Charles AZNAVOUR
 Acteur et chanteur français
Véritable légende de la chanson française, Charles Aznavour a aussi une très longue carrière d'acteur au cinéma et à la télévision dans une soixantaine de films, où il compose des personnages fragiles, teigneux et volontaires. Un parcours couronné par un César d'honneur décerné en 1997.
De son vrai nom Shahnour Varenagh Aznavourian, Charles Aznavour voit le jour à Paris, le 22 mai 1924. Issu d'un couple d'émigrés arméniens, Papa est chanteur et maman comédienne. Il débute sa carrière artistique en 1933 comme danseur au Théâtre du Petit Monde. Il est ensuite acteur dans des théâtres parisiens comme La Madeleine, Marigny ou l'Odéon. Il fréquente l'Ecole du Spectacle de la rue du Cardinal-Lemoine et joue dans des revues et des opérettes, avant de s'orienter en 1942 vers la chanson. Décrié pour sa petite taille, son physique oriental broussailleux, sa voix éraillée, il compense par un grand dynamisme et une écriture précise inspirée autant par les auteurs de la Pléiade que des écrivains contemporains.
Fragile mais volontaire
Après avoir fait des apparitions dans Adieu chérie de Raymond Bernard et Une gosse sensass de Robert Bibal, Charles Aznavour fait ses véritables débuts cinématographiques dans La Tête contre les murs de Georges Franju, où il incarne Heurtevent, pensionnaire épileptique d'un asile psychiatrique. Sa prestation séduit de nombreux réalisateurs. Jean Cocteau le fait figurer à l'affiche du Testament d'Orphée, Jean-Pierre Mocky, son partenaire de La Tête contre les murs, l'engage pour son premier long métrage, Les Dragueurs et François Truffaut lui confie le rôle de Charlie Kohler dans Tirez sur le Pianiste, dans lequel Aznavour brille par sa composition subtile qui fait ressortir la fragilité de son personnage,. Bien plus qu'une parodie de film noir, ce long-métrage inclassable peine toutefois à rencontrer son public. Dans Le passage du Rhin d'André Cayatte, il joue un boulanger prisonnier en Allemagne qui finit par adopter ce pays. En 1961, Aznavour partage la vedette avec Lino Ventura et Maurice Biraud dans le classique Un taxi pour Tobrouk de Denys de La Patellière. Le trio sera reformé dans Le Diable et les 10 Commandements de Julien Duvivier et La Métamorphose des Cloportes de Pierre Granier-Deferre.
En haut de l'affiche
Charles Aznavour est propulsé comme superstar de la chanson avec un passage à l'Olympia en 1958 où il crée Je m'voyais déjà et enchaîne chez Barclay une liste impressionnante de succès internationaux comme Formi. Formidable, La Mamma, Hier encore, La Bohème ou Emmenez-moi. Il écrit pour de jeunes pousses comme Johnny Hallyday ou Sylvie Vartan. Sa carrière internationale de chanteur-compositeur ne l'empêche pas de jouer pour de nombreux metteurs en scènes dans des réalisations variées, de René Clair (Les quatre Vérités) à Claude Chabrol (Les Fantômes du chapelier), en passant par Pierre Granier-Deferre (Paris au mois d'août) et Volker Schlöndorff (Le tambour, palme d'or). En 1986, il rédige le scénario de Yiddish connection réalisé par Paul Boujenah. En 1997, on le retrouve dans Pondichéry, dernier comptoir des Indes de Bernard Favre, aux côtés de Richard Bohringer et dans Le comédien de Christian de Chalonge avec Michel Serrault qui lui remet la même année un César d'Honneur.
