Antoine BALPÊTRÉ
 Acteur français
Avec son air austère et sûr de lui, qu’il soit magistrat ou docteur, Antoine Balpêtré a offert une présence rassurante et pleine de sagesse dans une cinquantaine de films. Brillant comédien de théâtre issu du Conservatoire, il a été au cinéma très apprécié par Henri-Georges Clouzot et André Cayatte.
Théophile Louis Antoine Balpêtré est né le 3 mai 1898 à Lyon. Fils de Joseph-François Balpêtré et de Jeanne-Antonia Gonnet, il grandit dans sa ville natale auprès de sa sœur Eugénie de sept ans sa cadette. Il prend des cours de théâtre et de comédie auprès de Marguerite Moréno et intègre le Conservatoire de Paris, comme élève de Paul Mounet et de Jules Truffier. Il obtient un premier prix de Conservatoire en 1924, passe sept ans à l’Odéon auprès de Firmin Gémier avant d’entrer à la Comédie-Française en 1934.
Un excellent comédien de la Grande Maison
Antoine Balpêtré s’illustre au théâtre dans Beethoven de René Fauchois, et Jésus de Nazareth de Paul Demasy. Au Français, il joue L’Otage de Claudel, Bérénice, Les Affaires sont les Affaires d'Octave Mirbeau, Mithridate et Iphigénie de Racine, Ruy Blas d’Hugo et Le Mariage forcé de Molière entre autres. Il a fait ses premiers pas au cinéma dans La Maison du Mystère de Gaston Roudès en 1933. Il occupe des rôles secondaires dans L’Agonie des Aigles, Gaspard de Besse, Le Duel. Il obtient des rôles plus étoffés pendant l’Occupation. Henri-Georges Clouzot lui confie le rôle du ministre de l’Intérieur dans L’Assassin habite au 21. Le grand réalisateur fait encore appel à lui dans Le Corbeau où il interprète le docteur Delorme, directeur de l’hôpital. Suit toute une galerie de politiciens, magistrats et docteurs à laquelle il apporte toute son humanité et son autorité. Il est un client de l’auberge dans La Main du Diable et devient le supérieur de Maigret dans Picpus avec Albert Préjean.
Magistrat, policier, prêtre ou médecin
Antoine Balpêtré se retrouve sur la liste noire du comité de Libération pour avoir tourné pour la firme allemande Continentale. Arrêté en février 1945, il est condamné à une peine de trois mois de prison à Drancy et est révoqué de la Comédie Française. À sa sortie, il devient vendeur aux Halles pour survivre. Ses amis Pierre Fresnay et Jean Dréville le sortent de la précarité en lui proposant le rôle du vieil original Louberger, directeur d'un orphelinat dans Le Visiteur. Il reprend régulièrement les chemins des studios interprétant le prêtre dans Le Paradis des pilotes perdus, le président du conseil dans Fantômas contre Fantômas et un habitant du village où se déroule l’action d’Orage d’été de Jean Gehret. André Cayatte, rencontré à La Continentale lui confie ses meilleurs rôles dans Justice est faite comme président d’un tribunal d’assise, Nous sommes tous des assassins où il est le docteur Dutoit, condamné à mort pour avoir empoisonné sa femme, Avant le Déluge où, appelé à nouveau monsieur Dutoit, il est le père d’un des jeunes délinquants possédés par une panique pré-apocalyptique et Le Dossier noir en éleveur de chiens dont plusieurs bêtes ont été empoisonnées.
Plusieurs fois partenaire de Gabin
Avec toujours la même assurance, il est le docteur Delbende qui soigne le jeune curé tuberculeux dans Le journal d’un curé de campagne de Robert Bresson, Gamaliel dans Le Chemin de Damas auprès de Michel Simon, l’abbé Pirard dans Le Rouge et le Noir de Claude Autant-Lara auprès de Gérard Philippe et Danielle Darrieux, Verlaine dans Si Paris nous était conté, un docteur opposé aux méthodes de Jean Gabin dans Le Cas du Docteur Laurent, un ministre dans Le Président d'Henri Verneuil, le démiurge docteur Volcheff qui greffe les mains d’un assassin franchement guillotiné sur un pianiste dans Les Mains d’Orlac, un complice gangster dans Le Cave se rebiffe et le professeur Bathory dans Mathias Sandorf.
