Sylvia BATAILLE
 Actrice française
Sylvia Bataille est née Sylvia Maklès à Paris, le 1er novembre 1912. Elle est la fille d'un couple d'origine juive roumaine. À l'âge de seize ans, elle épouse en premières noces l'écrivain Georges Bataille, dont elle garde le nom. Sa sœur Rose Maklès épousera le peintre et décorateur André Masson, tandis que Bianca deviendra comédienne sous le nom de Lucienne Morand et épousera le médecin Théodore Fraenkel. Elle a également deux autres frères et sœurs Charles et Simone. Pendant ses études au collège Sévigné, elle s'absente souvent mais obtient son baccalauréat. La jeune femme fait son apprentissage de comédienne avec l'acteur et metteur en scène de théâtre Charles Dullin et monte sur les planches avec la Compagnie des Quinze. Puis elle crée à Londres Don Juan d'Obey avec Pierre Fresnay. Elle obtient ses premiers rôles au cinéma en tant que figurante dans des films muets de second ordre comme La corde de chanvre ou Sur la cour. Sa carrière débute vraiment à l'écran après l'avènement du parlant.
Une partie de campagne
Vedette du cinéma français durant la seconde moitié de la décennie, elle connaîtra une carrière assez brève. Elle n'obtient qu'en 1933 un rôle important, lorsqu'elle est choisie pour interpréter la femme de Noël-Noël dans Adémaï aviateur. Puis, elle est adoptée par le public dans Le crime de monsieur Lange de Jean Renoir où elle joue le rôle d'une victime naïve et candide au côté de Jules Berry. Elle tient un petit rôle dans Topaze de Marcel Pagnol, et Jean Renoir la rappelle pour ce qui reste sa plus belle prestation, Une partie de campagne en 1936. Aventure impossible et houleuse, le tournage du film s'interrompt brutalement en raison de l'ambiance délétère qui paralyse le plateau et des conditions climatiques épouvantables. Sylvia Bataille a tout de même le temps de faire étalage de sa classe et de son naturel dans le rôle d'Henriette. Bien que le film reste inachevé, Marcel Carné a vent de ses qualités et la demande pour son premier long métrage, Jenny, où elle fait une apparition. L'actrice tourne avec parcimonie, refusant d'entrer dans la logique du star-système, mais elle joue toutefois pour Jacques Feyder dans Les gens du voyage avec Françoise Rosay, Léo Joannon dans Vous n'avez rien à déclarer avec Raimu, Marcel L'Herbier dans Forfaiture avec Louis Jouvet, Claude Autant-Lara et Marcel Lehmann dans L'affaire du courrier de Lyon avec Pierre Blanchar, Charles Méré dans Serge Panine avec Pierre Renoir et pour Christian-Jaque dans L'enfer des anges.
L'épouse du psy
En 1938, elle s'installe avec le psychanalyste Jacques Lacan qu'elle épouse en 1953. Elle ne tourne pas durant l'Occupation et le public doit attendre 1945 pour la revoir au cinéma dans Ils étaient cinq permissionnaires, réalisé en 1940 mais qui n'était pas sorti à l'époque. En 1946, Marcel Carné lui confie un second rôle dans Les portes de la nuit. En décembre de la même année, Une partie de campagne de Jean Renoir est enfin projeté publiquement. On doit alors la résurrection de ce chef-d'œuvre au producteur Pierre Braunberger. En effet, après l'Armistice, celui-ci confie à une talentueuse équipe le soin d'effectuer le montage des bobines existantes, afin d'en tirer une version respectant le mieux possible le projet originel. Curieusement, toujours en 1946, Sylvia Bataille reçoit le prix Suzanne Bianchetti récompensant une jeune actrice pleine de promesses, alors qu'elle a déjà une jolie carrière bien remplie derrière elle.
Retraite précoce
Par après, elle apparaît encore dans un court-métrage en 1948, figure au générique du film à sketches italien Amore. Elle fait sa dernière apparition sur les écrans en 1949 dans Julie de Carneilhan de Jacques Manuel au côté d'Edwige Feuillère, qui reste le dernier titre de sa filmographie. Puis Sylvia Bataille se désintéresse du cinéma. Mère de la psychanaliste Laurence Bataille qu'elle a mise au monde en 1930, elle se sépare de Georges Bataille en 1934 mais ne divorce qu'en 1946. Avec Jacques Lacan, elle a une fille également psychanalyste Judith Miller. Le couple reste uni jusqu'au décès du psychiatre le 9 septembre 1981. Sylvia quant à elle s'éteint en toute discrétion le 22 décembre 1993 à Paris à l'âge de 81 ans. Dans la mémoire des cinéphiles, elle n'aura brillé que le temps d'une partie champêtre.


FILMOGRAPHIE :

Avec Jacques Lacan
1930 : La Joie d'une heure, court métrage d'André Cerf
1933 : La Voix sans visage de Léo Mittler
1934 : Adémaï aviateur de Jean Tarride
1935 : Son Excellence Antonin de Charles-Félix Tavano
1936 : Topaze de Marcel Pagnol
1936 : Rose de Raymond Rouleau
1936 : Une Partie de campagne de Jean Renoir
1936 : Oil de lynx, détective de Pierre-Jean Ducis
1936 : Jenny de Marcel Carné
1936 : Le Crime de monsieur Lange de Jean Renoir
1937 : Le Chemin de Rio de Robert Siodmak
1937 : Vous n'avez rien à déclarer ? de Léo Joannon
1937 : Le Gagnant, moyen métrag ed'Yves Allégret
1937 : L'Affaire du courrier de Lyon de Maurice Lehmann et Claude Autant-Lara
1937 : Forfaiture de Marcel L'Herbier
1938 : Frères corses de Géo Kelber et Robert Siodmak
1938 : Les Gens du voyage de Jacques Feyder
1939 : Le Château des quatre obèses d'Yvan Noé
1939 : Serge Panine de Charles Méré
1939 : L'Étrange nuit de Noël d'Yvan Noé
1939 : Quartier latin de Pierre Colombier
1939 : L'enfer des anges de Christian-Jaque
1940 : Le Collier de chanvre de Léon Mathot
1940 : Campement 13 de Jacques Constant
1945 : Ils étaient cinq permissionnaires de Pierre Caron
1946 : Les Portes de la nuit de Marcel Carné
1948 : Ulysse ou Les Mauvaises Rencontres, court métrage d'Alexandre Astruc
1950 : Julie de Carneilhan de Jacques Manuel


Filmographie de Sylvia BATAILLE
 
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