Lucien BAROUX
 Acteur français
Lucien Baroux fait partie de ces grandes figures de l'entre deux-guerre aujourd'hui injustement oublié. Sa bonhomie l'a voué aux emplois de comiques mi-émus, mi-réjouis. Apprécié d'Yves Mirande et Sacha Guitry, il a livré d'un air attendri aussi bien que doux-amer, de belles compositions.
Lucien Baroux naît Marcel Lucien Ducros, le 21 septembre 1888 à Toulouse. Trois ans plus tard, il est reconnu par son père commerçant Jules Barou, lors de son mariage avec sa mère Camille Ducros en 1891. Il entreprend des études de commerce dans la ville rose avant de monter à Paris, au début des années 1910, poussé par l'envie de faire du théâtre. Ses débuts sont difficiles et désargentés et il doit exercer plusieurs petits métiers pour survivre. Parmi ceux-ci, il est figurant dans Britannicus de Camille de Morlhon en 1912, avant de devenir souffleur puis régisseur de théâtre. ntre-temps, il sert pendant la Première Guerre Mondiale. Démobilisé, il reprend ses activités de régisseur jusqu'en 1919 où il re%place un comédien malade dans Souris d'hôtel.
Un pilier de l'opérette
En 1924, Lucien Baroux fait ses vrais débuts à l'écran dans Monsieur le directeur de Robert Saindreau, puis deux ans plus tard, dans Son premier film de Jean Kemm. Mais très vite il s'aperçoit que cet art muet n'est pas d'un grand intérêt pour lui et il préfère se consacrer à la scène. Au cours des années vingt, il se produit notamment dans J'adore ça, une comédie musicale d'Albert Willemetz et Saint-Granier sur une musique de Christiné et dans Mon gosse de père de Léopold Marchand . Il devient un habitué du Théâtre de la Michodière avec l'opérette Le temps d'aimer d'Henri Duvernois et Pierre Wolff, la comédie Vient de paraître d'Édouard Bourdet mise en scène par Victor Boucher et dans La vie de château du Hongrois Ferenc Molnár. Lucien Baroux reste fidèle au théâtre jusqu'à la fin des années vingt et se produit aux Bouffes-Parisiens, participe à des pièces à Paris, à Lyon et partout en France avec la troupe Karsenty.
L'humour jovial de l'entre-deux-guerres
C'est avec l'arrivée du cinéma parlant que la truculence de cet acteur jovial va se distinguer. Qu'importe si les comédies lesquelles il promène sa jovialité sont trop souvent médiocres, Baroux fait pourtant partie de cette catégorie d'acteur, à l'image de Carette ou Pierre Larquey, qui par sa seule présence arrive à pimenter les opérettes les plus mièvres ou les gaudrioles boulevardières en vogue. D'une gentillesse à toutes épreuves, il est le parfait faire-valoir de vedettes de comédies ou d'opérettes comme Lilian Harvey (La fille et le garçon), Jan Kiepura (La chanson d'une nuit), Käthe von Nagy (À moi le jour à toi la nuit), Danielle Darrieux (Drôle de gosse où il est un majordome dépassé par une gamine catastrophe, Mon cour t'appelle et Château de rêves), Pierre Brasseur et Fernandel(La Garnison amoureuse où il joue un colonel un peu niais auprès de Betty Stockfeld) et Jules Berry (Aventures à Paris, Baccara). Yves Mirande lui réserve de nombreux rôles de premier plan dans Baccara, Café de Paris ou Derrière la Façade où il campe le commissaire rusé Boucheron tandis que Sacha Guitry en fait le confident de Louis XV dans Remontons les Champs-Élysées et le sacre roi de France dans Napoléon. Abonné au gentil benêt distrait et naïf, il révèle un incontestable talent dramatique sous-exploité dans des rôles sensibles comme le père adoptif dans Le mioche de Léonide Moguy, l'acteur raté jaloux de son fils dans Feu de paille de Jean Benoît-Lévy ou le grand-père de Marius-Reggiani dans Les Misérables de Jean-Paul Le Chanois. On le voit en peintre, en colonel, en jardinier, en clochard, en conservateur de musée, en médecin, en curé pour clore son parcours en 1962 en évêque dans le premier et le dernier sketch du Diable et les dix commandements de Julien Duvivier où il a pour partenaire Michel Simon.
Fin de carrière pour le petit écran
À partir du milieu des années cinquante, Lucien Baroux apparaît dans une quinzaine de téléfilms. On le voit notamment dans l'adaptation de la pièce de Jules Romains Knock ou Le triomphe de la médecine réalisée par Marcel Cravenne avec Pierre Destailles, dans Le Voyage de Monsieur Perrichon d'après Labiche, dans La mégère apprivoisée d'après Shakespeare avec Rosy Varte et Bernard Noël et dans le feuilleton La princesse du rail, son dernier rôle. Puis, il se retire dans sa propriété de la côte landaise. Le sympathique acteur meurt le 21 mai 1968 à Soorts-Hossegor dans l'indifférence générale à l'âge de 80 ans. Avec plus de 80 films à son actif où il a alterné fantaisie et émotion, le savoureux comédien ne mérite pas cet oubli.