La voix de grands seconds rôles américains
En plus des cinquante films et soixante pièce de théâtre dans lesquels il s’est illustré, Antoine Balpêtré a prêté sa voix à plusieurs acteurs américains comme Victor McLaglen C. Aubrey Smith, Sydney Greenstreet ou Zero Mostel et bien d’autres. Il publie un livre de souvenirs Comédies chez Molière. Il joue son dernier rôle dans L’Espionne sera à Nouméa en 1963. Il avait épousé Justine Duret le 21 octobre 1926 à Marseille. L’acteur affaibli par un cancer du poumon qui le ronge depuis plusieurs mois, Antoine Balpêtré s’éteint le 29 mars 1963 à l’âge de 65 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Jean-Marc Bory
1933 : La Maison du mystère de Gaston Roudès
1933 : L'Agonie des aigles de Roger Richebé
1935 : Gaspard de Besse d’André Hugon
1939 : Le monde tremblera ou La Révolte des vivants de Richard Pottier
1939 : Le Duel de Pierre Fresnay
1942 : La Main du diable de Maurice Tourneur
1942 : L'assassin habite au 21 d’Henri-Georges Clouzot
1942 : Picpus de Richard Pottier
1943 : Le Corbeau d’Henri-Georges Clouzot
1946 : Le Visiteur de Jean Dréville
1947 : Paysans noirs de Georges Régnier
1947 : La Figure de proue de Christian Stengel
1948 : Fort de la solitude de Robert Vernay
1949 : Le Paradis des pilotes perdus de Georges Lampin
1949 : Fantômas contre Fantômas de Robert Vernay
1949 : Millionnaires d’un jour d’André Hunebelle
1949 : Orage d’été de Jean Gehret
1949 : Suzanne et ses brigands d’Yves Ciampi
1950 : Plus de vacances pour le Bon Dieu de Robert Vernay
1950 : Justice est faite d’André Cayatte
1950 : Dieu a besoin des hommes de Jean Delannoy
1951 : Le Journal d’un curé de campagne de Robert Bresson
1951 : Bel Amour de François Campaux
1952 : Le Plaisir de Max Ophüls
1952 : Nous sommes tous des assassins d’André Cayatte
1952 : Le Fils de Lagardère (Il figlio di Lagardere) de Fernando Cerchio
1952 : Le Chemin de Damas de Max Glass
1953 : La neige était sale de Luis Saslavsky
1953 : Alerte au Sud de Jean Devaivre
1954 : La Rage au corps de Ralph Habib
1954 : Avant le déluge d’André Cayatte
1954 : Adam est... Ève de René Gaveau
1954 : Mourez, nous ferons le reste de Christian Stengel
1954 : Le Rouge et le Noir de Claude Autant-Lara
1954 : La Maison du souvenir (Casa ricordi) de Carmine Gallone
1954 : Femmes libres (Una donna libera) de Vittorio Cottafavi
1955 : Le Dossier noir d’André Cayatte
1955 : Les Vitriers (Il piccolo vetraio) de Giorgio Capitani
1956 : Si Paris nous était conté de Sacha Guitry
1956 : Les Aventures de Till l'espiègle de Gérard Philipe
1957 : Le Cas du docteur Laurent de Jean-Paul Le Chanois
1957 : Les Vampires (I vampiri) de Riccardo Freda
1957 : Le Testament du Duc de Bourbon de Marcel Cravenne (tv)
1958 : L’Affaire Schwartzbard de Claude Barma (tv)
1958 : Arènes joyeuses de Maurice de Canonge
1959 : Ce corps tant désiré de Luis Saslavsky
1959 : Katia de Robert Siodmak
1960 : Une fille pour l'été d’Édouard Molinaro
1960 : Les Mains d’Orlac d’Edmond T. Gréville
1960 : Le Président d’Henri Verneuil
1960 : L'espionne sera à Nouméa de Georges Péclet
1961 : Le cave se rebiffe de Gilles Grangier
1962 : Le Livre de San Michele (Axel Munthe, der Arzt von San Michele) de Rupert Jugert
1962 : La Salamandre d’or de Maurice Regamey
1962 : La Chambre ardente de Julien Duvivier
1963 : Mathias Sandorf de Georges Lampin


Filmographie d'Antoine BALPÊTRÉ
 
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