Mireille BALIN
 Actrice française
Issue d'un milieu bourgeois, Blanche Mireille Césarine Balin est née le 20 juillet 1909, à Monte-Carlo, d'un père français, journaliste à La Tribune de Genève, et d'une mère florentine. La naissance survint prématurément, à la suite d'un accident de la circulation dont sa maman fut la victime. Après de brillantes études secondaires à Marseille, la jeune fille poursuit son éducation dans un pensionnat parisien tout en suivant des cours de piano au Conservatoire. Elle est engagée chez Jean Patou pour un emploi de secrétaire dans une boutique de luxe. Séduit par sa beauté, le couturier l'engage comme mannequin. En 1932, le réalisateur Jean de Limur remarque son visage dans la revue Paris Magazine et signale la jeune femme à Georg Wilhelm Pabst. qui la fait officiellement tourner pour la première fois dans un rôle secondaire de son Don Quichotte. Après ce qu'elle pensait n'être qu'un intermède lucratif, elle reprend les défilés de mode. Le sexe faible ne lui laisse que de mauvais souvenirs, sa relation avec le réalisateur Robert Siodmak s'altérant de jour en jour mais son cachet lui permet toutefois de quitter enfin la maison familiale.
Balin et Gabin
Peu après, dans Adieu les beaux jours, elle côtoie déjà Jean Gabin, vedette masculine de la version française aux côtés de Brigitte Helm. Entrenant à cette époque une liaison avec l'homme politique Raymond Patenôtre, futur ministre, elle refuse de l'épouser, souhaitant garder son indépendance. À l'occasion du tournage du film On a trouvé une femme nue, elle doit se déshabiller devant la caméra. N'acceptant pas d'être doublée, elle attire sur elle le courroux de Raymond. La rupture est consommée en 1936. Le roman d'un spahi confirme sa réputation de femme fatale. Déjà désireux de faire tourner Mireille dans La Bandera, Julien Duvivier l'impose à l'affiche de Pépé le Moko pour donner la réplique à Jean Gabin. Le film rencontre un succès public considérable. Victime d'un accident d'équitation qui lui occasionne une triple fracture de la jambe, la vedette, après sa convalescence, part en voyage pour Venise. Jean Gabin souhaite reformer avec elle le couple de Pépé pour son prochain film, Gueule d'amour réalisé par Jean Grémillon à partir d'un roman d'André Beucler. À Berlin, où le tournage se déroule dans les studios de la UFA, les jeunes gens découvrent les manifestations du nazisme triomphant, lui inquiet, sinon effrayé, elle davantage optimiste, peut-être même insouciante. Nouveau succès public, Gueule d'amour propulse Mireille Balin au rang des vedettes les mieux payées du cinéma français. Comme d'habitude, les frères Hakim présentent à Mireille le futur partenaire de Naples au baiser de feu, Tino Rossi. Après un refus d'humeur, la jeune femme doit se soumettre. Immédiatement conquise, elle prend l'initiative d'une liaison bien vite rendue publique.
Balin et Tino Rossi
Sa liaison avec Tino Rossi, altérée par la jalousie excessive de la jeune femme s'étiole. Menaces d'Edmond Gréville, perturbé par les mobilisations partielles, puis Rappel immédiat et ses plateaux envahis par les gendarmes montrent que les temps ne sont plus à la frivolité. Sa rencontre avec Jean Delannoy fait naître chez Mireille Balin l'espoir d'une nouvelle carrière avec La Vénus de l'or, Macao, l'enfer du jeu et Fièvres où elle retrouve Tino Rossi. Son engagement dans Les Cadets de l'Alcazar, commandé par Le Duce lui vaut quelques ennuis. Dans Paris occupée, cherchant peut-être à retrouver les fastes d'antan, elle fréquente assidûment les soirées de l'Ambassade d'Allemagne et fait la connaissance d'un officier viennois Birl Desbok. Désormais cataloguée comme collaboratrice, elle ne tourne que Dernier atout. À la libération de Paris, Mireille et Birl tentent de rejoindre la frontière italienne mais ils sont arrêtés par des résistants. Séparée de son amant, la jeune femme, battue et violée, échoue à la prison de Nice. Nul ne sait ce qu'il est advenu de Birl Desbok.
Une fin diffficile
Lorsqu'elle reprend les chemins des studios pour La dernière chevauchée de Léon Mathot, l'actrice, traumatisée par tant de souffrances, n'est plus que l'ombre d'elle-même. Le cinéma fait désormais partie de son passé. Sauvée de la misère grâce à l'intervention de l'association La roue tourne, fondée par Paul Azaïs, elle vit plus d'une dizaine d'années dans une quasi solitude. Le 9 novembre 1968, sous le regard ému de Paul Azaïs, elle décède à Clichy-La-Garenne dans l'oubli général. Sa dépouille repose à Saint-Ouen, dans la même tombe que celle de Jean Tissier, financièrement érigée par Tino Rossi.


FILMOGRAPHIE :

Avec Tino Rossi
1932 : Vive la classe de Maurice Cammage
1932 : Don Quichotte de Georg Wilhelm Pabst
1933 : Le Sexe faible de Robert Siodmak
1933 : Adieu les beaux jours d'André Beucler et Johannes Meyer
1933 : Vive la compagnie de Claude Moulins
1934 : On a trouvé une femme nue de Léo Joannon
1934 : Si j'étais le patron de Richard Pottier
1935 : Marie des Angoisses de Michel Bernheim
1936 : Jeunes Filles de Paris de Claude Vermorel
1936 : Le Roman d'un spahi de Michel Bernheim
1936 : Pépé le Moko de Julien Duvivier
1937 : Gueule d'amour de Jean Grémillon
1937 : Naples au baiser de feu, d'Augusto Genina
1938 : La Vénus de l'or de Jean Delannoy et Charles Méré
1938 : Le Capitaine Benoît de Maurice de Canonge
1938 : Terre de feu de Marcel L'Herbier
1939 : Coups de feu de René Barberis
1939 : Rappel immédiat de Léon Mathot
1939 : Menaces, d'Edmond T. Gréville
1940 : Macao, l'enfer du jeu de Jean Delannoy
1940 : Les Cadets de l'Alcazar d'Augusto Genina
1941 : Fromont jeune et Risler aîné de Léon Mathot
1942 : L'assassin a peur la nuit de Jean Delannoy
1942 : Dernier Atout de Jacques Becker
1942 : Haut-le-Vent de Jacques de Baroncelli
1942 : La Femme que j'ai le plus aimée de Robert Vernay
1942 : Malaria de Jean Gourguet
1947 : La Dernière Chevauchée de Léon Mathot


Filmographie de Mireille BALIN
 
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