La mémoire arménienne
Dans Ararat d'Atom Egoyan, grande fresque historique sur le génocide arménien de 1915, la présence de Charles Aznavour, fils d'immigrés arméniens, prend une dimension symbolique. Dans cette œuvre, va-et-vient entre le passé et le présent, l'art et la réalité, l'histoire collective et les destins, l'acteur interprète Édouard Saroyan, référence au personnage qu'il jouait dans Tirez sur le pianiste de F. Truffaut. Aznavour est souvent revenu sur ses origines et participé à des galas en faveur de l'Arménie après le terrible tremblement de terre de 1989 et avec la chanson Ils sont tombés qui témoigne du génocide. Il participe en jouant son propre rôle à la comédie d'Edmond Bensimon, Emmenez-moi où Gérard Darmon voue un véritable culte au comédien-chanteur. «Sur la bonne soixantaine de films que j'ai tournés, il y a quand même beaucoup de navets», dira Charles Aznavour. «Avec le recul, je peux être fier d'une petite dizaine d'expériences, avec Franju, Truffaut, Cayatte, Duvivier, Chabrol ou Schlöndorff. C'était une respiration et une détente pour moi d'échapper à l'univers assez solitaire du music-hall.» Au terme d'une carrière internationale étincelante, Charles Aznavour s'éteint dans son sommeil après un dernier gala au Japon, le 1er octobre 2018 à l'âge de 94 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Claude Chabrol
et Michel Serrault
1945 : Adieu Chérie de Raymond Bernard
1949 : Dans la vie tout s'arrange (Pardon my french) de Marcel Cravenne
1956 : Une gosse sensass' de Robert Bibal
1956 : Paris Music Hall de Stany Cordier
1957 : C'est arrivé à trente-six chandelles d'Henri Diamant-Berger
1958 : La tête contre les murs de Georges Franju
1958 : Pourquoi viens-tu si tard ? d'Henri Decoin
1959 : Les dragueurs de Jean-Pierre Mocky
1959 : Oh ! Qué mambo ! de John Berry
1959 : Le testament d'Orphée de Jean Cocteau
1960 : Tirez sur le pianiste de François Truffaut
1960 : Le passage du Rhin d'André Cayatte
1960 : Un taxi pour Tobrouk de Denys de La Patellière
1961 : Les lions sont lâchés d'Henri Verneuil
1961 : Les petits matins de Jacqueline Audry
1961 : Horace 62 d'André Versini
1961 : Gosse de Paris de Marcel Martin
1962 : Pourquoi Paris ? de Denys de La Patellière
1962 : Destination Rome (Tempo di Roma) de Denys de La Patellière
1962 : Le Diable et les dix commandements de Julien Duvivier
1962 : Les quatre vérités, segment Les deux pigeons de René Clair
1962 : Le rat d'Amérique de Jean-Gabriel Albicocco
1963 : Haute infidélité (alta infidelità) de Luciano Salce
1963 : Les vierges de Jean-Pierre Mocky
1964 : Thomas l'imposteur de Georges Franju
1965 : La métamorphose des cloportes de Pierre Granier-Deferre
1966 : Paris au mois d'août de Pierre Granier-Deferre
1966 : Le facteur s'en va-t-en guerre de Claude Bernard-Aubert
1967 : Caroline Chérie de Denys de La Patellière
1967 : L'amour de Richard Balducci
1968 : Candy de Christian Marquand
1968 : Les derniers aventuriers (The Adventurers) de Lewis Gilbert
1969 : Les jeux (The Games) de Michael Winner
1969 : Le temps des loups de Sergio Gobbi
1970 : Un beau monstre de Sergio Gobbi
1971 : La part des lions de Jean Larriaga
1971 : Les intrus de Sergio Gobbi
1972 : The blockhouse de Clive Rees
1974 : Dix petits nègres (And then there were none) de Peter Collinson
1975 : Intervention delta (Sky riders) de Douglas Hickox
1975 : Folies bourgeoises de Claude Chabrol
1978 : Le tambour (Die Blechtrommel) de Volker Schlöndorff
1979 : Ciao, les mecs ! de Sergio Gobbi
1981 : Qu'est-ce qui fait courir David ? d'Élie Chouraqui
1981 : Une jeunesse de Moshé Mizrahi
1982 : Les fantômes du chapelier de Claude Chabrol
1982 : Édith et Marcel de Claude Lelouch
1982 : La montagne magique (der zauberberg) de Hans W. Geissendörfer
1983 : Viva la vie ! de Claude Lelouch
1984 : Le Paria de Denys de La Patellière (tv)
1986 : Yiddish connection de Paul Boujenah
1988 : Mangeclous de Moshe Mizrahi
1989 : Maestro (il maestro) de Marion Hänsel
1991 : Les années campagne de Philippe Leriche
1995 : Baldipata de Michel Lang (tv)
1996 : Pondichéry, dernier comptoir des Indes de Bernard Favre
1997 : Le comédien de Christian de Chalonge
1999 : Les Mômes de Patrick Volson (tv)
2000 : Judicaël de Claude d'Anna (tv)
2000 : Vendetta (Laguna) de Dennis Berry
2001 : Angelina de Claude d'Anna (tv)
2001 : Ararat d'Atom Egoyan
2002 : Passage du bac d'Olivier Langlois (tv)
2002 : La vérité sur Charlie (the truth about Charlie)de Jonathan Demme
2004 : Emmenez-moi d'Edmond Bensimon
2004 : Le père Goriot de Jean-Daniel Verhaeghe (tv)
2004 : Ennemis publics de Karim Abbou & Kader Ayd
2006 : Mon colonel de Laurent Herbiet
2008 : Un homme et son chien de Francis Huster


Filmographie de Charles AZNAVOUR
 
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