Jaque
1941 : L'Appel du stade de Marcel Martin (cm)
1942 : La Maison des sept jeunes filles d’Albert Valentin
1942 : La Femme que j'ai le plus aimée de Robert Vernay
1942 : Monsieur La Souris de Georges Lacombe
1942 : Le Bienfaiteur d’Henri Decoin
1943 : Le Comte de Monte-Cristo de Robert Vernay
1943 : L'Homme de Londres d’Henri Decoin
1954 : Les deux font la paire d’André Berthomieu
1955 : Série noire de Pierre Foucaud
1955 : Miss Catastrophe de Dimitri Kirsanoff
1955 : Ces sacrées vacances de Robert Vernay
1955 : L'Impossible Monsieur Pipelet d’André Hunebelle
1955 : Les Aristocrates de Denys de La Patellière
1955 : Le Secret de sœur Angèle de Léo Joannon
1955 : Mannequins de Paris d’André Hunebelle
1955 : L'Irrésistible Catherine d’André Pergament
1956 : Mémoires d'un flic de Pierre Foucaud
1956 : Les Collégiennes d’André Hunebelle
1956 : La Joyeuse prison d’André Berthomieu
1956 : Les Lumières du soir de Robert Vernay
1957 : Les Espions d’Henri-Georges Clouzot
1957 : Le Désert de Pigalle de Léo Joannon
1958 : Le Gorille vous salue bien de Bernard Borderie
1958 : Tant d'amour perdu de Léo Joannon
1958 : Madame et son auto de Robert Vernay
1958 : Drôles de phénomènes de Robert Vernay
1958 : Et ta sœur de Maurice Delbez
1963 : L'inspecteur Leclerc enquête, « Voir Paris et mourir » d’Yannick Andreï (TV)


Filmographie de René BERGERON
 
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