Jean-Louis BARRAULT
 Acteur français
Fils de pharmaciens, Jean-Louis Bernard Barrault voit le jour le 8 septembre 1910, au Vésinet dans les Yvelines. Après des études secondaires, il se morfond comme pion au Lycée Chaptal de Paris. Attiré par les beaux-arts, il s'inscrit à l'École du Louvre. En 1931, passionné de théâtre, il suit les cours de Charles Dullin au Théâtre de l'Atelier, et parallèlement, il s'initie à l'art du mime avec Étienne Decroux. En 1935, Jean-Louis Barrault monte sa première pièce Autour d'une mère, inspirée d'un roman de William Faulkner. La même année, il débute au cinéma sous la direction de Marc Allégret dans Les beaux jours avec Simone Simon. En 1936, il fonde sa première troupe qu'il installe dans un grenier de la Rue des Grands-Augustins, à Paris. Entre-temps, Jean Benoît-Lévy l'impose dans Hélène avec Madeleine Renaud. Il tombe amoureux de sa partenaire et ne la quitte plus.
Exalté jusqu'à la folie
Par la suite, le cinéma fait de Jean-Louis Barrault, une vedette très populaire en lui offrant une pléiade de rôles où il incarne des personnages exaltés, illuminés, dévorés par la passion ou le désespoir, parfois à la limite de la folie. Sous la direction des plus grands réalisateurs, les rôles remarquables se succèdent, parmi lesquels le Général Bonaparte pour Les perles de la couronnes de Sacha Guitry et Christian-Jaque, le tueur de bouchers William Cramps pour Drôle de drame de Marcel Carné, l'anarchiste irlandais dans Le Puritain de Jeff Musso, le chef d'orchestre Hector Berlioz pour La symphonie fantastique de Christian-Jaque, l'Empereur Napoléon Ier pour Le destin fabuleux de Désirée Clary de Sacha Guitry, le mime Debureau pour Les enfants du Paradis de Marcel Carné, et le fondateur de la Croix-Rouge Henri Dunant pour D'homme a hommes de Christian-Jaque.
Le langage des gestes
Au fil des films, le public des salles obscures découvre un acteur maigre, douloureux et grave qui revendique l'héritage du tréteau. Jean-Louis Barrault met son corps en scène, lui donne la priorité et le sublime dans le mouvement et le langage des gestes, développant une force expressive très bien captée par la caméra. En ce qui concerne le théâtre, Jean-Louis Barrault entre à la Comédie-Française en 1940, et épouse Madeleine Renaud le 5 septembre de cette même année. Il quitte la grande maison en 1946, pour fonder avec Madeleine la Compagnie Renaud-Barrault. La troupe s'installe au Théâtre Marigny, alternant les classiques et les pièces d'avant-garde. En 1956, la troupe émigre au Théâtre Sarah-Bernhardt, puis au Théâtre du Palais-Royal, et se pose enfin en 1959, au Théâtre de l'Odéon devenu Théâtre de France. Jean-Louis Barrault est alors à l'origine de grandes créations théâtrales, telles que Tête d'or de Paul Claudel, Oh ! Les beaux jours de Samuel Beckett et Les paravents de Jean Genet, qui provoque un énorme scandale lors de sa présentation.
Un monstre sacré honoré
Parallèlement à sa carrière théâtrale, Jean-Louis Barrault est sollicité par André Hunebelle pour incarner Louis XI dans Le Miracle des Loups et par Jean Renoir pour le troublant conte fantastique initialement conçu pour la télévision, Le testament du docteur Cordelier inspiré de Dr Jekyll et Mr Hyde. En 1981, il revient dans le rôle de Restif de la Bretonne pour La nuit de Varennes d'Ettore Scola. En 1988, aux côtés de Madeleine, il fait une dernière composition dans La lumière du lac de Francesca Comencini. En 1991, sa nièce, Marie-Christine Barrault, lui remet ainsi qu'à Madeleine, le Molière d'honneur en récompense des éminents services rendus au théâtre. Commandeur de la Légion d'Honneur, des Arts et des Lettres, créateur du théâtre d'Orsay en 1974, Jean-Louis Barrault a aussi écrit plusieurs livres sur le théâtre et sur la vie d'acteur (Réflexions sur le théâtre). Il meurt le 22 janvier 1994, à son domicile parisien, victime d'une crise cardiaque pendant son sommeil. Madeleine ne lui survivra que quelques mois, réunissant l'un des couples les plus importants de la scène française.


FILMOGRAPHIE :

Avec Jean Renoir
1935 : Les beaux jours de Marc Allégret
1935 : Mayerling d'Anatole Litvak
1936 : Sous les yeux d'Occident / Razumov de Marc Allégret
1936 : Hélène de Jean-Benoît Lévy & Marie Epstein
1936 : Mademoiselle Docteur / Salonique, nid d'espions de Georg Wilhelm Pabst
1936 : Un grand amour de Beethoven de Abel Gance
1936 : Jenny de Marcel Carné
1936 : À nous deux, madame la vie d'Yves Mirande & René Guissart
1937 : Police mondaine de Michel Bemheim & Christian Chamborant
1937 : Les perles de la couronne de Sacha Guitry & Christian-Jaque
1937 : Mirages / Si tu m'aimes d'Alexandre Esway
1937 : Le puritain de Jeff Musso
1937 : Drôle de drame de Marcel Carné
1937 : Orage de Marc Allégret
1938 : La piste du Sud de Pierre Billon
1938 : J'accuse ! d'Abel Gance
1938 : Altitude 3200 de Jean-Benoît Lévy & Marie Epstein
1938 : Farinet ou l'or dans la montagne de Max Haufler
1939 : Sébastopol de Ladislao Vajda
1940 : Parade en sept nuits de Marc Allégret
1941 : Montmartre sur Seine de Georges Lacombe
1941 : La symphonie fantastique de Christian-Jaque
1941 : Le destin fabuleux de Désirée Clary de Sacha Guitry
1942 : L'ange de la nuit d'André Berthomieu
1944 : Les enfants du paradis de Marcel Carné
1945 : La part de l'ombre de Jean Delannoy
1946 : Le cocu magnifique d'E.G. de Meyst
1948 : D'homme à hommes de Christian-Jaque
1950 : La ronde de Max Ophüls
1950 : Traité de bave et d'éternité d'Isidore Isou
1953 : Si Versailles m'était conté de Sacha Guitry
1959 : Le testament du docteur Cordelier de Jean Renoir
1959 : Le dialogue des carmélites de Philippe Agostini
1960 : Le miracle des loups d'André Hunebelle
1961 : Le jour le plus long (The longest Day) de Bernhard Wicki, Ken Annakin, Andrew Marton
1964 : La grande frousse / La cité de l'indicible peur de Jean-Pierre Mocky
1966 : Chappaqua de Conrad Rooks
1981 : La nuit de Varennes (Il Mondo nuovo) d'Ettore Scola
1988 : La lumière du lac de Francesca Comencini


Filmographie de Jean-Louis BARRAULT
 
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