![]() | Loleh BELLON | |
Actrice et écrivaine française | ||
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Si elle a dédié sa vie au théâtre, Loleh Bellon a été l’interprète au cinéma de Louis Daquin, Jacques Becker et sa sœur aînée Yannick Bellon. Elle a fait d’un aspect assez austère un gage de sérénité et d’assurance pour se hisser parmi les artistes les plus importantes de son époque. Née Marie Laure Viole Bellon, Loleh Bellon voit le jour le 14 mai 1925 à Bayonne dans un milieu aisé. Son père Jacques Bellon est un magistrat respecté et sa mère Denise Bellon, née Hulmann, l’initie très tôt au monde artistique et la fait poser dans son atelier de photographe. Sa sœur aînée d’un an, Yannick Bellon deviendra une cinéaste féministe d’importance. Théâtre et classiques du cinéma Loleh Bellon s’inscrit aux cours de Julien Bertheau, Charles Dullin et Tania Balachova. Elle se produit sur les planche à partir de 1944 avec À cheval sur la Mer de John Millington Synge et se joint à un mouvement intellectuel d’après-guerre en interprétant Le Rendez-Vous de Senlis de Jean Anouilh, L’An Mil de Jules Romains mis en scène par Dullin, L’Archipel Lenoir d’Armand Salacrou ou Place de l’Étoile de Robert Desnos. Elle épouse l’écrivain d’origine espagnole Jorge Semprun avec qui elle a un fils, l’écrivain et éditeur Jaime Semprun. Avec son époux et des amis proches dont Gérard Philipe, elle fréquente les milieux communistes. Elle tourne trois films sous la direction de Louis Daquin, Le Point du Jour auprès de Michel Piccoli sur le monde des mineurs de fond, Le Parfum de la Dame en Noir d’après Gaston Leroux et Maître après Dieu où elle est la passagère du cargo gouverné par Pierre Brasseur, capitaine rustre au grand cœur. En 1951, elle incarne la fille de Gaston Modot dans le superbe Casque d’Or de Jacques Becker avec Simone Signoret et Serge Reggiani qui reste un échec injuste à sa sortie. Privilégiant le théâtre avec Le Colonel Foster plairera coupable de Roger Vailland, Le Venin d’Henri Bernstein, Marie Stuart de Schiller et L’Autre Alexandre de Marguerite Libéraki, elle ne tourne que quelques courts-métrages et Le Bel Âge de Pierre Kast auprès de Giani Esposito. Des œuvres littéraires à la télévision Loleh Bellon s’éloigne du cinéma mais reste très présente pour le petit écran. Elle joue l’intrigante Maria-Stella, prétendue descendante de la branche Orléans dans La Caméra explore le temps puis multiplie les adaptations littéraires comme Quatre-Vingt-Treize d’Alain Boudet d’après Victor Hugo, Siegfried d’après Jean Giraudoux, La Comtesse de Tende d’après Madame de La Fayette, La Vérité toute la Vérité d’après Philip Mackie et Jean Colin, Béatrix d’après Balzac et Romulus le Grand d’après Friedrich Dürrenmatt. Elle revient au cinéma dans deux films réalisés par sa sœur Yannick Bellon, Quelque part, quelqu’un, portraits insolites et poétiques de couples dans un Paris fantastique et Jamais plus toujours où elle joue une comédienne récemment disparue. Après son divorce d’avec Jorge Semprun, elle épouse en secondes noces l'écrivain Claude Roy qu'elle aime selon ses dires « d'un amour de diamant ». Un auteur de théâtre de premier plan En 1976, Loleh Bellon se lance de l’écriture dramaturgique. Avec Suzanne Flon, son amie depuis ses débuts en 1947 au Théâtre de l'Atelier d'André Barsacq, elle monte sa première pièce Les Dames du Jeudi qui réunit un trio de femmes amies depuis les bancs de l’école. Privilégiant la psychologie des personnages à l’intrigue, elle écrit huit pièces dont quatre avec Suzanne Flon, Changement de vue, le Cœur sur la Main et De si tendres Liens. Elle remporte une pluie de Molière pour L’Éloignement avec Macha Méril et Pierre Arditi, Une Absence avec une récompense pour Étienne Chicot, La Chambre d’amis qui permet à Suzanne Flon de recevoir son dernier Molière en 1995. Icône incontournable de la scène, Loleh Bellon travaille avec Jean-Louis Barrault sur Judith de Giraudoux, Jean Renoir sur Jules César, Roger Planchon sur Le Cid, Peter Brook sur Le Balcon de Genet et Patrice Chéreau sur Le Massacre à Paris de Christopher Marlowe. Accaparée par le théâtre, Loleh Bellon a cessé de paraître au cinéma après une participation dans Les Ailes de la Colombe de Benoît Jacquot d’après Henry James et le feuilleton de Marco Pico, Paris Saint-Lazare auprès de Jean Bouise en 1982. Claude Roy décède le 13 octobre 1997. Loleh Bellon le rejoint deux ans plus tard, le 22 mai 1999 au Kremlin-Bicêtre à l’âge de 74 ans. FILMOGRAPHIE : | |
![]() Avec Claude Roy |
1946 : Le Gardian de Jean de Marguenat 1949 : Le Point du jour de Louis Daquin 1949 : Le Mystère Barton de Charles Spaak 1949 : Le Parfum de la dame en noir de Louis Daquin 1950 : Maître après Dieu de Louis Daquin 1951 : Agence matrimoniale de Jean-Paul Le Chanois 1952 : Casque d'Or de Jacques Becker 1957 : Un Matin comme les autres de Yannick Bellon (cm) 1958 : Philippe d’Édouard Molinaro (cm) 1960 : Une question d'assurance de Pierre Kast (cm) 1960 : Le Bel Âge de Pierre Kast 1960 : La Morte-Saison des amours de Pierre Kast 1972 : Quelque part quelqu'un de Yannick Bellon 1975 : Jamais plus toujours de Yannick Bellon 1981 : Les Ailes de la colombe de Benoît Jacquot Télévision : 1957 : L’Énigme de Marie-Stella de Stellio Lorenzi 1959 : Gaslight de Lazare Iglesis 1961 : Le Jeu de l’Amour et de la Mort d’Alain Boudet 1962 : Quatrevingt-treize d’Alain Boudet 1963 : Siegfried de Marcel Cravenne 1964 : La Comtesse de Tende d’Alain Boudet 1966 : La naissance de l’Empire Romain, César de Pierre Kast 1966 : Il faut que je tue Monsieur Rumann de Guy Casaril 1966 : La Conversation de Michel Mitrani 1967 : La Plaie et le Couteau, Charles Baudelaire de Yannick Bellon 1967 : Béatrix d’Alain Boudet 1968 : Le Train de Nuit d’Olivier Ricard 1970 : Un Esprit nommé Katie King de Pierre Badel 1970 : En attendant de Christiane Lénier 1971 : Les Nouvelles Aventures de Vidocq de Marcel Bluwal 1971 : Le Thé sous les Cyprés de Jean Pignol 1971 : Romulus le Grand de Marcel Cravenne 1973 : Le Jet d'eau d’Henry Polage 1974 : Eugène Sue de Jacques Nahum 1975 : Le Prix de René Lucot 1977 : Une seconde d’éternité de Gérard Chouchan 1982 : Paris Saint-Lazare de Marco Pico 1983 : Les Beaux Quartiers de Jean Kerchbron Filmographie de Loleh BELLON | |
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