FILMOGRAPHIE :

Avec Jules Berry
1912 : Britannicus de Camille de Morlhon
1924 : Monsieur de directeur de Robert Saindreau
1926 : Son premier film de Jean Kemm
1930 : La femme et le rossignol d'André Hugon
1930 : Lévy et Cie d'André Hugon
1930 : La tendresse d'André Hugon
1930 : Les Galeries Lévy et Cie d'André Hugon
1931 : Un soir de rafle de Carmine Gallone
1931 : Le petit écart de Reinhold Schünzel & Henri Chaumette
1931 : La fille et le garçon de Wilhelm Thiele & Roger Le Bon
1931 : Vous serez ma femme de Serge de Poligny, Heinz Hill & Carl Boese
1931 : Ronny de Reinhold Schünzel & Roger Le Bon
1931 : Le cordon bleu de Karl Anton
1932 : Faut-il les marier ? de Carl Lamac & Pierre Billon
1932 : Une idée folle de Max de Vaucorbeil
1932 : Tout pour l'amour de Joe May & Henri-Georges Clouzot
1932 : La belle aventure de Roger Le Bon & Reinhold Schünzel
1932 : La chanson d'une nuit d'Anatole Litvak & Pierre Colombier
1932 : À moi le jour, a toi la nuit de Ludwig Berger & Claude Heymann
1933 : La jeune fille d'une nuit de Reinhold Schünzel & Roger Le Bon
1933 : Charlemagne de Pierre Colombier
1933 : Ces messieurs de la Santé de Pierre Colombier
1933 : Château de rêves de Géza von Bolváry
1933 : Mon cour t'appelle de Carmine Gallone & Serge Veber
1933 : La garnison amoureuse de Max de Vaucorbeil
1933 : C'était un musicien de Frederic Zelnik & Maurice Gleize
1934 : Nuit de mai de Gustav Ucicky & Henri Chaumette
1934 : Quelle drôle de gosse ! de Léo Joannon
1934 : Le billet de mille de Marc Didier
1934 : Maître Bobbec et son mari de Jacques Natanson
1934 : Le contrôleur des wagons-lits de Richard Eichberg
1935 : J'aime toutes les femmes de Carl Lamac
1935 : La mascotte de Léon Mathot
1935 : La marraine de Charley de Pierre Colombier
1935 : Une fille à papa de René Guissart
1935 : Baccara d'Yves Mirande
1935 : Arènes joyeuses de Karl Anton
1935 : Les mystères de Paris de Félix Gandéra
1935 : Les sœurs Hortensias de René Guissart
1936 : Messieurs les ronds de cuir de Yves Mirande
1936 : Une gueule en or de Pierre Colombier
1936 : Ma sœur de lait de Jean Boyer
1936 : L'ange du foyer de Léon Mathot
1936 : Le mioche de Léonide Moguy
1936 : Aventures à Paris de Marc Allégret
1937 : Le porte-veine d'André Berthomieu
1937 : Monsieur Breloque a disparu de Robert Péguy
1938 : Quatre heures du matin de Fernand Rivers
1938 : Un fichu métier de Pierre-Jean Ducis
1938 : Derrière la façade de Georges Lacombe & Yves Mirande
1938 : Remontons les Champs-Élysées de Sacha Guitry & Robert Bibal
1939 : Moulin Rouge d'André Hugon
1939 : Fausse alerte de Jacques de Baroncelli
1939 : Le feu de paille de Jean Benoît-Lévy
1939 : Miquette et sa mère de Jean Boyer
1940 : Soyez les bienvenus de Jacques de Baroncelli
1941 : Chèque au porteur de Jean Boyer
1941 : Le prince charmant de Jean Boyer
1942 : Le grand combat de Bernard-Roland
1942 : L'ange gardien de Jacques de Casembroot
1942 : La femme que j'ai le plus aimée de Robert Vernay
1943 : La collection Ménard de Bernard-Roland
1945 : Echec au roy / Echec au roi de Jean-Paul Paulin
1945 : La nuit de Sybille de Jean-Paul Paulin
1946 : L'éventail d'Emil Edwin Reinert
1947 : Neuf garçons, un cour de Georges Freeland
1949 : La ronde des heures d'Alexander Ryder
1949 : Valse brillante de Jean Boyer
1950 : Sa majesté monsieur Dupont (Prima Comunione) d'Alessandro Blasetti
1950 : Banco de prince de Michel Dulud
1951 : Tapage nocturne de Marc-Gilbert Sauvajon
1951 : Paris chante toujours ! de Pierre Montazel
1952 : Les plaisirs de Paris de Ralph Baum
1952 : Ils sont dans les vignes de Robert Vernay
1953 : Trois jours de bringue à Paris d'Émile Couzinet
1954 : Napoléon de Sacha Guitry
1955 : Ces sacrées vacances de Robert Vernay
1955 : Villa Sans Souci / Mes petites amies et moi de Maurice Labro
1955 : Les carottes sont cuites de Robert Vernay
1956 : Les truands de Carlo Rim
1956 : Assassins et voleurs de Sacha Guitry
1957 : Les misérables de Jean-Paul Le Chanois
1959 : Messieurs les ronds de cuir d'Henri Diamant-Berger
1962 : Le diable et les dix commandements de Julien Duvivier


Filmographie de Lucien BAROUX
 
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